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Divulgation proactive Version imprimable ![]() ![]() | ![]() | ![]() Impacts et adaptation liés aux changement climatique : perspective canadienne Adaptation
Les mesures d'adaptation possèdent aussi le potentiel de réduire de façon importante les effets du changement climatique sur la santé si elles sont appliquées de manière efficace. Les Canadiens se protègent contre les conditions climatiques extrêmes à l'aide de différents moyens d'adaptation physiques et sociaux. Les changements de l'habillement et du mode de vie selon les saisons, la conception des édifices et autres ouvrages, de même que des formes d'adaptation comportementale, sociale et économique leur ont permis de préserver, dans une certaine mesure, leur santé et leur confort, sauf dans les conditions climatiques et météorologiques extrêmes. Néanmoins, la possibilité que les changements climatiques futurs les obligent à composer avec des conditions dépassant tout ce qu'ils auraient connu auparavant donne à penser que le secteur de la santé sera sollicité davantage et que des mesures d'adaptation supplémentaires seront nécessaires. Afin de remédier aux problèmes que pose le changement climatique pour la santé de la population, on a recommandé un processus en deux étapes par lequel les risques sont gérés de façon méthodique et complète.(79) D'abord, il faut évaluer la vulnérabilité et la capacité d'adaptation selon les régions, les collectivités et les groupes de la population. Ensuite, il faut choisir les stratégies d'adaptation les plus appropriées. La relation entre l'atténuation du changement climatique et les mesures d'adaptation est particulièrement marquée dans le secteur de la santé, en raison des bénéfices sanitaires qui découlent de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. On doit prendre en compte dans les évaluations tant les effets possibles du changement climatique sur le secteur de la santé que la capacité d'adaptation à ces effets. Ce processus a tout lieu d'être étudié dans un cadre de gestion intégrée des risques.(79) On a déjà entrepris de mettre au point des vaccins contre plusieurs virus et protozoaires à l'origine de maladies infectieuses courantes dans les tropiques, dont la malaria et le virus du Nil occidental.(80, 81) Ces vaccins pourraient contribuer à restreindre la propagation des affections virales naissantes, dans le futur. La surveillance des nouvelles maladies, de même que les programmes de sensibilisation du public qui fournissent de l'information sur la façon de réduire les risques d'exposition et de transmission, joueront aussi un rôle dans l'atténuation de la menace que représentent les maladies infectieuses. On pourrait par exemple se servir de mesures satellitaires pour établir des liens entre les conditions environnementales et la propagation de certains vecteurs de pathogènes.(82) Comme on l'a déjà mentionné, les effets sur la santé de l'augmentation de la fréquence des phénomènes météorologiques extrêmes et des catastrophes naturelles d'origine climatique suscitent beaucoup d'inquiétude. Bien que de nombreuses municipalités canadiennes aient déjà un plan de gestion des situations d'urgence, les capacités en cette matière varient considérablement de l'une à l'autre. Les collectivités particulièrement exposées à des dangers d'ordre météorologique, comme des avalanches, des inondations, des vagues de chaleur ou de froid, ou des ondes de tempête, devraient être mieux préparées à faire face à l'accroissement de la fréquence des conditions extrêmes que les collectivités qui connaissent rarement de tels épisodes; cependant, d'autres facteurs interviennent aussi dans le degré de préparation. Quand on compare les mesures d'urgence prises lors des inondations causées par la rivière Rouge au Manitoba, en 1997, aux actions posées pour faire face à la tempête de verglas qui a frappé l'est de l'Ontario et le Québec, en 1998, on se rend compte de l'importance de la préparation aux urgences : dans le premier cas, le plan de mesures d'urgence en cas de catastrophe s'est avéré efficace, tandis que dans le second, les sources d'alimentation électrique d'urgence, les réseaux de distribution de nourriture et les refuges étaient insuffisants pour répondre à l'état de crise.(25) Depuis, des mesures ont été prises dans les régions touchées par la tempête de verglas pour améliorer la préparation aux situations d'urgence et la capacité à y réagir.(83) Outre la gestion des situations d'urgence, au coeur de la réponse aux phénomènes climatiques extrêmes figure la mise en place de systèmes d'alerte rapide.(16) Des mesures de ce genre ont été implantées avec succès à Toronto dans le but de réduire les effets des extrêmes de chaleur et de froid sur la santé (voir l'encadré 5). Parmi les autres moyens permettant d'amoindrir les risques sanitaires du changement climatique, on peut mentionner la réglementation de l'utilisation des sols, par exemple en imposant des restrictions quant à la construction dans les plaines inondables, et l'amélioration des installations de traitement des eaux et des eaux usées (voir le chapitre intitulé « Les ressources en eau »). ENCADRÉ 5: Réduction de la mortalité causée par les températures extrêmes(84)
Plusieurs villes canadiennes favorisent les mesures à plus long terme pour réduire l'effet d'îlot thermique urbain. L'été, les températures atteignent des valeurs plus élevées dans les agglomérations urbaines que dans les milieux ruraux, en partie à cause de l'abondance d'édifices et autres surfaces qui absorbent le rayonnement solaire incident plutôt que de le réfléchir. Des chercheurs ont recommandé, dans le cadre d'une étude portant sur la ville de Toronto, la promotion de mesures rentables comme l'utilisation à grande échelle de matériaux réfléchissants, de couleur pâle, pour les toits et les revêtements, de même que la plantation en divers endroits stratégiques de végétaux donnant de l'ombre.(84) Pour promouvoir ces mesures, on les présente comme des moyens d'adaptation « bénéfiques pour tous » puisqu'ils permettent également une économie d'énergie. Par contre, d'autres chercheurs font remarquer que les mesures d'adaptation pourraient elles-mêmes engendrer des risques pour la santé et la sécurité. Par exemple, les espaces verts abritent des animaux, des oiseaux, des insectes piqueurs et des tiques qui peuvent être porteurs de maladies infectieuses comme la maladie de Lyme(85) et le virus du Nil occidental. Par conséquent, une planification et une mise à l'essai minutieuses des mesures d'adaptation proposées pourraient s'avérer nécessaire, tout comme l'exercice d'une surveillance sanitaire après l'application des mesures en question. Favoriser l'adaptation Une étude portant sur le réseau de la santé dans la région de Toronto-Niagara a mis en évidence plusieurs obstacles à une adaptation efficace au changement et à la variabilité climatiques dans ce secteur,(24) obstacles découlant de lacunes dans les connaissances, de carences d'organisation et de coordination, d'une compréhension insuffisante du changement climatique et de ses répercussions sur la santé, ainsi que de déficiences dans la transmission d'information à ce sujet dans le milieu de la santé. Si l'on veut que les mesures d'adaptation soient efficaces, il faudra surmonter ces problèmes (voir l'encadré 6). ENCADRÉ 6: Surmonter les obstacles à l'adaptation(24)
L'efficacité de l'adaptation sera aussi tributaire du degré de sensibilisation et d'engagement des Canadiens au chapitre de la préparation aux effets possibles du changement climatique sur la santé. Plusieurs organisations non gouvernementales (ONG) ont commencé à attirer l'attention de leurs membres et du public sur les causes et les effets du changement climatique et sur la nécessité d'adopter des mesures d'atténuation et d'adaptation à cet égard. L'Association canadienne de santé publique(86) figure parmi ces ONG, de même que l'Institut canadien de la santé infantile, qui a publié son évaluation des conséquences du changement climatique pour la santé des enfants au Canada.(69) Les recommandations clés suivantes ont été formulées :
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