Le système de référence altimétrique actuel est basé sur le plan de référence CGVD28, adopté en 1935.

• Le niveau de référence altimétrique a été défini comme le niveau moyen de la mer, lequel a été déterminé à l'aide de données recueillies par cinq (5) marégraphes sur les côtes est et ouest. Un vaste réseau de repères de nivellement, dont l'altitude a été déterminée par nivellement de précision, donne accès au plan de référence.
• Le réseau physique coûte cher à entretenir en raison du grand nombre de repères de nivellement (réseau dense) et la longueur des lignes de nivellement - ce qui s'explique par l'immensité de la masse continentale.
• Le système de référence altimétrique comporte d'importantes déformations pour diverses raisons et n'apparaît pas cohérent avec le système de référence américain.
• Le plan de référence altimétrique n'est défini qu'aux repères de nivellement, de sorte qu'une bonne partie du pays n'a pas accès à la norme pour l'altitude.

La modernisation du système altimétrique comprend les aspects suivants :

• Une nouvelle norme pour l'altitude sera définie au Canada, résultant en changements d'altitudes des repères de nivellement d'un bout à l'autre du pays. Les altitudes attribuées à ces points auront la précision scientifique la plus élevée possible lorsque le plan de référence altimétrique sera révisé et conserveront ces valeurs pendant de nombreuses années (plusieurs décennies), sauf si des changements surviennent en raison du mouvement des repères de nivellement ou de la géodynamique.
• À l'heure actuelle, la publication d'un nouveau modèle du géoïde est planifiée pour 2006, au plus tôt, afin de profiter des données les plus récentes obtenues grâce aux missions de gravimétrie par satellite. De manière réaliste, il faudra deux années supplémentaires pour confirmer la validité de ce modèle du géoïde comme base pour le nouveau plan de référence altimétrique, pour terminer la mise au point des outils nécessaires aux utilisateurs et pour exécuter la compensation du réseau de nivellement par rapport au nouveau plan de référence altimétrique basé sur le géoïde.
• L'écart entre les nouvelles altitudes et les altitudes actuellement publiées sera inférieur à un mètre en n'importe quel point au Canada, mais sera de plus de 10 cm à la plupart des endroits. Si l'on suppose que les altitudes demeureront essentiellement les mêmes dans la région de Toronto, les nouvelles altitudes seraient approximativement inférieures de 5 cm à Montréal, supérieures de 30 cm à Vancouver et inférieures de 10 cm à Halifax.
• Les canaux d'information actuels diffuseront les altitudes en fonction de l'ancien et du nouveau plan de référence pour les repères de nivellement existants.
• RNCan n'a pas fait d'entretien systématique du réseau de nivellement depuis 1996, et n'en prévoit pas à l'avenir. On s'attend à ce que la détérioration progressive des réseaux corresponde à l'adoption progressive des outils de positionnement basés dans l'espace, un processus qui, selon toute prévision, pourrait prendre des décennies.
• Le nouveau plan de référence sera directement accessible à l'aide d'outils de positionnement basés dans l'espace (c.-à-d. GPS, etc.) et également au moyen de réseaux de bornes incluant l'ACS, le RBC, les RHP, ainsi que le réseau altimétrique de premier ordre existant. Idéalement, les techniques conventionnelles et celles basées dans l'espace coexisteraient pendant une période d'évolution. Pour tous les points au Canada, y compris au large des côtes, on aura accès à des altitudes précises en fonction d'un plan de référence altimétrique modernisé.

RNCan contribuera de la manière suivante à la modernisation du système altimétrique :

• Poursuivre la recherche scientifique avec des partenaires universitaires, afin de définir et recommander la meilleure surface à adopter (géoïde), basée sur la gravimétrie, comme plan de référence.
• Publier le modèle mathématique qui permettra la détermination des altitudes par rapport au nouveau plan de référence, par des technologies basées dans l'espace comme le GPS.
• Exécuter les nouvelles compensations nécessaires au réseau de nivellement de premier ordre existant afin de calculer et de transférer les nouvelles altitudes.
• Fournir les outils de conversion nécessaires pour s'assurer que l'information recueillie d'après le plan de référence CGVD28 pourra être intégrée aux données référencées d'après le nouveau plan de référence altimétrique.
• Diffuser l'information sur les altitudes des repères de nivellement fédéraux par rapport au nouveau plan de référence et identifier les repères de nivellement de la base de données à mesure qu'ils deviennent inutilisables.
• Apporter un soutien aux provinces pour faciliter la transition vers la nouvelle norme et son adoption au sein des groupes d'utilisateurs.

Les provinces apporteront leur contribution à la modernisation du système altimétrique de la façon suivante :

• Organiser des activités de liaison avec la clientèle dans leur région.
• Assurer une rétroaction continue auprès de RNCan concernant les besoins des utilisateurs, leur adaptation et les améliorations possibles.
• Établir officiellement le plan de référence au sein de leurs organismes, au fil du temps.
• Diffuser l'information, les outils et les données permettant de déterminer l'altitude par rapport au nouveau plan de référence, auprès des clients et des intervenants.
• Apporter un soutien aux municipalités et à d'autres intervenants provinciaux pour faciliter la transition vers la nouvelle norme et son adoption.

Au cours des dernières années, on a assisté à un virage important vers les techniques de positionnement basées dans l'espace, comme le GPS. Ces systèmes sont aptes à fournir de l'information sur les hauteurs orthométriques lorsque l'information 3D qui leur est propre est combinée à un modèle mathématique du plan de référence altimétrique (géoïde). De nombreux gouvernements nationaux ont mis en marche des initiatives similaires de modernisation du système altimétrique - c'est-à-dire où le positionnement par satellite est combiné à un modèle mathématique pour permettre de déterminer l'altitude. Les réseaux de bornes persisteront pendant un certain temps, malgré une détérioration continue, permettant une période de transition qui pourrait durer des décennies. Dans l'éventualité où des dommages au réseau physique se produiraient à un rythme inacceptable pour une transition réussie, il pourrait s'avérer nécessaire de faire davantage d'entretien.