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Guy Gagn, Directeur des Services administratifs,
Cgep de Saint-Hyacinthe
Introduction
Le Cégep de Saint-Hyacinthe a été fondé en
1968 et accueille environ 3 000 étudiants inscrits dans l'un de ses huit programmes préuniversitaires et de ses treize programmes techniques. De plus, il est la seule institution au Canada à offrir une formation collégiale en textile.
Il abrite également deux centres de transfert technologique, en
textile et en agroalimentaire. Le budget de l'institution est d'environ
30 millions de dollars.
En 1975, le Cégep prenait possession d'un nouvel édifice
de 34 184 m² capable d'abriter l'ensemble de ses activités
et 1 600 étudiants. Au début des années 90, le Collège
a connu une forte période de développement marquée
par la progression des centres de transfert technologique et par un accroissement
majeur de la clientèle. De ce fait, cinq agrandissements importants
ont dû être réalisés au cours de la décennie,
et par voie de conséquence, les installations sont passées
de 34 184 m2 à 49 214 m2;.
Au départ, un bâtiment énergivore
Le bâtiment principal a été conçu au début
des années 70 à une époque où les prix de
l'énergie étaient relativement bas. Ainsi les systèmes
étaient puissants, surdimensionnés dans certains cas, et
peu modulables. Le Cégep est aussi un bâtiment presque entièrement
ventilé et climatisé et sans aucune fenêtre ouvrante.
Dès la fin des années 70 et suite à la crise pétrolière,
les gestionnaires de l'époque, avec l'aide d'une firme spécia-lisée,
ont mis en place une série de mesures d'économies d'énergie
faisant davantage appel à une gestion différente qu'à
des investissements.
En 1983, en collaboration avec une autre firme, une seconde série
de mesures ont été prises, portant principale-ment sur l'automatisation
et la centralisation des contrôles des systèmes de ventilation,
de climatisation et de chauffage. La réduction du niveau d'éclairage
a également été importante, parfois trop puisque
certaines mesures ont été revues par la suite. L'ensemble
de ces actions ont nécessité un investissement de plus de
400 000 $.
À la fin des années 80, l'isolation des murs du bâtiment
a été grandement améliorée, en particulier
au pourtour des fenêtres. La réfection complète des
toitures a également permis de hausser sensiblement le facteur
d'isolation.
À la recherche de nouvelles mesures d'économie
Malgré les interventions précédentes, le niveau
de consommation énergétique restait relativement élevé.
En 1996, le Cégep procédait à une nouvelle étude.
Les prin-cipales mesures recommandées et appliquées ont
été les suivantes :
- la modernisation complète du système d'éclairage
avec installation de ballasts électroniques et de tubes à
faible consommation d'énergie;
- l'installation à la piscine d'un déshumidificateur
de type Dry-O-Tron®;
- la modernisation des panneaux de contrôles centralisés
datant de 1984 et l'ajout de nouveaux points;
- la campagne de sensibilisation à l'économie d'énergie
auprès du personnel et de la clientèle.
Plus de 500 000 $ ont été investis pour appliquer ces mesures.
Entre-temps, plusieurs agrandissements avaient été réalisés
et les directives aux professionnels concepteurs des systèmes étaient
de s'assurer que les nouveaux bâti-ments soient performants du point
de vue énergétique. Il n'était pas question de payer
pour l'installation et la dé-sactivation des luminaires.
De nouvelles initiatives en 2000
Malgré les réalisations antérieures, les consommations
observées indiquaient que des améliorations étaient
encore possibles. Le Cégep a donc lancé, au début
de l'an-née 2000, un appel de propositions visant à réduire
de nouveau la consommation énergétique.
Trois entreprises ont été sélectionnées et
la proposition d'Ecosystem a été retenue pour la réalisation
de ce projet.
La proposition d'Ecosystem, de type clé en main, assurait la garantie
des économies d'énergie. L'investissement s'élevait
à 862 500 $ et générait des économies de 227
500 $ par année à tarifs d'énergie constants et assu-rait
une période de récupération sur l'investissement
simple de 3,8 ans.
L'application de mesures d'économie d'énergie
:
- le remplacement du climatiseur à absorption de 815 tonnes par
un appareil centrifuge de 450 tonnes fonctionnant à l'électricité;
- la réduction de la puissance de la pompe d'eau refroidie;
- l'optimisation de la circulation de l'air dans le système
de ventilation principal, en éliminant des restrictions au niveau
de la chambre de mélange et des conduits de retour;
- le remplacement des deux moteurs de 250 forces du système principal
d'alimentation par des modèles de 125 forces à haute efficacité;
- la réduction de la force motrice et l'installation d'en-traînements
à vitesse variable pour les moteurs des autres systèmes
de ventilation et le retrait des « Vortex » existants;
- la décentralisation de la production d'eau chaude sani-taire
et la mise en place de quatre chaudières à haute effi-cacité,
dédiées à cette fin;
- l'optimisation de la pompe d'eau de chauffage par l'ajout d'un
entraînement à vitesse variable et la régulation
du débit en fonction de la température de retour d'eau;
- l'installation de volets de zone pour le système de ventilation
du bloc H et la programmation de l'ouverture en fonction de l'occupation;
- le remplacement du procédé d'humidification à
vapeur par un système d'atomisation à haute pression,
avec traitement d'eau par osmose inversée;
- la réduction de la pression d'opération des chaudières
à vapeur en fonction des besoins minimaux des utilisateurs;
- l'ajout de points de contrôle au système central
existant afin d'étendre son fonctionnement à l'ensemble
des appareils électromécaniques;
- la programmation de séquences optimales en fonction des nouveaux
équipements, de l'utilisation du bâtiment et des tarifs
d'énergie.
Des résultats probants
À la fin de la première année de suivi, on note
que :
- la consommation en gigajoules a diminué de 43 p. 100 passant
de 64 623 par an à 36 797;
- la facture énergétique se chiffre à 539 894 $,
soit une économie de 312 349 $;
- la consommation est passée de 1,31 GJ/m² à 0,87
GJ/m², ce qui situe le Cégep de Saint-Hyacinthe sous la
moyenne du réseau collégial qui se chiffrait à
0,96 en 2000-2001, et ce, même si l'édifice est presque
entièrement ventilé et climatisé
D'autres bénéfices collatéraux
- Les avantages environnementaux sont très importants : la consommation
annuelle de gaz naturel est passée de
1 005 021 à 217 000 m3, ce qui représente une réduc-tion
de plus de 77 p. 100 de la consommation annuelle; en conséquence,
les émissions de gaz à effet de serre ont diminué
de 1 628 tonnes.
- Le projet s'autofinance rapidement à même les économies
qu'il génère et en plus, le Cégep dispose maintenant
d'une série de composantes neuves : refroidisseur, moteurs, pompes,
humidificateur, etc., et évite ainsi des dépenses d'entretien
et de remplacement.
- Le confort des usagers est accru car l'unité de refroidisse-ment
mise en place atteint les points de consigne beau-coup plus rapidement
que la machine à absorption antérieure. De plus, les risques
de bris susceptibles de perturber les activités académiques
sont diminués.
- Dans une organisation dont la mission est l'éducation et l'enseignement,
les services de support tels que les ressources humaines, les finances,
les terrains et immeubles ont un devoir d'efficience. Ils doivent assurer
les services requis au meilleur coût possible de sorte que le
maximum d'argent puisse être investi dans la réal-isation
de la mission elle-même. Une réduction significative de
la facture énergétique, tout en maintenant le confort,
est tout à fait appropriée.
Le support financier des agences gouvernementales
L'Agence de l'efficacité énergétique du gouvernement
du Québec a contribué à raison de 10 000 $, en assumant
50 p. 100 des coûts d'une étude de faisabilité sur
le projet.
Un autre programme d'aide offert dans le cadre de l'Initiative
des Innovateurs énergétiques (IIE) de l'Office de l'efficacité
énergétique de Ressources naturelles Canada aurait pu fournir
près de 200 000 $ pour le financement de ce projet, ce qui en aurait
réduit sensiblement la période de récuperation. Même
s'il ne répondait pas aux conditions de financement au moment
de la réalisation du projet, le Cégep – ainsi que d'autres
organismes, tels que des entre-prises commerciales et des organismes institutionnels
– a toutefois sensibilisé l'IIE à la nécessité
d'élargir la portée de son programme original pour
mieux répondre aux besoins des clients. Récemment restructuré,
le Programme d'appuis financiers pour les améliorations de
bâtiments permet maintenant de fournir aux organismes admissibles
une subvention pouvant atteindre un maximum de 250 000 $. Le Cégep
de Saint-Hyacinthe est membre de l'Initiative des Innovateurs énergétiques
depuis 1995.
Conclusion
Suite à plusieurs interventions majeures, dont celle effec-tuée
en l'an 2000, le Cégep de Saint-Hyacinthe a su transformer un bâtiment
confortable mais énergivore en un bâtiment très efficace
au plan énergétique et tout aussi confortable.
Les enjeux environnementaux vont être majeurs au cours des prochaines
décennies; les maisons d'éducation doivent non seulement
former et sensibiliser les jeunes aux problé-matiques environnementales,
mais elles doivent être exemplaires en matière de gestion
énergétique et démontrer dans quelle mesure les améliorations
d'efficacité énergétique réduisent les émissions
de gaz à effet de serre qui contribuent aux changements climatiques.
Pour plus d'information :
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Initiative des Innovateurs énergétiques
Office de l'efficacité énergétique
Ressources naturelles Canada
580, rue Booth, 18e étage
Ottawa (Ontario) K1A 0E4
Tél. : (877) 360-5500
Téléc. : (613) 947-4121
Site Web
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Guy Gagné
Directeur des Services administratifs
3000, avenue Boullé
Saint-Hyacinthe (Québec)
J2S 1H9
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Téléc.: (450) 773-9971
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