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Lutte contre la lamproie marine
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Accueil: Publications: Institut Bayfield: Lutte contre la lamproie marine Lutte contre la lamproie marine

Les Grands Lacs représentent une ressource de grande valeur que se partagent le Canada et les États-Unis. Les activités de pêche dans les Grands Lacs produient jusqu'à quatre milliards de dollars pour la région, chaque année. Cinq millions de personnes profitent de ces possibilités de pêche sportive qui fournissent 75 000 emplois. La qualité de l'expérience de pêche dans les Grands Lacs est toujours menacée par la perte d'habitat, la pollution et la présence d'espèces exotiques nuisibles comme la lamproie marine. À partir du Centre de lutte contre la lamproie marine, à Sault Ste. Marie (Ontario), Pêches et Océans Canada (MPO) joue un rôle crucial pour la réduction du niveau de la population de lamproie dans les Grands Lacs.

Nasse remplie de lamproies marines adultes

La lamproie marine est une espèce primitive qui provient de l'océan Atlantique. Les lamproies ont été observées pour la première fois dans les Grands Lacs au cours des années 1830. On croit généralement qu'elles seraient entrées dans les Grands Lacs, où elles se seraient multipliées, par les voies de navigation artificielles. Dans les Grands Lacs, elles n'ont aucune valeur commerciale et ne servent de nourriture à aucun autre poisson.

Les lamproies marines sont des parasites. Elles se fixent aux poissons au moyen de leur bouche à ventouse et de leurs dents, et se servent de leur langue pour gratter les écailles et la peau du poisson afin de se nourrir de son sang et de ses liquides organiques. Une seule lamproie peut détruire jusqu'à 18 kilogrammes de poisson au cours de sa vie adulte. Les lamproies sont tellement destructrices que, dans certaines conditions, un poisson attaqué sur sept seulement arrivera à survivre.

Au cours des années 1940 et 1950, on a assisté à une véritable explosion des populations de lamproie marine dans la partie supérieure des Grands Lacs, puisqu'on ne disposait alors d'aucune méthode efficace de lutte. Cette situation a largement contribué à l'effondrement de populations de poisson de valeur, comme le touladi et le corégone, qui étaient les piliers économiques des pêches prospères des Grands Lacs.

Afin de faciliter la gestion coordonnée, binationale des pêches, les gouvernements du Canada et des États-Unis ont signé, en 1954, la Convention sur les pêcheries des Grands Lacs, qui prévoyait la création de la Commission des pêches des Grands Lacs. Cette entente bilatérale confirme la nécessité, pour les deux pays, de collaborer à la protection et à la perpétuation des ressources halieutiques des Grands Lacs. Au Canada, le MPO est le principal mandataire de la Commission des pêches des Grands Lacs. Aux États-Unis, c'est le Fish and Wildlife Service, qui bénéficie d'un appui important du U.S. Geological Survey et du Département d'État américain. Les scientifiques et les gestionnaires des pêches des deux pays se réunissent régulièrement pour examiner les nouveaux développements en recherche et les évaluations à jour des stocks.

Comprendre le cycle biologique de la lamproie marine aide les scientifiques à mettre au point des mesures de lutte efficaces. Les lamproies adultes remontent les cours d'eau pour frayer et meurent par la suite. Les oeufs fécondés éclosent en une petite larve qui ressemble à un ver et qui s'enfouit dans le fond du cours d'eau, se nourrissant de débris et d'algues pendant trois à six ans avant de se transformer en un adulte parasite. L'adulte retourne dans les Grands Lacs où il passera de 12 à 20 mois à se nourrir de poissons. Son cycle complet, de l'oeuf à l'adulte, dure environ de cinq à huit ans.

Pêches et Océans Canada fait la lutte à la lamproie marine dans les cours canadiens du réseau des Grands Lacs. En collaboration avec le U.S. Fish and Wildlife Service, des travaux exhaustifs sont réalisés dans les voies navigables des États-Unis qui mènent aux Grands Lacs. Actuellement, la principale méthode de lutte contre la lamproie est l'application de lampricides sélectifs qui tuent les larves de lamproie dans les cours d'eau d'alevinage où ils ont à peu près aucun effet sur les autres espèces de poisson ou de faune. Malgré le succès des traitements au moyen des anti-lamproies, cette méthode est coûteuse et le MPO préférerait en réduire l'usage pour avoir recours à d'autres méthodes de lutte.

La technique de lâcher de mâles stériles vise à atténuer le succès de reproduction de la lamproie marine. Chaque année, des lamproies mâles sont recueillies et stérilisées pendant la remonte. Lorsqu'on les libère dans le cours d'eau, les mâles stériles font concurrence aux mâles normaux pour obtenir les faveurs des femelles génitrices, ce qui entraîne une réduction de la fécondation des oeufs. Puisqu'ils sont capturés pendant la remonte plutôt que pendant la phase parasitaire, les mâles stérilisés ne s'attaquent pas à des proies lorsqu'ils sont libérés dans les cours d'eau.

Des obstacles ont été construits pour empêcher la migration vers l'amont des lamproies marines vers les frayères, tout en permettant à d'autres poissons de passer sans trop de perturbation. Diverses catégories d'obstacles ont permis d'éliminer le traitement aux lampricides dans certains cours d'eau et de réduire, dans d'autres, la section de cours d'eau requérant un traitement.

Lamproies marines fixées à un touladi

Un programme d'évaluation complet permet aux biologistes de mieux comprendre l'écologie et la dynamique des populations de lamproie marine à tous les stades du cycle biologique. Grâce à l'information recueillie, le MPO peut suivre les tendances à long terme des populations de lamproie, surveiller l'efficacité du programme de lutte au moyen des lampricides et définir d'autres moyens de réduire les populations de lamproie. Le but ultime de la collecte et de l'analyse des données est de concevoir et d'appliquer le programme de lutte le plus efficace et le plus rentable possible au coût le plus bas, de même que celui qui aura le moins d'effets négatifs éventuels sur l'environnement.

Le programme d'évaluation vise à surveiller l'abondance des larves de lamproie marine dans les cours d'eau du réseau des Grands Lacs, afin de déterminer où il faudrait appliquer des lampricides, le moment propice aux traitements et l'efficacité des traitements antérieurs. La mesure de la taille et de l'âge des larves recueillies fournit aux biologistes l'information nécessaire pour déterminer avec quelle facilité les populations grandissent et survivent dans chaque cours d'eau. Les nouvelles technologies, comme les systèmes de localisation mondiale (GPS) et les systèmes d'information géographique (SIG) servent à cartographier la répartition exacte des larves et à cibler les efforts de lutte.

Grâce à un programme de coopération, des bateaux affrétés et des pêcheurs commerciaux transmettent aux organismes gouvernementaux des données sur la présence de lamproie en phase parasitaire dans les eaux libres des Grandes Lacs. Pêches et Océans Canada emploie ces données pour prédire l'étendue des dommages causés aux communautés de poisson par le parasitisme des lamproies.

Blessures causées par une lamproie marine sur un poisson des Grands Lacs

Les biologistes surveillent les migrations de géniteurs au printemps et au début de l'été afin d'évaluer le nombre de lamproies génitrices dans certains cours d'eau des Grands Lacs. Des trappes à lamproie, souvent utilisées en association avec des obstacles, servent à capturer les lamproies adultes qui migrent vers l'amont afin de frayer. Les données fournies par les évaluations offrent une mesure exacte des populations de lamproie à l'échelle des lacs et sont utilisées pour évaluer le succès global du programme de lutte contre la lamproie. Les lamproies mâles capturées dans les trappes sont utilisées pour l'application de la technique de lâcher de mâles stériles; quant aux femelles, elles sont pour la plupart utilisées pour la recherche.

La lutte contre la lamproie marine dans les Grands Lacs a eu énormément de succès. Les efforts de lutte continus ont donné lieu à une réduction de 90 p. 100 des populations de lamproie dans la plupart des régions, créant des conditions bien plus favorables à la survie et à la reproduction des poissons. Bien qu'il soit impossible d'éliminer complètement les lamproies des Grands Lacs, on peut envisager, par une coopération et un soutien continus, de maintenir la population à des niveaux qui réduisent ses répercussions sur la pêche.

Pour plus de renseignements sur la lutte contre la lamproie marine dans les Grands Lacs, communiquez avec le Centre de lutte contre la lamproie marine, au 1, Canal Drive, Sault Ste. Marie (Ontario) P6A 6W4, téléphonez au (705) 941-3000 ou consultez notre site Web régional.

Pêches et océans Canada