On s'attend à ce que le réchauffement climatique favorise la croissance des végétaux, déplace vers le nord la limite des arbres, réduise la couverture neigeuse de même que l'épaisseur et l'étendue du pergélisol, limite le fourrage pour le caribou, diminue les réserves d'eau disponibles et augmente les incendies de forêt.

Saules nains - Dans un climat plus chaud, cette espèce pourrait gagner les îles du Haut-Arctique (S.A. Edlund, GSC 2000-057B)

Saules - Dans un climat plus chaud, cette espèce pourrait migrer plus au sud dans l'archipel Arctique (S.A. Edlund, GSC 2000-057C)

En raison de la faible teneur en éléments nutritifs du sol, un doublement des concentrations atmosphériques de CO₂ aurait relativement peu d'incidence sur la croissance des plantes dans l'Arctique. Un réchauffement pourrait cependant modifier la pro-fondeur du dégel dans la toundra, la qualité de la litière et les éléments nutritifs. On s'attend donc à une expansion vers le nord des espèces poussant actuellement à la limite nord de leur aire de répartition. Dans les régions au sud, il est possible que la végétation de toundra disparaisse alors que, dans les autres régions de toundra du nord, le couvert arbustif pourrait augmenter et les fleurs sauvages et le lichen diminuer.

Pavot arctique (S.A. Edlund, GSC 2000-057A)

Pavot arctique couvert de glace (D.G. Hodgson, GSC 2000-056C)

On prévoit que le réchauffement climatique augmentera la disponibilité de la nourriture pour les animaux herbivores. Toutefois, si les sources de nourriture ne sont pas disponibles au bon moment ou si elles ne sont plus aussi abondantes et s'il y a un plus grand nombre de parasites ou une augmentation des maladies liées aux insectes nuisibles, il est possible que les populations diminuent. De plus, des espèces du sud qui commenceront petit à petit à migrer vers le nord feront concurrence aux espèces actuelles pour la nourriture et le territoire.

Ottawa Citizen - 18 avril 2000
Les Inuits surveillent les premiers indices du réchauffement planétaire : on signale la présence inhabituelle dans l'Arctique de certains oiseaux et autres animaux.

La végétation de toundra est une source de nourriture essentielle pour le caribou et le boeuf musqué, mais celle-ci pourrait devenir hors d'atteinte si la formation d'une croûte sur la couche de neige tendait à se généraliser. De plus, plusieurs grands mammifères se déplacent vers des aires d'alimentation saisonnières. Si des changements devaient survenir dans l'étendue de la couche de glace ou la durée d'existence de celle-ci, cela pourrait avoir des effets importants sur les parcours de migration ou entraîner une augmentation des noyades d'animaux s'aventurant sur des glaces insuffisamment résistantes.

Boeuf musqué (Ministère de l'information des Territoires du Nord-Ouest/Archives T.N.-O.)

Caribou (C. Gilbert, GSC 2000-053D)

Lemming (S. Wolfe, GSC 2000-059A)

Dans les régions nordiques, le réchauffement peut avoir pour effet de prolonger les périodes de nidification, de fournir une nourriture plus abondante pour les petits et de diminuer leur taux de mortalité. Dans le sud, cependant, et en particulier sur le continent, il peut faire rétrécir les aires de reproduction et d'alimentation. Une hausse du niveau de la mer pourrait aussi causer des dommages importants aux aires de nidification le long du littoral et une fréquence accrue des tempêtes aurait un impact important sur la nidification en détruisant les nids et en emportant les oeufs et les petits.

Bécasseau maubèchet (S.D. Robinson, GSC 2000-055)

Lagopèdes en hiver (T.N.-O. Archives)

Les changements des aires de répartition des animaux et de l'abondance de ceux-ci pourront nécessiter des ajustements locaux des stratégies de chasse et de pêche traditionnelles. Ils peuvent en outre imposer une modification des habitudes ali-mentaires traditionnelles. De plus, on s'attend à un appauvris-sement de la qualité de la viande, qui aura des répercussions sur la santé des consommateurs d'aliments traditionnels.

Le saviez-vous?
Les basses terres du golfe Queen Maud sont des aires de reproduction et de nidification importantes pour les oiseaux migrateurs. Le réchauffement du climat peut modifier cet environnement sensible et avoir des conséquences néfastes sur les populations d'oiseaux.