Qu'est-ce que l'influenza ou la grippe ?

L’influenza est une infection causée par un virus qui se manifeste par l’apparition soudaine de fièvre, de courbatures et de toux. Les risques de complications sont plus élevés pour les personnes âgées, les jeunes enfants et les personnes malades.

Qu’est-ce que l’influenza humaine saisonnière ?

Diverses souches de virus influenza circulent autour du monde. Les virus de l’influenza humaine saisonnière subissent des changements mineurs, ce qui explique les épidémies annuelles. Dans l’hémisphère Nord, l’influenza affecte de 5 à 20% de la population entre l’automne et la fin du printemps, avec un pic le plus souvent situé pendant les mois de janvier et février. Des infections antérieures causées par des souches similaires permettent tout de même aux individus d’acquérir une certaine immunité contre la souche circulante. Malgré cela, l’influenza est responsable de nombreux décès. Au Québec, on estime le nombre de décès du à l’influenza entre 1 000 et 1500 par année.

La vaccination est le meilleur moyen de  protéger les personnes, de diminuer  les risques de complications et de réduire les impacts (la morbidité, la mortalité  l’absentéisme). Comme les virus changent à chaque année, il faut se faire vacciner à chaque automne.  Le vaccin annuel contient les trois souches de virus les plus susceptibles de circuler au cours de la saison.

Qu’est-ce que l'influenza ou la grippe aviaire ?

L'influenza aviaire, également connue sous les noms de grippe aviaire ou grippe du poulet, est une infection virale contagieuse qui affecte toutes les espèces d’oiseaux (volailles, oiseaux de compagnie et oiseaux sauvages). Depuis octobre 2003, des épizooties d'influenza aviaire ont été rapportées chez des poulets en Asie : Vietnam, Thaïlande, Japon, Corée du Sud, Cambodge, Chine, Laos et Indonésie. La souche du virus qui circule est le H5N1. Devant ces flambées épidémiques, plusieurs pays procèdent actuellement à l’abattage massif de millions de poulets. Cette mesure constitue la principale ligne de défense pour limiter l’apparition de nouveaux cas d’infection.

D’autres éclosions causées par des virus aviaires différents de H5N1 sont rapportées ailleurs dans le monde, notamment au Canada. Elles entraînent aussi des abattages massifs de volailles.

Rappelons qu’au Canada, les virus H7N3 en cause sont faiblement et hautement pathogènes. Le caractère hautement et faiblement pathogène du virus se rapporte à son comportement chez les oiseaux. Il ne s’agit pas du même virus que celui qui existe actuellement en Asie.

Depuis 1975, des virus d'influenza aviaire faiblement pathogène ont été identifiés au Canada à trois reprises. La dernière éclosion a été rapportée en Ontario, en 2000. Même si le virus H7N3 n’est pas réputé causer de maladie chez les humains, toutes les précautions nécessaires sont prises pour protéger la santé des humains, peu importe la pathogénicité du virus.

Pour en savoir plus:
http://www.oie.int/downld/AVIAN%20INFLUENZA/A_AI-Asia.htm
http://www.inspection.gc.ca/francais/anima/heasan/disemala/avflu/avfluf.shtml
http://www.info.gov.hk/info/flu/eng/global.htm

Qu'est-ce qu'une pandémie d'influenza?

La pandémie d'influenza est une épidémie à l'échelle planétaire. Une pandémie d'influenza est provoquée par un virus qui a subi des changements majeurs et qui est complètement différent des virus de l'influenza saisonniers qui circulent à chaque année. Comme la population a peu ou pas de protection contre ce virus, cela peut entraîner un grand nombre de personnes malades et le nombre de décès est alors beaucoup plus important.

Le virus responsable d'une pandémie d'influenza doit rencontrer les conditions suivantes :
• il cause des infections humaines;
• il est responsable d'une morbidité et d'une mortalité élevées;
• il se transmet facilement de personne à personne.

Quel est le lien entre l'influenza humaine et la grippe aviaire ?

Le virus de l'influenza aviaire est différent du virus de l'influenza humaine ; il n’attaque généralement que la volaille, et plus rarement les humains. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) souligne que la circulation des virus de l'influenza aviaire et de l'influenza humaine exige une vigilance accrue en raison de la possibilité d’échange de matériel génétique entre ces virus. Ce phénomène pourrait mener à l’émergence d’un virus ayant la capacité de se transmettre d’une personne à l’autre ce qui, en l’absence d’une immunité dans la population, pourrait donner lieu à une pandémie (épidémie planétaire). À l’heure actuelle, les laboratoires n’ont observé aucun échange de matériel génétique entre ces virus.

Pour en savoir plus :
http://www.who.int/mediacentre/factsheets/avian_influenza/fr/index.html
http://www.who.int/csr/disease/avian_influenza/avian_faqs/fr/index.html

Est-ce que l'influenza (grippe) aviaire se transmet aux humains?

L'influenza aviaire cause rarement des maladies chez les humains. Les modes de transmission de l’oiseau à l’humain sont mal connus. Il est possible qu’il y ait transmission à l’humain par un contact direct avec des excréments de volailles ou d’oiseaux contaminés. Cependant, à ce jour, il n’y a pas de preuve de transmission d’un humain à un autre.

Le Vietnam et la Thaïlande ont signalé des cas humains d’infection par le virus H5N1. Aucun cas humain n’a été infecté par le virus H5N1 au Québec ni au Canada.

Cependant, des personnes ont été infectés par le virus de l'influenza aviaire H7 en Colombie-Britannique. Les risques pour la santé humaine demeurent faibles. La surveillance et le suivi de toutes les personnes exposées se continuent et toutes les mesures de précaution sont observées.

Pour en savoir plus :
http://www.info.gov.hk/info/flu/eng/global.htm
http://www.phac-aspc.gc.ca/h5n1/index_f.html
http://www.hc-sc.gc.ca/iyh-vsv/diseases-maladies/avian-aviare_f.html
http://www.phac-aspc.gc.ca/tmp-pmv/pub_f.html
http://www.who.int/csr/disease/avian_influenza/updates/en/

J’ai un ou plusieurs des symptômes suivant : fièvre, toux, maux de gorge, douleurs musculaires, infection oculaire, difficultés respiratoires. Que dois-je faire ?

Consultez votre médecin selon la gravité des symptômes. Ce dernier pourra déterminer les traitements nécessaires. Plusieurs virus et bactéries peuvent causer ces symptômes.

Il faut rassurer les gens quant à l'influenza aviaire : il n’y a ni de cas humains ni de cas chez les oiseaux actuellement au Québec. Elle ne touche que les oiseaux là où elle est présente, sauf en Asie où quelques cas humains sont survenus chez des gens qui étaient en contact très étroit avec des oiseaux infectés.

Existe-t-il un vaccin pour se protéger contre l'influenza aviaire ?

À l’heure actuelle, il n’existe pas de vaccin contre l'influenza aviaire. À titre de précaution, l’OMS a lancé les procédures devant mener à la production rapide d’un nouveau vaccin.

Par contre, des vaccins existants, efficaces contre les virus de l'influenza humaine, devraient être administrés aux personnes fortement exposées à la volaille infectée avec la souche H5N1. Cette protection contre les virus de l'influenza humaine peut diminuer la probabilité d’échange de matériel génétique avec les virus de l'influenza aviaire.

Les compagnies pharmaceutiques ont été appelées à entreprendre la fabrication de vaccins contre le virus aviaire H5N. Advenant que le virus mute et s’adapte à une transmission inter-humaine, nous aurons ainsi une longueur d’avance pour produire un vaccin efficace contre ce virus muté qui sera vraisemblablement différent de celui qui circule actuellement chez les poulets : le danger n’est pas là encore, mais on se prépare très activement. Il est prévu que le délai de fabrication du vaccin, si une souche humaine émerge, sera de 4 à 6 mois.

Pour en savoir plus :
http://www.who.int/csr/disease/influenza/pandemicvaccines/en/

Est-ce que je devrais me procurer du Tamiflu et où est-ce que je peux m’en procurer ?

Compte-tenu de la grande demande concernant le Tamiflu, la compagnie Roche, qui distribue le médicament a annoncé qu’elle cessait la distribution pour un temps limité afin de conserver ses réserves de Tamiflu pour les besoins associés à l’influenza (grippe) annuelle afin de protéger les personnes qui sont plus à risque de complications.

Est-ce que je devrais me procurer un « masque buccal » ?

La situation actuelle ne nécessite pas le port de masque chez la population en général. Cette stratégie n’est d’ailleurs pas recommandée comme stratégie à l’échelle de la population. Il s’agit d’une mesure de santé publique qui sera envisagée en cas de pandémie seulement et dans certaines circonstances particulières. En effet, le port du masque peut amener une protection pour les personnes en contact avec des personnes malades.

Peut-on manger de la volaille et des produits à base d’œuf sans danger ?

Au Québec, on peut manger de la volaille et des produits à base d’œuf sans aucun danger puisque aucun cas d'influenza aviaire n’a été signalé. L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a émis des restrictions d’importation sur la volaille et les produits avicoles non transformés provenant de tous les pays affectés par des éclosions de H5N1. Ces restrictions d’importation demeureront en vigueur jusqu’à ce que la situation en Asie se soit rétablie.

Les mesures d’hygiène doivent cependant être respectées en tout temps lors de la manipulation de la volaille crue et ce, dans le but d’éviter la transmission de bactéries et de virus tels que la salmonelle. Veiller à ce que la volaille préparée pour la consommation soit très bien cuite (jus de cuisson clair et aucune chair rosée visible) afin d'éliminer le risque d'infection. Suivre les précautions habituelles en ce qui concerne l'entreposage, la manipulation et la préparation des aliments.

Par mesure de précaution, Santé Canada conseille aux voyageurs se déplaçant dans les pays affectés par des éclosions d'influenza aviaire de ne pas consommer de volaille, d’œufs et de produits à base d’œuf insuffisamment cuits.

Pour en savoir plus :
http://www.hc-sc.gc.ca/fn-an/securit/animal/avia-poul/index_f.html

J’effectuerai prochainement un voyage en Asie ou en Europe : dois-je prendre des mesures particulières ?

Pour les voyageurs qui se dirigeraient vers des zones où sévit actuellement l'influenza aviaire hautement pathogène (Cambodge, Chine, Indonésie, Thaïlande, Vietnam, Laos, Russie, Kazakhstan, Mongolie, Turquie, Roumanie),il est recommandé, en plus des mesures habituelles d’hygiène personnelle :

• D’éviter tout contact non nécessaire avec de la volaille domestique et des oiseaux sauvages.
  
  
• De veiller à ce que la volaille préparée pour la consommation soit très bien cuite (jus de cuisson clair et aucune chair rosée visible) afin d'éliminer le risque d'infection.
  
  
• De suivre les précautions habituelles en ce qui concerne l'entreposage, la manipulation et la préparation des aliments.

Quelles ont été les principales pandémies d'influenza au XXe siècle ?

La grippe espagnole en 1918-1919.
La grippe asiatique en 1957-1958.
La grippe de Hong Kong en 1968-1970.

Pourquoi une pandémie d'influenza est-elle appréhendée maintenant ?

Même si nul ne peut prédire quand elle arrivera, tout le monde s'entend sur le fait  qu'une pandémie d'influenza est attendue et cela pour deux raisons :

1. Les données historiques indiquent qu'une pandémie d'influenza survient à tous les 10 à 40 ans. Comme la dernière pandémie remonte à près de 40 ans, il est prévisible qu'une pandémie puisse survenir au cours des prochaines années

2. La survenue de cas humains d'influenza en Asie causés par le virus aviaire H5N1 a ravivé les craintes d'une pandémie d'influenza.

Ce nouveau sous-type de virus H5N1 pourrait-il être à l'origine d'une pandémie ?

À l'heure actuelle, le virus qui cause les cas humains d'influenza aviaire en Asie ne rencontre pas une des conditions nécessaires pour être responsable d'une pandémie, soit de se transmettre facilement de personne à personne. Pour être à l'origine d'une pandémie, ce nouveau virus doit subir des changements; un réassortiment ou une mutation adaptative comme mentionné précédemment.

Comment évolue une pandémie d'influenza ?

Lorsqu'une pandémie d'influenza s'installe, elle entraîne un grand nombre de cas humains d'influenza sur une période de 2 à 3 mois, puis le nombre de cas diminue. Par la suite, une deuxième vague, avec une augmentation du nombre de cas, survient quelques mois plus tard (de 3 à 12 mois). La deuxième vague est provoquée par un changement additionnel de la souche pandémique ou par l'atteinte de populations qui n'avaient pas été touchées au cours de la première vague.

Peut-on voir venir la prochaine pandémie d'influenza ?

Oui. La surveillance des maladies respiratoires sévères dans le monde et particulièrement des cas humains de grippe aviaire, permettent de suivre la progression de la situation. Un réseau de laboratoires analyse sans relâche les microbes responsables des ces infections.

Quels seront les impacts de la prochaine pandémie d'influenza ?

Il est impossible de prédire avec quelle intensité la prochaine pandémie va frapper. On ne connaît pas le taux d'attaque du virus, c'est-à-dire le pourcentage de la population qui fera l'influenza, ni quels groupes de personnes seront les plus touchés.

Comment pourrons-nous limiter les impacts de la prochaine pandémie
d'influenza ?

Le meilleur moyen de limiter les impacts de l'influenza demeurera la vaccination. On ne peut prédire quel virus influenza sera responsable d'une pandémie. Il faut attendre qu'il soit clairement identifié avant de produire un vaccin efficace. En effet, pour que le vaccin soit efficace, la souche vaccinale doit être bien apparentée à la souche pandémique. C'est pourquoi il faudra compter de 4 à 6 mois avant qu'un vaccin soit disponible.

Des médicaments antiviraux peuvent être utilisés pour traiter l'influenza, à condition que le virus y soit sensible. Lorsqu'ils sont administrés dans les premiers jours de l'influenza, les antiviraux permettent de réduire la durée et l'intensité des symptômes. Ils peuvent aussi être administrés à des contacts étroits de cas d'influenza dans le but de prévenir l'infection. Il est à prévoir qu'il n'y aura pas assez d'antiviraux pour répondre à la demande.

Pendant la pandémie, des mesures de santé publique seront accessibles à la population. Ces mesures sont l'éducation sanitaire sur les moyens de prévention de la transmission de l'influenza, l'isolement et la quarantaine. Des mesures additionnelles, comme la restriction de rassemblements dans les lieux publics, pourraient être envisagées en fonction de l'évolution de la situation.

Quelles sont les mesures mises en place au Québec et au Canada ?

La prévention dans les fermes demeure le meilleur moyen de réduire le risque d’introduction ou de propagation de la maladie. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation fait un rappel des règles de biosécurité recommandées dans son site Web : http://www.mapaq.gouv.qc.ca/Fr/Productions/santeanimale/surveillance/maladiesanimales/grippeaviaire/

L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) impose des règles strictes sur l’importation de volailles et de produits avicoles. Pour connaître les mesures prises par l’ACIA, veuillez consulter le site : http://www.inspection.gc.ca/francais/anima/heasan/policy/ie-2006-2f.shtml

Santé Canada a émis des recommandations aux voyageurs prévoyant se déplacer en Asie. On leur conseille, entre autres, de ne pas fréquenter les marchés où l’on vend des oiseaux vivants. Pour connaître ces recommandations, veuillez consulter les sites :
http://www.phac-aspc.gc.ca/tmp-pmv/pub_f.html
http://www.who.int/csr/disease/avian_influenza/fr/index.html

Le réseau de la santé et des services sociaux du Québec connaît la situation internationale et a reçu tous les renseignements nécessaires afin de pouvoir détecter rapidement tout symptôme associé à des maladies respiratoires sévères, incluant tout syndrome sévère d’allure grippale, et afin de pouvoir mettre en place les mesures nécessaires. D’autres mesures, telles la surveillance des maladies, la prévention des infections, la surveillance en laboratoire et la préparation aux situations d’urgence, sont mises en place afin de renforcer notre capacité de répondre à une situation épidémique d’urgence.

Au Québec, le ministère de la Santé et des Services sociaux et le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation ont établi des liens de collaboration afin d’être en mesure d’agir rapidement s’il y a lieu, et de prévenir toute conséquence sur le cheptel aviaire et sur la santé publique.

Est-ce que le vaccin offert actuellement contre l'influenza (grippe) dans le cadre de la campagne annuelle protège contre le virus d'une éventuelle pandémie d'influenza ?

Non. Il protège seulement contre les virus de l'influenza qui devraient circuler cet automne dans la population. Si une pandémie survenait, un vaccin spécifique serait mis au point.

À quel moment les gouvernements entendent-ils utiliser les réserves d’antiviraux qu’ils ont emmagasinées ?

Des médicaments antiviraux seront disponibles pour contrôler (retarder) le plus possible la propagation du virus chez les humains. Ils seront administrés à des groupes cibles.