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Recherche de diamants au Canada

Commission géoloqigue du Canada Dossier public 3228

Recherche de diamants au Canada

Revisé par A.N. LeCheminant, D.G. Richardson, R.N.W. DiLabio et K.A. Richardson, 1996

Disponible à la Librairie de la CGC

Recherche de diamants au Canada

Avant-propos

A.N. Lecheminant, D.G. Richardson, R.N.W. DiLabio, et K.A. Richardson

Des diamants ! "La grande ruée canadienne vers les diamants" au nord de Yellowknife (McNellis, 1993) fait revivre par la présente génération l'excitation et les rêves des orpailleurs du Klondike du siècle dernier. Jusqu'à récemment la plupart des Canadiens ne considéraient les diamants que comme des bijoux exotiques et précieux, qu'on appréciait pour leur rareté et leur éclat, mais de peu d'intérêt économique immédiat pour le Canada. Les régions prometteuses du Bouclier canadien étaient largement inconnues, malgré que les géologues eussent su depuis presque trente ans que les gisements de diamants sont étroitement associés aux vieux noyaux stables des continents (cratons). Les diamants sont formés dans le manteau terrestre à des profondeurs > 150 km et la plupart d'entre eux sont emmagasinés dans des roches mères distinctives qui font partie de la racine mantellique stable sous les cratons achéens (2500 millions d'années) et protérozoïques (2500 à 570 millions d'années). Les deux plus importants types de roches mères des diamants sont la péridotite et l'éclogite, chacun de ces types de roches renferme une suite caractéristique de minéraux qui sont autant d'indicateurs déterminants pour l'exploration du diamant. Les gisements de diamant primaires se rencontrent là où ont fait irruption des magmas kimberlitiques et lamproïtiques, car ces magmas d'origine profonde renferment des roches mères diamantifères et ont transporté des diamants et des minéraux indicateurs vers la surface. On rencontre des champs diamantifères rentables dans la plupart des cratons archéens du monde, à l'exception notable des cratons archéens du Canada comme ceux des provinces du lac Supérieur, des Esclaves et du Nain. Toutefois, grâce à une intense activité d'exploration menée à l'échelle du pays depuis la tin des années 80, on a découvert de nombreuses kimberlites diamantifères dans la Province des Esclaves près du lac de Gras, au nord de Yellowknife, d'autres kimberlites ont été découvertes en Alberta, en Saskatchewan, au Manitoba, en Ontario et au Québec.

Chose étonnante, avant les années 1990 les diamants étaient presque entièrement absents du folklore et de l'histoire minérale du Canada. Les hommes de Jacques Cartier ont extrait des "diamants" à l'embouchure de la rivière du Cap-Rouge en 1541, mais leur trésor se révéla n'être que du quartz sans valeur. Cet épisode est à l'origine du toponyme Cap Diamant, de même que du dicton "faux comme des diamants du Canada". Au début du siècle des agents de la Commission géologique du Canada ont rédigé des rapports faisant état de la découverte de microdiamants dans des lentilles de chromitite du complexe de Tulameen, en Colombie- Britannique (Camsell, 1911) et dans un minerai chromitique à Black Lake, au Québec (Dresser, 1913). Bien qu'on ait démontré par la suite que les "microdiamants" de Tulameen se composaient de périclase synthétique formé par chauffage en laboratoire des échantillons de roches, des travaux récents au Maroc, en Espagne et au Tibet ont établi l'association des diamants et de roches ultramafiques mises en place de manière semblable aux roches canadiennes (Davies et a1., 1993., Bai et al., 1993).

J.J. Brummer ( 1978), après avoir recueilli des données éparses disséminées dans des sources disparates, a rédigé un résumé remarquablement complet des débuts de l'histoire des "Diamants au Canada". Il a noté que W.H. Hobbs ( 1899) a le premier signalé la possibilité qu'il existe des gîtes diamantifères au Canada, sur la base de la découverte de diamants dans des dépôts d'origine glaciaire au sud des Grands Lacs. Bien qu'un diamant alluvial de 33 carats ait été découvert près de Peterborough, en Ontario, avant 1920 et qu'on ait fait état de certaines découvertes en Saskatchewan et Québec à la fin des années 40 et au début des années 50, l'exploration systématique des diamants du Canada n'a pas commencé avant les années 60, lorsque des relevés sur les minéraux indicateurs ont été entrepris en Ontario par des sociétés minières, le ministère des Mines de l'Ontario et la Commission géologique du Canada. Satterly (1949) a découvert les premières kimberlites canadiennes dans la municipalité de Michaud, au nord de Kirkland Lake, et à la fin des années 60 plusieurs autres kimberlites et quelques diamants ont à leur tour été découverts. L'histoire des découvertes récentes de diamant au Canada n' a pas encore été écrite, mais on sait que plusieurs des explorateurs les plus enthousiastes des 25 dernières années ont été attirés par les Barrenlands près du lac de Gras, dans l'espoir d'être parmi les premiers à faire entrer les diamants canadiens sur les marchés mondiaux.

La découverte de gisements de diamants de niveau mondial est tributaire d'une exploration minérale soutenue s'appuyant sur une base de données géologiques fiable et complète. Les textes réunis dans le présent volume fournissent un aperçu de l'éventail des informations géoscientifiques disponibles permettant d'orienter l'exploration des diamants au Canada. Des cartes fournissent un accès pratique et direct aux données acquises et interprétées par la Commission géologique du Canada (CGC), les organismes provinciaux et les chercheurs universitaires. Les travaux de cartographie réalisés aujourd'hui par la CGC sont le fruit de la synthèse des traditionnels levés géologiques, géophysiques, géochimiques et de surface et des techniques spécialisées basées sur un système d'information géographique (SIG), dont plusieurs ont d'importantes applications pour l'exploration des diamants. Le présent volume fournit 19 arrière-plan de plusieurs des bases de données nationales gérées par la CGC, de même que des résumés sur des aspects spécifiques de la recherche de diamants et de brefs comptes rendus des recherches menées par la CGC relativement à l'exploration des diamants. Les lecteurs désirant des renseignements supplémentaires sont invités à communiquer avec les auteurs, dont les adresses sont fournies à la lin du présent volume. De plus, la CGC a publié un bulletin dans lequel on examine l'utilisation de divers minéraux indicateurs et d'associations minérales comme outil important de l'exploration des diamants au Canada (Fipke et a1., 1995).

Les articles contenus dans le présent volume ont été présentés entre décembre 1994 et juin 1995. Ils ont été révisés par le personnel de la CGC. mais leur contenu scientifique n'a pas été analysé en profondeur. Plusieurs personnes ont collaboré la traduction vers le français du présent dossier public. Ainsi. la qualité de la traduction peut varier grandement tant à l'intérieur d'un article que d' un article à l'autre. Nous remercions les nombreux scientifiques qui ont rédigé ces articles ainsi que O.J. Ilewliw, R. Lacroix, D. Lemkow, D. Paul, S. Scully, M. Sigouin, K. Venance et T. West, tous de la CGC, pour leur aide dans la production des figures. W.C. Morgan a réalisé la révision technique. Les corrections provisoires, le regroupement et la mise en page sont dus au travail de A. Anand avec l'aide de N. Devine, C. Bélanger, L. O'Neill et C. Plant (tous de la CGC). L'impression a été financée par les divisions des ressources minérales et de la géologie du continent de la CGC.

Malheureusement, deux auteurs du présent volume sont décédés en 1995. Le 23 février, Chris Roddick a perdu la vie dans un accident de ski au Vermont, mettant tragiquement fin à une carrière scientifique sur les isotopes où avient été mis à contribution son imagination, son enthousiasme et sa curiosité. Son apport au Laboratoire de géochronologie de la CGC est souligné dans l'introduction d'Âge radiométriques et études isotopiques (Parrish, 1996). Il laisse un riche héritage, mais aussi, un grand vide. Madanne Mareschal, une scientifique de premier plan participant au projet LITHOPROBE, nous a quittés après une longue et courageuses lutte contre le cancer. Elle faisait partie du comité organisateur de la conférence sur le Précambrien tenue à Montréal en 1995. Une dédicace lui est adressée dans le volume contenant le programme et les résumés de la conférence. Son amabilité et son énergie ont touché tous ceux qui l'ont côtoyée; elle manquera donc à plusieurs d'entre nous. Mais le fait le plus important est que l'orientation et la vision qui ont été siennes durant ses expériences combinant levés sismiques et électromagnétiques pour l'étude des racines carboniques, son principal domaine de recherche des dernières années, porteront fruit. Une fondation, créée en son nom. servira à offrir une bourse d'études en géophysique à l'école polytechnique de Montréal.

Les contributions doivent être envoyées à l'adresse suivante :

Fonds Marianne Mareschal,
Département de génie minéral,
école Polytechnique de Montréal,
C.P. 6079, Succ. "centre-ville",
Montréal (Québec) Canada
H3C 3A7

Table des matières

  1. Géologie, Pétrologie et contrôles géotectoniques

  2. Exploration du diamant dans les terrains englacés

  3. Utilisation des levés géophysiques et des Système d'Information Géographique (SIG)


2005-12-08
http://gsc.nrcan.gc.ca/diamonds/canada/index_f.php