Production d'hydrocarbures et amont
Réduction de 62 p. 100 du brûlage à la torche depuis
1996
Le secteur de la production d’hydrocarbures en amont représente
21,4 p. 100 de toutes les dépenses en capital au Canada au chapitre de
la protection de l’environnement.
Le secteur collabore présentement avec l’Office de l’efficacité énergétique
de RNCan à l’élaboration d’indices et de chiffres.
Profil : Le secteur de la production d'hydrocarbures en amont englobe les
entreprises qui font l'exploration et l'exploitation des vastes réserves
d'hydrocarbures du Canada. Les produits et services découlant des activités
de ce secteur incluent les combustibles de chauffage, les carburants, les matériaux
de construction, les vêtements et les médicaments essentiels. Le
secteur de l'exploration et de la production est représenté par
l'Association canadienne des producteurs pétroliers (ACPP) et la Small
Explorers and Producers Association of Canada (SEPAC). Les entreprises membres
de ces associations représentent plus de 99 p. 100 de la production de
pétrole brut et de gaz naturel au Canada, et constituent une partie importante
d'une industrie nationale de 60 milliards de dollars par an. Le secteur de la
production d'hydrocarbures en amont est le plus grand investisseur du secteur
privé au pays; ses dépenses d'investissement en 2002 s'élevaient à près
de 25 milliards de dollars.
Mesures prises
Par le truchement de l’ACPP et de la SEPAC, les producteurs d’hydrocarbures
du Canada s’engagent à pratiquer la gérance environnementale.
En effet, le secteur de la production d’hydrocarbures en amont investit
plus que tout autre secteur canadien dans la protection de l’environnement.
Selon Statistique Canada, le secteur pétrolier représente 21,4
p. 100 de toutes les dépenses en capital au pays à ce chapitre.
L’ACPP représente 140 entreprises, lesquelles produisent 97 p.
100 du gaz naturel et du pétrole brut canadiens. Les 54 entreprises membres
qui ont présenté des données pour l’année
2002 dans le cadre d’une étude comparative représentent
environ 95 p. 100 de la production annuelle de l’ensemble des membres.
Toutes les entreprises membres de l’ACPP devront soumettre certaines données
pour 2003 et les années suivantes.
Outre le fait d’aider les entreprises membres à améliorer
leur présence sociale, la gérance environnementale encourage également
les activités d’efficience interne. Par exemple, les données
recueillies en vue d’une analyse comparative sur le dégagement
de gaz non brûlés dans l’atmosphère ont attiré l’attention
sur les installations de production d’une entreprise. La mesure des volumes
de gaz non captés par cette entreprise a permis à la direction
de réaliser que cette pratique équivalait à une perte de
revenus. Un réseau collecteur à basse pression a été installé afin
d’accroître plus que jamais l’efficacité énergétique,
ce qui a permis d’accroître la quantité de gaz circulant
dans le pipeline. En gérant les phénomènes mesurés,
cette entreprise a trouvé une solution qui est avantageuse tant pour
l’environnement que pour sa rentabilité.
D’autres entreprises du secteur ont aussi mis en oeuvre des programmes
dynamiques d’amélioration de l’efficacité énergétique.
Devon Canada Corporation a réalisé des centaines de projets de
réduction des émissions de GES au cours des dix dernières
années. Ces projets ont entraîné une baisse de 4,4 p. 100
de la consommation d’énergie par unité produite en 2002
par rapport à la valeur de référence de 1994 de l’entreprise.
Par ailleurs, on a enregistré un recul de plus de 6 p. 100 des émissions
de GES par unité produite, c’est-àdire l’intensité carbonique
de la production. La haute direction a approuvé un objectif de 4 035
kilotonnes d’équivalent CO2 pour 2007, ce qui représente
une réduction de 24,5 p. 100 comparativement au scénario du maintien
des pratiques d’exploitation actuelles.
La société BP Canada Energy Company a réduit considérablement
la quantité de gaz naturel brûlé à la torche au cours
des essais de puits et des activités courantes, ce qui a donné comme
résultat une réduction marquée de ses émissions
de GES connexes. Elle a également concentré ses efforts sur l’amélioration
de l’efficacité de son équipement et de ses procédés,
ce qui a permis de diminuer ses émissions de GES et sa consommation d’énergie.
BP Canada Energy a commencé des vérifications énergétiques
et a modifié un grand nombre de stations auxiliaires afin de les rendre
plus éconergétiques. L’entreprise était l’une
des premières à utiliser une technologie novatrice ne produisant
pas d’émissions pour alimenter ses instruments de mesure sur le
terrain.
Les projets d’efficacité énergétique menés
par Nexen Canada Ltd., dont le siège social est situé à Calgary
(Alberta), ont permis de réduire les émissions de GES découlant
de toutes les activités de l’entreprise. La division de production
du pétrole classique a construit une nouvelle installation dotée
d’un système de captage des gaz pour remplacer une vieille installation
où l’on brûlait à la torche le gaz dissous, et a ainsi
pu abaisser de 4 800 tonnes les émissions annuelles d’équivalent
CO2. Les divisions canadiennes de production de gaz naturel et de pétrole
lourd de Nexen ont également enregistré des baisses marquées
de leurs émissions annuelles de GES.
Shiningbank Energy Ltd. capte désormais les gaz dissous qui étaient
auparavant torchés et les achemine vers une autre entreprise qui les
utilise. La société a également installé des convertisseurs à deux étapes
sur 60 entraînements de moteur de chevalet de pompage, ce qui a mené à une
diminution de 55 p. 100 de leur consommation de combustible. On estime que ces
initiatives ont permis à l’entreprise de réduire ses émissions
annuelles de GES de 1 315 tonnes d’équivalent CO2 en 2002 et de
1 834 tonnes en 2003.
Dominion Exploration Canada Ltd. déploie des efforts dans l’ensemble
de son entreprise afin de réduire ses émissions de GES. Parmi
les mesures mises en oeuvre, mentionnons le captage des gaz dissous en vue de
les utiliser comme combustible, la conversion des instruments pour qu’ils
soient alimentés à l’air plutôt qu’au gaz naturel,
l’établissement d’un programme complet de détection
et de réparation des fuites, l’installation d’unités
de récupération de la vapeur et le remplacement des pompes alimentées
au gaz naturel par des dispositifs électriques.
Réalisations
La quantité de gaz dissous libérés dans l’atmosphère
par le processus de production classique a diminué considérablement
depuis 2001, soit la première année du suivi concernant cette
mesure. Le travail effectué par la Clean Air Strategic Alliance de l’Alberta,
l’Energy and Utilities Board (EUB) de l’Alberta et les membres du
secteur a permis de créer un document sur les pratiques de torchage intitulé Guide
60: Upstream Petroleum Industry Flaring Guide. L’adoption des procédures
soulignées dans ce guide a joué un grand rôle dans l’amélioration
du rendement et de la valeur de cette donnée repère. L’EUB
a signalé une baisse de 16 p. 100 du brûlage à la torche
et du dégagement des gaz dans l’atmosphère entre 2001 et
2002, et un recul de 62 p. 100 comparativement à la valeur de 1996, l’année
de référence.
Défis
L’incertitude règne à l’égard de la mise
en place de mécanismes réglementaires pour gérer les émissions
de GES au Canada. Le gouvernement de l’Alberta, qui est l’une des
autorités provinciales s’attaquant le plus activement aux défis
des changements climatiques, a lancé des discussions sectorielles avec
les grands émetteurs finaux, auxquelles participent les membres de l’ACPP.
Ces activités laissent présager des exigences réglementaires
telles que la reddition de comptes obligatoire à l’échelle
provinciale pour les émissions de GES, qui devrait entrer en vigueur
l’année prochaine. Au cours des consultations sur les émissions
de GES tenues récemment à Calgary et à Toronto, les gouvernements
de l’Alberta et du Canada ont réitéré leur intention
de mettre en oeuvre un système obligatoire. Même si le secteur
s’est engagé à faire sa part pour aider le Canada à respecter
ses engagements de réduction de GES internationaux, l’incidence à long
terme des mesures législatives et réglementaires demeure une préoccupation
pour les membres de l’industrie.
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