S’inspirer en vue des possibilités
de gestion de l’énergie 2.3.6 Coulée
Poches de coulée
Le réchauffage des poches de coulée consomme énormément
de gaz naturel. Nous avons déjà mentionné des façons
de réduire la quantité de chaleur nécessaire pour les
amener à la température requise, de même que des méthodes
pour comprimer les pertes de chaleur des poches de coulée en recourant à de
nouveaux types de panneaux ou de plaquettes en fibre céramique à faible
conductivité thermique et à faible masse. Les brûleurs
de la poche de coulée font rarement l’objet d’une attention
appropriée : l’efficacité des brûleurs atteint en
moyenne 53 p. 100 dans les fonderies de fer, et elle est encore plus basse
dans les aciéries et les fonderies pour métal non ferreux. Avec
un équilibre approprié entre l’air et le gaz, le rendement
de la combustion est de 62 à 65 p. 100. Si une flamme bleue apparaît
(combustion du monoxyde de carbone), c’est que les rendements sont inférieurs à 58 p. 100.
De plus, les pertes thermiques par échange radiatif d’une poche
de coulée qui retient du métal en fusion sont énormes.
Habituellement, la fonderie peut compenser la chaleur perdue par rayonnement
en surchauffant le métal dans le four de fusion ou le four d’attente,
de sorte que lorsque la poche de coulée est rendue au poste de coulée,
le métal est à la bonne température. Il s’agit bien
sûr d’une pratique gaspilleuse d’énergie. Le tableau
devient très clair lorsqu’on se rend compte de l’effet cumulatif
des nombreux transferts de poche de coulée dans une année. D’autres
coûts peuvent survenir à cause des refroidissements et des niveaux
accrus de ferraille. Le recouvrement de la poche de coulée à l’aide
d’un couvercle en fibre céramique légère au cours
des transferts permet de faire baisser les températures de piquage du
four considérablement (peut-être de 50 °C). Par conséquent,
cela réduit l’usure du garnissage de four et améliore sa
productivité.
Un couvercle de poche
de coulée élimine pratiquement les pertes par rayonnement !
Filtres
Dans les fonderies pour métal non ferreux, on peut réaliser des économies
d’énergie et de coûts en utilisant des filtres pour tamiser
le métal fondu avant le moulage. Bien des fonderies ne filtrent pas
encore, peut-être à cause du fait qu’elles ne connaissent
pas les avantages probables sur le plan des coûts. L’insertion
d’un filtre céramique jetable juste avant le moulage peut devenir
un moyen rentable d’améliorer la qualité du produit et
de réduire les coûts d’exploitation. Des études ont été effectuées
dans des alumineries et des fonderies d’alliages à base de cuivre,
et elles ont prouvé irréfutablement d’importantes économies
de coût en regard des dépenses réduites – en moyenne
environ 800 $ par an par tonne de bonnes pièces coulées. D’autres économies
non liées à l’énergie se sont révélées
presque aussi élevées.
Le coût de l’ajustement des modèles ou des moulages pour
accueillir les filtres est minimal. Voici les avantages du filtrage du métal
en fusion avant le moulage :
Qualité supérieure de moulage (donc satisfaction de la clientèle);
Taux de ferraille et de rejet réduits;
Rendements globaux supérieurs;
Coûts réduits de l’énergie, du métal, du
sable et de la main-d’œuvre.
Utilisation des ultrasons
En vue de réduire la porosité des moules et d’améliorer
leur qualité, de réduire l’utilisation de l’énergie
et d’augmenter les rendements, une fonderie du Royaume-Uni a utilisé les
ultrasons. Le procédé est bon marché et simple à installer.
Pour transformer l’énergie électrique en énergie
acoustique, un convertisseur qui utilise le métal précieux niobium
a été retenu. Même si le niobium a une excellente résistance à la
corrosion, il absorbe beaucoup d’énergie ultrasonique. Des recherches
ont été effectuées pour découvrir une meilleure
composition métallique pour l’inducteur d’ultrasons. Néanmoins,
l’application pilote réussie a démontré :
une réduction de 95 p. 100 de la période de dégazage
traditionnelle;
l’amélioration de la nucléation métallique, après
solidification, qui donne une structure granuleuse plus fine;
des propriétés mécaniques améliorées des
pièces coulées;
la possibilité de réduire la température du métal
en fusion en augmentant sa fluidité.
Des économies d’énergie ont suivi, tout comme la disponibilité des
fours d’attente et l’augmentation du rendement des fours.
On peut également faire appel à la robotique pour les opérations
de coulée. L’installation d’un « robot de coulée » permet
d’atteindre l’uniformité dans la coulée, est plus
rapide et élimine la fatigue de l’opérateur ainsi que les
problèmes ergonomiques.
Autres PGE Périodique
Avant de réchauffer la poche de coulée, déposez une
couverture isolante par-dessus (p. ex., utilisation de la fibre céramique
FiberfraxMD).
Analysez l’activité de transfert et de coulée du métal
en vous préoccupant des retards inutiles qui contribuent à la
chaleur perdue.
À faible coût
Contrôlez le point de rosée de l’air de traitement pour
réduire le regazage du métal.
En moulure sous pression permanente, tenez compte des machines d’alerte
concernant les restrictions du canal de refroidissement.
Dans le cas du réchauffage de la poche de coulée, songez à positionner
celle-ci de façon inclinée en face d’un mur de matières
réfractaires, à travers lequel le brûleur de réchauffage
est inséré dans la poche de coulée. Le petit écart
entre la poche et le mur, de même que la réflexion de chaleur
provenant du mur dans la poche réduit la consommation de gaz du brûleur.
Bien qu’il s’agisse de l’invention d’une fonderie
de l’Ontario, les réchauffeurs de poche de coulée à gaz
commercial, qui fonctionnent sur le même principe que les boucliers-réflecteurs
thermiques, sont disponibles.
Pour le réchauffage de la poche de coulée, songez à l’utilisation
rentable d’un réchauffeur de poche de coulée mécanisé à immersion
faisant appel à l’électricité au lieu du gaz.
Le réchauffeur module l’admission d’énergie indépendamment
de la température atteinte.
Par réfection; à coût élevé
Optimisez le transfert de métal en fusion du four de fusion ou d’attente
vers les postes de coulée pour raccourcir les temps de transfert,
ce qui réduit les pertes de chaleur et permet de limiter la température
du métal piqué.
Dans les activités par lots, dès qu’il est nécessaire
de surchauffer le métal, appliquez-le à de petites quantités
dans le four d’attente, plutôt que dans le grand four de fusion.
Songez à la possibilité du moulage continu puisque le procédé élimine
la majorité du chauffage et du refroidissement et économise
l’énergie.
Dans le cas des moulages permanents, plutôt que de « pousser » le
métal ou d’utiliser l’emplissage par gaz, envisagez l’utilisation
du vide comme support pour attirer le métal en fusion dans le moulage.
Cela a un impact positif sur la qualité, donc sur l’efficacité énergétique.
Si vous envisagez une mise à niveau importante des activités
de moulage pour les moules permanents à basse pression et les métaux
applicables, songez à l’automatisation (grâce à un
système de commande basé sur un PC) pour surveiller et contrôler
les facteurs essentiels, comme le refroidissement de l’eau, la température
des moules, le temps et la pression d’emplissage, etc., pour améliorer
la qualité, donc l’efficacité énergétique.
De même, dans de telles situations et pour des métaux applicables,
envisagez le moulage par emplissage à basse pression afin d’améliorer
le rendement des moules et la qualité, qui ont tous un effet sur l’efficacité énergétique.