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Divulgation proactive Version imprimable ![]() ![]() | ![]() | ![]() Impacts et adaptation liés aux changement climatique : perspective canadienne Les zones côtières
Les zones côtières établissent un lien dynamique entre les terres et les eaux d'une grande diversité écologique et d'une importance économique cruciale. Les éléments naturels de la zone côtière abritent une gamme diversifiée d'espèces. Il s'agit de zones clés pour les pêches et les activités récréatives. L'infrastructure côtière, pour sa part, est essentielle au commerce, au transport et au tourisme. Le littoral du Canada, qui est le plus long au monde, englobe les côtes de l'Atlantique, du Pacifique et de l'Arctique ainsi que les berges de grandes étendues d'eau douce telles que les Grands Lacs. Le principal effet du changement climatique sur les zones côtières est l'élévation des niveaux d'eau. La hausse du niveau de la mer résulte de l'expansion thermique des eaux océaniques et de l'intensification de la fonte des glaciers et des calottes glaciaires. Il s'agit du principal problème des régions maritimes. À l'inverse, on prévoit une baisse des niveaux d'eau dans les Grands Lacs en raison de la modification des précipitations et du régime d'évaporation. Les autres effets sur les zones côtières résulteront des changements dans les ondes de tempête, ainsi que de la durée et de l'épaisseur de la couverture de glace saisonnière. À l'échelle planétaire, le niveau de la mer devrait s'élever de 8 à 88 cm entre 1990 et 2100. Cette élévation se poursuivra par la suite et pourrait même s'accélérer au cours du siècle suivant. Cependant, dans l'optique des impacts et de l'adaptation, c'est la hausse du niveau relatif de la mer qui importe. Celle-ci variera à l'échelle régionale, principalement en raison des processus géologiques. Dans l'ensemble, on estime que plus de 7 000 km du littoral marin du Canada sont très sensibles à une élévation du niveau de la mer. Dans les régions vulnérables, l'élévation du niveau de la mer et le changement climatique auront probablement de nombreux effets biophysiques et socio-économiques (voir la figure 6). Figure 6: Impacts biophysiques et socio-économiques éventuels du changement climatique dans les zones côtières.
De nombreuses régions de la côte de l'Atlantique sont considérées comme très sensibles à l'élévation du niveau de la mer. Il s'agit notamment de la côte nord de l'Île-du-Prince-Édouard, de la côte du Nouveau-Brunswick baignée par le golfe du Saint-Laurent, de la plus grande partie du littoral atlantique de la Nouvelle-Écosse et de certaines parties des centres urbains de Charlottetown et de Saint John. Les principaux problèmes qui pourraient surgir dans ces régions sont l'augmentation des inondations en raison des ondes de tempête, la submersion de certaines parties de la côte, l'érosion accélérée des plages et des dunes côtières, la détérioration des milieux humides (transformation en marais salants) et l'introduction d'eau salée dans les aquifères côtiers. Selon une étude de cas réalisée à l'Île-du-Prince-Édouard, l'intensification des ondes de tempête résultant de l'élévation du niveau de la mer et du changement climatique aurait d'importantes répercussions économiques sur l'infrastructure urbaine et les propriétés de Charlottetown. Bien qu'en général, la région du Pacifique soit moins sensible à l'élévation du niveau de la mer, certains secteurs importants malgré leur petite superficie sont jugés très sensibles, notamment des portions des îles de la Reine-Charlotte, le delta du Fraser ainsi que des parties de Victoria et de Vancouver. Au nombre des principaux problèmes, mentionnons le bris des digues, les inondations et l'érosion côtière. Le delta du Fraser, dont dépend une population nombreuse en croissance rapide, est protégé par un immense système de digues. Comme certaines parties du delta se trouvent déjà sous le niveau de la mer, une élévation supplémentaire du niveau de la mer dans cette région nuirait aux écosystèmes naturels, aux terres agricoles ainsi qu'aux zones industrielles et résidentielles, à moins d'être accompagnée des mesures d'adaptation adéquates. La réduction de la couverture de glace de mer sera probablement le plus important effet direct du changement climatique sur le littoral de l'Arctique. Elle prolongera la saison sans glace, ce qui influera sur les déplacements, la sécurité personnelle et l'accessibilité aux collectivités et aux terrains de chasse. Ces modifications auront des répercussions importantes sur les modes de vie traditionnels. En outre, l'agrandissement de la zone d'eau libre augmenterait la sensibilité de la zone côtière à l'élévation du niveau de la mer. Bien que la plus grande partie du littoral de l'Arctique ne soit pas considérée comme sensible à l'élévation du niveau de la mer, il en va différemment pour certaines parties de la côte de la mer de Beaufort, notamment la partie externe du delta du Mackenzie et la péninsule de Tuktoyaktuk. Une élévation du niveau de la mer dans cette région, combinée à la réduction de la couverture de glace et à la dégradation du pergélisol, intensifierait la destruction en cours de la zone côtière et serait problématique pour l'infrastructure et les collectivités côtières. Tableau 1 : Stratégies d'adaptation pour les zones côtières.
Dans le bassin des Grands Lacs, la baisse à long terme des niveaux d'eau constituerait le principal effet du changement climatique, car elle limiterait l'accès aux quais et aux marinas, diminuerait la capacité de charge des navires, aurait une incidence sur les plages et sur d'autres aires récréatives et entraînerait des problèmes d'approvisionnement en eau, de goût et d'odeur dans les collectivités côtières. Cette baisse des niveaux d'eau pourrait toutefois être profitable pour les régions côtières en diminuant la fréquence et la gravité des inondations et de l'érosion côtière. L'érosion pourrait cependant s'intensifier en hiver en raison de la réduction de la couverture glacière qui assure une protection saisonnière. Dans de nombreux cas, les mesures d'adaptation au changement climatique découleront des stratégies utilisées auparavant pour contrer la variation des niveaux d'eau, c'est-à-dire la protection, l'accommodement et le retrait (voir le tableau 1). En général, les plans d'adaptation prévoiront une combinaison de ces stratégies. Les stratégies d'adaptation particulières suivantes sont recommandées pour les régions sensibles du Canada : la restauration des dunes de l'Île-du-Prince-Édouard, l'agrandissement et l'amélioration du système de digues installé dans le delta du Fraser et la modification des plans et des politiques de gestion des rives des Grands Lacs.
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