S’inspirer en vue des possibilités
de gestion de l’énergie 2.1.10 Méthode de la capitalisation du coût
entier
Il se peut que le comptable de la fonderie soit le meilleur ami du champion
de l’énergie. Il suffit d’expliquer au comptable les concepts
sous-jacents aux factures d’énergie (voir les sections 2.2.1 et
2.2.2 aux page 39 et suivantes), et d’illustrer les implications énergétiques
de la non-qualité de la production en regard du coût total des
opérations. Les coûts fixes et les coûts variables peuvent être également
touchés.
L’étape
la plus importante en gestion et en conservation de l’énergie
consiste à mesurer et à comptabiliser la consommation
d’énergie.
Il est possible que les seules connaissances que possède le comptable
en matière d’énergie se limitent au paiement des factures – une
situation trop fréquente dans les fonderies qui possèdent peu
ou pas du tout de compteur et qui manifestent un manque égal d’intérêt
pour les améliorations de l’efficacité énergétique.
Toutefois, vous pourriez susciter son intérêt professionnel si
vous lui montrez les repères énergétiques qui figurent à l’appendice 5.2,
concernant les types de métaux coulés de base dans les fonderies
canadiennes. La plupart sinon toutes ces mesures sont des coûts contrôlables.
Pour élaborer un ensemble d’indicateurs énergétiques
clés comme ceux de l’appendice, il faut des contrôles essentiels
sur le comptage, la surveillance et les activités. En constatant les
possibilités des mesures et l’ampleur des coûts, le comptable
appuierait certainement l’initiative d’amélioration énergétique
et contribuerait à préparer des justifications de coût
pour acquérir des compteurs, et les contrôles que cela nécessiterait.
Le reste est le travail du champion de l’énergie.
Voici certains des indicateurs que la fonderie connaît probablement
:
Coût de l’électricité – total;
Frais de consommation (tarifs et frais pour l’heure du jour ou
le jour
de la semaine);
Tarif de l’appel de puissance;
Pénalité du facteur de puissance (au besoin);
Coût du gaz naturel;
Coût de l’eau (comprend les frais d’égout).
Le ratio des coûts
totaux de l’énergie par rapport au total des coûts
de fabrication représente l’intensité énergétique des activités dans la fonderie.
L’intensité énergétique, le coût de l’énergie
par tonne de bons produits moulés, l’électricité par
heure de travail et d’autres mesures globales semblables peuvent être élaborées à partir
de ces données. Il n’est pas toujours possible de dire ce que
sont les coûts énergétiques du chauffage et de l’éclairage
des bureaux, par rapport à la partie production de la fonderie, ou combien
d’énergie utilise un vieux système de sable. Les données
de base ne sont pas suffisantes pour un contrôle efficace : il faut savoir
comment, où, quand et pourquoi l’énergie
est dépensée,
et combien elle coûte. Par exemple, cela pourrait être révélateur
de savoir combien d’énergie se gaspille dans une fonderie durant
les périodes autres que celles de la production et les fins de semaine!
On peut y parvenir en mesurant par division, et à l’aide d’appareils,
l’énergie dépensée par les équipements ou
les activités clés. On peut ainsi élaborer d’autres
indicateurs :
L’énergie (gaz, mazout ou électricité) et le
coût de l’énergie par tonne de métal en fusion;
Le facteur de charge moyen;
Le facteur de puissance moyen;
Le rendement de la conversion thermique des fours;
L’appel de puissance des fours en pourcentage de la fonderie;
Les coûts d’électricité des compresseurs, etc.
La méthode de
la capitalisation du coût entier, en contexte énergétique,
s’assimile à établir le coût de la non-qualité dans
l’utilisation de l’énergie de la fonderie.
Toutes ces mesures peuvent servir à élaborer des normes par
rapport auxquelles les nouveaux objectifs de consommation (coût) de l’énergie
peuvent être déterminés (plus de détails à ce
sujet aux sections 3.4 et 3.5 aux
page 110 et suivantes). La comptabilité des
coûts énergétiques devrait analyser l’impact des
pratiques de production sur les coûts généraux, et contribuer à déterminer
des solutions optimales. Par exemple, la fusion pendant le jour par rapport à la
nuit, ou l’effet des pratiques médiocres comme celles de conserver
le métal en fusion dans le four plus longtemps ou à une température
au trou de coulée supérieure à ce qui est nécessaire.
Pour ce qui est de la ferraille, le coût énergétique sera égal
ou légèrement supérieur à celui des bonnes pièces
moulées. Le traitement ultérieur de la ferraille, toutefois,
double effectivement le contenu énergétique par kilogramme, et
provoque d’autres coûts, mentionnés brièvement à la
section 2.1.8 (page 33). En comptabilisant
le coût entier de ces coûts « cachés »,
l’étendue réelle de ce gaspillage interne dû à la
ferraille deviendra évident et éclipsera le « coût
nominal unitaire de la ferraille dans le chenal de coulée ».
Par la suite, le soutien de la direction et les approbations de capitaux pourraient être
plus faciles à obtenir pour :
Les changements de procédé et d’équipement;
Des programmes de réduction de pertes d’énergie et des
systèmes de récupération de l’énergie.
Autres PGE Périodique
Envisagez d’élaborer des indicateurs de rendement énergétique
significatifs particuliers aux besoins de votre fonderie.
Donnez des séminaires ou des sessions de sensibilisation à tous
les opérateurs afin de leur expliquer :
les coûts énergétiques et les moyens de les contrôler;
l’effet de bonnes opérations d’entretien pour réduire
les coûts énergétiques;
l’importance des bonnes pratiques opérationnelles;
Passez en revue régulièrement les indicateurs à l’occasion
de réunions de gestion des opérations;
Tenez les employés informés, communiquez les résultats;
Servez-vous des résultats des coûts énergétiques
pour élaborer et examiner des plans d’entreprise, d’autres
plans énergétiques et des projets d’immobilisations;
Servez-vous des indicateurs de coût énergétique comme
outil de gestion pour améliorer le rendement.