S’inspirer en vue des possibilités
de gestion de l’énergie 2.2.2 Gestion des combustibles
Quand vous essayez de
réduire la consommation de gaz ou de mazout, concentrez-vous
d’abord
sur la mise au point du processus. Seulement alors, centrez vos
efforts sur la récupération de la chaleur perdue à partir
des gaz de combustion.
Bien que l’industrie du gaz naturel soit compétitive depuis longtemps
dans les trois provinces de l’Ouest canadien, les clients de l’Ontario
et du Québec devront s’habituer à un marché déréglementé.
Sauf pour le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse, où une alliance
a été formée pour les droits de distribution du gaz naturel,
il existe peu sinon aucun pipeline de gaz dans le reste du Canada. Les prix du
gaz naturel ont augmenté nettement en l’an 2000. L’efficacité énergétique
et la gestion axée sur la demande (GAD – décrite à la
section 2.2.1) représenteront de plus en plus des outils importants pour
les fonderies afin de gérer les coûts. Les grands utilisateurs de
gaz naturel achètent celui-ci sur le marché au comptant et utilisent
des logiciels pour gérer ces achats pour en tirer le maximum d’avantages
financiers. Même si les coûts en croissance du gaz constituent un
facteur important des budgets énergétiques, certaines grandes entreprises
ont réussi à les compenser en installant des cogénérateurs
de production combinée électricité- chaleur pour produire
leur propre électricité et vendre les surplus éventuels
au réseau de distribution. Cette option est examinée avec de plus
en plus d’attention maintenant par beaucoup d’entreprises.
Nombre de fonderies dans des régions du Québec, des provinces
de l’Atlantique et du nord-est de l’Ontario dépendent du
pétrole pour leurs besoins énergétiques. Remplacer une
source d’énergie (pétrole, gaz, électricité)
par une autre est toujours dispendieux et difficile à faire dans une
fonderie existante. Bien des alumineries, cependant, sont passées du
gaz à l’électricité et ont investi les sommes nécessaires
(environ 500 000 $) pour l’achat et l’installation de fours à induction
de taille moyenne. Elles ont justifié cela sur la base de la qualité et
d’une économie potentielle d’environ 7 p. 100 provenant
des pertes de la fusion du gaz. En plus d’un meilleur rendement métallique,
la propreté de la fonte s’est améliorée et l’augmentation
de l’hydrogène a été réduite.
La combustion du pétrole peut présenter des problèmes
particuliers. Il nécessite des systèmes de stockage, qui doivent
répondre à des critères rigoureux pour prévenir
la contamination environnementale à cause des débordements et
des fuites. En hiver, les conduites doivent être chauffées pour
empêcher la gélification du pétrole ou le parafinage par
précipitation. À cause de ses températures élevées
de combustion, le pétrole tend à produire des oxydes d’azote
(NOx). La possibilité d’un contenu élevé en soufre
(en particulier dans le pétrole lourd) peut empêcher l’utilisation
des économiseurs de gaz de combustion à cause des problèmes
de corrosion qui découlent de la condensation et de la formation d’acides
provenant des oxydes de soufre (SOx).
La priorité, s’agissant de réduire la consommation de
gaz naturel ou de mazout, est de se concentrer sur le processus de combustion,
qui doit être aussi efficace que possible. Voici une liste des points à étudier
:
Système de livraison de gaz ou de mazout
Est-il étanche, sans obstructions et fuites ? Les conduites de gaz,
dont beaucoup peuvent remonter à des décennies et être
enterrées, peuvent être corrodées et fuir. Comment savoir
si elles fuient : durant une période sans production, consignez
la lecture du compteur de gaz et vérifiez-la après 12 à 24 heures.
Le chauffe-eau au gaz n’étant même pas allumé,
il ne devrait pas y avoir d’écart. Tenez compte d’une
certaine consommation de gaz pour le chauffage des locaux, etc., en
estimant la consommation basée sur la plaque signalétique.
Sinon, il pourrait y avoir des fuites et il faudrait amorcer des travaux
pour en découvrir
la source et les régler rapidement (il en va de la sécurité des employés).
Dans les systèmes d’approvisionnement de mazout, assurez-vous
de la vérification régulière des filtres et de l’entretien
des pompes.
Combustion
Très souvent, les contrôles appropriés ne sont pas effectués
pour les fours à mazout et à gaz. Le mauvais contrôle
du ratio air-gaz entraîne des pertes d’énergie, des températures
excessives fréquentes et des problèmes métallurgiques.
Songez à remplacer les brûleurs qui ne sont pas dotés
de moyens appropriés pour contrôler correctement le ratio air-combustible.
Idéalement, les contrôles du ratio air-combustible devraient
tenir compte également de la température de combustion de l’air,
qui a des effets sur sa densité (qui dépend de la période
de la journée et des saisons), afin d’offrir un régime
de combustion exact. Une analyse mazout-gaz indiquera la bonne composition.
Dans le cas du gaz naturel, en conditions d’équilibre, la composition
des gaz de combustion devrait indiquer environ 12 p. 100 de CO2,
20 à 22 p. 100 de vapeur d’eau, le reste étant constitué d’azote.
Des pourcentages inférieurs de CO2 et la présence
de monoxyde de carbone (CO) et d’hydrogène indiquent une mauvaise
combustion (feu réduit) et des pertes d’énergie chimique
dans les deux gaz d’échappement. Autrement dit, une partie du
gaz a été perdue.
D’autre part, dans des conditions d’apport d’air excessif,
tout le gaz est brûlé mais l’analyse révélera
la présence d’oxygène. Encore là, de l’énergie
a été perdue mais cette fois, pour chauffer l’air excédentaire
qui passe dans le four.
La question du rajustement des brûleurs est tout aussi grave dans les
fours de traitement où l’on peut utiliser plusieurs brûleurs.
Là également, l’entretien et les réglages des brûleurs
tendent à être négligés. La solution consiste à mettre à niveau
votre brûleur en le remplaçant par un type de brûleur éconergétique
doté de bonnes commandes (voir également la section
2.3.3 à la
page 57), à effectuer un entretien régulier des brûleurs
et à analyser fréquemment les gaz de combustion.
Étanchéité à l’air de la chambre
du four
L’entrée d’air dans le four (à traitement thermique)
cause d’importantes pertes d’énergie. Tout cet air supplémentaire
doit être chauffé pour maintenir la température appropriée
de la chambre du four. L’entrée d’air peut produire des
points « froids » tout autant que des problèmes de qualité.
Déperditions de chaleur– conductrices, puits de chaleur et rayonnement
Dans le cas des deux premières, il s’agit d’une question
d’isolation appropriée, et d’un chemisage de four ou de
poche de coulée dotée du bon type de matériaux réfractaires.
Si l’on a utilisé de la brique réfractaire dense pour
le chemisage du four, il faut l’installer selon l’épaisseur
appropriée pour limiter les pertes de chaleur conductrice. La grande
masse de la brique réfractaire, toutefois, agit comme un puits de
chaleur. Il ne coûte pas cher de la chauffer et de la conserver à la
bonne température. On fait appel à de nouveaux matériaux
en fibre céramique à basse densité, souvent combinés à d’autres
matériaux réfractaires, pour enlever ces puits de chaleur et
offrir une isolation thermique supérieure. Pour en savoir plus à ce
sujet, voir les sections 2.3.3 (page 57)
et 2.3.9 (page 79).
Les pertes par rayonnement sont graves dans des fours de fusion (p. ex.,
les fours à arc électrique ou à induction) où elles
surviennent par les couvercles ouverts, les ouvertures d’enlèvement
de l’écume ou de décrassage, et des poches de coulée à absence
de couvercle ou de couvercle inapproprié durant le chauffage, et particulièrement
pendant le transfert du métal en fusion
(section 2.3.3).
Dans les fonderies, l’utilisation de la vapeur se limite habituellement à des
fins de chauffage ou de conditionnement. Sauf pour des chaudières à production
réduite qui peuvent être chauffées à l’électricité,
la plupart des chaudières et des générateurs de chaleur
sont alimentés habituellement au gaz ou au mazout. Les mêmes principes
de bonne combustion s’appliquent aux brûleurs de chaudières,
comme il en a été question ci-dessus et sous les rubriques de
fusion, chauffage et traitement thermique. La production de vapeur exige un
système distinct de traitement de l’eau et un dispositif efficace
de collecte et de retour pour le condensat. Attention à l’élimination
de l’air de la vapeur, de la chaudière et de l’isolant des
conduites, de même qu’à l’entretien des purgeurs de
vapeur qui sont également des points importants pour rendre le système
efficace. Vous trouverez ci-dessous des PGE propres aux chaudières à vapeur.
Autres PGE Périodique
Conservez la bonne disposition des brûleurs selon un programme régulier
d’entretien.
Contrôlez la composition des gaz de combustion en vérifiant
les niveaux d’oxygène et de CO régulièrement.
Empêchez l’entrée d’air : maintenez l’« étanchéité à l’air » du
four, calfeutrez et scellez les fissures, maintenez les joints sur les couvercles
et les ouvertures couvertes.
Nettoyez et entretenez les surfaces de transfert de chaleur dans une chaudière à vapeur.
Contrôlez la qualité de l’eau d’alimentation des
chaudières et réduisez la purge sous pression.
Vérifiez l’isolant de la chaudière, les conduites de
vapeur et l’isolant des conduites de retour du condensat.
Entretenez les purgeurs de vapeur afin de réduire la perte de vapeur
et de condensat.
Vous pouvez demander à votre compagnie de gaz naturel qu’elle
vous prête des compteurs de gaz supplémentaires afin de voir
au comptage divisionnaire de vos gros appareils de combustion à gaz.
À faible coût
Songez à installer des compteurs de débit de gaz afin de
gérer la consommation des gros appareils consommateurs de gaz, comme
les fours.
Surveillez et contrôlez la pression interne dans les fours.
Envisagez de recourir à la compagnie locale de gaz pour assurer les
services d’entretien de vos brûleurs à gaz.
Votre compagnie locale d’approvisionnement en mazout peut également
vous aider à entretenir les brûleurs à mazout, à procéder
aux essais de rendement et aux analyses des effluents gazeux.
Par réfection; à coût élevé
Songez à repositionner les brûleurs mis à niveau dans
le four comme l’a fait une fonderie du Québec. Cela améliore
la distribution de la chaleur dans le four et permet d’économiser
du gaz naturel par la même occasion.