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Divulgation proactive Version imprimable | Pergélisol Glissements de terrain et stabilité des pentes
Tout processus qui engendre l'exposition de sédiments englacés au dégel peut provoquer un glissement de terrain. La fonte non seulement réduit la cohésion mais peut encore réduire la force de friction du sédiment, surtout si le volume de la glace dépasse la porosité. L'eau engendrée par le dégel tend à s'échapper, mais tant qu'elle ne l'a pas fait elle soutient le poids des sédiments de pente, ce qui diminue la friction entre les particules du sol. Les glissements de terrain provoqués par une pression élevée de l'eau interstitielle en raison de la fonte de la glace souterraine sont courants dans la vallée du Mackenzie. L'affouillement des berges fluviales peut en outre accroître la charge suffisamment pour que celle-ci vainque la cohésion des sédiments gelés. Environ 2 000 glissements ont été recensés dans la vallée du Mackenzie, 1 000 écoulements régressifs de fonte ayant par ailleurs été identifiés dans la région du delta du Mackenzie et de la péninsule de Tuktoyaktuk.
Bien que de nombreux glissements dans la région du Mackenzie soient liés à des tremblements de terre ou à l'érosion fluviale, beaucoup d'entre eux sont liés à des facteurs climatiques ou thermiques. La glace souterraine est associée à bon nombre, sinon à la plupart des glissements de terrain dans les sédiments glaciaires. Les instabilités induites thermiquement dans les pentes à pergélisol peuvent résulter de changements à proximité d'eaux chaudes, de la mise à nu de la glace souterraine par formation de fissures de gel ou par érosion des berges, ou de la destruction de la couverture organique isolante par le feu ou d'autres causes. D'autres glissements de terrain sont liés directement à des événements climatiques extrêmes tels que des précipitations anormalement fortes ou des températures estivales élevées. étant donné qu'une bonne partie de la vallée du Mackenzie contient du pergélisol et que les sédiments glacés sont courants, tout réchauffement, qu'il soit annuel ou à plus long terme, peut se traduire par l'approfondissement de la couche active, la fonte de la glace interstitielle ou le déclenchement d'un glissement de terrain. Des pluies abondantes peuvent saturer directement le sol, engendrant une mobilisation de la pente, ou accroître la pression de l'eau interstitielle jusqu'au point d'instabilité; les rivières gonflées par les pluies peuvent éroder la base de leurs berges, provoquant des glissements de terrain. Dans la région du Mackenzie, la fréquence des feux de forêt augmente considérablement pendant les sécheresses. Si les conditions dans le sol sont très sèches la couche organique peut être brûlée en totalité, mettant à nu des sédiments glacés et entraînant une rupture de la couche active par détachement, mobilisant peut-être même la pente dans une rapide coulée de débris. Même dans les conditions climatiques actuelles on peut établir un lien direct entre les incendies et les glissements de terrain. À la suite des grands feux de forêt de 1994 et 1995 à proximité de Fort Norman, de nombreuses coulées ont été formées le long du fleuve Mackenzie et de ses tributaires. Ainsi, en cas d'accroissement à l'avenir de la fréquence des feux, on peut s'attendre à ce que deviennent plus fréquents les glissements pelliculaires. [Cliquez sur l'onglet pour voir une image plus grosse, avis] Texte tiré de Aylsworth et Duk-Rodkin (1997) et Dyke et al. (1997).
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