Pratiquement chaque Canadien et chaque secteur de l'économie canadienne ont des responsabilités ou des activités qui touchent aux changements climatiques, ou qui sont susceptibles d'en être affectées. Les travailleurs forestiers, les planificateurs urbains, les conseillers en placement, les propriétaires de maison, les responsables de politique et les bénévoles impliqués dans l'aide internationale, pour n'en nommer que quelques-uns, ont tous des raisons de vouloir s'enquérir et de se préoccuper de la manière dont on doit s'adapter aux changements climatiques.

Historiquement, nous Canadiens avons toujours su nous adapter à notre climat et à ses variations année après année. Nous avons cependant tendance à penser que les conditions climatiques auxquelles nous sommes habitués se perpétueront dans le futur. Nos connaissances actuelles ne nous permettent pas de prendre ce vœu pour la réalité.

Pourquoi le Canada a-t-il besoin de recherche sur les impacts et l'adaptation ?

De nombreux besoins de recherche se manifestent dans le domaine des sciences du climat, du développement technologique, des impacts et de l'adaptation. L'accroissement de nos connaissances dans ces divers domaines constitue une partie essentielle de la réponse du Canada au défi que représentent les changements climatiques.

Un consensus international s'est établi quant au fondement scientifique des préoccupations face aux changements climatiques. L'influence perceptible de l'homme sur les processus climatiques de la Terre, de même que l'existence de risques réels et significatifs sont également largement reconnues. La somme des évidences scientifiques quant à l'occurrence des ces changements plaide en faveur d'une action immédiate.

Il faut s'attarder d'abord aux activités humaines liées aux changements climatiques - notamment à celles produisant des émissions de gaz à effet de serre qui résultent principalement de l'utilisation de combustibles fossiles. Les activités de réduction des émissions constituent une composante importante des actions du Canada. Il faut toutefois reconnaître qu'au mieux, la réduction des émissions ne pourra que ralentir le rythme des changements climatiques et ne les éliminera pas. Il faut également noter que les émissions canadiennes et planétaires sont toujours en croissance.

Il est nécessaire de se préparer aux changements qui se produiront dans les prochaines décennies. Ces préparatifs consistent tout d'abord en une meilleure compréhension des impacts potentiels des changements climatiques à l'échelle régionale. Bien que le taux exact et l'amplitude des changements climatiques régionaux ne soient toujours pas connus, il est justifié de prendre dès maintenant des précautions pour réduire ces risques. Nous devons évaluer attentivement les conséquences possibles des changements climatiques, identifier les zones les plus vulnérables et entreprendre les actions nécessaires pour s'adapter aux changements attendus.

L'adaptation est aussi une composante essentielle à la réponse de la communauté internationale aux changements climatiques. La capacité d'adaptation varie selon les régions et est souvent moins développée dans les régions les plus durement affectée par des changements comme par exemple les petits états insulaires en développement. Le partage des connaissances et de la technologie avec les pays en développement aidera à améliorer leur capacité à s'adapter. À mesure que la capacité d'adaptation d'un pays, d'une communauté ou d'une entreprise augmente, la vulnérabilité aux changements climatiques décroît.

En quoi consiste l' « adaptation » ?

L'adaptation au climat n'est pas chose nouvelle. Au cours des milliers d'années, les sociétés humaines se sont longtemps adaptées aux climats. Le déblaiement de la neige sur les routes, la gestion du niveau des eaux dans la voie maritime du Saint-Laurent et la construction de canaux de dérivation ou d'irrigation sont des exemples d'adaptation du Canada moderne à des variations climatiques naturelles.

L'adaptation aux changements climatiques présente un défi particulier qui va au-delà de ceux occasionnés par la variabilité climatique habituelle. Les changements climatiques résulteront en une augmentation des températures moyennes, un rehaussement du niveau des océans, des changements de la distribution des précipitations et dans certaines régions, en une augmentation de la fréquence et de l'importance des phénomènes climatiques extrêmes. De plus, l'impact prévu de ces changements se produiront dans un laps de temps relativement court. Le rythme des changements et les délais de mise en place des mesures de prévention ont un effet combiné qui exigent une préparation aussi approfondie que possible.

L'adaptation entraîne des ajustements à nos activités économiques et sociales afin d'améliorer leur viabilité et de réduire leur vulnérabilité aux changements climatiques. Ceci comporte des mesures visant à réduire ou à empêcher des impacts négatifs et aussi les étapes que nous entreprenons afin de maximiser les opportunités nouvelles. Les investissements dans la recherche scientifique et dans le développement de plans de gestion et d'investissement qui comportent des mesures de réaction aux changements climatiques font aussi partie de l'adaptation.

L'adaptation peut prendre plusieurs formes. Les tactiques à court terme peuvent être utilisées en réaction à une situation, par exemple, en restreignant l'arrosage du gazon durant une période de sécheresse. Toutefois, la promotion de la conservation de l'eau dans les régions où on prévoit des pénuries est une réaction beaucoup plus stratégique. La préparation aux températures extrêmes par la révision du code du bâtiment ou en effectuant une mise à jour des infrastructures municipales constitue un type d'adaptation proactive à long terme. L'utilisation de plusieurs types d'adaptation par une compagnie, une industrie ou par un gouvernement en réponse aux changements climatiques peut être considérée comme étant très approprié.

Comment pouvons-nous nous adapter aux changements climatiques ?

La meilleure réponse à cette question constitue la raison principale du financement de ce projet par cette sous-composante du Fonds d'action pour les changements climatiques (FACC). Les réponses suivantes présentent la compréhension actuelle de la gamme de réponses adaptatives et les catégories générales des mesures. L'amélioration de nos connaissances permettra aux décideurs d'effectuer une planification des mesures adaptatives les mieux adaptées à une région ou à une activité économique en particulier.

Les mesures adaptatives vont de l'intervention des individus ou des entreprises au développement d'infrastructures, en passant par les politiques de planification. Elles peuvent être mises en place à l'échelle locale, nationale ou planétaire et impliquer des changements technologiques, institutionnels ou comportementaux.

On compte cinq catégories de mesures fondamentales d'adaptation pouvant être utilisées en réponse à des risques identifiés :

• Empêcher la perte. Adopter des mesures visant à réduire la vulnérabilité aux changements climatiques.
• Tolérer la perte. Ne rien faire pour réduire la vulnérabilité et absorber la perte.
• Étendre ou partager la perte. Ne pas réduire la vulnérabilité mais plutôt en distribuer les effets parmi différents systèmes ou populations.
• Changer l'activité. Interrompre les activités non viables sous les nouvelles conditions climatiques et les remplacer par d'autres activités.
• Déménager. Déplacer l'activité ou le système.

Puisque le coût de l'adaptation pourra être, dans certains cas, assez élevé, l'identification des risques et une planification rapide entraînant à la fois les communautés et l'industrie sera essentielle pour la conception de stratégies efficaces et permettra de réduire les coûts à long terme associés à leur développement.

Il est important que les Canadiens disposent de toute l'information dont ils ont besoin pour participer aux discussions et aux décisions sur l'adaptation aux changements climatiques. En maximisant la participation, nous aiderons à appuyer le développement d'options adaptatives tout en minimisant les coûts économiques, sociaux et environnementaux.