S’inspirer en vue des possibilités
de gestion de l’énergie 2.2.3 Managing compressed air
Dans des systèmes
mal gérés, le coût véritable de l’électricité utilisée
pour produire de l’air comprimé peut avoisiner 1 $/kWh !
Habituellement, un peu plus de 20 p. 100
seulement de l’énergie électrique utilisée
pour extraire et comprimer l’air est convertie en énergie
mécanique de l’air comprimé.
La demande artificielle correspond à la
consommation excédentaire d’air comprimé qui survient
lorsqu’on fait fonctionner le système à des pressions
supérieures à ce qui est nécessaire.
L’air comprimé est la source d’énergie la plus dispendieuse
dans une fonderie. L’industrie des fonderies utilise énormément
d’air comprimé à des fins de production. Il s’agit
d’une forme d’énergie sécuritaire et commode, que
l’on tient souvent pour acquise et que l’on néglige comme
option possible d’économies.
L’air comprimé est, à tort, souvent considéré comme « gratuit » par
ceux qui l’utilisent du fait que l’air libre utilisé vient
de l’atmosphère. Le coût électrique de l’air
comprimé peut s’élever jusqu’à 70 p. 100 et
plus des coûts d’exploitation annuels de tout un système,
tandis que l’entretien et l’amortissement peuvent engouffrer de
15 à 20 p. 100 chacun. Donc, il est clair que l’air comprimé est
une technologie où les améliorations du rendement énergétique
sont directement liées aux économies financières. En moyenne,
les économies proviennent des solutions apportées aux :
Fuites – 25 p. 100;
Mauvaises applications – 20 p. 100;
L’air perdu dans les réseaux d’évacuation – 5 p. 100;
La demande artificielle – 15 p. 100.
Le reste est constitué de l’utilisation d’air comprimé utile
nette, soit seulement 35 p. 100. La répartition des pertes ci-dessus
varie selon l’entreprise. Dans certains systèmes, les fuites à elles
seules peuvent compter pour 60 p. 100.
On peut calculer les pertes d’air comprimé par les fuites durant
une période autre que celle de consommation à l’aide de
la formule VL = [VC X t] / T,
où VL = le volume de la perte par fuite, VC = la
capacité du compresseur à pleine charge en m3/min, t = le
temps en secondes de fonctionnement du compresseur à pleine charge (c.-à-d.,
le total du temps de mesure à pleine charge) et T = le
total mesuré, le temps écoulé.
De façon générale, les fuites ne devraient pas dépasser
5 p. 100.
Votre enquête devrait porter sur les points ci-dessus. Elle doit commencer
par un examen rapide et simple du système dont le but est d’optimiser
le système actuel, ce qui engendrera des économies d’énergie
et d’argent. Il faut à cet égard examiner les améliorations
possibles et les options d’économies. Toutefois, pour obtenir
de meilleurs résultats, il ne faut pas envisager le système comme étant
la somme des composants individuels tels les compresseurs, les séchoirs,
les filtres, les refroidisseurs et les dispositifs auxiliaires.
Adoptez une vue d’ensemble et pensez de façon dynamique en
termes de pressions par rapport aux volumes, aux taux de changement de la pression,
etc., pour optimiser le système. Cette approche débouchera sur
une vérification avisée du système d’air comprimé,
qui inclura :
l’analyse de la demande et l’appariement de la capacité à celle-ci;
le contrôle des pointes de demande;
la correction des mauvaises applications et du gaspillage dans l’utilisation
de l’air comprimé;
le repérage et la correction des fuites;
le contrôle et la gestion de tout le système;
l’optimisation du programme d’entretien;
la sensibilisation des utilisateurs afin qu’ils corrigent des pratiques
et fassent des économies;
le contrôle des résultats, du rendement et des coûts du
système d’air comprimé.
Des mesures simples et
rentables peuvent faire économiser de 30 à 50 p. 100
des coûts de production de l’électricité.
Voici une brève description des divers problèmes accompagnée
d’une liste de PGE, et une indication du fait que vous vous retrouverez
probablement dans la catégorie des points périodiques faisant intervenir
aucun ou peu de coûts ($), un faible coût ($$) ou des points à capitaux élevés
ou de réfection ($$$).
Analysez la demande
Identifiez les utilisateurs importants et analysez leurs besoins concernant
la pression de l’air comprimé, le débit volumétrique,
la fréquence d’utilisation et la durée. Cela aidera à concevoir
des solutions adaptées et à réduire les effets indésirables
sur les autres utilisateurs du système ($).
Contrôlez la demande de pointe
Fournissez une capacité d’entreposage appropriée de
l’air comprimé afin de réduire la fluctuation.
Envisagez d’installer des réservoirs supplémentaires
d’air comprimé ($).
Songez à remplacer une partie du réseau de distribution d’air
par des conduites à
grand diamètre afin de stabiliser l’approvisionnement d’air
et de permettre la réduction de la pression d’air ($$-$$$).
Corrigez les mauvaises applications
Remplacez les générateurs de vide utilisant l’air comprimé,
les moteurs pneumatiques, le refroidissement par le soufflage d’air
comprimé, et le soufflage ouvert par d’autres appareils qui
donnent les mêmes résultats mais à des coûts moindres ($-$$).
Ne refroidissez pas les pièces coulées chaudes avec de l’air
comprimé. Au besoin, installez un souffleur à basse pression
pour ce faire.
Conseil
Il faut que le programme de réduction des fuites soit permanent
pour être efficace !
Éliminez le gaspillage
Produisez de l’air comprimé à la pression la plus basse
possible en fonction de l’activité en cause ($).
Ne produisez jamais d’air comprimé à une pression trop élevée
pour la réduire ensuite à une pression inférieure ($).
N’augmentez pas la pression pour alimenter des outils pneumatiques
mal entretenus ou pour compenser des conduites de distribution d’air
sousdimensionnées ($).
Songez à utiliser des buses de soufflage à haut rendement
qui réduisent la consommation d’air d’au moins 50 p. 100 ($).
Songez à utiliser un type de buse et une configuration différents
lorsque vous éliminez l’eau après le recuit ($-$$).
Réduisez les pertes d’air comprimé dans les appareils
de mesure et de contrôle qui y font appel : posez des vannes de section ($$).
Songez à un pressostat combiné haute pression-basse pression
pour le fonctionnement en dehors des quarts de travail ($$).
Éteignez les compresseurs lorsqu’ils ne sont pas utilisés ($).
Éliminez les fuites
Considérez l’air comprimé comme étant de l’eau
et stoppez les fuites immédiatement ($).
Utilisez la méthode d’écoute des fuites après
les heures normales de travail ($).
Investissez dans un appareil d’écoute à ultrasons pour
repérer les fuites (Ultraprobe 2000™) ($).
Songez à acquérir un testeur de fuites d’air comprimé pour
déceler les chutes de pression et pour mesurer la capacité du
compresseur ($$).
Envisagez de mettre en œuvre un processus automatique de mesure des
fuites, effectué la fin de semaine, au moyen d’un système
informatisé de contrôle, de réglementation et de surveillance,
et l’installation de suffisamment de vannes de section ($$-$$$).
Gérez le système
Exigez des utilisateurs qu’ils justifient l’utilisation de
l’air comprimé ($).
Instituez la mesure de sa consommation par les utilisateurs au point terminal ($).
Rendez les utilisateurs responsables au plan budgétaire de leur
consommation d’air comprimé $).
Envisagez d’installer la « configuration des charges » – un
système de gestion de la demande spécialisé pour s’occuper
des pointes sans nuire aux niveaux de pression. Il permet d’éviter
le démarrage des compresseurs additionnels inutilement, ou de laisser
les compresseurs excédentaires fonctionner « juste au cas » ($$$).
Utilisez le système central de contrôle, de réglementation
et de surveillance pour démarrer ou stopper les compresseurs à des
heures préétablies durant la semaine. L’un de ces programmes
s’appelle XCEED™ Compressed Air Management System de Honeywell ($$$).
Entretenez le système
La qualité non contrôlée de l’air comprimé peut
entraîner des pannes. Mettez en œuvre un programme régulier
d’entretien, d’inspection et d’entretien préventif
des composants du système. Incluez également les appareils
de contrôle et de surveillance dans le programme ($).
Formez les opérateurs
Pour réaliser des économies opérationnelles et des
améliorations de la qualité, les utilisateurs et les opérateurs
doivent comprendre le système et être conscients de ses coûts
d’exploitation ($).
Déléguez la responsabilité pour vous assurer que le
système d’air comprimé n’ait aucune fuite ($).
Exigez des opérateurs qu’ils marquent les fuites aussitôt
qu’elles sont découvertes pour que l’entretien s’en
charge ($).
Surveillez le rendement
Installez à la fois des compteurs d’électricité et
de débit d’air (vortex) pour surveiller la consommation d’énergie ($$).
Chaque mois, surveillez :
la consommation d’électricité (en kWh) et le nombre
total d’heures de main-d’œuvre en production;
le rendement des compresseurs (en kWh/m3);
la consommation d’air comprimé (en
m3) et le nombre total d’heures de main-d’œuvre
en production.
De plus, effectuez l’analyse des coûts financiers des mêmes
opérations.
Autres PGE Périodique
Entretenez les filtres à air.
Éliminez les raccords et les conduites redondants comme sources possibles
de fuites.
Enlevez les conduites désuètes de distribution d’air
comprimé pour réduire les pertes de pression, les fuites et
les coûts d’entretien.
Lorsque des compresseurs volumétriques à pistons et à vis
sont utilisés en parallèle, maintenez toujours les compresseurs à vis à pleine
charge. Dès que les charges partielles sont nécessaires, fermez
le compresseur à vis et utilisez plutôt le compresseur volumétrique à pistons.
Évitez d’utiliser l’air comprimé lorsque de l’air
soufflé à basse pression fait aussi bien le travail.
Vérifiez que le système est sec – veillez à ce
que les pentes d’écoulement, les points de drainage et les points
de branchement (toujours au-dessus) empêchent la corrosion interne
des conduites.
Passez en revue toutes les opérations utilisant de l’air comprimé et élaborez
une liste d’autres méthodes.
Examinez le système d’air comprimé et les utilisations
de l’air à tous les ans – élaborez une liste de
contrôle pour simplifier la tâche.
Tenez tous les outils, les raccords et les conduites d’air en bon état.
À faible coût
Tirez l’air d’admission à la fois pour la compression
et le refroidissement du compresseur (s’il est refroidi à l’air)
de l’endroit le plus frais à l’extérieur.
Remplacez les vieux appareils à entraînement pneumatique qui
exigent beaucoup d’entretien par des moteurs neufs à haut rendement.
Quand beaucoup d’utilisateurs demandent de l’air à basse
pression, il vaut peut-être la peine d’installer un réseau
de distribution distinct.
Installez un prérefroidisseur pour refroidir l’air d’entrée
et retirer la plus grande partie de l’humidité.
Songez à installer un coupe-air de vidange de la condensation électronique
pour vous débarrasser de l’eau dans le récepteur et les
conduites. Il ne gaspille pas d’air lorsque l’eau est éjectée,
par opposition à la pratique standard qui consiste à ouvrir
la soupape d’écoulement du récepteur pour le purger continuellement.
Ces appareils sont très fiables. La période de récupération
de l’investissement va de 8 à 24 mois.
Installez un grand réservoir accumulateur d’air comprimé pour
réduire le recyclage du compresseur.
Par réfection; à coût élevé
Installez un régulateur de pression du système pour éliminer
la demande artificielle en stabilisant la pression au niveau minimal requis
pour la production. Note : d’habitude, on atteint des économies
d’énergie de 10 p. 100 (XCEEDTM Demand Expander).
Songez à installer des séchoirs à tambour, où la
chaleur produite par le compresseur d’air sert à régénérer
continuellement le desséchant du séchoir d’air, et aucun
air comprimé n’est consommé.
Envisagez d’installer un réseau de distribution de conduites
en plastique étanche à l’air pour remplacer les vieux
tuyaux d’acier, de même que les circuits corrodés et fuyants.
En ce qui concerne l’utilisation réduite ou occasionnelle
d’air
comprimé, songez à utiliser un compresseur à moteur à combustion,
qui offre un intrant d’énergie moins dispendieux et a un meilleur
rendement de charge partielle que les moteurs électriques. Il permet également
de récupérer la chaleur de l’évacuation et de
l’enveloppe du moteur.
Vérifiez les dimensions du réseau de distribution d’air
pour voir s’il bénéficie d’un ajustement « serré »,
ce qui évite des pertes excessives de pression.
Envisagez de remplacer vos séchoirs d’air comprimé par
un type de séchoir plus efficace, par exemple un lyophilisateur ou
un séchoir à tambour rotatif.
Songez à doter votre compresseur à vitesse fixe d’un
variateur de vitesse. En général, la période de récupération
de l’investissement est inférieure à deux ans.
Réduisez les pertes de ralenti et veillez à produire le moins
de pression possible en surveillant constamment la pression au point terminal
et en l’alliant au fonctionnement du compresseur.
Examinez la charge du compresseur et essayez de voir si l’installation
de compresseurs à dimensions variables n’équilibrerait
pas la charge en lui adjoignant des compresseurs de dimensions convenables
face à la demande momentanée.
Complément d’information
Un manuel technique réalisé il y a plusieurs années et
qui s’intitule « Réseaux de distribution d’eau
et d’air comprimé » (M191-6/12F), est disponible auprès
de RNCan (tél. : 613 996-6220) et demeure un bon outil de référence.
Pour obtenir la liste complète des autres manuels de gestion de l’énergie,
voir l’appendice 5.7. Le site Web www.knowpressure.org peut également
servir de complément d’information.