Depuis 100 ans, les températures moyennes annuelles de l'air dans l'ouest de l'Arctique ont monté d'environ 1,5 °. Les modèles de circulation générale prévoient que les températures moyennes annuelles de l'air dans le Territoire du Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest seront de 2 ° à 5 ° plus élevées en 2050 qu'elles ne l'ont été dans les 30 dernières années du XX^e siècle.

Le pergélisol, ou sol gelé en permanence, couvre une fraction significative des Territoires du Nord-Ouest et du Territoire du Yukon et pour une grande partie de sa superficie, sa température est à quelques degrés seulement du point de congélation. Si l'élévation des températures moyennes annuelles de l'air atteint 5 ° d'ici 50 à 100 ans, le dégel saisonnier augmentera, le pergélisol deviendra plus mince et pourrait, à terme, disparaître. Le dégel des pergélisols riches en glace peut causer un tassement de la surface du sol, ce qui rend instables les fondations des immeubles et d'autres infrastructures.

Impacts régionaux possibles

• L'état de santé des caribous peut se dégrader s'ils doivent consacrer plus d'énergie à creuser des couches de neige plus épaisses à la recherche de nourriture. Cela devient plus difficile pour les caribous femelles d'accumuler assez d'énergie pour mettre bas et élever leurs petits. Il pourrait s'ensuivre une baisse de la population de caribous, ce qui aurait des impacts graves sur les collectivités dont l'alimentation et le maintien des modes de vie traditionnels reposent sur eux.
• La végétation du nord du Canada est bien adaptée au climat actuel. La superficie de la toundra arctique diminuera probablement en réaction aux changements climatiques, et la ligne des arbres se déplacera vers le nord.
• La composition des forêts sera probablement modifiée, de même que les habitats des espèces sauvages, ce qui pourrait entraîner un changement des aires de répartition des espèces animales. En outre, des insectes qui ne sont actuellement présents que dans le sud du Canada gagneraient le nord. Des parasites et des ravageurs migreraient aussi vers le nord, ce qui pourrait avoir des effets néfastes sur les plantes et la faune, ainsi que sur les populations humaines, de la région.
• Dans un climat plus chaud, l'agriculture deviendrait possible dans le centre et le haut de la vallée du Mackenzie.
• Les effets du réchauffement climatique sur les débits des cours d'eau ne sont pas connus avec certitude. Un accroissement des précipitations pourrait entraîner une augmentation des débits, mais celle-ci pourrait être compensée par une augmentation de l'évaporation. Si la fonte printanière se produit plus tôt et dure plus longtemps, il pourrait s'ensuivre des changements sur le moment de la fonte et l'ampleur du ruissellement printanier. Une baisse des niveaux d'eau estivaux pourrait rendre la navigation difficile.
• Il pourrait se produire une diminution de l'extension de la glace de mer et un allongement de la saison de fonte. Une dislocation hâtive de la glace peut avoir des effets néfastes sur les populations de phoques et d'ours blancs.
• L'érosion côtière pourrait s'accentuer avec l'augmentation de l'action des vagues due à la diminution de la couverture de glace de mer sur les côtes de la mer de Beaufort en été.
• Avec des conditions plus sèches et un nombre accru d'orages accompagnés de foudre, il devrait y avoir un accroissement du nombre d'incendies dans la forêt boréale.
• Les tourbières situées dans la région de pergélisol stockent beaucoup de carbone. Le dégel ou l'incendie des tourbières pergélisolées peut entraîner une alteration du cycle du carbone et de la concentration de gaz à effet de serre dans l'atmosphère.

Liens avec les programmes

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