Lors de la treizième conférence internationale sur la datation au carbone 14 qui s'est tenue en 1988, on a parlé de la nécessité d'avoir des matériaux de référence supplémentaires pour effectuer des datations au 14C. En 1989, on a défini les grandes lignes d'un Programme d'assurance de la qualité pour la datation au 14C. Le programme a été proposé par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA); il a été accepté au cours de l'Atelier sur la comparaison entre les laboratoires de datation au 14C organisé à Glasgow en 1990.

Cinq nouveaux matériaux destinés aux comparaisons entre laboratoires et représentatifs des matériaux naturels fréquemment datés dans les laboratoires de datation au 14C (carbonates, bois et cellulose), ont été échantillonnés et préparés par le personnel de l'AIEA et plusieurs collègues de la communauté scientifique spécialisés dans la datation au 14C. En outre, la sacchorose standard secondaire de l'Australia National University (ANU) y a été incluse.

Les échantillons dont l'âge s'échelonne de l'actuel à très ancien, ont été traités et mesurés au laboratoire de la CGC entre août et décembre 1990. La préparation de gaz pour chaque échantillon a été mesurée dans les compteurs de 2 et de 5 L. Les résultats sont présentés sommairement sous forme de tableau.

Données sur l'assurance de la qualité des datations au carbone 14 de l'AIEA

Histogrammes de la distribution des fréquences des datations des échantillons de l'AIEA

(Laboratoire de la CGC )
Annexe 5 dans Rozanski, 1991

* Analysées par le Laboratoire des isotopes stables de la CGC

Résultats

Commentaires (R. McNeely) : Les résultats du Programme d'assurance de la qualité ont été présentés lors de la 14ème Conférence sur les datations au 14C et ont été publiés dans Rozanski et al., 1992. Comme le montre les données figurant sur le tableau, le laboratoire de datation au carbone radioactif de la CGC a obtenu de bons résultats dans cette étude d'étalonnage multi-laboratoires. En effet, toutes les données de la CGC se situaient dans la limite de 2 sigma des valeurs (consensuelles) médianes et la plupart dans la limite de 1 sigma, à l'exception d'une donnée recueillie dans le compteur de 5 L, sur l'échantillon C3 (cellulose). Tous les échantillons d'intérêt géologique (les échantillons C1, C2 et C5) ont révélé des résultats en parfaite accord avec les valeurs consensuelles.

Selon l'AIEA, l'échantillon C1 est un « échantillon de fond », dont l'activité du 14C n'est pas mesurable. La CGC est d'accord avec cette estimation.

Arizona Laboratory a daté les sept billes comportant l'échantillon C5. La datation moyenne se situait à 11 700 ± 170 (ce qui correspond pour la CGC à 11 800 ± 120 et 11 700 ± 110). D'autres données (Long et Kalin, 1990) ont révélé un âge de 11 900 ± 190. L'échantillon C4 (bois de Kauri) a posé des problèmes au comité organisateur. On avait estimé qu'il pouvait être daté (soit de 40 à 50 Ma). Mais des problèmes techniques sont survenus lors du traitement et de l'homogénéisation de l'échantillon. En effet, le matériau était de composition variable, sans doute parce qu'il avait été contaminé par du bois moderne. En raison de la vaste gamme des valeurs obtenues par divers laboratoires, on n'a pu proposer qu'un intervalle de confiance de 95 % comme valeur consensuelle pour cet échantillon. D'après les chercheurs du laboratoire de la CGC, il s'agit d'un matériau très ancien, dont l'âge se situe sans doute au-delà de la datation au carbone 14.

La valeur recommandée pour le saccharose standard secondaire défini par l'ANU est de 150.8 ± 0.2 %CM et la composition isotopique du del 13C s'élève à -10,4 ± 1,5. Les chercheurs du laboratoire de la CGC se disent d'accord avec ces valeurs, ce qui indique que les techniques de datations de la CGC pouvaient traiter et dater efficacement ce type de matériau moderne.