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BULLETIN DE LA BIBLIOTHÈQUE DE L'IOB

Volume 3, numéro 1 janvier 2005


De la part des rédactrices

Comptez-vous parmi les nombreux usagers de la bibliothèque de l’IOB qui ont appris avec stupeur les coupures importantes aux abonnements de périodiques proposées par l’IOB cet automne? Le présent numéro du bulletin se penche sur la lutte pour sauver notre collection de périodiques, une lutte fructueuse... au moins pour l’année en cours!

Nous avons également inclus 2 brèves annonces sur notre nouvelle exposition de livre thématique et une séance d'orientation à la bibliothèque.

Marilynn Rudi & Lois Loewen
Rédactrices


Périodiques et budget de la bibliothèque 2004-2005

par Anna Fiander, chef, Service de la bibliothèque

Lorsque les budgets sont sortis pour l’exercice 2004-2005, il paraissait clair que les réductions au sein de la Direction de l’informatique dans la Région des Maritimes auraient de graves conséquences pour les bibliothèques de l’IOB et de la SBSA (Station biologique de St. Andrews).

Les bibliothèques consacrent environ 75 % de leurs budgets aux achats de périodiques et de livres. Bon nombre de dépenses, comme le téléphone et les réparations, sont des frais fixes, ce qui laisse peu de manoeuvre en matière de dépenses. En conséquence, les périodiques et les livres sont souvent les seuls domaines où des économies sont réalisables. Pour l’exercice 2004-2005, le budget de la bibliothèque était 325 000 $ de moins que les coûts projetés. On a procédé immédiatement à quelques réductions, par exemple en mettant fin au contrat de location d’une photocopieuse, en coupant sur les fournitures de bureau, en n’achetant aucun livre pour les collections et en supprimant tout déplacement et toute formation pour le personnel. Au bout de ces mesures, le budget était encore en déficit de 244 000 $. Il a donc fallu supprimer des titres de périodiques.

Tandis que les comités d’usagers de la bibliothèque examinaient les listes de périodiques, on cherchait également à trouver des fonds additionnels pour soutenir le service de bibliothèques dans la Région. La stratégie a inclus, entre autres, une plus grande visibilité afin de mieux sensibiliser la haute direction aux services offerts par la bibliothèque et au rôle joué dans la gestion de l’information et dans la recherche pour soutenir les programmes.

Après des réunions et des analyses, le DGR, Neil Bellefontaine, a admis qu’il ne fallait pas éliminer des titres de périodiques. Une stratégie a été établie afin de couvrir le manque à gagner de la bibliothèque au cours du présent exercice et ainsi d’éviter des coupures à la collection de base.

Les bibliothèques de la Région des Maritimes ne sont pas les seules à faire face à des budgets à la baisse. Aux problèmes de financement s’ajoute l’augmentation galopante des périodiques à l’échelle mondiale.

On trouvera ci-après deux figures illustrant ces hausses de coûts. La première, qui vient de l’ARL (ou Association of Research Libraries, des É.-U.), montre les changements de prix des périodiques et livres dans les bibliothèques canadiennes entre 1986 et 2003. La deuxième montre les coûts de périodiques à la hausse à la bibliothèque de l’IOB, de 1994 à 2004.


Monographs and Serial Costs in ARL Canadian Institutions, 1986-2003
© Association of Research Libraries, Washington, DC
Utilisé avec permission
Le graphique ARL n'est publié qu'en anglais.Veuillez cliquer ici pour la traduction française des en-tête.
Cliquer sur l'image pour voir l'agrandissement.



Coût des périodiques à la bibliothèque de l’IOB, 1994-2004
Cliquer sur l'image pour voir l'agrandissement.

Le sondage sur les périodiques

par Lois Loewen

Au moment où la situation semblait exiger des annulations d’abonnement, nous a vons décidé de consulter les usagers de la bibliothèque au sujet des titres à supprimer. Les titres en question étaient ceux pour lesquels paie le MPO; il n’était pas question de ceux payés par RNCan. En octobre, la bibliothèque de l’IOB a envoyé aux usagers du MPO une liste de tous les périodiques. Les usagers de RNCan, bien qu’informés du processus en cours, n’ont pas été consultés.

On demandait aux participants d’attribuer à chacun des périodiques une cote de 0 à 5 : soit 0 pour les titres ne présentant aucun intérêt et 5 pour des titres essentiels. Quatre-vingt cinq (85) personnes ont répondu. Les périodiques non évalués sur les formulaires ont reçu une cote de 0. Sur les 277 titres énumérés, 276 ont reçu une cote, ce qui laisse entendre que presque tous avaient une valeur (si minime soit-elle) pour quelqu’un. Dans le cas de l’application des coupures proposées, il faudrait annuler plus de 50 % de nos abonnements actuels! Le périodique le moins populaire (le seul à ne recevoir de cote de personne) était Advances in Protein Chemistry. Selon les usagers, le plus important est ICES Journal of Marine Science, avec une cote moyenne de 3,08 (nombre total de votes divisé par le nombre de participants). On a calculé le rang de chaque périodique en divisant le nombre total de votes par le nombre de participants; ce total de votes provient de la multiplication de la cote 1-5 accordée par le nombre de participants qui ont donné une cote. Par exemple, pour le ICES Journal of Marine Science, des 85 personnes qui ont retourné le sondage:

27 lui ont donné une cote de 5, soit une valeur totale de 135,
15 une cote de 4, soit un total de 60,
14 une cote de 3, soit un total de 52,
6 une cote de 2, soit un total de 12,
3 une cote de 1, soit un total de 3
et 18 lui ont donné 0.

La valeur totale ou le nombre total de votes pour ce périodique est donc 262, qui divisé par 85 (nombre total de participants) obtient un rang de 3,08. Pour voir la liste complète des périodiques évalués, cliquer ici.

Champions pour la bibliothèque

par Marilynn Rudi

De nombreuses personnes se sont impliquées dernièrement dans la levée de boucliers afin de sauvegarder la collection de périodiques de notre bibliothèque: membres du Comité des usagers de la bibliothèque de l’IOB, personnel de la bibliothèque et tous ceux et celles qui ont pris le temps de remplir le sondage et d’envoyer leurs commentaires de soutien. Vos efforts nous ont permis le renouvellement de notre collection entière de périodiques pour une autre année.

Deux personnes méritent particulièrement nos remerciements. Mike Parsons, chercheur scientifique à la Commission géologique du Canada (CGC Atlantique), préside le Comité des usagers depuis trois ans. À ce titre, il n’a ménagé aucun effort en vue de la promotion de la bibliothèque et il a mené la lutte afin d’obtenir des fonds pour nos périodiques. Mike Sinclair, directeur régional de Sciences, a toujours été un pilier formidable pour la cause de la bibliothèque. Pendant la crise récente, il a tenu à ce qu’aucun abonnement de périodique ne soit annulé, en dépit du manque de fonds. Il a porté la cause devant le Comité de gestion régionale et sa direction a même contribué 100 000 dollars à même son budget serré pour compenser le manque à gagner. Nous désirons souligner le leadership et le bon travail que les deux Mike ont déployés pendant cette crise. Merci!

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Mike Sinclair et Mike Parsons

Voici quelques commentaires de nos habitués tout au long de ces péripéties.

« Nous voici confrontés à une autre crise à la bibliothèque. Depuis des années, notre bibliothèque fonctionne avec des solutions de dernière heure, sans budget adéquat pour acquitter ses factures. La situation est particulièrement éprouvante pour le personnel de la bibliothèque, mais elle touche aussi les usagers. Les bibliothèques sont les dépositaires de nos savoirs accumulés et elles recèlent les solutions à la plupart de nos problèmes. Un scientifique donné ajoute sa pierre à l’édifice des connaissances; il est celui qui connaît la frontière du savoir dans son domaine. Si nous omettons de mettre en valeur ces nouveaux savoirs, l’essentiel de nos efforts est gaspillé à réinventer la roue et à répéter les erreurs passées. Tout au long de sa vie, un scientifique productif ajoute quelques centimètres de matériel écrit aux rayons d’une bibliothèque; pourtant, chaque année il consulte des mètres de documents. Malheureusement, les éditeurs profitent du fait qu’un institut de recherche de calibre doit disposer d’une bibliothèque de première classe et demandent des prix exorbitants pour les périodiques. On pourrait, à l’échelle internationale, boycotter les éditeurs les plus avides; à court terme cependant, nous sommes à leur merci. »
Robert Miller
Chercheur, Division des poissons invertébrés


« J’écris pour exprimer mon trouble devant les coupures proposées à la bibliothèque de l’IOB. La dernière décennie a déjà vu des coupures aux abonnements de périodiques et maintenant, on prévoit couper la moitié restante pendant l’année à venir. J’arrive mal à comprendre comment un centre de recherche scientifique de classe mondiale pourrait fonctionner si nous ne pouvons accéder aux travaux d’autres chercheurs. Au niveau institutionnel et au niveau personnel, ces mesures auront des conséquences extrêmement négatives. Une bonne bibliothèque sur place est essentielle à la recherche. »
Alida Bundy
Chercheuse scientifique, Division de l’étude des poissons marins


« Étant donné que je suis à la retraite depuis 1990, je ne peux pas faire valoir que la bibliothèque de l’IOB est nécessaire à mon emploi d’une façon ou d’une autre; par ailleurs, le MPO a été favorable à mon égard : professeur émérite, je suis en train de publier mon quatrième livre depuis que j’ai pris ma retraite. Pour chacun de ces ouvrages, au moins 95 % des sources se trouvaient à la bibliothèque de l’IOB. Je suis donc prêt à défendre l’excellence de cette bibliothèque en ce qui concerne les sciences de la mer. La valeur d’une bibliothèque dépend de l’exhaustivité de ses collections et de leur continuité. Des coupures malvenues comme celles qui sont envisagées pourraient rapidement rabaisser la valeur et la position de cette bibliothèque pour le Canada. Comptez sur mon soutien pour transmettre à la haute direction la stupéfaction et la consternation profondes ressenties par les usagers de cette bibliothèque. »
Ken Mann
Scientifique émérite, Division des sciences environnementales de la mer


« Veuillez ajouter mon nom à la liste des personnes renversées par la myopie des décideurs qui veulent sabrer dans une ressource scientifique aussi essentielle. Nous sommes incapables de financer notre flotte et maintenant, voilà que nous ne pouvons pas financer notre bibliothèque. Nous sommes en train de devenir un institut d’océanographie virtuel. »
W. Don Bowen
Chercheur scientifique, Division des poissons marins


« Je frémis à l’idée que la plupart des périodiques assez peu coûteux utilisés par notre personnel pourraient céder la place afin de permettre de conserver un seul périodique très onéreux vu que celui-ci a remporté plus de votes. Je crains que le vote ne penche en faveur des groupes plus importants au détriment de plus petits dotés d’un mandat socioéconomique important. Par exemple, on peut songer à Crustaceana, qui est une source de référence majeure pour les chercheurs qui étudient des espèces comme le homard, le crabe, la crevette, qui sont les pêcheries les plus importantes sur le plan socioéconomique dans les provinces Maritimes. »
René Lavoie
Gestionnaire, Division des poissons invertébrés


« J’ai répondu au sondage de façon un peu vite et rapide. Je suis certain d’avoir coté 0 plusieurs périodiques dont des collègues ne pourraient se passer, mais je ne sais pas lesquels sont importants. Le retrait de ces périodiques aurait tout probablement un impact sur mon travail. »
Charles Hannah
Chercheur, Division de l’océanographie



Exposition de Livre

Nous lancons une nouvelle exposition de livre afin de mettre en valeur des documents et livres de notre collection portant sur différents sujets d’interêt. Le thème de la premiere exposition est le tsunami. Venez faire un tour à la bibliothèque pour y jeter un coup d'œil. Les documents seront exposés pendant 2 semaines à côté du présentoir "New Book Display" sur l’étage principal de la bibliothèque.


Orientation

Il y aura une séance d'orientation à la bibliothèque le 1 février 2005. Vous êtes tous invités à y assister. Inscrivez-vous au plus tard le mercredi 26 janvier. Téléphonez au 426-3683 ou communiquez avec Lois Loewen. Un minimum de 6 personnes est requis.




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