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Toutes les personnes qui ont déjà été victimes d'intimidation se souviennent très bien de ce qu'elles ont vécu. Il n'est donc pas étonnant que les parents s'inquiètent beaucoup du fait que leurs enfants pourraient en faire l'objet. Mais tant et aussi longtemps qu'il y aura des enfants, il y aura des intimidateurs, d'où l'importance de renseigner les parents et les enfants. Pourquoi? Les séquelles sont loin de s'effacer rapidement. En effet, l'intimidation menace la sécurité physique de l'enfant, engendre des problèmes émotifs, de l'anxiété à l'école et une perte de l'estime de soi. Mais fait encore plus alarmant, d'innombrables études ont démontré que les intimidateurs et leurs victimes courent de plus grands risques de développer des problèmes à l'âge adulte. Parmi les effets à long terme, on note la dépression, l'angoisse, le chômage et les actes criminels.

Évident, direz-vous? Pas tout à fait. L'intimidation se présente sous diverses formes. Chose certaine, il ne s'agit pas d'une plaisanterie amicale faite sans arrière-pensée par un ami qui n'avait nullement l'intention de blesser (même si cela peut parfois se produire), explique Barbara Coloroso dans son livre The bully, the bullied and the bystander publié en 2002. Les actes d'intimidation véritables sont physiques, émotifs, sexuels ou verbaux. On exclut la victime du jeu, on l'insulte, on fait des commentaires racistes, on répand des rumeurs à son sujet, on la pousse ou la blesse physiquement, ou encore, on lui fait subir des attouchements sexuels non désirés. Dans certains cas, les intimidateurs vont même jusqu'à lancer des campagnes de dénigrement dans Internet. Les filles se comportent différemment des garçons. Même si elles font parfois preuve de violence physique, elles ont plus souvent recours à la violence verbale ou émotive, en excluant une compagne ou trouvant des moyens de la rendre mal à l'aise, par des paroles ou des gestes.

Même dans une famille unie et ouverte, un enfant peut hésiter à en parler de peur d'aggraver la situation. Il peut aussi croire que c'est un peu de sa faute, ou encore que ses parents ne le prendront pas au sérieux. En fait, dans bien des cas, les parents ne se rendent compte du problème que lorsque leur enfant ne veut plus aller à l'école (ou à l'endroit où se produit le harcèlement), a des problèmes scolaires, est plus replié sur lui-même, plus anxieux, coléreux ou déprimé.

Vous devez toujours poser des questions très précises sur la journée de votre enfant (autrement les réponses resteront vagues, dans le meilleur des cas). Si, en discutant avec lui, vous vous doutez qu'il est victime d'intimidation, ne minimisez pas le problème et ne l'écartez pas du revers de la main. Dites-lui que vous le croyez et que vous êtes prêt à l'épauler. Vous pouvez ensuite discuter d'un plan d'action et montrer à votre enfant comment prendre le problème en charge.

Le Canadian Safe Schools Network offre beaucoup d'information sur l'intimidation et les mesures que peuvent prendre les parents et les enfants pour lutter contre le harcèlement. Les parents doivent tout d'abord évaluer la situation afin de déterminer exactement ce qui se passe, qui est responsable des actes, qui en sont les témoins, s'il y en a, combien de fois l'enfant est victime de harcèlement et ce qu'il fait pour éviter d'en être victime. Les parents seront ainsi bien informés lorsqu'ils rencontreront les autorités scolaires ou d'autres membres de la collectivité pour discuter du problème.

• Pour être efficaces, les stratégies de lutte contre l'intimidation doivent engager toutes les personnes concernées : enseignants, autorités scolaires, parents, enfants et la collectivité, si nécessaire. Parlez du problème aux responsables de l'école et demandez-leur de vous faire part de leur plan d'action.



• Donnez à votre enfant des moyens de s'en sortir. Aidez-le à comprendre l'importance d'éviter l'intimidateur, s'il le peut. Donnez-lui les outils nécessaires (mots, gestes) en faisant des démonstrations et des jeux de rôles à la maison pour qu'il puisse se défendre lorsque la situation se reproduira.



• Dites-lui qu'en cas de problèmes, il doit en parler à un adulte et s'attendre à ce que ce dernier l'aide.



• Faites comprendre à tous vos enfants la différence entre l'intimidation et une plaisanterie inoffensive, pour qu'ils ne deviennent pas des intimidateurs eux-mêmes. Expliquez-leur l'importance de se porter à la défense d'un autre enfant qui est victime de harcèlement.



• Parlez à un professionnel de la santé des étapes à suivre si votre enfant est dépressif ou en proie à une crise d'anxiété.

• Les intimidateurs veulent sans faute un auditoire et la plupart des enfants n'aiment être témoins d'actes de violence. Ne fais pas partie de l'auditoire. Si tous les enfants s'unissent contre un intimidateur, il n'aura plus de pouvoir et cessera probablement ses actes d'intimidation.



• Si tu es témoin d'intimidation et que tu as peur d'intervenir, demande l'aide d'un adulte.



• Si tu es victime d'intimidation, dis-le à tes parents, à un enseignant ou à un autre adulte en qui tu as confiance. Le site Web Jeunesse J'écoute (1-800-668-6868) contient beaucoup d'information utile et donne des conseils téléphoniques aux enfants de tout âge, entre autres, sur le sujet de l'intimidation. Tu peux également trouver d'autres renseignements utiles dans le site Web Services à la famille-Canada.