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Conseils pour économiser le carburant

 

Aperçu du marché des produits pétroliers - Avril 2006

Prix des produits pétroliers

En avril, le prix du pétrole brut a brièvement atteint 75 $US le baril, en raison de l'augmentation des tensions en Iran et de l'interruption de la production au Nigeria. Bien qu’il ait diminué depuis à 70 $US le baril, on s’attend à ce qu’il demeure élevé à court terme en raison des préoccupations géopolitiques et des problèmes de production dans les pays producteurs.

En plus de cette pression à la hausse qui s'exerce sur les prix du pétrole brut, les prix de l'essence subissent aussi une pression. En avril, le prix moyen de l'essence au Canada était de 106,2 cents le litre. Comparativement au prix moyen d'avril 2005 (91,7 cents le litre), cela représente une augmentation de plus de 14,5 cents le litre en une année. La figure 7 illustre les tendances récentes du prix du pétrole brut et de l'essence au Canada.

Habituellement, l'augmentation saisonnière de la demande d'essence, d'avril à septembre, entraîne une augmentation des prix de l'essence pendant l'été. Cependant, comme on l'a souligné précédemment, cette année, l'ensemble de l'Amérique du Nord est confronté à des problèmes d'approvisionnement, ce qui exerce une pression à la hausse supplémentaire sur les prix.

Prix du pétrole brut et de l'essence

Figure 5
Prix du pétrole brut et de l'essence

Source : RNCan et MJ Ervin & Associates

En plus de relever les défis associés à la mise en oeuvre du règlement sur le diesel à faible teneur en soufre, les raffineurs américains doivent éliminer progressivement de l’essence le composé oxygéné MTBE dans les régions où l'essence reformulée est obligatoire. Le MTBE sera remplacé par l'éthanol, pour lequel il faut mettre en place d'autres procédures de manutention. Comme il ne faut pas mêler l'essence qui contient du MTBE et les carburants qui contiennent de l'éthanol, il faudra nettoyer le réseau de distribution en vue d’y éliminer l’ancien produit avant de transporter le carburant à l'éthanol. Pour alléger les problèmes associés à cette transition, le gouvernement américain a récemment annoncé qu'il assouplirait les exigences liées à l'essence reformulée. Cependant, on s'attend quand même à manquer d'essence dans certains marchés, ce qui exercera une autre pression à la hausse sur les prix de l'essence dans l'ensemble de l'Amérique du Nord.

Enfin, la forte demande des pays développés, particulièrement ceux de l'Amérique du Nord, et la demande de pétrole et de produits raffinés des économies émergentes telles que la Chine et l'Inde continuent d'exercer une pression à la hausse sur les prix. En outre, on suppose que les gros problèmes qui sont survenus à la suite des ouragans qui ont frappé la côte du golfe du Mexique l'année passée pourraient se répéter cette année. Ces conjectures font également grimper les prix.

En avril 2006, le coût du pétrole brut et les taxes à la consommation représentaient environ 77 p. 100 du prix de vente au détail de l'essence. Le pourcentage qui reste correspond aux marges de l'industrie, qui englobent le coût de la production et de la distribution de l'essence et le profit du raffineur et du détaillant. La figure 8 illustre la saisonnalité de ces marges.

Habituellement, il y a une différence de 5 ou 6 cents le litre entre le prix le plus élevé de l'été et le prix le plus bas de l'hiver, lorsque tous les autres facteurs sont les mêmes. Cette différence est due à la forte augmentation de la demande pendant la saison estivale et à l'augmentation des coûts de production de l'essence d'été. Cette année, ce changement saisonnier a été masqué par la hausse spectaculaire des prix du pétrole brut. Si l’on ne tient pas compte des fluctuations saisonnières, les marges de raffinage et de commercialisation sont les mêmes depuis quelques années.

Figure 6
Marges de raffinage et de commercialisation

Source : RNCan et MJ Ervin & Associates

Selon le Short-term Energy Outlook publié en avril 2006 par l'Energy Information Administration des États‑Unis, le prix de l'essence dans ce pays devrait être en moyenne de 2,62 $US le gallon cet été, une augmentation de 25 p. 100 par rapport à la moyenne de l'été passé. On peut s'attendre à ce qu'une telle augmentation des prix aux États‑Unis amène une augmentation similaire des prix au Canada cet été.

De plus, selon le Short-term Energy Outlook, l'écart entre le prix de l'essence aux États‑Unis et le prix du pétrole brut WTI augmentera de 1,5 p. 100, en partie à cause des nouveaux coûts associés à la mise en œuvre des normes d’émission de niveau 2 (les nouvelles normes qui visent à réduire de 90 p. 100 la teneur en soufre de l'essence), ainsi qu’à l'élimination progressive du MTBE dans l'essence.

En avril 2006, le prix du diesel au Canada était de 99,2 cents le litre, comparativement à 89,6 cents le litre en avril 2005. Selon le Short-term Energy Outlook, le prix de vente de détail du diesel devrait être en moyenne de 2,62 $ le gallon cet été, une augmentation de 21 p. 100 par rapport à l'été dernier. Avant 2005, le prix de vente au détail de l'essence était habituellement plus élevé que celui du diesel. Depuis 2004, le diesel coûte en général plus cher que l'essence tout au long de l'année. L'augmentation de la demande mondiale de distillats, qui vient principalement de la Chine et de l'Europe, a agrandi l'écart entre le prix du diesel et le prix du pétrole brut WTI, qui est passé de 0,76 $ le gallon en 2003 à 1,07 $ le gallon en 2005.

L’adoption du diesel à faible teneur en soufre sera difficile pour l'industrie et augmentera les coûts de production et la complexité de la distribution. L'utilisation de ce nouveau carburant nécessitera le nettoyage des installations actuelles de stockage et de distribution en vue d'éviter la contamination. De fait, la plus grande difficulté sera le transport du nouveau produit plutôt que sa production. Au cours de la période de transition, l'équilibre à court terme entre l'offre et la demande pourrait avoir un effet plus important sur le prix du diesel que les coûts moyens de production.

Historiquement, au Canada, le prix de vente au détail de l'essence a toujours été plus élevé que celui du diesel, en grande partie en raison du traitement fiscal préférentiel qui s'applique au diesel5. Cependant, la forte croissance de la demande de diesel comparativement à celle d'autres produits pétroliers a exercé une importante pression à la hausse sur les prix des distillats. C’est pourquoi le prix de vente au détail du diesel est souvent plus élevé que celui de l'essence, malgré la différence dans le traitement fiscal. Compte tenu des défis actuels qui se présentent et de l'augmentation des coûts associés à la production du diesel à faible teneur en soufre, le prix du diesel devrait être plus élevé que celui de l'essence l’été prochain.


5La taxe d'accise fédérale imposée sur l'essence est de 10 cents le litre, comparativement à seulement 4 cents le litre pour le diesel, ce qui donne à ce dernier un avantage comparatif pour ce qui est du prix de vente au détail.


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