DÉCLARATION DE
DAVID ANDERSON MINISTRE DES PÊCHES ET DES OCÉANS CANADA ET DÉPUTÉ DE
VICTORIA
Stratégie sur les pêches autochtones
Le 6 février 1998
Le lundi 26 janvier 1998, le juge Thomas de la Cour provinciale du Surrey, en
Colombie-Britannique, a condamné John Cummins pour avoir pêché illégalement pendant
une période de fermeture dans le fleuve Fraser.
Maintenant que létape de limposition de la peine est terminée, je crois
quil est utile de corriger un certain nombre didées fausses au sujet de mon
pouvoir de gérer la pêche, de la validité du Règlement sur les permis de pêche
communautaires des Autochtones, des projets pilotes de ventes de poisson et de la
Stratégie sur les pêches autochtones.
Permettez-moi de donner quelques explications au sujet de la Stratégie sur les pêches
autochtones.
En 1990, le jugement de la Cour suprême du Canada dans laffaire Sparrow
établissait lexistence du droit des Autochtones de pêcher à des fins
alimentaires, sociales et rituelles, droit protégé par la Constitution et prioritaire
après la conservation.
La Stratégie sur les pêches autochtones a été mise en place en 1992 afin
daider à gérer les pêches conformément au jugement de la Cour suprême dans
laffaire Sparrow, mais elle inclut aussi dautres éléments.
En vertu de la Stratégie sur les pêches autochtones, le ministère des Pêches et des
Océans négocie des ententes de pêche avec les groupes autochtones pour la gestion de
leurs captures à des fins alimentaires, sociales et rituelles. La plupart des ententes
incluent aussi des fonds destinés au soutien de la participation de ces groupes à
lévaluation des stocks, à la surveillance, à lapplication des règlements
et à la mise en valeur de lhabitat. Au total, 74 ententes ont été conclues
avec des collectivités des Premières nations en Colombie-Britannique.
La Stratégie sur les pêches autochtones a apporté plus de stabilité aux pêches sur
les deux côtes, tout en accordant aux Autochtones un plus grand rôle à jouer dans les
domaines de la gestion des pêches et de lexploitation.
Le ministère des Pêches et des Océans autorise aussi la capture et la vente de
poisson par les associations autochtones dans trois secteurs de la province, en vertu de
projets pilotes. Ceux-ci favorisent le développement économique des Autochtones,
lacquisition de compétences et dune capacité pour le commerce dans les
collectivités autochtones et assurent une meilleure gestion et une meilleure conservation
des ressources de saumon, ainsi quune protection plus efficace.
Les projets pilotes de ventes ne sont pas autorisés en reconnaissance des droits
ancestraux. Il sagit plutôt dune question de politique ministérielle -
lune seulement parmi les centaines de décisions que je prends chaque année en
matière dallocations.
Pour le moment, je tiens à affirmer que le gouvernement fédéral demeure engagé à
maintenir aussi bien la Stratégie sur les pêches autochtones que lobjectif
stratégique daméliorer les perspectives économiques des peuples autochtones.
Maintenant, passons à laffaire Cummins.
Lorsquil a rendu son jugement, le 26 janvier, le juge Thomas a exprimé des
opinions au sujet du Règlement sur les permis de pêche communautaires des Autochtones
et du mandat du Ministre en vertu de lattribution des ressources. Ces opinions
nétaient pas nécessaires pour rendre le jugement. Jaccepte le point de vue
exprimé par le juge dans cette affaire. Cependant, une opinion demeure une opinion. Ce
genre de commentaire nest pas exécutoire pour les tribunaux supérieurs de la
Colombie-Britannique, ni de nimporte quelle autre juridiction.
En bref, il ny a rien dans le jugement du juge Thomas du 26 janvier qui modifie
mon pouvoir en tant que ministre des Pêches et des Océans dattribuer et de gérer
les ressources halieutiques dans lintérêt de tous les Canadiens.
Pêcher en période de fermeture est une infraction grave et nest pas un moyen
légitime dexprimer son désaccord. La désobéissance civile na pas sa place
dans une gestion efficace des ressources halieutiques.
Permettez-moi dajouter que ce jugement na aucune incidence sur la
Stratégie sur les pêches autochtones. Elle na nullement pour effet de suspendre ou
dannuler le Règlement sur les permis de pêche communautaires des Autochtones.
En particulier, elle nempêche pas le ministère des Pêches et des Océans
dautoriser les Autochtones à pêcher à des fins commerciales, y compris en vertu
des ententes de projets pilotes de ventes de poisson prévues par le régime de
réglementation existant.
Le pouvoir conféré au ministre des pêches et des Océans par la loi pour
lattribution des ressources halieutiques a été contesté en 1984 dans
laffaire des ligneurs du Golfe.
Le jugement de 1986 de la Cour dappel fédérale précisait que le pouvoir de
gestion des pêches du Ministre inclut le pouvoir dallouer et de gérer les
ressources à des fins économiques et sociales générales.
En vertu de la Loi sur les pêches, le Ministre délivre des permis et, par
extension, a toute discrétion pour attribuer les captures. Les projets pilotes de ventes
de poisson sont inclus dans ce pouvoir de discrétion.
Quant à mon pouvoir de délivrer des permis et de gérer ces pêches, le Règlement
sur les permis de pêche communautaires des Autochtones assure un fondement juridique
sain à la mise en uvre des projets pilotes de vente de saumon.
Par conséquent, jai lintention de poursuivre le programme des projets
pilotes en 1998. Cependant, le ministère des Pêches et des Océans rencontrera les
parties visées afin de connaître leur point de vue sur les moyens à prendre pour
améliorer les pêches, qui seront acceptables pour toutes les parties du milieu de la
pêche.
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