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Article - Surveillance de l'écosystème marin

En septembre de chaque année, depuis 1971, le personnel de la Section des poissons marins mène un relevé au chalut de fond dans le sud du golfe du Saint-Laurent.

Ce relevé est la seule source de renseignements sur l'abondance et la répartition de la majorité des espèces de poissons de mer qui habitent cette zone, ainsi que sur les changements qui surviennent au fil des années.

l'Alfred Needler

l'Alfred Needler

Doug Swain, scientifique responsable de l'étude des écosystèmes, explique que ce genre de programme de surveillance pluriannuel à grande échelle est le seul moyen d'étudier les incidences des activités humaines, et, en définitive, les incidences des changements climatiques, sur les écosystèmes marins. " Si le Ministère devait ne choisir qu'un seul programme de recherche, il faudrait que ce soit ce relevé! "

Au départ, le relevé servait surtout à recueillir des renseignements annuels sur l'état des stocks de poisson exploités à l'échelle commerciale. Malgré cet objectif plutôt restreint, les initiateurs du relevé ont eu la prévoyance d'identifier et de dénombrer tous les poissons et tous les invertébrés d'importance commerciale capturés (pétoncle, crevette, crabe, homard, calmar).

En 1985, le personnel du MPO a ajouté un élément au relevé, lorsqu'il commença à consigner tous les animaux et organismes capturés, jusqu'au ver le plus insignifiant.

Nous avons ainsi une extraordinaire base de données échelonnée sur 32 ans sans interruption, une mine d'or qui permet d'étudier comment la communauté est structurée et comment elle a évolué avec le temps.

Ce relevé est devenu une source de renseignements inestimable sur l'état de tout l'écosystème du sud du golfe du Saint-Laurent.

Jusqu'à présent, les données du relevé ont d'abord et avant tout servi aux évaluations des stocks.

Le relevé donne des renseignements sur le nombre de poissons dans l'eau et sur les endroits qu'ils fréquentent, et ce pour une dizaine d'espèces exploitées à l'échelle commerciale, notamment la morue, la merluche blanche, la plie canadienne, plusieurs autres poissons plats (limande à queue jaune, plie rouge et plie grise, flétan noir, flétan de l'Atlantique) ainsi que le sébaste.

Dans de nombreux cas, les données de ce relevé constituent la principale source de renseignements sur lesquels sont basées les recommandations visant les quotas de pêche.

Ces renseignements ont également servi au développement et à la planification de nouvelles pêches, comme celles du concombre de mer et du crabe-araignée.

Cela dit, le relevé sur l'abondance et la répartition du poisson ne sert pas uniquement à déterminer combien de poissons peuvent être capturés, mais également quelles espèces doivent être protégées.

Les chercheurs s'affairent présentement à passer la base de données du relevé au peigne fin afin de cerner les espèces en déclin qui exigent une étude plus approfondie de la part du Comité sur le statut des espèces menacées de disparition au Canada (CSEMDC).

L'un des nombreux défis de la Section des poissons marins est d'apprendre comment profiter au maximum de cette incroyable quantité de données sur différentes espèces, qui ont été recueillies depuis des années.

Les scientifiques reconnaissent de plus en plus que les évaluations des pêches et les plans de gestion doivent tenir compte de l'écosystème dans son ensemble.

On sait déjà que l'abondance et la répartition géographique d'une seule espèce sont grandement influencées par d'autres espèces de la communauté.

Comme première étape vers une meilleure connaissance des interactions entre les espèces, le personnel de la Section des poissons marins a créé un atlas de la répartition géographique de tous les poissons et de tous les invertébrés ayant été dénombrés durant le relevé.

Cet atlas démontre déjà à quel point la communauté marine a été dynamique depuis 32 ans. Cette période a connu une baisse de l'abondance de l'effectif des principaux prédateurs du poisson de fond, telles la morue, la plie et la merluche blanche, dans le sud du Golfe.

Par ailleurs, on a constaté une hausse considérable de l'abondance des petits poissons de fond, des poissons pélagiques tels le hareng et le capelan, et de nombreux crustacés comme la crevette et certains crabes, depuis 10 ou 20 ans.

Un chalut de fond

Outre qu'il permette la collecte régulière de données sur la répartition, l'abondance et la taille des animaux marins, le relevé est la seule source de données océanographiques pour tout le sud du golfe du Saint-Laurent.

Les mesures prises de la température, de la salinité, des éléments nutritifs, du phytoplancton et du zooplancton, entre autres, donnent encore plus de renseignements sur l'état de l'environnement et sur les habitats de prédilection des poissons et des invertébrés des eaux du sud du Golfe.

Le relevé n'est pas limité aux collectes de données courantes. On l'utilise également pour répondre à des questions très précises, par exemple, ce que mangent les poissons, quels sont les changements corporels (les rondeurs) subis au fil des années, et à quel stock appartiennent divers individus.

Depuis quelques années, des dizaines de recherches de ce genre sont exécutées chaque année, notamment sur les coraux des grands fonds et en parasitologie. On prélève même une collection d'échantillons biologiques qui fera l'objet d'une analyse plus poussée afin de déterminer si elle contient certaines molécules dont ont besoin les chercheurs sur le cancer.

Le relevé offre donc une occasion unique aux scientifiques du MPO de créer des partenariats avec d'autres secteurs du MPO et avec les universités. Par exemple, du côté universitaire, plusieurs étudiants qui aspirent à devenir biologistes marins participent au relevé chaque année.