Les incertitudes

La plupart des prévisions relatives aux changements climatiques dans les Prairies montrent une élévation des températures dans le contexte du réchauffement planétaire. Certains scientifiques croient qu'il pourrait y avoir une légère hausse des précipitations, tandis que d'autres prévoient une baisse. Selon le modèle canadien du climat du globe, il se peut que, vers la fin du XXI^e siècle, le taux d'humidité du sol soit extrêmement bas en été dans le sud des Prairies. Toutefois, les effets ne seront pas tous les mêmes dans toutes les régions des Prairies. Bien que la plupart des projections des changements climatiques laissent supposer que les régions semi-arides des Prairies devraient connaître une augmentation des sécheresses, d'autres suggèrent que la fréquence des sécheresses ne variera pas de façon importante dans le sud de l'Alberta.

Variation de la tempèrature annuelle de l'air dans les Provinces des Prairies (Source : Environnement Canada)

Des températures à la hausse

Les données d'Environnement Canada révèlent que, dans les Provinces des Prairies, la température de l'air a connu des hausses par le passé. Au cours des 50 dernières années, le réchauffement annuel moyen a été d'environ 1,2 °C avec, en hiver, une hausse de près de 3 °C et, en été, d'environ 0,2 °C seulement. Depuis 1948, sept des dix années les plus chaudes dans les Prairies sont survenues après 1981.

Plus humide ou plus sec?

L'examen des risques de sécheresse dans le sud de la Saskatchewan suivant divers scénarios de changements climatiques indique que la fréquence et l'intensité des sécheresses pourraient augmenter de façon considérable. Pendant les étés secs, les températures plus élevées caractéristiques des climats plus chauds entraîneront une évaporation accrue et des sécheresses plus intenses. Inversement, on pourrait aussi observer des périodes plus humides quand le temps serait frais. Somme toute, il ressort que l'humidité du sol pourrait devenir plus variable.

Conditions d'humidité dans le sud de la Saskatchewan (Williams et al., 1988)

Des saisons de croissance plus longues

Le climat des Provinces des Prairies a subi une évolution au cours des 50 dernières années. De façon générale, le dernier gel printanier survient à une date de plus en plus hâtive, soit environ 10 jours plus tôt en moyenne. La durée de la saison de croissance dans les Prairies s'est allongée d'environ 10 à 15 jours en moyenne si on la compare à celle des années 1940 et du début des années 1950. Dans la partie semi-aride des Prairies, les températures maximales et minimales en hiver et au printemps sont plus élevées qu'elles ne l'ont jamais été. Les chutes de neige ont diminué et le ruissellement des eaux au printemps commence plus tôt maintenant que dans les années passées. Enfin, le réchauffement s'est accompagné d'une réduction des accumulations de neige.

Champ de blé d'hiver, Récolte des graines de l'alpiste des Canaries, Balles de foin dans un champ (Bob McGinn, ARAP, Bob McGinn, ARAP, Carrie MacPherson, ARAP)

Références

Cutforth, H.W., McConkey, B.G., Woodvine, R.J., Smith, D.G., Jefferson, P.G., et Akinremi, O.O., sous presse : Climate change in the semiarid prairie of southwestern Saskatchewan : late winter-early spring; Canadian Journal of Plant Science.

Hengeveld, H.G., 2000 : Projections du climat futur du Canada : discussion de simulations récemment effectuées avec le modèle canadien du climat du globe; Sommaire du changement climatique 00-01, Environnement Canada, Ottawa (Ontario), 27 p.

Williams, G.D.V., Fautley, R.A., Jones, K.H., Stewart, R.B., et Wheaton, E.E., 1988 : Estimating effects of climate change on agriculture in Saskatchewan, Canada; in The Impact of Climatic Variations on Agriculture Volume 1: Assessments in Cool Temperate and Cold Regions. (ed.) M.L. Parry, T.R. Carter, and N.J. Konijn; Kluwer Academic Publishers, Boston, Massachusetts, p. 221-382.