COMMUNIQUÉS

Le 16 juillet 2004 (14 h 10 HAE) Nº 79

LE MINISTRE GRAHAM COMMENTE

LA SITUATION AU DARFOUR

À la suite de discussions tenues hier avec le ministre des Affaires étrangères du Soudan, M. Mustafa Ismail, au cours desquelles il a pressé le gouvernement soudanais de prendre immédiatement des mesures concrètes pour résoudre la crise du Darfour, ainsi qu'avec son homologue allemand, M. Joschka Fischer, rentré depuis peu d'un voyage au Soudan, le ministre des Affaires étrangères, M. Bill Graham, a émis la déclaration suivante :

« Nous devons tous œuvrer ensemble pour mettre fin à cette violence terrible qui sévit au Darfour, et pour faire en sorte que l'aide humanitaire atteigne ceux qui en ont besoin.

« Je juge encourageant le rôle joué par l'Union africaine en vue de faciliter les négociations entre les parties au conflit, qui se sont ouvertes hier à Addis-Abeba. Le ministre Mustafa m'a assuré de la volonté du gouvernement soudanais d'apporter une solution au conflit. Nous avons examiné comment le Canada pourrait continuer d'appuyer les efforts en vue de résoudre la situation actuelle et d'atténuer les souffrances d'un grand nombre de civils innocents.

« J'ai exhorté le ministre Mustafa à s'occuper immédiatement de la sécurité des personnes déplacées au Darfour. Il incombe toujours au gouvernement soudanais de désarmer les Janjaweed et de protéger les populations civiles. Le gouvernement doit prendre des mesures pour contrer les graves atteintes aux droits fondamentaux et pour empêcher que ne se produisent de nouveaux crimes de guerre et crimes contre l'humanité dans cette région. Le Canada et la communauté internationale entendent suivre de près les gestes posés par le gouvernement soudanais pour appliquer les décisions annoncées dans le communiqué signé avec les Nations Unies le 3 juillet.

« Les entretiens que j'ai eus avec le ministre Fischer portaient sur l'importance d'entreprendre une action immédiate au Darfour, tout en soulignant au gouvernement du Soudan que ses actions ne doivent pas compromettre l'accord de paix général devant bientôt mettre fin à la guerre civile qui sévit depuis longtemps dans le sud du pays. Nous avons convenu qu'il fallait, d'une part, apporter une assistance humanitaire soutenue aux personnes éprouvées au Darfour et au Tchad et, d'autre part, déployer des efforts à l'échelle internationale en vue d'en venir rapidement à un règlement politique du conflit. »

« Le Canada a accompli des efforts considérables, tant par la filière diplomatique que dans le cadre de l'intervention rapide de l'Agence canadienne de développement international en vue de répondre à la crise humanitaire. Le premier ministre Martin a lui-même communiqué au président soudanais les préoccupations du Canada envers la situation au Darfour, et la sénatrice Mobina Jaffer, envoyée spéciale du Canada pour le processus de paix au Soudan, a également fait part de ses inquiétudes. À la mission diplomatique canadienne à New York, l'ambassadeur Allan Rock s'emploie, de concert avec des membres du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale, à mettre fin à ce conflit meurtrier. »

Selon les Nations Unies, la crise humanitaire au Darfour est l'une des pires au monde. En février 2003, un nouveau conflit civil a éclaté dans cette région de l'ouest du Soudan entre les forces du gouvernement et des groupes rebelles, parallèlement à la guerre civile qui sévit depuis de longues années dans le sud du pays. Le conflit du Darfour a provoqué de vastes déplacements de population (plus de 1,2 million de personnes) ainsi que l'exode de 175 000 personnes réfugiées au Tchad, et il est par ailleurs à l'origine d'innombrables violations des droits fondamentaux.

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