Article - Employé et étudiant - autoroute d'avancement scientifique ?

" J'admire le travail réalisé par M. Hébert. Je crois que cette soutenance sera pour lui une reconnaissance qui lui fera découvrir de nouvelles capacités et de nouvelles motivations lui donnant ainsi confiance pour l'avenir : c'est cela l'importance de continuer à étudier. "

Cette remarque provient du professeur Gérard Lasserre de l'Université de Montpellier II (France), un des membres du jury lors de la soutenance de thèse de Marcel Hébert en mars 2002.

Marcel est le premier employé de la Section du crabe des neiges à soutenir une thèse de maîtrise, tout en travaillant comme chef de projet dans une des plus grandes unités de pêcherie dans l'Atlantique.

Marcel Hébert

Ce n'est pas si facile de remplir les exigences d'un programme de maîtrise tout en assumant des responsabilités déjà assez lourdes au sein du MPO. Cependant, en planifiant bien les cibles, ce n'est guère impossible. Au contraire, l'expérience peut s'avérer positive tant pour l'employé(e) que pour l'avancement de la recherche au MPO.

Les seules choses nécessaires pour la réussite sont la motivation et la persévérance de la personne concernée.

Il importe aussi, comme dans le cas de Marcel, que les cibles de la thèse soient les mêmes que les sujets de recherche définis dans le plan de travail du MPO. Ceci minimise la perte de rendement tant pour le MPO que pour l'employé.

Il suffit alors que l'employé fasse avancer son travail scientifique prédéterminé.

L'étudiant(e)/employé(e) est d'une part supervisé de très près par son superviseur pour l'avancement du projet du MPO, et d'autre part guidé par son directeur de thèse, le ou la professeur(e) d'université, pour les démarches scientifiques.

Le progrès des travaux doit être bien guidé et suivi des deux côtés afin de respecter l'échéance pour obtenir le diplôme (généralement 24 mois).

Les résultats sont mesurables au niveau du MPO par les publications scientifiques qui constituent en même temps les principales composantes de la thèse. Dans le cas de Marcel, trois publications furent planifiées, dont deux qui ont été acceptées avant la soutenance et une troisième qui a été achevée comme document de recherche.

Le sujet de la thèse portait sur le mécanisme de croissance du crabe des neiges, le développement de casiers afin d'éviter la capture des crabes nouvellement mués, la modélisation de l'apparition des crabes mous dans les populations ainsi que la gestion de pêche en évitant la capture des crabes mous.

Le protocole du crabe mou dans le sud du golfe du Saint-Laurent est un des outils de gestion ayant le plus de succès.

Trois autres employés de la section du crabe des neiges suivent présentement le modèle de Marcel. Tobie Surette (sous la direction du professeur Jacques Allard, Département de Mathématiques et Statistique, Université de Moncton) étudie la modélisation statistique de la dynamique des populations du crabe des neiges.

Luc Savoie (sous la direction du professeur Gilles Miron, Département de biologie, Université de Moncton) étudie les organismes qui s'attachent sur la carapace du crabe des neiges afin de mieux comprendre le mécanisme de vieillissement de la carapace, révélant ainsi l'âge approximatif du crabe à partir de la dernière mue.

Luc Savoie

Finalement, Christine Sabean (sous la direction du professeur Ronald Aiken, Biology Department, Mount Allison University) étudie la biologie du crabe araignée, un projet très demandé par l'industrie. Un autre peloton d'employés suivra la trace de ces pionniers dans les années qui viennent.

Christine apprécie la chance d'apprendre la méthode de recherche académique tout en l'appliquant à des sujets d'importance économique. Elle se dit aussi motivée par l'esprit de compétition qui se développe chez les employés de la section qui sont dans la même situation qu'elle.

" J'avance dans ma carrière académique tout en restant dans un domaine professionnel. Il est bien entendu plus difficile de poursuivre cette double activité plutôt que de simplement travailler au MPO, mais c'est un défi agréable " dit Christine.

D'après Mikio Moriyasu, chef de la Section du crabe des neiges, presque 80 % des employés auront au moins un diplôme de maîtrise d'ici à la fin de l'année 2005. Cela ne pourra que bénéficier à la recherche dans la Section du crabe des neiges.

" Par conséquent, nous pourrons fournir des avis scientifiques de meilleure qualité aux gestionnaires et aux membres de l'industrie " dit Mikio. " C'est primordial de faire avancer la recherche car les clients deviennent de plus en plus exigeants en ce qui à trait à la précision de l'évaluation des stocks.

" Plus nous travaillons forts, plus nous recevrons support et confiance de la part de l'industrie. Tout le monde y gagne, car au travers de ce processus le rendement de travail de la section augmente, le MPO établit une étroite collaboration avec les universités, les professeurs améliorent leur rendement de recherche, les employés reçoivent un diplôme d'études supérieures tout en devenant plus confiants et mieux formés, et finalement les clients seront satisfaits de la qualité de l'évaluation des stocks et verront l'industrie de la pêche au crabe demeurer en santé. "