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1.0 Contexte et constatations
1.1 Contexte
Ressources naturelles Canada a demandé a Goss Gilroy Inc. (GGI) d'entreprendre
une étude afin de relever les obstacles au financement des projets éconergétiques, et de proposer des solutions RNCan pour les surmonter. Pour établir sa base d'informations afin d'atteindre cet objectif, GGI a procedé à
des entrevues téléphoniques auprès d'entreprises
de services éconergétique (ESE) qui font partie de la Liste des
fournisseurs qualifiés (LFQ), dans le cadre de l'Initiative des
bàtiments fédéraux; des entrevues téléphoniques
auprs d'tablissements qui offrent des services de crdit
des entreprises qui figurent sur la LFQ; enfin, des entrevues personnelles
chez un certain nombre d'institutions financières afin d'obtenir
le point de vue d'entreprises sur les obstacles au financement.
Les lignes qui suivent présentent un résumé des constatations
importantes découlant de ces entrevues, et la dernière section
comprend les conclusions et les solutions éventuelles aux obstacles perçus
concernant le financement des projets éconergétique.
1.2 Constatations
En tout, nous avons communiqué par téléphone avec 32 ESE
(sur un total de 37) comprises dans la LFQ, et nous avons donc pu mener à
bien 27 entrevues. Voici les constatations importantes découlant de ces
entrevues :
Seules les petites ESE de la LFQ signalent qu'elles ont connu des
problèmes pour trouver et obtenir du financement, puis de maintenir.
Cela est significatif du fait que seulement 15 des 37 entreprises sur la LFQ
actuelle ont des chiffres d'affaires annuels qui dépassent les
50 millions de dollars. Les problèmes pour trouver et obtenir du financement,
et le maintenir par la suite, sont surtout liés à l'impartition
éconergétique (IE), car les clients et les tiers (entreprises
de crédit-bail) financent habituellement des projets autres que ceux
de l'IE. Il faut cependant, pondrer cette observation, du fait
que très peu de répondants ont participé à des
projets d'IE.
Bien que les entreprises ayant éprouvé des problèmes
pour trouver du financement ont indiqué que les institutions financières
n'étaient pas au fait des modalités de financement particulières
aux projets éconergétique, certaines entreprises qui n'ont
pas éprouvé ce genre de problème ne sont pas d'accord
avec cette affirmation. Nous avons appris par la suite de la part des prêteurs
que la base du crédit concernant les projets éconergétique
repose sur le portrait financier de l'entreprise, et non sur les aspects
techniques ou financiers des projets. Dans le cas des entreprises plus importantes,
et dont la capacité d'emprunt va de pair, il ne leur est pas nécessaire
que le prêteur saisisse toutes les particularités de l'impartition
éconergétique, par exemple, tant donné que le
financement est avancé et garanti par les éléments d'actif
de l'entreprise, et non par les mouvements de trésorerie du projet.
Dans le cas des petites ESE, étant donne que le prêteur insiste à
l'heure actuelle sur les garanties et les mouvements de trésorerie,
toute mesure qui peut améliorer ces derniers à la suite des
projets éconergétique, en particulier les projets d'IE,
améliore leur accès au financement. À cet égard,
un certain nombre d'entreprises estiment que les projets devraient être
effectués par étapes, de sorte que des projets à faible
apport en technologie, risques faibles et à rendement élevé
pourraient être entrepris en premier. À titre d'exemple
précis, si la réfection des systèmes d'éclairage
était mise en oeuvre en premier, les mouvements de trésorerie
qui en résulteraient pourraient servir à financer des activités
de réfection supplémentaires à risques plus élevés
dans le cadre du même projet. Dans cet exemple, les entreprises ne demandaient
pas qu'on leur permette de soumissionner uniquement pour les systèmes
d'éclairage, elles étaient prêtes à soumettre
une offre qui portait sur l'ensemble des travaux faisables sur les plans
technique et financier, mais elles souhaitaient que le calendrier des travaux
soit échelonné.
En général, les ESE répondantes n'étaient
pas préoccupées par les conditions liées à l'impartition
éconergétique, toutefois, cela ne saurait surprendre étant
donné le manque d'expérience dans ce domaine. En revanche,
un certain nombre d'entreprises précisent qu'à leur avis,
l'état avait choisi une option de financement dispendieuse car
le taux d'intérêt imputé au financement de l'IE
doit tenir compte du risque. Sur ce plan, le loyer de l'argent constituait
un facteur déterminant du point de vue concurrentiel, et les petites
ESE pourraient être très désavantagées à
cause du coût élevé des capitaux.
L'enquête téléphonique qui visait les prêteurs
de la LFQ a produit 10 entrevues. Nous avons pressenti 10 autres institutions
financières; toutefois, l'agent ou le directeur de crédit
signataire d'une lettre indiquant qu'une facilité de crédit
serait offerte à l'ESE avait quitté la succursale ou l'institution.
Ce cas s'appliquait surtout aux banques charte, mais cela n'était
pas toujours le cas.
Pour autant qu'ils le sachent, aucun des établissements financiers
répondant à l'enquête téléphonique
n'avait financé un projet éconergétique. La réponse
habituelle était que l'établissement financier finançait
des entreprises, et non des projets.
Dans le cas des institutions financières où l'agent
signataire de la lettre initiale de crédit pour le fournisseur qualifié
(IBF) avait quitté, l'on n'était pas au fait des projets
éconergétique ou des ESE. Il en découle donc qu'à
l'échelon de la direction, l'on ne sait pas qu'en finançant
des projets éconergétique, cela représente un créneau
distinct du marché.
Sur la base des renseignements ci-dessus, il appert que pour un certain
nombre de petites entreprises faisant partie de la LFQ, il est probable que
l'on ne pourra financer des projets précis ou des projets
financement hors-bilan. La quantité de financement réellement
disponible dépendra probablement de la taille et de la force financière
de chaque entreprise.
Pour les prêteurs, les mouvements de trésoreries sont importants
et ils aimeraient pouvoir compter sur un paiement minimal garanti provenant
de l'impartition éconergétique.
Pour les prêteurs, la cession des économies d'énergie
au prêteur pose problème. Les prêteurs prétendent que
cela permettrait davantage de financement hors-bilan.
Un seul prêteur a mentionné que son institution disposait
d'expertise en évaluation des risques liés à des
projets, et que celle-ci aidait à l'heure actuelle aux États-Unis,
mais qu'elle viendrait au Canada. Comme pour les autres prêteurs,
il serait bien de procéder à l'évaluation indépendante
des projets, mais cela n'est pas essentiel car le mouvement de trésorerie
et les garanties constituent les principaux facteurs déterminants d'un
prèt il semble qu'ils n'ont pas établi le rapport entre
une bonne proposition technique à laquelle a été rattaché
un coût réaliste, et la garantie des mouvements de trésorerie.
Comme ce fut le cas avec les ESE, certains prêteurs ont affirmé
qu'on peut assurer des mouvements de trésorerie minimaux en parachevant
des projets par étapes, par exemple entreprendre la réfection
des systèmes d'éclairage en premier, sur la base de l'expérience
réelle, qui permettrait de dégager un pourcentage donné
des économies prévues à rembourser de façon uniforme.
Par exemple, si les économies prévues de mise en place d'une
technologie donne de l'éclairage sont bien connues (autrement
dit, que l'écart des économies prévues est restreint),
alors il serait plausible de garantir que 60 p. 100, par exemple,
des économies prévues au système d'éclairage
seraient remboursées, au minimum chaque mois avec un rapprochement après
un an.
En tout, neuf personnes ont été interviewées à
l'échelon des directeurs de crédit, de prêteurs éventuels
et de sources de capitaux propres dans des entreprises qui mettent en oeuvre
des projets éconergétique. Voici des constatations importantes
découlant de ces entrevues.
Pour les prêteurs, par rapport aux investisseurs (capital-actions),
les critères du crédit sont liés à la force financière
de l'ESE. Plus précisément, la quantité d'éléments
d'actif que l'on peut déposer en garantie et surtout, le
mouvement de trésorerie interne de l'entreprise (et non du projet)
disponible pour le service de la dette. Dans le cas des petites ESE, dont
beaucoup possèdent peu d'éléments d'actif et
qui se remettent de la récession, elles ont des mouvements de trésorerie
minimes, ce qui signifie que le financement de marchés relativement
importants sera très difficile à mettre au point. Dans le cas
de l'impartition éconergétique, la solution de rechange
au financement par emprunt est la participation au capital-actions. D'après
nos entrevues, toutefois, il n'existe pas de grands groupes de capitaux
propres engagés à investir dans ce secteur. En fait, tant les
prêteurs que les investisseurs éventuels avaient des doutes sérieux
sur la compétence technique et la force financière des petites
ESE.
Dans le cas des ESE bien connues et importantes, les prêteurs ont
mentionné que ces entreprises avaient accès à du capital
interne ou qu'elles étaient prêtes à prêter à
ces entreprises des taux concurrentiels par rapport au coût
interne de leurs capitaux. Le financement de ces ESE ne pose pas problème.
Concernant l'impartition éconergétique, nombre de prêteurs
estiment qu'ils sont disposconergtiques à évaluer, et peut-être
accepter, le risque de crédit lié à l'ESE et
son client, qu'il s'agisse du gouvernement du Canada ou d'une
entreprise du secteur privé. Cependant, ils ne sont pas prêts à
accepter le risque de crédit lié à l'impartition
éconergétique. Pour la plupart, les frais de gestion liés à
l'évaluation d'un projet technique d'une valeur
de un million de dollars n'est pas justifiable sur le plan des coûts.
Comme l'a signalé une banque, elle dispose d'un groupe technique à
NewYork qui est en mesure d'évaluer des projets. Toutefois,
ce groupe concentre son activité sur la construction de centrales hydro-électriques,d'usines de pâte et papier, etc. Toujours d'après cette
banque, elle a approuvé dernièrement (en une semaine) 750 millions
de dollars d'investissement et, étant donné l'échelle
normale des projets qu'elle évalue, elle n'analyse aucun
projet de moins de 15 millions de dollars.
2.0 Conclusions et solutions éventuelles
2.1 Conclusions
L'objectif de la présente étude consistait à relever
les obstacles au financement des projets éconergétique, et
proposer des solutions à ces obstacles. À cet égard, et
du point de vue tant de l'ESE que des milieux financiers, nous n'avons
pu relever d'obstacles important au financement des projets éconergétique
entrepris par de grandes ESE. Toutefois, il existe des obstacles importants
au financement des projets éconergétique (surtout l'impartition
éconergétique) entrepris par de petites ESE.
Les obstacles importants au financement auxquels se heurtent les petites ESE
découlent du peu d'éléments d'actif dont elles
disposent et de leurs faibles mouvements de trésorerie, par comparaison
la taille des projets pour lesquels elles soumissionnent. À
peu d'exceptions, les milieux financiers concentent à offrir du
financement par emprunt aux ESE sur la seule base du profil financier de l'entreprise
et non, comme c'est le cas pour l'impartition éconergétique,
d'après les caractéristiques financières du projet.
Comme c'est le cas pour les petites ESE, leur seul recours à court
terme consiste à obtenir d'autres capitaux soit en attirant une
participation financière externe dans l'entreprise ou, une participation
financière à des projets précis. En nous basant sur la
LFQ et nos entrevues, nous avons relevé deux entreprises qui ont obtenu
du financement par une participation au capital-actions de l'extérieur,
dans le cadre d'un prêt consortial. Dans un cas, l'associé
externe qui a apporté du capital s'est montré de plus en
plus impatient étant donné le manque de performance de l'ESE
dans l'Initiative des bâtiments fédéraux. Dans l'autre
cas, l'entreprise ne s'était qualifiée que tout dernièrement
à la LFQ. De toute faon, la quantité de capitaux propres
disponibles relevée dans le cadre de la présente étude
était très restreinte (environ 20 millions de dollars), par rapport
aux possibilités du marché.
Pour ce qui est des mécanismes de passation de marché, autres
que l'impartition éconergétique, nous n'avons pu relever
d'obstacles au financement soit pour les grandes ou les petites ESE.
2.2 Solutions éventuelles
Il existe deux problèmes importants liés aux petites ESE qui
font partie de la LFQ et l'impartition éconergétique : la
taille de l'entreprise peut limiter l'accès aux capitaux; et à
la taille de l'entreprise et son manque d'expérience peuvent
limiter sa capacité de concurrencer avec succès et de gérer
de grands projets.
Afin d'aider au développement à la fois du march
des projets éconergétique et des petites ESE canadiennes, le
gouvernement du Canada pourrait être intéressé à
un Programme de commande réservé aux petites entreprises. Un tel
programme, qui est permis aux termes de la règlementation de l'ALENA,
réserverait aux petites entreprises canadiennes de petits projets éconergétique entrepris par le gouvernement du Canada. La définition de ce qu'est un petit projet et une petite entreprise est souple.
En accroissant la part de march des petites ESE, cela contribuera à
consolider le bilan de ces petites entreprises et à améliorer
leurs mouvements de trésorerie. Cela permettra également à
ces entreprises d'obtenir davantage de financement par emprunt et, en raison
des perspectives améliorées de rendement financier, cela augmentera
la probabilité que des sources externes prennent une participation financière
accrue.
D'autre part, on pourrait compenser les lacunes dans le bilan et les mouvements
de trésorerie des petites ESE. Dans le cas des premières, en particulier
le manque d'éléments d'actif à partir desquels
on peut garantir des prêts serait compensé par un programme de
garantie de prêt. À cet gard, le programme prévu
dans la Loi sur les prêts aux petites entreprises pourrait sevir
de modèle. Nous croyons, cependant, qu'une telle approche comporte
deux inconvénients fondamentaux. Le programme pourrait s'avérer
coûteux pour l'entité qui accorde la garantie et, la garantie
de prêt pourrait avoir pour effet d'encourager les petites ESE
s'endetter davantage qu'elles ne peuvent le faire. Dans ce dernier
cas, quelques projets peuvent entraîner des coûts de service de
la dette auxquels ne correspondrait pas à l'augmentation du mouvement de
trésorerie, et l'entreprise pourrait être forcée de
déclarer faillite.
Une autre option consisterait à réduire les risques financiers
liés à l'impartition éconergétique. Du point
de vue des petites ESE, tout changement qui déboucherait sur des mouvements
de trésorerie garantis serait perçu comme une amélioration. À
cet égard, il faudrait envisager la création d'un
fonds d'autofinancé d'assurance, moyennant certains frais,
qui assurerait les ESE contre les pertes subies dans la mise en oeuvre de l'impartition
éconergétique. Nous pensons que les grandes entreprises s'assurent
contre de telles pertes et, par conséquent, un tel programme serait facultatif.
Comme dernière option, on peut maintenir le statu quo, et le marché
devra accepter que les grandes ESE seront probablement les fournisseurs dominants
dans le cas des grands marchés d'impartition éconergétique.
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