LE CHAUFFAGE À ÉLECTRICITÉ
2. RUDIMENTS DES SYSTÈMES
DE CHAUFFAGE ÉLECTRIQUE
Ce chapitre porte sur les différents systèmes de chauffage
électrique et le matériel qui les compose.
Systèmes de chauffage à air pulsé
CONCEPTION ET FONCTIONNEMENT
Dans un système à air pulsé, un ventilateur distribue par un
réseau de conduits la chaleur produite par le générateur d'air
chaud électrique. Comme le ventilateur pousse l'air chaud
dans chaque pièce de la maison, le système ne dépend pas
de la convection naturelle pour assurer une répartition égale
de la chaleur.
La capacité de ces systèmes, qui varie considérablement, se
situe en général entre 10 et 50 kW. Les éléments chauffants, le
ventilateur, le filtre à air et les dispositifs de commande forment
un tout compact. Le matériel est très différent de celui
des thermopompes (voir les pages 32 et suivantes).
Figure 2 : Générateur d'un système électrique à air pulsé
Si vous chauffez uniquement à l'électricité, vous pouvez
boucher, sceller et isoler les conduits de cheminée puisqu'ils
ne servent plus. Cela peut influer sur les courants d'air et le
taux d'humidité dans la maison et réduira les pertes de
chaleur.
Trois types de générateurs d'air chaud permettent de
répondre aux besoins des divers modèles de maison. De conception
différente, ils sont nommés d'après la façon dont l'air
circule dans le système.
-
Les générateurs à sortie par le haut se prêtent mieux à
une installation au sous-sol.
-
Les générateurs à sortie latérale conviennent bien à une
installation dans un vide sanitaire.
-
Les générateurs à sortie par le bas sont tout indiqués
pour les maisons mobiles ou le rez-de-chaussée des
maisons construites sur dalles de béton.
Si vous remplacez votre générateur à air pulsé par un appareil
de chauffage électrique neuf, vous pouvez habituellement
utiliser à peu près tel quel le réseau actuel de conduits de distribution
de la chaleur.
Des éléments chauffants peuvent être ajoutés aux systèmes
à air pulsé pour en augmenter la capacité ou créer des systèmes
biénergétiques. L'élément chauffant, qui consiste en un
ou plusieurs serpentins de chauffage, est placé dans la chambre
de distribution de l'air chaud. La chambre de distribution
de l'air chaud est la partie des conduits immédiatement en
aval du générateur d'air chaud.
NOTA : Tout ajout ou toute modification à un générateur
existant qui consiste à installer des éléments chauffants dans la
chambre de distribution de l'air chaud doit être effectué par des
entrepreneurs qualifiés. L'appareil doit alors être inspecté,
habituellement par le service public d'électricité local.
OPTIMISER L'EFFICACITÉ DES SYSTÈMES À AIR PULSÉ
Il y a différentes façons d'améliorer l'efficacité d'un système
de chauffage à air pulsé.
Régler le ventilateur
Il est souvent possible d'augmenter la chaleur produite par
un système à air pulsé en changeant le réglage des commandes
de démarrage et d'arrêt automatiques du ventilateur de
circulation. Ces commandes sont généralement placées dans
un boîtier métallique à l'avant et au haut de l'appareil. à l'intérieur
(pour enlever le couvercle, il faut le comprimer de la
main ou desserrer quelques vis à métaux) se trouve un cadran
de température avec trois aiguilles (figure 3). L'aiguille
d'arrêt du ventilateur (OFF) correspond à la température la
plus basse alors que l'aiguille suivante (ON) commande la
mise en marche du ventilateur. La troisième aiguille, qui
indique la température la plus élevée, est le limiteur de sécurité
(généralement réglé en usine), qui arrête l'appareil en cas
de surchauffe. Il ne faut pas toucher ce réglage.
Figure 3: Commande du ventilateur de circulation
Les aiguilles commandant la marche et l'arrêt du ventilateur
sont habituellement réglées pour que celui-ci se mette
en marche à; 66 oC (150 oF) et s'arrête à; 49 oC (120 oF). Pour
tirer le plus de chaleur possible de l'appareil, la plupart des
spécialistes du chauffage recommandent maintenant qu'on
les règle respectivement à; 49 oC (120 oF) et à; 32 oC (90 oF).
De cette façon, le ventilateur se mettra en marche plus rapidement
après l'allumage des éléments et fonctionnera plus
longtemps après qu'ils seront éteints. Cette circulation de
l'air permet de tirer plus de chaleur du générateur d'air
chaud.
Le cadran de commande du ventilateur est monté sur
ressort : il faut donc le tenir fermement d'une main pendant
que vous réglez l'aiguille de l'autre main. Assurez-vous de
régler la commande « Auto/Manuel » à; « Auto » avant de
replacer le boîtier métallique. Si vous ne savez trop comment
changer ces réglages, demandez au technicien de
le faire lors de sa prochaine visite.
En modifiant ainsi les réglages, l'air sortant des bouches
de chaleur sera peut-être un peu moins chaud au début et à;
la fin du cycle de fonctionnement du ventilateur. Si cet air
plus frais rend la maison trop inconfortable, réglez la mise
en marche (ON) du ventilateur à; 54 oC (130 oF) ou encore
la température d'arrêt (OFF) à; 38 oC (100 oF) ou, si vous le
préférez, les deux à; la fois.
Un ventilateur à; deux vitesses vous permettra de tirer
encore plus de chaleur de votre générateur d'air chaud tout
en assurant une circulation d'air et moins d'écarts de température
dans l'ensemble de la maison en tout temps. La facture
d'électricité sera toutefois plus élevée avec ce type de
ventilateur.
Certains des nouveaux générateurs d'air chaud à; haut rendement
sont équipés d'un moteur à; collecteur, plus efficace,
à; vitesse variable et à; entraînement direct, qui fait tourner le
ventilateur de circulation. La vitesse du ventilateur varie
selon la demande de chaleur. Pour un fonctionnement prolongé
ou continu du ventilateur, un appareil de ce type peut
vous faire économiser beaucoup d'électricité tout en vous
assurant une chaleur plus uniforme et un confort accru.
Améliorer la distribution de chaleur
La répartition de la chaleur pose parfois problème et il est
souvent difficile de chauffer adéquatement certaines pièces
de la maison, les chambres à; coucher situées à; l'étage, par
exemple. Ce problème peut être le résultat de fuites d'air
chaud par les joints des conduits de chauffage ou encore
par la perte de chaleur lorsque des conduits traversent un sous-sol ou, pire encore, des espaces non chauffés comme un vide sanitaire, le grenier ou un garage.
Calfeutrez tous les joints de conduits à l'aide d'un
scellant spécial au latex pour conduits afin d'éliminer les
pertes d'air chaud. Consultez les Pages JaunesMC sous les
rubriques « Fournaises – Chauffage » ou « Fournaises –
Réparation et nettoyage ». (Du ruban à conduits à haute
température peut convenir, mais il perd de son étanchéité
et se détériore avec le temps.)
Lorsque le ventilateur de circulation fonctionne, les pertes
de chaleur seront d'autant plus grandes si des conduits non
étanches passent dans un mur extérieur, un entretoit ou un
vide sanitaire et laissent échapper l'air chaud à l'extérieur de
la maison. Raison de plus pour veiller à ce que tous les conduits
soient bien étanches.
Les conduits traversant des espaces non chauffés, comme
un vide sanitaire ou le grenier, devraient être calfeutrés puis
enveloppés de nattes isolantes ou d'isolant à conduit. Faites
de même pour les longs tronçons de conduits dans le soussol.
Il est recommandé d'isoler au moins la chambre de distribution
de la chaleur et les trois premiers mètres (dix premiers
pieds) des conduits d'air chaud. Mieux encore, isolez
tous les conduits d'air chaud auxquels vous avez accès sans
trop de difficulté. Recouvrez-les de matelas isolants revêtus
d'une pellicule métallique ou entourez-les d'isolant entre les
solives puis posez un recouvrement. Si la chaleur qui se
dégage des conduits sert actuellement à chauffer le sous-sol,
il faudra peut-être y installer d'autres registres d'air chaud en
prenant soin d'isoler les conduits. L'objectif consiste à permettre
à la chaleur de se rendre à destination, sans se perdre
en cours de route.
Les pièces des étages supérieurs et celles qui sont éloignées
de l'appareil de chauffage sont parfois difficiles à
chauffer, non seulement pour les raisons précitées, mais en
raison de la friction à l'intérieur des conduits et des autres
obstacles qui gênent la circulation de l'air (comme les coudes
à angle droit). Dans certains cas, on peut remédier au problème
par de légères modifications aux conduits, tout en
s'assurant que ces derniers sont bien étanches et isolés, puis
en réglant les clapets d'équilibrage des conduits d'alimentation
(figure 4) de manière à diminuer la circulation d'air
chaud vers les pièces mieux chauffées et à la diriger plutôt
vers les pièces plus froides.
Figure 4: Clapet d'équilibrage de conduit d'alimentation
Dans certains systèmes de distribution à air pulsé, ces
clapets se trouvent dans les conduits secondaires d'air chaud,
à proximité de leur raccordement au conduit rectangulaire
principal. On peut les repérer grâce à la manette qui se trouve
à l'extérieur du conduit, tel qu'illustré à la figure 4. La
position de cette manette (ou, dans certains cas, de la rainure
à l'extrémité de l'arbre du clapet) indique l'angle du clapet
dissimulé à l'intérieur du conduit. Si votre système n'est pas
équipé de clapets de ce genre, vous devrez régler plutôt le
registre des bouches de chaleur.
Commencez par fermer les clapets des conduits desservant
les pièces les plus chaudes (même complètement fermés,
ces conduits fourniront un peu de chaleur à ces pièces).
Attendez quelques jours pour voir les résultats sur la distribution
de la chaleur dans l'ensemble de la maison, puis faites
d'autres rajustements au besoin. Ces rajustements peuvent
réduire quelque peu le débit d'air global du générateur d'air
chaud, mais cela sera partiellement compensé par une légère
augmentation de la température de l'air qui se dégage.
Soyez prudent toutefois. Il peut être indiqué de confier ce
travail à un technicien compétent. Si vous réduisez trop la
circulation d'air, vous risquez d'augmenter exagérément la
température de l'air dans la chambre de distribution de la
chaleur de l'appareil. Il est donc sage de demander au technicien
de vérifier ce qu'il en est au juste.
Dans la plupart des maisons, il n'y a pas suffisamment de
bouches de retour d'air froid pour alimenter suffisamment en
air frais le générateur d'air chaud. En ajoutant d'autres
bouches de retour d'air dans les pièces habitées, particulièrement
dans les chambres à coucher, on peut accroître la circulation
de l'air et l'efficacité du système de chauffage, tout en
améliorant le confort et la qualité de l'air dans la maison.
Pour les problèmes de distribution de chaleur qui ne peuvent
être corrigés par le rajustement des clapets ou autres
modifications aux conduits, il y aurait lieu de faire appel aux
services d'un technicien pour équilibrer de manière complète
et appropriée votre système.
Systèmes de chauffage hydroniques
(à eau chaude)
CONCEPTION ET FONCTIONNEMENT
Un système de chauffage hydronique fait circuler l'eau
chaude pour chauffer la maison; ses trois principales composantes
sont les suivantes :
-
une chaudière pour chauffer l'eau
-
des appareils de chauffage – généralement des plinthes ou
des radiateurs – dans la plupart des pièces, souvent posés
contre un mur extérieur
-
une pompe pour faire circuler l'eau de la chaudière aux
radiateurs et assurer le retour par la tuyauterie.
Figure 5 : Chaudière d'un système hydronique
La chaudière électrique (figure 5) est de dimensions compactes.
Les éléments chauffants sont directement immergés
dans l'eau (comme dans une bouilloire électrique). Si vous
disposez de peu d'espace, vous pouvez la placer sur un mur
du sous-sol, dans un placard ou sous les armoires de cuisine,
ou même la suspendre aux solives du sous-sol.
Si vous remplacez la chaudière de votre système hydronique
par une chaudière électrique neuve, vous pourrez probablement
raccorder les anciens tuyaux à la nouvelle chaudière.
OPTIMISER L'EFFICACITÉ DES SYSTÈMES HYDRONIQUES
Comme dans le cas du chauffage à air pulsé, il y a plusieurs
façons d'améliorer l'efficacité des systèmes de chauffage
hydroniques.
Améliorer la distribution de chaleur
Les anciens systèmes de chauffage à gravité, dont l'eau ou la
vapeur circulait dans la maison par convection naturelle, sont
beaucoup moins efficaces que les systèmes équipés d'une
pompe de circulation. De fait, une circulation lente de l'eau
chaude peut entraîner des fluctuations importantes de la
température. De plus, lorsqu'on a abaissé le thermostat pour
la nuit, il faut parfois à ces systèmes beaucoup de temps pour
réchauffer la maison le matin. En outre, un système à gravité
ne peut pas faire circuler de l'eau chaude dans les radiateurs
ou les plinthes chauffantes des pièces habitées au sous-sol,
car ces appareils sont en dessous du niveau de la chaudière.
On peut éliminer tous ces problèmes en ajoutant une pompe
de circulation et en remplaçant le vase d'expansion ouvert
par un modèle scellé et pressurisé, placé près de la chaudière.
Si vous avez un système à gravité, discutez de la possibilité de
l'améliorer avec votre entrepreneur en plomberie et chauffage.
Équilibrer la distribution de chaleur
Équilibrer la chaleur distribuée aux différentes parties de la
maison est tout aussi important dans le cas du chauffage
hydronique que dans celui du chauffage à air pulsé. Les radiateurs
sont souvent équipés d'une simple soupape manuelle
permettant de régler le débit d'eau qui les traverse. Tout
comme les clapets d'équilibrage des systèmes à air chaud
pulsé, ces soupapes peuvent servir à commander la quantité
de chaleur fournie aux différentes pièces de la maison.
Une soupape thermostatique (figure 6) peut faire varier
automatiquement la quantité de chaleur fournie et être
réglée pour contrôler la température de chaque pièce.
Toutefois, on ne peut pas utiliser cette soupape si les radiateurs
ou les plinthes chauffantes sont raccordés selon un système
de « boucles en série », comme on les appelle. Dans ce
type de circuit, l'eau doit traverser successivement tous les
radiateurs avant de retourner à la chaudière. S'il y a plus
d'une boucle, on peut équilibrer un peu mieux la distribution
de chaleur en réglant les soupapes qui commandent le débit
d'eau de chacune des boucles. On peut aussi commander,
dans une certaine mesure, la chaleur dégagée par une plinthe
chauffante en réglant le registre intégré, dont le fonctionnement
est assez similaire à celui d'un registre d'air chaud.
Figure 6 : Soupape thermostatique de radiateur
La température de la chaudière des modèles courants de
systèmes hydroniques est généralement réglée à 82 oC
(180 oF). Il est possible de réduire la consommation d'énergie
de nombreux systèmes de chauffage hydroniques à l'aide d'un
régulateur qui fait varier la température de l'eau circulant
dans le système en fonction de la température à l'extérieur.
Lorsqu'il fait moins froid à l'extérieur, la température de l'eau
est abaissée.
Thermostat automatique programmable
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La façon la plus facile de réduire vos frais de chauffage consiste à
abaisser, chaque fois que c'est possible, la température de la maison.
Un thermostat programmable le fera automatiquement. Ces appareils
sont dotés d'une minuterie mécanique ou électronique, qui permet de
régler automatiquement la température de la maison à des moments
prédéterminés. Vous économiserez en moyenne 2 p. 100 en frais de
chauffage chaque fois que vous abaissez le thermostat de 1 oC la nuit.
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Par exemple, vous pouvez programmer votre thermostat de façon à
baisser le chauffage une heure avant le coucher et à l'augmenter avant
l'heure du lever. Avec un tel thermostat, la température peut être
automatiquement abaissée le jour, alors que la maison est inoccupée,
et augmentée peu avant votre retour. Les températures pourraient être
réglées à 17 oC (63 oF) lorsque vous dormez ou êtes absents et à 20 oC
(68 oF) dans le cas contraire.
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Essayez différents réglages jusqu'à ce que vous ayez trouvé la solution
la plus confortable et la plus économique pour vous et votre famille.
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Si vous avez un système hydronique, vous pouvez aussi réduire la consommation
d'énergie par le contrôle de zone. Avec ce système, les
soupapes contrôlées par un thermostat sur chaque radiateur permettent
de régler la température de chaque pièce. Un entrepreneur en plomberie
et chauffage peut vous fournir plus d'information au sujet du contrôle
de zone et mettre en place le matériel requis lors de l'installation du
système de chauffage. Le contrôle de zone est également disponible
pour les systèmes de chauffage à air pulsé. Il s'agit généralement de
systèmes dont les conduits principaux de chauffage sont équipés de
registres commandés par différents thermostats situés dans diverses
parties de la maison.
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NOTA : Dans le cas de tous les systèmes à thermopompe électrique,
il n'est pas suggéré d'installer des thermostats programmables.
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Thermostat amélioré
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Des thermostats électroniques plus perfectionnés sont disponibles sur le
marché. Très sensibles, ils aident à réduire à seulement 0,5-1 oC les fluctuations
de température, qui sont en moyenne de 1,5 à 2 oC. Ils veillent
à la mise en marche du générateur central ou de la plinthe électrique
aussi près que possible des températures de consigne. Les économies
d'énergie réalisables grâce à ces mécanismes varient selon le modèle.
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Un des types de thermostat utilisé avec les plinthes électriques permet
d'éteindre et d'allumer les plinthes chauffantes de maniére à maintenir
une température ambiante de + ou – 0,5°C autour de la température de
consigne. Il est possible d'économiser prés de 3% d'énergie avec ce
type de thermostat tout en améliorant considérablement le confort des
occupants. Néanmoins, ce type de thermostat n'est pas recommandé
pour les générateurs d'air chaud qui utilisent des combustibles fossiles
ou lorsqu'on veut éviter des arrêts/départs fréquents.
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Radiateurs électriques
Installés dans chaque pièce, les radiateurs électriques permettent
le contrôle individuel de la température de la pièce. Les
thermostats peuvent être incorporés dans l'appareil lui-même
ou montés sur un mur proche. Tous les radiateurs sont munis
d'un dispositif de contrôle qui empêche la surchauffe si la
circulation d'air est insuffisante. Il en existe une grande variété,
à prix modique.
L'appareil le plus courant est la plinthe chauffante (figure 7).
Installée en permanence, de préférence sous les fenêtres, le
long d'un mur donnant sur l'extérieur, loin de tout obstacle,
celle-ci fait appel à la circulation naturelle de l'air chaud
pour distribuer la chaleur. Ces appareils étant offerts dans
des longueurs différentes, il est facile d'adapter leur capacité
de chauffage aux dimensions de la pièce.
Figure 7: Plinthe chauffante par résistance électrique
Les plinthes électriques consomment beaucoup d'électricité.
Il faut normalement installer un circuit électrique par
plinthe et tenir compte de la facilité d'installation de ces fils
dans l'évaluation du coût du système. Dans les nouvelles
constructions, l'investissement initial pour l'installation de
plinthes chauffantes est habituellement plus faible comparativement
à d'autres systèmes, mais les coûts d'utilisation sont
par après souvent très élevés.
S'il est difficile ou impossible d'installer des plinthes
chauffantes, on peut avoir recours à d'autres types de radiateurs.
Les radiateurs portatifs (figure 8) à convection ou à
ventilateur ont une capacité variant de 500 à 1 500 W; ils
sont offerts dans une grande variété de modèles, de formes,
de couleurs et de dimensions. Assez petits pour être branchés
sur l'installation électrique ordinaire de la maison, ils sont
utiles comme source de chaleur d'appoint ou temporaire. Il
faut toutefois s'assurer que le câblage électrique de la maison
pourra supporter cette charge supplémentaire. Il faut considérer
les appareils portatifs comme étant des compléments
au système de chauffage existant. Leur utilisation n'est pas
toujours indiquée dans les endroits humides.
Figure 8: Radiateur électrique portatif
Les convecteurs muraux peuvent être montés en saillie ou
encastrés dans le mur (voir la figure 9 à la page 30). Ces
appareils sont tout indiqués comme source de chaleur principale
ou comme radiateurs d'appoint pour les pièces de
dimension restreinte, telles que couloirs, entrées, paliers et
salles de bains. Certains ont un ventilateur pour accélérer la
distribution de l'air. Des convecteurs portatifs du même type
sont disponibles comme chauffage d'appoint. Les convecteurs
de plancher (voir la figure 10 à la page 30) sont conçus pour être utilisés devant les escaliers, les fenêtres descendant
jusqu'au plancher ou les portes vitrées coulissantes. Ces
appareils s'encastrent dans le plancher.
Figure 9: Convecteur mural
Figure 10: Convecteur de plancher
D'autres types de convecteurs électriques, comme les barres
à mazout, les convecteurs à quartz et les chauffe-conduits,
sont également offerts. Vérifiez auprès d'un distributeur
local, de votre service public d'électricité ou d'un entrepreneur
de votre région pour en savoir davantage à ce sujet.
Certains produits sont conçus comme des convecteurs auxiliaires
pour les systèmes de chauffage à air pulsé existants.
L'installation des chauffe-conduits nécessite les services d'un
entrepreneur qualifié.
« Systèmes mixtes »
BOIS-ÉLECTRICITÉ
En milieu rural, les générateurs d'air chaud mixtes bois-électricité
(figure 11) sont d'usage courant. Ce sont des générateurs
d'air chaud à bois auxquels on intègre des éléments chauffants
qui ne se mettent en marche que lorsque le bois seul
ne suffit pas à la demande. Une autre solution consiste à se
servir de plinthes chauffantes comme appoint à un système
de chauffage central au bois ou à un générateur d'air chaud
mixte bois-mazout, ou à un poêle à bois.
Figure 11 : Générateur d'air chaud mixte bois-électricité
NOTA : Il ne faut pas ajouter d'élément chauffant dans la chambre
de distribution de l'air chaud d'un générateur à air pulsé alimenté
au bois.
MAZOUT-ÉLECTRICITÉ
Un système mixte mazout-électricité (voir la figure 12 à la
page 32) est un appareil de chauffage au mazout auquel on
ajoute, en usine, des éléments chauffants. Ceux-ci comblent
une bonne partie des besoins en chauffage; l'appareil au
mazout n'intervient que par temps très froid.
Figure 12 : Générateur d'air chaud mixte mazout-électricité
On peut aussi ajouter des éléments chauffants électriques
dans la chambre de distribution de l'air chaud d'un générateur
à air pulsé alimenté au mazout. Par temps plus clément,
le ventilateur du générateur et les éléments chauffants servent
à réchauffer la maison. Par temps plus froid, les coûts
plus élevés de l'électricité font du mazout la source de
chauffage la moins dispendieuse. Les tarifs de la biénergie
existent au Québec pour encourager une telle utilisation.
Ces tarifs sont également avantageux dans le cas où une
thermopompe est utilisée conjointement avec un génerateur
d'air chaud utilisant un combustible fossile.
Thermopompes
Les thermopompes produisent de la chaleur utile en la transférant
ou en la pompant d'un endroit à un autre. Comme il
faut normalement moins d'énergie pour transférer la chaleur
que pour la produire, elles peuvent fournir un rendement
très élevé.
Techniquement, la thermopompe ressemble à un réfrigérateur;
pourtant, elle peut être utilisée tant pour chauffer que pour
rafraîchir la maison. L'été, elle extrait la chaleur de la maison et
la rejette à l'extérieur, comme un climatiseur ordinaire. L'hiver,
elle effectue le processus inverse, transférant dans la maison la
chaleur que contient l'air ou le sol froids à l'extérieur.
Les thermopompes à usage résidentiel se répartissent en
deux groupes principaux : les thermopompes à air (« air-air »)
et les pompes géothermiques. Nous décrirons ici chaque type
brièvement. Pour plus de renseignements, commandez la
brochure gratuite de la présente série, intitulée Le chauffage
et le refroidissement à l'aide d'une thermopompe (voir la page 54).
THERMOPOMPES AIR-AIR
Le modèle courant de thermopompe à air (figure 13) à usage
résidentiel ressemble à un climatiseur central de maison. En
fait, la seule différence entre une thermopompe et un climatiseur
réside dans la capacité de la thermopompe de renverser
le débit de fluide frigorigène, de sorte que l'appareil puisse
fournir de la chaleur en hiver aussi bien que de la fraîcheur
en été. Même l'air froid renferme de la chaleur. Parce que la
chaleur est absente seulement au zéro absolu
(-273 °C), les thermopompes peuvent fonctionner même
durant les hivers canadiens les plus froids.
Cependant, à la fois l'efficacité et la capacité diminuent
lors d'une baisse importante de température à l'extérieur.
On trouve depuis peu sur le marché des thermopompes
«biblocs», qui comportent un petit dispositif de traitement
de l'air monté sur un mur à l'intérieur pour diffuser la
chaleur et la fraîcheur à une seule pièce. Ces systèmes
effectuent à peu près le même travail qu'un climatiseur de
fenêtre, mais ils sont plus silencieux et beaucoup plus efficaces.
Cependant, ils peuvent être chers à l'achat.
Figure 13 : Thermopompe à air en mode chauffage
Du fait que le rendement des thermopompes à air diminue
lorsqu'il fait plus froid à l'extérieur, la charge de chauffage de
la maison augmente. Par conséquent, afin de répondre à la
charge de chauffage de la maison par température plus froide,
les thermopompes à air font normalement appel à un appareil
de chauffage supplémentaire ou auxiliaire, comme des éléments
chauffants électriques ou un générateur d'air chaud au
mazout ou au gaz.
L'efficacité des thermopompes est mesurée par le coefficient
de performance (CP) qui correspond à la quantité de
chaleur émise, divisée par la quantité d'électricité consommée
par la thermopompe pendant la période d'utilisation au
cours de la saison de chauffe. Plus le CP est élevé, plus la
thermopompe est efficace.
POMPES GÉOTHERMIQUES
Les pompes géothermiques diffèrent des thermopompes
à air car elles tirent la chaleur du sol ou de l'eau souterraine,
au lieu de l'air. Ces appareils sont également appelés thermopompes
sol-air ou eau-air.
Étant donné que la température du sol ou de l'eau souterraine
est beaucoup plus élevée que la température de
l'air ambiant en hiver et qu'elle est assez constante, le rendement
ne diminue pas par temps plus froid contrairement à la
thermopompe à air. Par conséquent, dans les régions plus
froides, les pompes géothermiques sont plus efficaces.
à la fine pointe de la technologie
Au cours des dernières années, l'industrie du chauffage s'est
concentrée davantage sur les systèmes au mazout et au gaz
naturel, plutôt que sur les systèmes électriques. Néanmoins,
outre les pompes géothermiques, il y a eu de véritables
percées dans le domaine du chauffage électrique.
STOCKAGE D'ÉLECTRICITÉ ACCUMULÉE
Remontant aux années 40, le chauffage par stockage d'électricité
accumulée (SEA), une technique européenne, a été introduit
sur le marché américain dans les années 80. Ce type de
système de chauffage des bâtiments est capable de suffire aux
besoins de chauffage d'une maison en accumulant la chaleur
produite durant la nuit et en profitant ainsi des tarifs réduits
qu'offrent en général les services publics en dehors des heures
de pointe. La plupart des systèmes SEA disponibles sur le
marché peuvent fournir 24 heures de chaleur en période de
pointe à partir de seulement huit heures de charge accumulée
hors pointe.
L'appareil de SEA central comprend un dispositif de stockage
et des commandes qui détectent la nécessité d'accumuler
une charge pendant la période hors pointe. Des éléments dans
le dispositif de stockage chauffent des briques de céramique, de
la pierre concassée ou de l'eau à un niveau de température
prédéterminé pour répondre aux besoins calorifiques pendant
toute la période de pointe. Pour sa part, le dispositif de stockage
individuel est une version réduite de l'appareil de SEA
central. D'une puissance de 2 à 7,2 kW, il ne fournit de la
chaleur qu'à une seule pièce. Dans les plus grandes pièces de la
maison, il faut prévoir parfois plus d'un dispositif de stockage.
Ce genre d'appareil permet d'économiser jusqu'à 30 p.100 en frais
de chauffage si les tarifs d'électricité hors pointe
(la nuit) sont beaucoup plus bas.
Problèmes de condensation
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Dans une maison chauffée à l'électricité, il peut y avoir accumulation
excessive d'humidité à l'intérieur en raison du plus faible taux de
renouvellement de l'air intérieur résultant de l'absence de cheminée.
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Une condensation élevée sur la partie intérieure des fenêtres ainsi que
des taches ou de la moisissure sur les murs ou les plafonds sont des
indices d'un niveau d'humidité trop élevé. Si l'on n'y remédie pas, il peut
se produire des dommages structuraux graves, mais heureusement on
peut régler les problèmes de condensation intérieure. Puisque l'humidité
à l'intérieur provient principalement des activités normales de la
maison (comme les douches et la cuisson), il faut d'abord tenter de réduire
ce genre d'humidité. Entre autres, assurez-vous que votre sécheuse
évacue l'air à l'extérieur, mettez un couvercle sur les casseroles lorsque
vous cuisinez, écourtez les douches. Il serait bon d'installer des ventilateurs
dans la salle de bains et la cuisine pour évacuer directement l'air à
l'extérieur. Vérifiez également le réglage de l'humidificateur du générateur
à air chaud pulsé, le cas échéant. Dans les maisons plus étanches,
il n'est pas nécessaire d'avoir un humidificateur. En dernier recours, il y
aurait lieu de consulter un entrepreneur au sujet de l'installation d'un
ventilateur récupérateur de chaleur (VRC), qui augmentera la ventilation
de la maison et réduira l'humidité, sans perte d'énergie.
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