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Alan J. Thomson
Centre de foresterie du Pacifique
L'aménagement moderne des forêts s'efforce d'intégrer des
valeurs sociales, culturelles et spirituelles. Parallèlement, des groupes
des Premières nations tentent non seulement de préserver leur
patrimoine, mais également de faire en sorte que les décisions
qui influent sur le territoire tiennent convenablement compte de ce patrimoine.
Dans un article récent du Western Native News (juillet 1997) traitant
de la candidature de Wendy Grant-John au poste de grand chef de l'Assemblée
des Premières Nations, Brian Savage décrit certaines difficultés
qui se sont posées en cours de route : « Les fonctionnaires gouvernementaux
se heurtent principalement à la diversité incroyable de problèmes
et de préoccupations avec lesquels les bandes indiennes du Canada sont
aux prises... On ne peut mettre quelque chose en place d'un bout à l'autre
du pays et penser en faire une réussite et récolter un appui,
car chaque collectivité est trop unique, et ses besoins trop différents.
»
L'aménagement forestier repose dans une large mesure sur l'analyse de
l'information stockée dans des ordinateurs, mais les connaissances traditionnelles,
de par leur nature anecdotique, sont plus difficiles à archiver sur un
support informatique d'une façon qui aide à répondre aux
besoins des collectivités individuelles. Ainsi, les résultats
d'études sur le savoir traditionnel des Dénés des Territoires
du Nord-Ouest sont présentés dans des rapports de l'Institut
culturel déné qui souligne que « La plupart des connaissances
traditionnelles sont présentées sous forme d'anecdotes de sorte
qu'il est difficile de classer et d'analyser l'information qu'on y trouve. Les
gens discuteront souvent de plusieurs sujets différents en réponse
à une même question. Puisqu'il est souvent difficile de décortiquer
l'information sans l'isoler de son contexte, il faut que tout système
de classification des données soit doté d'un système quelconque
de références croisées. À l'époque où
ce document a été rédigé, aucun système informatisé
de gestion des données n'était utilisé dans le cadre de
notre projet de Fort Good Hope. »
L'élicitation, la représentation et l'utilisation des connaissances
sont un domaine très important de la recherche en intelligence artificielle
(IA) qui mène à l'élaboration de bases de connaissances
et de systèmes experts. Je travaille depuis de nombreuses années
à la mise au point de systèmes d'aide à la décision
en aménagement forestier. Ces dernières années, j'ai eu
recours à un éventail de méthodes d'intelligence artificielle
et j'ai proposé divers moyens pouvant permettre de représenter
l'interaction de la collectivité et de l'environnement d'une manière
qui puisse servir à montrer les différences existant entre les
collectivités. J'ai également proposé des méthodes
permettant de représenter différents codes d'éthique environnementale
et de stocker et d'analyser l'information anecdotique.
À l'été 1997, j'ai entrepris un projet concernant l'élicitation,
la représentation et l'utilisation des connaissances écologiques
traditionnelles en gestion des ressources afin de faire converger les méthodes
modernes d'IA sur cette question. Le projet a été mené
en collaboration avec la Nicola Tribal Association (personnes-ressources : Harold
Aljam, Mandy Jimmie) de Merritt, en Colombie-Britannique, et avec la participation
de la Nicola Valley Institute of Technology
(NVIT) (un collège autochtone - personne-ressource : Sharon McIvor).
Des membres de cinq bandes indiennes de la région, soit de Coldwater,
d'Upper Nicola, de Lower Nicola, de Nooaitch et de Shackan, y ont également
participé. Les entrevues ont été effectuées par
Holly Meuse.
Le projet a pour but de révéler le flot de connaissances qui
émane :
a) Du raisonnement derrière chaque question; de la raison pour laquelle
la question a été posée et de ce que nous espérions
découvrir.
b) Des questions elles-mêmes; de leur catégorisation et de leur
interconnectivité.
c) De la gamme de réponses à chaque question.
d) Des conclusions que l'on peut tirer des réponses et
e) du lien entre les conclusions et la gestion des ressources (comme certains
aspects du Code de pratiques forestières de la C.-B.)
Une base de données
sur la documentation existante, les questions, les réponses, les conclusions
tirées et les liens a été mise sur pied. Nous aimerions
que la base de données serve de point de convergence à une discussion
sur les connaissances traditionnelles en gestion des ressources.
Wendy Cocksedge de l'Université de Victoria a aidé à dresser
des sommaires de la documentation et à tirer des conclusions des réponses.
Curran Crawford et Robert Banfield ont collaboré à la programmation.
(c) Sa Majesté la Reine du Chef du Canada 1998
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