Situé à l’entrée est du détroit de Juan de Fuca, le Groupe Race Rocks, ou XwaYeN est un ensemble de petites îles rocheuses caractérisées par une écologie unique, entourées de forts courants infratidaux et intertidaux. Les eaux qui entourent ces îles se distinguent par leur très grande biodiversité et leur productivité élevée– elles abritent une riche communauté de mammifères et d’oiseaux marins, d’invertébrés et de poissons infratidaux, et un herbier riche en substances nutritives. En septembre 1998, le Groupe Race Rocks a été déclaré candidat à la désignation de Zone de protection marine (ZPM). Pour aider Pêches et Océans Canada et BC Parks à faire de ce site une ZPM, un Conseil consultatif multilatéral a été formé en 1999 pour entreprendre le processus de création de la première ZPM du Canada. Le statut actuel de Réserve écologique fournit une protection substantielle du patrimoine et des richesses naturelles et culturelles des terres émergées et du fond marin, mais il ne confère aucun pouvoir de conservation et de protection de la colonne d’eau ou des ressources biologiques des eaux qui entourent le Groupe Race Rocks. Le statut conjugué de Réserve écologique et de Zone de protection marine donnera à l’écosystème un meilleur degré de conservation et de protection. Il facilitera également l’intégration des dispositifs de protection et favorisera la synergie entre les initiatives de conservation, de protection et de gestion prises par les autorités provinciales et fédérales.

La Loi sur les océans prévoit l’établissement et la mise en œuvre de plans de gestion intégrée de toutes les activités entreprises par les organismes du gouvernement du Canada, des gouvernements provinciaux ainsi que des organismes autochtones et des collectivités côtières concernées, aux fins de la conservation et de la protection des océans du Canada.

L’intégration des actions de gestion des composantes marines et terrestres de cet écosystème nécessite un aménagement coordonné, efficient et efficace du site. L’approche consensuelle s’est avérée la méthode privilégiée tout au long du processus de consultation. Parmi les activités candidates à une politique de gestion coopérative, citons l’observation des mammifères marins, la plongée guidée, la recherche et l’éducation, la gestion des eaux de lestage, et les activités de la Défense nationale dans le secteur.

Le processus consultatif a réuni de solides appuis au projet de désignation du Groupe Race Rocks comme ZPM. Ce processus a permis l’établissement de nouvelles relations de confiance. Le statut de ZPM permettra de maintenir cette impulsion et de renforcer la confiance des groupes d’intérêts concernés.

Pour faciliter le processus consultatif, le CCRR réunit les structures suivantes :

• Ministère de l’Environnement, des Terres et des Parcs de la Colombie-Britannique
• Pêches et Océans Canada
• Groupes autochtones représentés par le Coast Salish Sea Council
• Parcs Canada
• Lester B. Pearson College of the Pacific
• Ministère de la Défense nationale
• Communauté scientifique
• Les Amis des réserves écologiques
• La collectivité des plongeurs
• L’Alliance du détroit de Georgia
• Le Conseil consultatif de la pêche sportive – Victoria, représentant les pêcheurs sportifs locaux
• Les exploitants de ports de plaisance
• La Société pour la protection des parcs et des sites naturels du Canada
• La Northwest Whale Watchers Association – Victoria

Le rôle du Conseil consultatif du Groupe Race Rocks a été le suivant :

• représenter les principaux groupes ou intervenants concernés;
• Conseiller Pêches et Océans et BC Parks sur le processus de consultation;
• Recueillir et étudier les recommandations formulées lors des consultations;
• Formuler des recommandations à Pêches et Océans Canada et à BC Parks concernant l’établissement d’une zone de protection marine dans le secteur du Groupe Race Rocks;
• Veiller à ce que la communauté participe à l’établissement et à la gestion de la zone de protection marine du Groupe Race Rocks.

Outre les consultations sectorielles qui se sont tenues avec les groupes d’intérêts concernés, deux séances de consultation publiques ont été organisées en février 2000, pour permettre aux personnes non représentées par des groupes d’intérêts particuliers d’avoir de l’information et de discuter du projet. Ce forum, auquel ont assisté 101 personnes, a porté sur les divers aspects de la désignation de ZPM et de la réserve écologique. Les participants semblaient très favorables à l’idée d’établir une zone de protection marine pour renforcer le statut de réserve écologique du Groupe Race Rocks.

Les recommandations de gestion formulées à l’intention de Pêches et Océans Canada et de BC Parks reflètent les conclusions du processus consensuel entrepris par le Conseil consultatif de Race Rocks et les recommandations formulées par le public, les groupes d’intérêt concernés et les autres partenaires au cours des deux ans qu’a duré le processus de consultation. Étant donné l’importance culturelle et historique de ce site, la ZPM du Groupe Race Rocks (XwaYeN) sera gérée coopérativement par les Premières nations, Pêches et Océans Canada, BC Parks, en consultation avec le CCRR.

Le Conseil consultatif a fourni un excellent forum de réflexion et de discussion. Il a fonctionné de manière efficace et a contribué au développement du régime de gestion coopératif proposé. Les engagements de gérance et de coopération pour la protection de ce site comme ZPM ont jeté les bases d’un régime de gestion inédit basé sur l’observation volontaire. Les principaux groupes d’intérêts qui ont participé aux travaux du CCRR ont manifesté un vif intérêt non seulement pour le développement de « pratiques exemplaires » mais aussi pour la stricte observation des règles régissant le statut de ZPM.

Le développement d’initiatives de gérance et de directives en matière de « pratiques exemplaires » a déjà commencé. La gestion dans son ensemble se fera par l’action conjuguée de mesures de réglementation et de directives d’observation volontaire du statut pour diverses activités, notamment la plaisance, la plongée, l’observation de cétacés, les programmes d’éducation et la recherche. La surveillance et l’évaluation de l’efficacité de ces directives se feront sur une période de deux ans. Selon les résultats, on envisagera l’intérêt de recourir à un régime de réglementation.