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 Commission géologique du Canada
Ressources naturelles Canada > Secteur des sciences de la Terre > Commission géologique du Canada > L'histoire de la CGC et de ses ressources historiques
Sir William Logan 1798 - 1875
Histoire du Club Logan

Sir William Logan

Depuis sa fondation en 1887, le Club Logan est un fil conducteur important de l'histoire de la Commission géologique du Canada (CGC). Il a encore sa raison d'être aujourd'hui, puisqu'il propose au personnel de la Commission des exposés et des discussions sur des sujets liés aux sciences de la Terre. Cependant, vers le milieu du siècle, sa portée et ses retombées étaient beaucoup plus vastes et ses membres, beaucoup plus actifs. À cette époque, le Club Logan représentait aussi pour les professionnels un moyen de tenir la direction au courant des problèmes opérationnels qu'ils vivaient sur le terrain et dans les bureaux, ainsi que de la relation qu'entretenait la Commission avec la collectivité.

Lorsque le Club Logan a été fondé en 1887, la Commission de géologie et d'histoire naturelle du Canada, qui comptait alors au grand total 53 employés - du concierge au directeur - était installée dans l'immeuble en pierre situé à l'angle des rues Sussex et George, qui est aujourd'hui un monument historique. Cela ne faisait alors que quelques années que la Commission n'était plus installée à Montréal; les citoyens d'Ottawa la considéraient davantage comme un musée de géologie et ce, pour une bonne raison. En effet, l'éducation du public était un volet important de son programme : chaque année, 17 575 visiteurs se rendaient au musée, qui aurait été ouvert même le dimanche si cela avait été possible. Un grand nombre d'employés participaient aux grandes compagnies d'exploration qui se déroulaient à cette époque sur les nouvelles terres du Nord et de l'Ouest du Canada et étaient, par formation, par goût ou par nécessité, des naturalistes aussi bien que des géologues généralistes.

1887-1888

Un petit carnet de notes rouge contient tous les renseignements que nous avons sur les deux premières années d'existence du Club Logan. Une liste d'approvisionnement, des croquis de lacs et une mention d'un affleurement situé juste à l'ouest de Thunder Bay indiquent bien qu'il a été utilisé sur le terrain, mais il contenait encore suffisamment de pages vierges pour que E. D. Ingall pût s'en servir à d'autres fins.

Le premier compte rendu présenté dans le carnet rouge est intitulé « Rencontre du Club Logan dans la pièce située au-dessus du restaurant Terrapin ». On y trouve les noms des participants (sauf celui de Whiteaves) ainsi que le sujet de discussion de la réunion (« Les méthodes de travail sur le terrain »), et on y indique que le secrétaire a lu le procès-verbal de la réunion précédente, la première réunion complète du Club Logan, c'est-à-dire une réunion qui proposait une discussion sur un thème scientifique, qui s'est probablement tenue en novembre ou au début de décembre 1887. Elle fut sûrement précédée par une ou plusieurs réunions organisationnelles, au cours desquelles les membres ont choisi le nom du Club Logan, en l'honneur du directeur fondateur de la Commission décédé douze ans auparavant, ont élaboré des statuts (nous en avons la preuve ci-dessous), ont défini un système de financement et ont nommé E.D. Ingall secrétaire-trésorier.

Portant le titre « 2e réunion : réunion du vendredi [blanc] décembre 1887 à la salle Terrapin » (selon les états financiers présentés plus loin, la date serait le 16 décembre) le procès-verbal indique que les membres sont convenus de tenir les futures réunions les premiers et troisièmes vendredis de chaque mois « à partir du premier vendredi de janvier 88 (afin de ne pas nuire à la Société médico- chirurgicale) ». C'est le géologue Robert Bell, M.D., qui a proposé ce calendrier. La prochaine réunion, intitulée la 3e, s'est donc tenue le vendredi 6 janvier 1888.

Dans le carnet rouge, la liste des membres du Club Logan contient les signatures de 29 hommes : F.D. Adams, H.M. Ami, S. Barlow, R. Bell, A. Bowman, A.S. Cochrane, E. Coste, G.M. Dawson, D.B. Dowling, R.W. Ells, H. Fletcher, N.J. Giroux, R.A.A. Johnston, L.M. Lambe, A.C. Lawson, A.P. Low, John Macoun, James M. Macoun, J. McEvoy, W. McInnes, L.N. Richard, A.R.C. Selwyn, W.H. Smith, J.B. Tyrrell, T.C. Weston, J. White, J.F. Whiteaves et C.W. Willimott. Il faut souligner l'absence notable d'un employé de la Commission : R.G. McConnell. En effet, celui-ci hivernisait et travaillait sur le fleuve Mackenzie, dans le cadre d'une remarquable expédition de reconnaissance géologique qui se déroulait dans le nord de la Colombie-Britannique, le long du fleuve et de ses effluents, dans le nord de l'Alaska et au Yukon, pendant une « saison de travaux sur le terrain » qui s'était échelonnée d'avril 1887 à octobre 1888.

C'est le jeune Andrew C. Lawson qui a lancé l'idée de fonder le Club Logan. À la dernière réunion de l'année 1887-1888, les membres ont offert leurs remerciements « à Lawson pour son importante contribution à la création du Club Logan et à son inauguration ». À l'automne 1887, Andy Lawson arrivait de Rainy Lake (Ontario), où les roches lui avaient inspiré des idées révolutionnaires sur la géologie précambrienne. En 1888, il a présenté ses interprétations innovatrices au Congrès international de géologie qui se tenait à Londres, et il a été encouragé par l'accueil qu'elles ont reçu. Cette année-là, il est devenu de premier membre de la CGC à obtenir un doctorat.

Les réunions avaient lieu en soirée. Lors de la première réunion complète, Ingall a présenté un avis de motion pour la réunion suivante : « Afin d'éviter que les membres ne se lassent des discussions officielles, il est proposé que le président lève la séance à 22 h. ». Le restaurant Terrapin, situé au 11-13 rue O'Connor, était un endroit joyeux et pratique, où la plupart des membres pouvaient facilement se rendre à pied, particulièrement George Dawson qui vivait tout près, rue Wellington. À cette époque, Ottawa était une petite ville.

Le fonctionnement du Club était basé sur un système de comité : à chaque réunion, on nommait un comité formé de deux ou trois personnes, qui était chargé d'organiser la prochaine réunion. L'une de ces personnes était le président, et l'autre présentait le sujet de discussion. Le seul membre permanent était le secrétaire- trésorier. Le financement était assuré par les cotisations périodiques des membres : en 1887-1888, il y eut deux versements (de 40 cents et de 50 cents) et en 1888-1889, trois (deux de 50 cents et un de 15 cents).

Après la première réunion où il a été question des « Méthodes de travail sur le terrain », Lawson a présenté deux séances sur l'Archéen. Voici les sujets de réunions suivantes : les roches volcaniques en stratigraphie, l'homme préhistorique, les roches du Crétacé au Canada, le Groupe de Québec, le gaz naturel et le pétrole, les bassins lacustres postglaciaires et la première région de terre ferme. Au cours de la dernière réunion de l'année 1887-1888, on devait choisir les sujets de discussion pour l'année suivante, mais « cet ordre du jour n'a pas été respecté par tous, puisque certains membres se sont lancés dans de brèves discussions sur des sujets controversés ». Il s'agissait des sujets suivants : la relation entre le Groupe Huronian et le Groupe de Québec (Selwyn), la théorie sur les blocs rocheux (Ells) et les opinions de Irving, Winchell, Bonney, etc., sur l'âge huronien du Groupe d'Animikie (Lawson).

1888-1889

L'année 1888-1889 a commencé par une réunion de travail qui s'est tenue le 19 novembre 1888 dans la salle de la Commission appelée « Long Room ». Il a été convenu de conserver le même calendrier (les premiers et troisièmes vendredis de chaque mois) pour les réunions thématiques, de les tenir au restaurant Terrapin et de conserver le système de financement basé sur les cotisations des membres. Lawson a présenté un avis de motion pour la réunion suivante : « Que la clause des statuts précisant que le statut de membre est réservé aux membres de la Commission géologique du Canada soit modifiée de façon à ce que les résidents d'Ottawa engagés dans des travaux scientifiques puissent devenir membres du Club Logan selon la procédure habituelle (proposition, appui et vote) ».

Le 7 décembre 1888, Lawson a proposé cette motion en bonne et due forme, et Ingall l'a appuyée. Après de vives discussions, les membres ont décidé par vote de reporter la question jusqu'à la « fin de la séance » (c.-à-d., probablement, la fin de l'année). Ells a présenté un amendement ou une deuxième motion, appuyé par Tyrrell, afin de créer le statut de membre honoraire, mais cette proposition a été rejetée. John Macoun a souligné qu'un membre pourrait demander un scrutin secret sur cette question. Cependant, il n'y a aucune autre mention à cet effet dans les procès-verbaux de l'année 1888-1889. Il s'agit là des seuls renseignements dont nous disposons sur les premiers statuts officiels du Club Logan. Ce n'est qu'un demi-siècle plus tard qu'une discussion sur cette question sera mentionnée dans les procès-verbaux.

Cette limitation du statut de membre ne touchait manifestement pas les visiteurs, puisque cette année-là, il y en avait un ou plusieurs à la plupart des réunions.

La réunion du 7 décembre 1888 est mémorable, mais non pas parce qu'il a été question des statuts. Après avoir liquidé les questions courantes, Lawson a régalé les participants d'un compte rendu sur le Congrès international de géologie.

Ensuite, tous se sont attablés devant un souper d'huîtres. Lawson a alors présenté la devise « Mente et Malleo », qui signifie « Par l'esprit et le marteau. . . . . . . » et qui est maintenant très connue des géologues. Il l'a dédiée au « Club Logan, à l'occasion de son premier symposium annuel ». (Ce mot a diverses définitions, mais celle qui convient le mieux ici est la suivante : « soirée de l'Antiquité grecque accompagnée de consommations alcooliques, de conversations intellectuelles, de musique, etc. »). Dans les dernières années, ces dîners annuels étaient devenus une tradition pour les membres du Club Logan.

Les douze réunions de l'année 1888-1889 ont été très populaires, et la gamme des sujets de discussion reflétait l'envergure de la Commission de géologie et d'histoire naturelle du Canada. Voici les sujets qui ont été abordés : les roches aurifères de la Nouvelle-Écosse (Faribault), la géologie superficielle des vallées du Saint-Laurent et de l'Outaouais (Ami), les effets de la pression sur les roches (Adams), les méthodes de travail sur le terrain (Bowman), les méthodes de création d'une collection zoologique (Whiteaves), la glaciation dans l'Est du Canada (Chalmers), les idées de Winchell sur les conglomérats dans les terrains gneissiques (Selwyn), les méthodes de création d'une collection entomologique (divers membres), les relations chimiques et géologiques dans les minerais de fer (Adams) et la relation entre les caractéristiques topograhiques et la structure géologique (Dawson).

Le procès-verbal de la réunion du 1er mars 1889 indique que « les membres présents jugent pertinent de suivre la suggestion de Bell d' intégrer à la photographie du personnel des portraits des membres pionniers ». Il s'agit certainement de la photographie du personnel de la Commission réalisée en 1888 par le Studio Notman (que l'on retrouve à la page 147 du livre de Zaslow intitulé Reading the Rocks, 1975), où l'on voit à l'arrière-plan les portraits de Logan, Hunt, Billings, Murray et Richardson.

C'est ici que se termine la première série de procès-verbaux du Club Logan. À la page 146 de son livre Reading the Rocks, Zaslow mentionne une douzaine de réunions tenues en 1889-1890, mais il s'agit plutôt de l'année 1888-1889.) La série suivante de procès-verbaux que nous avons en main commence en novembre 1896. Le peu de renseignements dont nous disposons pour la période de 1889 à 1896 provient de sources autres que le Club Logan.

1889-1890

Il n'y a dans les procès-verbaux, les relevés de présence et les comptes rendus du Club Logan aucun signe de déclin de l'activité ou de l'intérêt jusqu'à la fin de l'année 1888-1889. Il est probable que le Club avait prévu un programme pour la saison 1889-1890. Cependant, il n'était pas inscrit dans le carnet rouge, parce qu'à partir du mois de mai 1889, il ne restait pas assez de place pour enregistrer les procès-verbaux d'une autre année. Est-ce qu'un carnet aurait été perdu? Comme Zaslow le souligne à la page 146 de son livre, le départ de Lawson en 1890 a dû bouleverser les activités du Club Logan. Il est certain que les réunions de discussion ont cessé avant 1896, probablement aux environ de 1890. Voici les renseignements fragmentaires que nous avons sur cette période.

1891

Selon les rapports annuels de la Commission géologique du Canada (volume XIV, page 13H, 1902) A.E. Barlow a présenté aux membres du Club Logan, le 6 mars 1891, un exposé sur les gisements de nickel et de cuivre de Sudbury.

1892-1893

Nous n'avons aucun renseignement sur le programme de l'année 1892-1893. Zaslow (page 192) mentionne que C.R. Van Hise s'est adressé aux membres de Club Logan en 1892. De fait, celui-ci a prononcé un discours à l'occasion du dîner du 29 décembre organisé pour la réunion annuelle de 1892 de la Geological Society of America (GSA), tenue à Ottawa à l'invitation de la Société royale du Canada et du Club Logan. La Commission géologique du Canada a réimprimé la résolution contenue dans le rapport annuel de la Société royale du Canada, qui visait à remercier le Club Logan. Deux jours avant la réunion, la diphtérie avait emporté l'épouse de E.D. Ingall, le secrétaire fondateur du Club Logan.

1893-1894

Le14 décembre 1893, le Club Logan a organisé un dîner à l'hôtel Russell, maintenant situé à la place de la Confédération, pour célébrer le cinquantenaire de la Commission géologique du Canada (mieux vaut tard que jamais). Cet événement a été largement couvert dans les journaux d'Ottawa Evening Journal et Daily Citizen (dont les éditorialistes, P.D. Ross et R.W. Shannon, comptaient au nombre des invités prestigieux). La fameuse devise de Lawson, « Mente et Malleo », ornait le menu. « Après l'abondant repas. . . servi selon les normes d'excellence habituelles de l'hôtel Russell, on a porté les toasts de rigueur et on a écouté les discours des nombreux employés et invités. Cette charmante soirée s'est terminée sur les chansons de Brophy et Ingall. » (Evening Journal, le 15 décembre 1893). Un grand nombre des conférenciers, et plus particulièrement G.M. Dawson, ont insisté sur la nécessité d'installer le musée de géologie dans un bâtiment plus sûr, parce que sa destruction signifierait la disparition de documents et de leçons issus d'un demi-siècle d'exploration, de labeur et de recherche au Canada (Dawson). Sir James Grant, député d'Ottawa, a promis de contribuer à la construction d'un musée ignifuge.

L.L. Brophy (CGC 1891-1897) ne s'est pourtant pas laissé berner :

« Si vous voulez un nouveau bâtiment un tant soit peu à l'abri
Vous devrez attendre à la semaine des quatre jeudis...............
Si notre niveau de sécurité est maintenant très bas,
Il le sera encore plus à ce moment-là. »

La plupart des personnes présentes pensaient la même chose et ont crié de nombreux bis. (Un peu plus de trois ans plus tard, Brophy vivait d'amers lendemains, puisqu'il était congédié en raison de ses opinions.) À la suite d'un toast porté « À ces dames » (aucune n'était présente), H.Y. Russel (orthographié à tort « Russell » dans les journaux) « a tristement prévu qu'avec le droit de vote qui sera bientôt accordé aux femmes, dans une cinquantaine d'années, le directeur et les directeurs adjoints de la Commission géologique du Canada seront des femmes et qu'il ne restera plus aux hommes que la tâche de déplacer les roches et les fossilles dans le musée ».

1894-1895

En décembre 1894, l'incertitude régnait à la Commission géologique du Canada. L'agitation politique et les retards bureaucratiques qui ont fait suite au décès subit du Premier ministre Thompson et la nomination de Bowell ont aggravé l'incertitude qui planait au sujet d'un changement de direction à la CGC. Le dîner annuel du Club Logan a été reporté et n'a eu lieu que le 17 janvier 1895. À ce moment-là, l'atmosphère s'était allégée et G.M. Dawson avait été nommé directeur. Le dîner était organisé en l'honneur de son prédécesseur, Selwyn (journal privé de Dawson, Archives de l'Université McGill).

Encore une fois, en 1895, le dîner annuel a été servi à l'hôtel Russell (journal privé de Dawson).


Nous pouvons reprendre le fil de l'histoire du Club Logan grâce à un carnet de notes noir qui contient les procès-verbaux des réunions tenues de 1896 à 1906. Les premières notes concernent une réunion qui s'est déroulée dans la Long Room de la CGC en novembre 1896 « afin de discuter de la pertinence de réorganiser le Club Logan ». Les membres présents ont convenu de procéder « comme jadis », sauf qu'au lieu de nommer un seul membre permanent, le secrétaire-trésorier, il faudrait en nommer quatre : un président honoraire, un président, un vice-président et un secrétaire-trésorier. Ont été nommés respectivement à ces postes G.M. Dawson (à l'unanimité) et R.W. Ells, W. McInnes et A.A. Cole (par vote secret). Ils ont décidé que le comité responsable du dîner précédent organiserait le suivant. La liste des membres contient les noms de vingt-sept hommes.

1896-1897

Il y a eu dix soirées de discussion pendant l'année 1896-1897. Toutes ont eu lieu à l'hôtel Russell, et on a servi des boissons après environ la moitié des réunions. Sans compter les visiteurs, le nombre de participants se chiffrait en moyenne à 14 (entre 10 et 20). Voici les sujets abordés : la région au nord de la rivière des Outaouais (Bell), l'anthraxolite (Ferrier), la relation entre la Série de Grenville et le Groupe de Hastings (Adams et Barlow, qui ont attiré le plus grand nombre de participants), l'histoire naturelle des plaines (John Macoun), les méthodes de travail sur le terrain (discussion animée par Dawson), la géologie glaciaire de la vallée de l'Outaouais (W.J. Wilson), les minerais de fer aux environs du chemin de fer de Kingston et de Pembroke (Ingall), le graphite et la position concurrentielle du Canada (Brummell, ancien employé de la CGC), l'arrivée en Californie de la cochenille de San José et ses répercussions au Canada et, en deuxième partie, les moeurs et les relations sociales des scolytes et des buprestidés (J. Fletcher, direction de l'entomologie), et, enfin, la photographie, un outil pour les géologues de terrain (Tyrrell). Lorsque la discussion sur la photographie a pris fin, « la dernière réunion de l'année a été levée ». Mais aucune réunion n'est convoquée pour la saison 1897-1898 : en effet, le procès-verbal suivant est daté du 20 décembre 1898. (Cette omission nous indique qu'il ne faut pas présumer trop vite que des réunions se sont tenues pendant l'année 1889-1990, après l'année 1888-1889.) En décembre 1898, le secrétaire du Club Logan, Cole, et Ferrier avaient démisionné de la CGC, et Tyrrell avait donné un avis à cet effet.

1898-1899

La réunion du 20 décembre 1898 a eu lieu dans la Long Room de la CGC, et on y a parlé principalement du dîner annuel prévu pour le 29 décembre à l'hôtel Russell. On a discuté et convenu de la nécessité de relancer les réunions bimensuelles. Pendant l'année 1898-1899, on a décidé, sans l'inscrire dans le procès-verbal, de revenir au système de comité original. Il n'y aurait donc qu'un seul membre permanent, le secrétaire-trésorier, qui cette fois était T.C. Denis. Un comité formé de trois membres nommés à chaque réunion serait chargé d'organiser la réunion suivante. Le financement serait basé encore une fois sur les cotisations (« abonnements »), qui devaient être versées en deux parties, pour un total d'un dollar. Vingt-neuf hommes ont adhéré, mais six n'ont pas versé leur deuxième cotisation de 50 cents.

Il y a eu cinq autres réunions pendant l'année 1898-1899, qui s'est terminée en avril. Elles se sont toutes tenues à la salle Brouse, située au 181 rue Sparks. H.M. Ami avait mis son projecteur stereopticon à la disposition des membres. Voici les sujets abordés : certains conglomérats archéens (Barlow), l'île de Baffin (Bell), les champs aurifères de la Nouvelle-Écosse (Faribault), les gisements de West Kootenay (Brock) et le Dévonien-Carbonifère en Nouvelle-Écosse (Ami).

1899-1900

La renaissance a été de courte durée, puisqu'il ne s'est rien passé en 1899-1900. Le procès-verbal du 8 avril 1899 est suivi, sur la page suivante, par celui du 8 février 1901. La prochaine renaissance devait être encore plus courte.

1901

La réunion du 8 février 1901, qui a eu lieu dans la Long Room, avait été convoquée à la demande de H.M. Ami, qui voulait discuter du relancement des activités du Club Logan. C'est pourquoi on a demandé à un comité formé de Ami, Barlow et Bell d'organiser la première réunion, qui a eu lieu à la salle Brouse (Workmen) le 14 février. À ce moment-là, on a nommé un comité chargé de demander à G.M. Dawson (directeur) d'acheter un projecteur stereopticon. Ensuite, « en prévision du départ probable de A.P. Low », on a chargé un autre comité d'organiser un dîner d'adieu en son honneur. (Low a présenté sa démission trois jours plus tard.) Ami a ensuite présenté le sujet de discussion : la subdivision du Cambrien au Canada. Le comité chargé d'organiser la prochaine réunion était formé de W.H. Boyd et J.M. Bell. A-t-elle eu lieu? Il est probable que non, quoique les deux pages vierges suivantes étaient peut- être réservées pour le procès-verbal qui n'a jamais été rédigé. Il est important de souligner le décès prématuré et tragique de G.M. Dawson, qui s'est produit le 2 mars 1901.

1901-1902

Le Club Logan n'a organisé aucune activité pendant l'année 1901-1902.

1902-1903

Le procès-verbal du 27 novembre 1902 suit les deux pages vierges susmentionnées. Les participants à cette réunion, qui avaient été convoqués « à la demande de plusieurs membres du personnel », ont décidé de reprendre les réunions du Club Logan. T.C. Denis a été nommé secrétaire-trésorier, et un comité formé de Ami, Barlow et Boyd a été chargé d'organiser la réunion suivante.

Le 4 décembre 1902, vingt-cinq membres du Club Logan se sont réunis dans le « salon des Dames » de l'hôtel Russell. R.A. Daly a présenté « en grande pompe » le sujet de discussion : la mécanique des intrusions. Compte tenu des discussions passionnées qui suivirent, on a convenu de consacrer une autre réunion à cette question. Sur ce, les membres se sont rendus à la salle à manger, où ils se sont régalés d'huîtres. À la fin de la soirée, ils sont partis « avec le sentiment que la reprise des réunions du Club Logan se faisait dans des conditions très propices et favorables ».

Une autre réunion d'organisation a eu lieu dans la Long Room le 12 décembre. Il a été convenu de prévoir pour la réunion suivante une discussion sur l'agrandissement de la bibliothèque de la CGC. On a approuvé le versement d'une deuxième cotisation de 50 cents, et trente hommes l'ont payée, soit à ce moment-là, soit plus tard. La deuxième réunion de discussion sur la mécanique des intrusions a eu lieu le 18 décembre dans la salle Oddfellows de l'immeuble Sun Life, situé à l'angle des rues Sparks et Bank. Ensuite, la discussion a porté sur l'agrandissement de la bibliothèque. Un comité formé de Dowling, Senécal, Daly, McInnes et Thorbun a été nommé pour « se pencher sur la question, formuler des recommandations afin d'améliorer la situation actuelle et présenter un plan de modification ». (Leur rapport est certainement celui qui est mentionné par Zaslow (pages 212 et 214), mais il semble que le nom du « Club Logan » n'y apparaisse pas.) Enfin, la proposition de nommer Thomas Macfarlane membre honoraire a été acceptée « chaleureusement et unanimement ». Il n'y a dans ce procès-verbal aucune mention d'une discussion sur les statuts, contrairement à celui du 7 décembre 1888. Le procès-verbal de la réunion du 18 décembre 1902 a ceci de particulier qu'il mentionne pour la première fois le rôle joué par le Club Logan dans l'amélioration des conditions de travail des employés. Ce rôle allait prendre de plus en plus d'importance au cours des décennies suivantes.

Les trois réunions suivantes ont eu lieu à la salle Oddfellows et ont porté sur la glaciation au Yukon (Keele), les individus de la classification stratigraphique (Ami) et les gisements de nickel dans la région de Sudbury (Barlow). La réunion du 20 mars 1903, qui portait sur les minerais de fer du Canada (Low, de retour à la CGC), s'est déroulée à la salle Huckell, située à l'angle des rues Bank et Frank. Ce sont Dowling, Ells et Ingall qui étaient chargés d'organiser la réunion suivante, mais nous n'avons aucune preuve qu'elle a eu lieu. En effet, la date inscrite sur le page suivante du carnet de notes tombe dans l'année 1905.

1903-1905

Pendant les années 1903-1904 et 1904-1905, aucune réunion de discussion scientifique n'a été organisée par le Club Logan. Nous n'avons aucun renseignement sur les dîners annuels, mais, en général, ceux-ci n'étaient pas incrits dans les procès-verbaux.

1905-1906

Le 25 octobre 1905, le Club Logan a tenu une réunion dans le bureau partagé par Low et McInnes à la CGC (l'ancienne Long Room faisait maintenant partie de la bibliothèque) afin de discuter « des mesures à prendre pour accueillir et divertir les membres de la Geological Society of America, qui se réuniront à Ottawa les 27, 28 et 29 décembre ». Un comité organisateur présidé par Ami a été nommé à cet effet. Les membres du Club Logan se sont réunis de nouveau dans la même pièce le 19 décembre afin d'entendre le rapport du comité, qu'ils ont approuvé. (À la page 2 du rapport sommaire de la Commission géologique du Canada de 1905, on indique que la Geological Society of America s'est réunie à Ottawa à l'invitation du Club Logan, mais le carnet de comptes rendus ne contient aucune mention d'une décision à cet effet.)

Selon les actes de l'assemblée annuelle de 1905 de la GSA, celle-ci a été très contente de l'accueil qu'elle a reçu à Ottawa. Les membres ont organisé les réunions, qui ont eu lieu à l'école normale de la rue Elgin, une visite au fumoir après le discours du président, ainsi que le dîner et la réception subséquente. Les frais se sont chiffrés à 98,24 $; le projecteur (et le projectionniste?) ont coûté à eux seuls 40 $. Les dépenses pour le dîner et la réception se sont élevées à 392,25 $ : les menus lithographiés ont coûté 9,75 $ et la réception à l'hôtel Russell, 386,70 $, qui se détaillent comme suit :

Dîner - 80 couverts à 2,50 $ chacun - 200 $
Réception 100 $
Fumoir 22,95 $
Vin 32,70 $
Cigares 23,05 $
Musique 8 $

Les dépenses totales engagées par le Club Logan se chiffraient donc à 490,49 $. Celui-ci disposait de 467,50 $, dont 300 $ provenaient d'une subvention du gouvernement et 167,50 $, de la vente de 67 billets pour le dîner. (Seulement 11 des 13 couverts supplémentaires facturés par l'hôtel Russell pouvaient être attribués à des invités, ce qui pourrait expliquer le règlement de 382.50 $.) Le Club Logan a fait appel à ses membres pour combler son déficit. Vingt-cinq membres ont répondu à l'appel : quatre ont donné 2 $, quatre, 50 cents et les autres, 1 $. Le Club Logan s'est donc retrouvé avec un surplus de 5,01 $.

Lors de cette réunion de la GSA, la résolution suivante a été adoptée : « il serait pertinent et désirable de tenir à Ottawa le Congrès international de géologie de 1909 ». Plus tard, T.L. Walker, de l'Université de Toronto, qui aurait été absent lors de l'adoption de cette résolution, a remis en question son bien-fondé et ses retombées. (Le Congrès international de géologie s'est tenu à Toronto en 1913.)

Deux semaines plus tard, le 16 janvier 1906, les membres du Club Logan se sont réunis pour discuter des mesures à prendre en vue de la tenue éventuelle au Canada du Congrès international de géologie (sic). Quinze membres ont participé à cette réunion, qui était présidée par R.W. Ells. Après de longues discussions, les membres ont reporté la réunion au 19 janvier dans l'espoir d'une plus grande participation. Cette fois, les 23 membres présents ont eu une vive discussion sur une motion et des amendements opposés et ont décidé de ne prendre aucune mesure en vue du Congrès de 1909, ni aucune mesure en vue du Congrès de 1912 (sic) avant la fin du Congrès de 1909.


Ce sont des pages vierges qui suivent ce dernier compte rendu inscrit dans le deuxième carnet du Club Logan. Le compte rendu suivant, enregistré dans un nouveau carnet, est daté du 4 novembre 1925. Nous ne savons rien de ce qui s'est passé entre ces deux dates et n'avons pas réussi à retrouver les documents manquants.

Ces nombreuses interruptions d'activité qui se sont produites au cours des deux premières décennies d'existence du Club Logan reflètent les problèmes que vivait la CGC, comme le souligne Zaslow (page 146). De bons employés sont partis en raison des restrictions imposées aux salaires et aux programmes, d'autres sont restés mais n'étaient pas heureux, et des animosités se sont développées entre quelques vétérants entêtés. Comme le nombre de jeunes iconoclastes enthousiastes diminuait et que les opinions des vétérans étaient bien connues, l'intérêt pour les réunions de discussion faiblissait, malgré les animosités qui auraient pu raviver la flamme.

Quand Brock a pris les commandes de la CGC et qu'il a engagé des recrues enthousiastes ayant de nouvelles idées et compétences, les activités du Club Logan auraient pu se poursuivre et même s'améliorer. L'organisation du Congrès international de géologie de 1913, sans parler du programme, aurait pu alimenter les discussions et créer un esprit de corps. Mais la guerre est arrivée et encore une fois, on a vu d'excellents employés partir. Nous ne pouvons que faire des suppositions sur ce qui s'est passé pour le Club Logan pendant cette période.

Le carnet de notes rouge qui nous renseigne de nouveau sur le Club Logan commence par le compte rendu du 4 novembre 1925, date de « la première réunion du Club Logan après la saison de travail sur le terrain de 1925...... ». Il n'est nullement question d'une interruption autre que celle de cette saison. Il doit manquer au moins une série antérieure de procès verbaux.

G. B. Leech


2006-07-06Avis importants