7.2.1 Type de relief

Couple stéréoscopique 9 - RADARSAT - Vallée de l'Okanagan, Colombie Britannique, Canada
Ce couple d'images, prises au-dessus de la vallée de l'Okanagan (Colombie-Britannique), couvre environ les deux tiers d'une image complète en mode Fin. On a choisi cette région afin qu'elle corresponde à la région représentée sur les images de SPOT, Landsat et ERS-1, sur les couples stéréoscopiques 2, 7 et 8. La géométrie inhérente à un système de télédétection radar comme RADARSAT est très bien illustrée dans cet exemple. L'effet de rapprochement, le déversement et l'ombre radar sont clairement visibles. Le mont Acland (juste à droite du centre des deux images) est comprimé sur sa face ouest, et semble pencher vers le capteur. Le déversement radar est visible le long de la crête parallèle au lac Okanagan. En raison d'un angle d'intersection beaucoup plus faible, l'exagération verticale dans ce couple stéréoscopique est beaucoup moins prononcée que sur les images de SPOT (couple stéréoscopique 2).

Une bonne partie du contraste sur ces images est également attribuable à la géométrie. Les avers de pentes radar des montagnes faisant face au capteur sont plus clairs que les revers de pentes radar, lesquels sont dans l'ombre. Le contraste est marqué entre la terre et l'eau. Les zones déboisées, comme les couloirs de lignes électriques, les routes et les champs, sont plus foncées que les boisés environnants, qui apparaissent plus clairs. On ne peut pas voir de différences saisonnières dans la végétation, car les données ont été prises à deux semaines et demie d'intervalle. On observe un certain chatoiement sur les deux images, mais cela ne nuit pas à l'observation stéréoscopique à cette échelle.

Couple stéréoscopique 10 - RADARSAT - Ottawa, Ontario, Canada

La région couverte par ces images d'Ottawa comprend les collines de la Gatineau au nord, la vallée de la rivière des Outaouais et une zone plate au sud. La dénivelée entre la vallée de la rivière et les collines de la Gatineau est d'environ 300 mètres. On voit très bien le relief des collines, dès leur naissance près de la rivière des Outaouais. L'exagération verticale est prononcée. Les collines de la Gatineau apparaissent presque montagneuses.

Les deux images ne contiennent pas beaucoup de contraste ; toutefois, on peut voir que les contrastes ne se trouvent pas aux mêmes endroits sur ces images. L'image S1 montre un contraste plus prononcé entre les masses d'eau et la terre-, que l'image S3. Toutefois, l'image S3 présente un contraste plus marqué que S1 entre les types de couvertures au sol. Ces différences radiométriques s'expliquent par les dates d'acquisition des images : le 12 décembre 1995 pour S1 et le 13 février 1996 pour S3. Par conséquent, les limites entre l'eau et la terre sont moins bien définies sur l'image S3, à cause de la glace. Les champs sont plus clairs sur S1 que sur S3, car la neige était très sèche en décembre 1995 et très humide en février 1996. Ces différences radiométriques nuisent un peu à l'observation stéréoscopique.

L'image S1 présente davantage d'effet de rapprochement et de déversement que l'image S3. Cela est dû au fait que l'angle de visée est plus abrupt en mode S1. Le chatoiement est minimal sur les deux images.

Couple stéréoscopique 11 - RADARSAT - Forêt Tapagos, Brésil

Dans cette région, l'altitude change d'au plus 50 mètres. Le changement de relief entre la zone côtière et le plateau intérieur est facile à voir. On peut également voir les différences de hauteur entre le sommet du couvert forestier et les champs dégagés pour l'agriculture.

Les deux images sont très similaires au point de vue radiométrique. Elles ont été obtenues au même moment. L'angle d'incidence a peu d'effet sur les deux images, car le terrain est presque complètement plat. Le contraste est de moyen à fort sur les images. Les masses terrestres et les masses d'eau sont très nettement différenciées. Un certain contraste est dû à l'effet d'ombre. La crête du plateau et les lits des petits cours d'eau sont délimités par l'ombre radar.

On peut observer la sensibilité à la rugosité dans la différence des échos donnés par les champs agricoles et la forêt. Les zones boisées sont un peu plus claires que les terres arables. Les images contiennent un peu de chatoiement qui nuit à la netteté des images. Les champs et les zones de coupe à blanc sont plus clairement délimités et comportent moins de chatoiement. Les deux images ont été obtenues au même moment de l'année, on ne peut donc observer aucune variation saisonnière dans la végétation.

Si on change l'ordre de ce couple stéréoscopique, on obtient un modèle stéréoscopique pseudoscopique. Toutefois, avec ce couple stéréoscopique, certaines personnes continueront à voir un modèle stéréoscopique normal. Cela s'explique par le fait que, pour les images de régions au relief plat, les indicateurs psychologiques (ombre sur les deux images) priment sur les indicateurs physiologiques (disparité binoculaire).