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Impacts et adaptation liés aux changement climatique : perspective canadienne
Adaptation

Les zones côtières Table des matières Adaptation Impacts Études antérieures Introduction Références Conclusion Lacunes des connaissances et besoins en recherche

"En gestion côtière, les options d'adaptation produisent des résultats optimaux quand on les intègre à des politiques dans d'autres domaines, comme la lutte contre les désastres naturels et l'aménagement du territoire."(49)

Les impacts physiques du changement climatique sur les zones côtières varieront d'un endroit à l'autre et dépendront d'un éventail de facteurs biophysiques et socio-économiques, dont la réponse humaine.(50) Les mesures d'adaptation joueront un rôle pivot dans la réduction de l'ampleur et de l'étendue des impacts potentiels et, par le fait même, de la vulnérabilité des zones côtières au changement climatique. Dans de nombreux cas, les techniques et les technologies utilisées jusqu'à maintenant pour atténuer les impacts des variations des niveaux d'eau pourraient s'avérer des moyens efficaces pour s'adapter aux futurs changements climatiques.

Jusqu'à maintenant, on s'est peu attardé à comprendre les motivations sous-jacentes à l'adaptation, et les obstacles qui peuvent se dresser sur la voie de la réussite dans ce domaine. La littérature sur l'adaptation s'est plutôt intéressée aux méthodes utilisées pour faire face aux variations des niveaux d'eau. Ces dernières années, trois tendances ont été observées dans l'adaptation en milieu côtier et l'utilisation des technologies connexes :

  1. accroissement des mesures de protection douces (p. ex., alimentation des plages et restauration des milieux humides), retrait (ou évitement) et accommodement;
  2. recours à des technologies, comme les systèmes d'information géographique (SIG), pour gérer l'information;
  3. sensibilisation à la nécessité d'adopter des mesures d'adaptation appropriées aux conditions locales.(51)

Stratégies pour faire face à une élévation du niveau de la mer

De nombreux spécialistes croient qu'à l'échelle planétaire, les conséquences d'une élévation du niveau de la mer pourraient être désastreuses si aucune mesure d'adaptation n'était mise en place.(49) Dans les pages qui suivent, nous examinons les trois stratégies de base axées sur la protection, l'accommodement et le retrait,(3) et nous considérons les diverses options technologiques disponibles pour chacune.

Protection

Dans plusieurs régions du monde, l'approche traditionnellement utilisée pour se protéger contre une élévation du niveau de la mer consiste à construire des murs et des épis. Ces ouvrages visent généralement à assurer la poursuite des activités courantes malgré la hausse des niveaux d'eau.(3) Il peut s'agir de grands projets d'intérêt public ou de mesures prises individuellement par des propriétaires riverains. Les mesures de protection traditionnelles sont généralement coûteuses et peuvent avoir une efficacité limitée à long terme dans des endroits très vulnérables.(19)

C'est pourquoi, depuis quelques années, on admet de plus en plus les avantages des mesures de protection « douces », dont l'alimentation des plages ainsi que la restauration et la création de milieux humides.(51) Ces moyens, qui peuvent être mis en oeuvre à mesure que s'élève le niveau de la mer, sont plus flexibles, par exemple, que les ouvrages longitudinaux, dont l'expansion peut nécessiter le retrait ou l'ajout de structures. Il convient de noter cependant que, pour passer des mesures de protection douces aux mesures de protection dures, il faut avoir une connaissance et une compréhension des processus physiques qui interviennent le long des côtes dans une région donnée.(3) Les mesures de protection douces peuvent accroître la résilience naturelle des zones côtières et sont généralement moins coûteuses que les mesures de protection dures, qui peuvent avoir des effets indésirables sur les régimes d'érosion et de sédimentation si elles sont mal conçues.(51)

Accommodement

L'accommodement consiste à poursuivre l'occupation des terres côtières tout en apportant des rajustements aux activités humaines et aux infrastructures afin d'atténuer les impacts de l'élévation du niveau de la mer.(3) Les stratégies d'accommodement peuvent inclure la réingénierie des structures existantes, l'adoption d'une réglementation visant à encourager l'utilisation et la mise en valeur judicieuses des terres (p. ex., par l'emploi de servitudes continues), et l'accroissement de la résilience naturelle en restaurant les dunes et les terres humides en milieu côtier. La construction de bâtiments sur pilotis, le passage d'une agriculture traditionnelle à des cultures résistantes au sel,(3) le contrôle ou l'interdiction du prélèvement des sédiments de plage(19) et la mise en place de systèmes d'alerte en cas d'élévation extrême du niveau de la mer, d'inondation ou d'érosion sont des exemples de stratégies d'accommodement.(36)

Retrait

Le retrait (ou évitement) consiste à éviter les risques de manière à éliminer les impacts directs.(3) Au lieu de tenter de protéger les terres contre l'empiétement de la mer, on renonce à toute forme d'aménagement et on choisit plutôt d'abandonner les terres menacées lorsque les conditions deviennent intolérables. On peut, par exemple, avoir recours à une réglementation dissuasive pour réduire les pertes découlant de l'érosion.(19) Dans certains cas, le rétablissement peut être une solution de rechange rentable aux ouvrages de protection côtiers.(19)

Faciliter l'adaptation

Les chercheurs recommandent d'intégrer l'adaptation au changement climatique à un cadre général de gestion de la zone côtière tel que préconisé dans la Loi sur les océans du Canada, ce qui permettrait de mieux gérer le processus d'adaptation dans toute sa complexité et favoriserait la collaboration entre les chercheurs, les décideurs et les intervenants.(52) Il est primordial que les intervenants participent au processus dès le début et qu'ils prennent une part active dans les discussions sur les mesures d'adaptation potentielles.(53)

Afin d'évaluer la vulnérabilité d'une région ou d'une collectivité, il est nécessaire d'examiner à la fois l'ampleur des impacts potentiels et notre capacité d'adaptation à ces impacts. Un facteur important à considérer dans ce genre d'analyse est la vitesse à laquelle on prévoit que les changements vont survenir. Par exemple, une élévation progressive du niveau de la mer peut nous donner le temps d'adapter la plupart des infrastructures côtières, à la faveur du programme d'entretien régulier; les stratégies d'accommodement et de retrait seraient, dans ce cas, des options viables. En revanche, un rythme de changement plus rapide pourrait nécessiter des mesures de protection ou de remplacement plus coûteuses que ne le justifierait normalement la durée de vie utile des installations. Les évaluations comportent souvent des études de cas précises dans la région d'intérêt (voir l'encadré 5). Dans les prochaines sections, nous donnons des exemples précis de l'adaptation au changement climatique dans certaines régions. Dans la plupart des cas, nous offrons des pistes d'action sans toutefois entrer dans le détail des processus d'adaptation ni examiner de près la viabilité des options.

ENCADRÉ 5: Évaluation de la vulnérabilité des collectivités côtières(54)

La première étape cruciale de cette étude réalisée dans le sud de la baie Conception, à Terre-Neuve, a été de consulter les résidants des collectivités concernées, en vue de déterminer les impacts qu'ils redoutaient. Parmi les préoccupations figuraient l'érosion des côtes, les dommages à l'infrastructure et les implications pour la gestion et le développement des municipalités. Les chercheurs ont ensuite utilisé des données historiques pour évaluer les impacts du climat passé et déterminer les parties de la côte les plus sensibles aux inondations et à l'érosion. Enfin, on a recommandé certaines options (interdire l'aménagement des zones vulnérables connues, établir des limites de retrait) à titre de mesures préventives pour limiter les impacts.

Topsail, sud de la baie Conception, Terre-Neuve. Photo : Gracieuseté de Norm Catto.
Topsail, sud de la baie Conception, Terre-Neuve. Photo : Gracieuseté de Norm Catto.

Île-du-Prince-Édouard

Parmi les stratégies d'adaptation possibles à l'Île-du-Prince-Édouard, telles qu'elles sont recensées et examinées dans la littérature, figurent la reconnaissance et la surveillance des dangers (p. ex., cartographie des zones inondables), la gestion du retrait ou de l'évitement (p. ex., restrictions à l'aménagement des zones sensibles), l'accommodement et une meilleure information du public.(19) Les mesures d'adaptation les plus judicieuses dépendront des conditions propres au site considéré. Par exemple, le retrait n'est probablement pas une solution viable dans les milieux urbains comme Charlottetown. Dans ces régions, il faudrait plutôt songer à des stratégies regroupant des mesures d'adaptation dures et douces, afin de protéger une infrastructure côtière précieuse.(19)

La côte nord de l'Île-du-Prince-Édouard, avec son système complexe de dunes de sable, est aussi un lieu d'intérêt touristique fort important qui est menacé par l'activité des vagues induite par des tempêtes. Les dunes forment une barrière naturelle qui protège le littoral contre les processus côtiers et dont la disparition risquerait d'accélérer l'érosion dans les zones sensibles.(19) Parmi les stratégies d'adaptation envisageables pour la côte nord figurent des mesures d'accommodement à l'élévation du niveau de la mer, en favorisant la résilience naturelle du milieu par la restauration des dunes, et des mesures de protection douces telles que l'alimentation des plages et le stockage du sable.(19) Somme toute, un éventail de stratégies d'adaptation serait nécessaire pour l'Île-du-Prince-Édouard, et on aurait plus de chances d'obtenir des résultats fructueux en considérant plusieurs options, à diverses échelles, dans le cadre de travaux ou de discussions auxquels participeraient les intervenants.(19)

Delta du Fraser

Des structures sont déjà en place dans le delta du Fraser pour protéger les terres contre l'action de la mer. Cependant, une augmentation de la fréquence des inondations extrêmes ou des phénomènes liés aux ondes de tempête sous l'effet du changement climatique multiplierait les risques de bris de digues et de dommages.(37) Dans les conclusions de son étude, Yin(37) recommande plusieurs options d'adaptation pour les zones côtières du delta du Fraser, basées sur les impacts potentiels du changement climatique dans cette région :

  1. prévenir tout aménagement des zones sensibles;
  2. s'assurer que tout nouveau développement ne se fasse pas au détriment du littoral;
  3. procéder au rachat public des terres et infrastructures sensibles;
  4. protéger les investissements actuels en maintenant, en élargissant et en modernisant les digues existantes afin d'éviter des dommages à l'infrastructure côtière et aux activités humaines.

Grands Lacs

Certains propriétaires riverains subiraient les effets d'une baisse des niveaux d'eau dans les Grands Lacs si la situation devait se produire mais, dans la plupart des cas, ils réussiraient à s'adapter en suivant les lacs dans leur recul (p. ex., en allongeant les quais; références 11 et 45). Les variations des niveaux d'eau auraient également des répercussions sur les structures de protection des berges, qui ont été conçues en fonction des écarts actuels des niveaux des lacs. Par conséquent, la conception et la mise en place de structures flexibles, qui pourraient être modifiées selon une échelle de niveaux d'eau, constituent une stratégie appropriée d'adaptation proactive.(45,55) Des décisions devront également être prises en ce qui concerne l'utilisation et l'aménagement des berges. Par exemple, il est possible que l'on doive adapter les politiques et les plans actuels de gestion du littoral, et que l'on ait recours à de nouvelles politiques pour limiter l'aménagement des zones sensibles du littoral et ainsi réduire les impacts potentiels des menaces qui pèsent sur les rives.(11,56)

Le dragage est une option d'adaptation couramment recommandée pour contrer les effets de la baisse des niveaux d'eau dans les Grands Lacs. En 2000, Pêches et Océans Canada a lancé le Programme d'intervention en cas d'urgence - Niveau d'eau des Grands Lacs, dans le cadre duquel il a fourni une aide de l'ordre de 15 millions de dollars pour le dragage de marinas durement touchées par la baisse des niveaux d'eau.(57) Cependant, d'un point de vue économique et environnemental, le dragage n'est pas toujours une option faisable. Par exemple, le dragage du canal Welland, qui est situé dans un bassin rocheux, impliquerait la réalisation d'un projet de forage et de dynamitage qui s'échelonnerait sur de nombreuses années.(58) Selon les conclusions d'une étude sur le dragage des ports dans une portion des Grands Lacs, les coûts d'une telle opération à Goderich, en Ontario, pourraient atteindre 6,84 millions de dollars dans le cas d'une des prévisions des niveaux d'eau.(59) De plus, dans les régions où les sédiments sont contaminés, l'élimination des résidus pourrait entraîner des coûts élevés et le dragage à grande échelle présenterait des dangers pour la santé publique et l'environnement, en plus de nuire aux utilisateurs et aux activités pratiquées dans les régions riveraines.(43)

Il a également été suggéré, à titre d'option d'adaptation potentielle, d'apporter des modifications à la réglementation des Grands Lacs. On examine présentement les règlements afin de déterminer les avantages et les impacts du plan qui régit actuellement le lac Ontario et le fleuve Saint-Laurent, et les changements qui s'imposeraient pour répondre aux besoins actuels et futurs, y compris ceux prévus dans les scénarios du changement climatique.(60) Pour ce qui est d'étendre la réglementation aux cinq Grands Lacs, la recherche indique que cette option n'est pas faisable sur les plans économique et environnemental à l'heure actuelle.(61)

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2006-10-06Avis importants