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Le suicide : qui est à risque?
Les facteurs socioculturels menant au suicide sont
nombreux, mais dans bien des cas, la maladie mentale est à
la source. Une personne sur dix souffrant de schizophrénie
s'enlève la vie. La dépression et la toxicomanie sont
également d'importants facteurs de risque. Tout semble indiquer
cependant que les nouveaux traitements contribuent grandement à
diminuer le taux de suicide. Chacun a un rôle à jouer
dans la prévention du suicide et l'abolition des obstacles
qui dissuadent les gens de solliciter de l'aide avant qu'il ne soit
trop tard. Les soins et le soutien thérapeutique peuvent faire
une différence.
Chaque année, 4 000 Canadiennes et Canadiens mettent fin
à leurs jours. Une personne sur 13 pense au suicide ou affiche
un comportement suicidaire, indépendamment de l'âge,
de la culture, du revenu ou du niveau d'éducation.
Certaines personnes sont particulièrement
vulnérables. Parmi les jeunes de 15 à 24 ans, le suicide
est à la source du quart des décès et se classe
au second rang des causes de mortalité après les accidents
de la route. Les adolescents autochtones, gais et lesbiennes sont
encore plus susceptibles, selon la collectivité dans laquelle
ils habitent et l'image qu'ils ont d'eux-mêmes.
De nombreux changements marquants se manifestent à l'adolescence.
La pression de réussir à l'école, à la
maison et au sein de groupes sociaux est souvent énorme. Les
jeunes n'ont pas encore suffisamment d'expérience de la vie
pour savoir que les situations difficiles ne durent pas éternellement.
Les troubles mentaux que l'on associe généralement aux
adultes, comme la dépression, peuvent également les
toucher. N'importe lequel de ces facteurs peut provoquer une souffrance
à ce point insupportable qu'ils chercheront un exutoire dans
le suicide.
Malgré cela, les gens hésitent souvent à en parler,
que ce soit à cause de la crainte ou des sentiments de culpabilité
ou de honte qu'ils éprouvent. Malheureusement, le silence perpétue
les mythes et les attitudes malsaines. Il peut également empêcher
les gens de parler ouvertement de leur souffrance ou d'obtenir l'aide
dont ils ont besoin. La première étape essentielle est
la communication. En se renseignant bien sur les circonstances qui
entourent le suicide, on peut arriver à parler de ce pénible
sujet.
Quelques mythes et faits relatifs au
suicide chez les jeunes
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Signes précurseurs
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Les jeunes
suicidaires demandent rarement de l'aide, mais la plupart donneront
certains indices :
- Changement de comportement soudain
(positif ou négatif).
- Apathie, isolement, changement
des habitudes alimentaires.
- Préoccupation inhabituelle
au sujet de la mort.
- Don d'objets personnels importants.
- Signes de dépression, sautes
d'humeur, désespoir.
- Tentatives préalables de
suicide.
- Récente tentative de suicide
ou suicide d'un ami ou d'un membre de la famille.
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Mythe : Les jeunes pensent rarement à
se suicider.
Fait : Le suicide est un sujet beaucoup plus présent
chez les adolescents qu'on ne le croit. Un sondage mené auprès
de 15 000 élèves de la 7e à la
12e année en Colombie-Britannique a révélé
que :
- 34 % d'entre eux connaissaient quelqu'un qui sétait suicidé
ou avait tenté de le faire.
- 16 % avaient sérieusement envisagé le suicide.
- 14 % avaient formulé un plan suicidaire.
- 7 % avaient tenté de se suicider.
- 2 % avaient eu besoin de soins médicaux à la suite d'une tentative
de suicide.
Mythe : Parler du suicide pourrait donner
l'idée ou la permission à un jeune de considérer
le suicide comme une solution à ses problèmes.
Fait : Parler du suicide calmement, sans manifester de crainte
ni porter de jugement, peut réconforter quelqu'un qui se sent
terriblement isolé. Encourager quelqu'un à parler de
ses pensées suicidaires et faire preuve de compassion peut
réduire le risque d'une tentative.
Mythe : Le suicide se produit sans avertissement.
Fait : Dans la plupart des cas, une personne ne s'enlève
pas la vie soudainement. Les pensées suicidaires mûrissent
au fil du temps. Les statistiques révèlent que huit
personnes sur dix manifestent des signes avant-coureurs.
Mythe : Les jeunes suicidaires ne veulent qu'attirer l'attention
ou essayer de manipuler les autres.
Fait : Une tentative de suicide est un appel à
l'aide. Il est difficile mais crucial de savoir si la personne songe
réellement à mettre fin à ses jours. Toute menace
de suicide doit donc être prise au sérieux.
Mythe : Les personnes suicidaires sont résolues à
mourir.
Fait : Les jeunes suicidaires sont souffrants. Ils ne
veulent pas nécessairement mourir; ils veulent surtout mettre
fin à leur souffrance. Si leur capacité d'adaptation
est mise à rude épreuve ou si des problèmes surviennent
parallèlement à une maladie mentale, la mort semble
être leur seul recours.
Mythe : Une personne suicidaire sera toujours vulnérable.
Fait : La plupart des gens ont des pensées suicidaires
à un moment donné de leur vie. On peut alléger
le besoin criant de mettre fin à la souffrance en corrigeant
le problème ou en atténuant la pression. Il existe également
des techniques d'adaptation efficaces pour faire face aux situations
stressantes.
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Parler aux jeunes
du suicide
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- Les signes précurseurs
sont une invitation à la communication. Il importe
de réagir directement et franchement.
- Demandez au jeune s'il pense
au suicide. Peu importe sa réponse, évitez
de porter un jugement, de montrer votre désarroi
ou de vous fâcher.
- Ne lui dites pas ce que vous pensez
du suicide. Offrez plutôt votre soutien et rassurez-le
en lui disant que les idées suicidaires s'estompent
avec le temps.
- Demandez l'aide d'un
professionnel le plus tôt possible.
- Il importe de ne pas romancer
ni en quelque sorte valoriser le suicide. Discutez plutôt
des facteurs qui peuvent mener au suicide et parlez des
autres possibilités qui s'offrent au jeune.
- Les parents doivent saisir l'occasion
de parler à leurs enfants de l'angoisse que
ces derniers ressentent et des méthodes qu'ils
utilisent pour surmonter le stress si un de leurs amis se
suicide ou tente de se suicider. Il faut éviter de
parler de l'horreur et de la crainte qu'inspire
le suicide. Il est préférable de discuter
avec vos enfants et de leur offrir votre soutien, peu importe
ce qui se passe dans leur vie.
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Le suicide : les faits et les statistiques
- Le suicide est un processus complexe. En général,
plusieurs facteurs entrent en cause. Il peut s'agir d'un événement
banal ou très accablant qui surcharge les mécanismes
d'adaptation d'une jeune personne déjà vulnérable.
- Environ 80 % des personnes donnent des indices avant de
tenter de mettre fin à leurs jours.
- La plupart des personnes qui envisagent de se suicider ne veulent
pas réellement mourir, mais plutôt mettre fin à
une souffrance émotionnelle insoutenable.
- Chaque année, environ 294 jeunes Canadiennes et Canadiens
se suicident, ce qui représente le quart de tous les décès
chez les jeunes. Beaucoup d'autres font des tentatives.
- Une discussion franche sur le suicide n'en fait pas augmenter
le nombre. Elle permet plutôt à une personne de parler
de ses émotions et de ses sentiments, réduisant
ainsi le risque qu'elle passe à l'acte.
- Dans certaines communautés autochtones ou inuit, le taux
de suicide est de trois à six fois plus élevé
que la moyenne pancanadienne.
- Les personnes qui réussissent à s'enlever la vie
n'en sont pas généralement à leur première
tentative.
- Jusqu'à 30 % des jeunes gais et lesbiennes tentent
de mettre fin à leur vie.
- De nouvelles recherches suggèrent qu'il peut y avoir
un facteur génétique. Il importe donc de tenir compte
des antécédents familiaux, surtout si la jeune personne
a déjà manifesté un comportement suicidaire.
Comment trouver de l'aide
Vous trouverez ci-dessous une liste des centres de détresse
dressée par le Centre
for Suicide Prevention (Centre d'information et de documentation sur le suicide).
Les jeunes et le suicide
Jeunesse, j'écoute
: 1-800-668-6868
Assistance Parents
: 1-888-603-9100
Ressources complémentaires
Le suicide touche tout le monde. Les documents
suivants renferment d'autres renseignements utiles :
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