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Les mines du camp minier de Bathurst jouent un rôle déterminant dans l'économie du nord-est du Nouveau-Brunswick, car environ 2000 emplois dépendent directement de leur exploitation. En 1994, on lançait le projet EXTECH II dans le camp minier de Bathurst en raison de l'épuisement rapide des corps minéralisés. L'industrie minière, des universités, le ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick, la US Geological Survey et la CGC ont participé à ce projet, qui a mené à la découverte du gisement de métaux communs de Camelback. Pour l'instant, les conditions du marché ne permettent pas l'exploitation rentable de ce gisement, situation qui pourrait éventuellement changer. (Projet EXTECH)

Figure 1. Géologie générale du camp minier de Bathurst et principaux gisements de sulfures massifs dans des roches volcaniques et sédimentaires. image agrandie [JPEG, 359.0 ko, 1200 X 1543, avis]

Synopsis

Le projet EXTECH II dans le camp minier de Bathurst a été lancé en 1994 après qu'on eût réalisé que sans la découverte de nouvelles réserves de minerai, la production de ce camp minier allait commencer à diminuer dans les sept ans et que, par voie de conséquence, la principale source de l'activité économique pour le nord-est du Nouveau-Brunswick allait péricliter. Ce projet a livré de nouvelles données géologiques, géophysiques et géochimiques pour l'exploration de la région de Bathurst dans le cadre d'un partenariat entre l'industrie, des universités, le ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick, la United States Geological Survey et plusieurs divisions de la CGC. Une évaluation externe de l'impact et de l'efficacité du projet lui a mérité une cote très élevée. EXTECH II a suscité un accroissement des dépenses d'exploration de 2 à 3 millions de dollars par année dans la région de Bathurst pendant la durée du projet et on s'attend à ce que des dépenses du même ordre se maintiennent pendant encore 7 à 10 ans. À la fin du projet EXTECH II, on disposera pour le camp minier de Bathurst de la base de données géoscientifiques accessible au public la plus complète au monde. Cette infrastructure de connaissances facilitera l'exploration pendant plusieurs années à venir et accroîtra considérablement la probabilité de découverte de nouvelles réserves de métaux communs.

Justification

L'exploitation minière est une industrie en pleine croissance et de plus en plus évoluée sur le plan technologique qui a une incidence majeure sur l'économie canadienne. En 2002, la valeur des exportations de minéraux s'élevait à elle seule à 49,4 milliards de dollars et cette industrie offrait plus de 360 000 emplois à des Canadiens de plus de 400 communautés dispersées d'un bout à l'autre du pays. Plus de 2200 sociétés basées au Canada vendent de l'équipement et des services scientifiques et techniques spécialisés à l'industrie minière. Le Canada se classe au premier rang dans le monde pour les dépenses d'exploration minière et parmi les cinq plus importants pays producteurs de nickel, de zinc, de platine, d'or, de molybdène, de cuivre, de plomb et de cadmium. Cependant, pour maintenir l'essor de cette industrie et des communautés qui en dépendent, il faudra trouver de nouvelles réserves minérales en améliorant l'infrastructure géoscientifique dans les régions pionnières et en mettant au point des méthodes améliorées de détection des gîtes minéraux dans les districts miniers à maturité.

Méthode

Le projet EXTECH II dans le camp minier de Bathurst est fondé sur une approche intégrée et multidisciplinaire de la recherche en exploration minière. Il favorise la synergie entre les spécialistes des divers domaines de la géologie, de la géophysique et de la géochimie en focalisant leurs efforts sur la compréhension d'un type spécifique de gîte minéral dans un camp minier donné. L'expertise des intervenants et la synergie sont en outre améliorées par la mise en relation de scientifiques des gouvernements fédéral et provinciaux, d'universités et de l'industrie dans le cadre d'un projet circonscrit dans le temps. L'objectif nominal est l'élaboration d'un modèle intégré d'exploration propre à un type de gîte donné - c'est-à-dire un modèle intégrant les signatures et vecteurs géologiques, géophysiques et géochimiques pour le type de gîte recherché. Le modèle intégré facilitera la reprise de l'exploration et les évaluations des ressources. En visant cet objectif, la base de connaissances géoscientifiques régionale pour le camp minier est améliorée, des technologies génériques et spécifiques sont mises au point et les données, les technologies et les modèles sont transférés à divers groupes de clients par la voie d'ententes de collaboration, d'ateliers et de publications.

Ressources minérales

Le camp minier de Bathurst constitue l'un des districts miniers les plus importants pour les métaux communs au Canada puisqu'on en tirait, en 2001, 30 % de la production canadienne de zinc, 53 % de celle de plomb et 17 % de celle d'argent. La valeur de la production provenant du camp minier de Bathurst s'élevait à plus de 500 millions de dollars en 2001 et représentait 70 % de la production minérale totale du Nouveau-Brunswick. Environ 2000 personnes travaillent directement pour l'industrie minière dans la région de Bathurst. Dix gîtes de sulfures massifs ont été menés au stade de la production au camp minier de Bathurst et jusqu'en 1999 on en avait tiré au total 128 millions de tonnes de minerai dont les teneurs moyennes en poids s'élèvent à 2,87 % pour le plomb, à 6,58 % pour le zinc, à 0,93 % pour le cuivre et à 82 g/t pour l'argent; seul le gisement Brunswick No. 12 est actuellement en production. En outre, 0,337 million de tonnes de minerai de cuivre ont été extraites de la zone supergène du gisement de Caribou et 1,254 million tonnes de minerai d'or des chapeaux de fer des gisements de Caribou, de Murray Brook et de Heath Steele.

Figure 2. Colonnes stratigraphiques généralisées montrant la position des gisements contenus dans différents blocs et formations dans le camp minier de Bathurst, en fonction de l'âge et de la lithostratigraphie. Notes : Formations de Flat Landing Brook (FLB) et de Nepisiguit Falls (NFF), Groupe de Tetagouche; formations de Spruce Lake (SLF), de Mount Brittain (MBF) et de Canoe Landing Lake (CLLF), Groupe de California Lake; Formation de Clearwater Stream (CSF), Groupe de Sheephouse Brook. image agrandie [JPEG, 413.6 ko, 1000 X 655, avis]

Géosciences

Les gisements du camp minier de Bathurst forment un sous-groupe économiquement important des gîtes hydrothermaux sous-marins qui sont encaissés aussi bien dans des roches sédimentaires que dans des roches volcaniques bimodales Les unités lithologiques du camp minier de Bathurst ont été subdivisées en quatre groupes approximativement contemporains de roches volcaniques et de roches sédimentaires, soit les groupes de Tetagouche, de California Lake, de Sheephouse Brook et de Fournier. Tous les gisements majeurs de sulfures massifs du camp minier sont encaissés dans ces quatre groupes (Figure 1 and Figure 2). Le camp minier de Bathurst se serait formé dans un bassin d'arrière-arc semblable à celui de la mer du Japon. Connu sous le nom de bassin d'arrière-arc de Tetagouche-Exploits, ce bassin se serait ouvert par rifting dans une croûte continentale à l'Ordovicien précoce (Figure 3).

Figure 3. Modèles hydrothermal et tectonique pour le camp minier de Bathurst. a) Coupe détaillée du système hydrothermal, b) cadre de rift (fossé d'effondrement) continental d'arrière-arc. image agrandie [JPEG, 460.1 ko, 800 X 1002, avis]

Les Blocs tectoniques représentent différentes parties de ce bassin d'arrière-arc qui ont été tectoniquement juxtaposés dans un complexe de subduction plongeant vers l'ouest. La plupart des gisements du camp minier de Bathurst se sont probablement formés dans des bassins locaux de troisième ordre délimités par des failles locales à l'intérieur du rift de Tetagouche au cours d'épisodes de volcanisme felsique. Quatre épisodes d'activité hydrothermale couvrant un intervalle d'environ 14 millions d'années ont été identifiés; du plus ancien au plus récent ils ont engendré la formation des horizons Chester (478 Ma), Caribou (472-470 Ma), Brunswick/Heath Steele (469-468 Ma) et Stratmat (467-465 Ma).

La géophysique et la géochimie ont largement contribué à la découverte des gisements de sulfures massifs dans le camp minier de Bathurst. Dans le cadre du projet EXTECH II, un levé aérien à paramètres multiples (magnétique, électromagnétique et radiométrique) à haute résolution a été exécuté par hélicoptère. Ce levé s'étendant à tout le camp minier visait à soutenir les travaux de cartographie géologique et à stimuler l'exploration minière par l'identification de nouvelles cibles (p. ex. Figure 4). Ce levé a mené à la découverte du gisement de métaux communs de Camelback.

Figure 4. Champ magnétique total dans le camp minier de Bathurst d'après les données recueillies dans le cadre d'un levé aérien par hélicoptère le long de lignes espacées de 200 m. La géologie généralisée et la position des gisements de sulfures massifs sont également représentées. image agrandie [JPEG, 358.3 ko, 650 X 597, avis]

Résultats

Les résultats ont été communiqués dans un ensemble de rapports, de dossiers publics, d'allocutions, d'ateliers et de guides d'excursions. Des cartes et des rapports de synthèse finaux ont été publiés en 2002 dans Massive sulfide deposits of the Bathurst Mining Camp and Northern Maine (Economic Geology Monograph 11, Society of Economic Geologists) sous la direction de W.D. Goodfellow, S.R. McCutcheon et J.M. Peter.

Les conclusions d'une évaluation externe de l'impact du projet EXTECH II sont présentées ci-dessous:

• Le projet EXTECH a suscité un accroissement des dépenses d'exploration de 2 à 3 millions de dollars par année dans le camp minier de Bathurst pendant la durée du projet et on s'attend à ce que des dépenses du même ordre se maintiennent pendant encore au moins 7 à 10 ans après la fin du projet. Ainsi, des dépenses totales de 6,5 millions de dollars consenties par les gouvernements fédéral et provincial ont entraîné des dépenses supplémentaires de 24 à 45 millions de dollars par l'industrie.
• À la fin du projet EXTECH II, on disposera pour le camp minier de Bathurst de la base de données géoscientifiques accessible au public la plus complète au monde. Cette information sera utile pour la région pendant plusieurs années à venir et accroîtra considérablement la probabilité de découverte de nouvelles réserves de métaux communs.
• EXTECH II a été un programme très efficace. Il se classe au premier rang des neuf projets similaires évalués par le consultant au cours des sept dernières années. Le succès de ce projet repose en grande partie sur l'approche multidisciplinaire retenue, sur l'intégration efficace des efforts des géoscientifiques fédéraux et provinciaux, sur une étroite collaboration avec les sociétés minières et d'exploration actives dans la région et sur l'utilisation d'une technologie de l'information géographique à la fine pointe des connaissances pour l'intégration, l'affichage et l'interprétation de données géoscientifiques multiparamétriques.

Participants

Plus de 40 géoscientifiques de la Commission géologique du Canada, du ministère des ressources naturelles du Nouveau-Brunswick, de la United States Geological Survey, de la communauté universitaire, du Secteur des minéraux et des métaux, du Conseil de la recherche et de la productivité du Nouveau-Brunswick, de l'Agence de promotion économique du Canada atlantique et de l'industrie ont participé à ce projet.

Information Supplémentaire

On peut obtenir davantage d'information en consultant plus de 200 rapports, cartes et bases de données offertes dans la Economic Geology Monograph 11 de la Society of Economic Geologists, dans des dossiers publics et rapports de la CGC et du ministère des Ressources naturelles du Nouveau-Brunswick, dans des revues et sur le site Web EXTECH II: Camp minier de Bathurst, N. B.