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M. MARCHI - ALLOCUTION AU CLUB DES CORRESPONDANTS À L'ÉTRANGER DU JAPON - TOKYO, JAPON

99/34 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS

NOTES POUR UNE ALLOCUTION

DE

L'HONORABLE SERGIO MARCHI,

MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,

AU CLUB DES CORRESPONDANTS À L'ÉTRANGER DU JAPON

TOKYO, Japon

Le 11 mai 1999

(15 h HAE)

Je tiens à remercier le Club des correspondants à l'étranger du Japon d'avoir organisé cet excellent déjeuner. On dit qu'il n'y a rien de plus beau que Paris au printemps, mais je pense que Tokyo est très bien placé pour revendiquer cet honneur à cette période de l'année. Je suis ravi de me trouver parmi vous en cette saison si propice à susciter l'espoir.

Aujourd'hui, je voudrais parler brièvement des objectifs du Canada pour la prochaine série de négociations à l'Organisation mondiale du commerce [OMC].

Comme vous le savez, je suis venu à Tokyo retrouver mes collègues de l'Union européenne, du Japon et des États-Unis pour discuter de ce que les membres de la Quadrilatérale peuvent faire pour assurer le succès des négociations de l'OMC.

Cette visite me donne aussi l'occasion de réitérer le ferme engagement du Canada à l'égard du Japon et de réaffirmer notre confiance en sa capacité d'effectuer les ajustements nécessaires pour lui permettre de redevenir le moteur de la croissance économique en Asie.

Je voudrais dire que puisque nous venons juste de procéder à des ajustements importants au Canada, nous avons une certaine idée du défi que vous avez à relever. Toutefois, je peux aussi dire, sans hésitation, que les ajustements en valaient la peine et qu'ils nous ont rendus plus forts et plus concurrentiels.

Le Canada et le Japon sont de bons amis et d'importants partenaires commerciaux. En fait, le Japon est le deuxième partenaire commercial du Canada dans le monde. Les échanges bilatéraux dépassent maintenant les 22 milliards de dollars canadiens, et les entreprises canadiennes sont bien implantées dans des secteurs aussi variés que l'habitation, les produits de consommation et les logiciels.

Nous espérons voir ces liens commerciaux se resserrer encore et c'est pourquoi, en septembre, le premier ministre Chrétien dirigera une mission commerciale d'Équipe Canada au Japon. Cette mission rassemblera nos premiers ministres provinciaux, les dirigeants des territoires, des représentants des municipalités et plusieurs centaines de chefs d'entreprises.

Notre but est d'accroître et d'approfondir nos relations avec le Japon en matière de commerce et d'investissement, et je suis persuadé que nous y parviendrons.

Nous avons aussi apprécié l'aide précieuse apportée par l'Organisation du commerce extérieur du Japon [JETRO] aux entreprises canadiennes qui cherchent à s'implanter sur le marché du Japon, et nous espérons continuer à coopérer avec cet organisme dynamique.

Aussi, qu'il ne fasse aucun doute, le Canada est attaché à ses relations avec le Japon. Les Canadiens sont ici pour longtemps, comme alliés et comme partenaires commerciaux clés.

Quant aux négociations de l'OMC, je dirai seulement que la série proposée arrive à un moment historique.

Dans le monde entier, les obstacles sont éliminés et des débouchés s'ouvrent. Les distances sont réduites et les conditions permettant l'instauration d'un système commercial vraiment mondial apparaissent.

Bien que la tourmente économique récente en ait incité certains à remettre en question les avantages de la mondialisation, je pense que les difficultés des deux dernières années justifient une libéralisation plus poussée du commerce et de l'investissement, et non le contraire.

La libéralisation des échanges favorise la croissance économique. Elle crée des emplois et relève le niveau de vie. Elle offre des marchés pour les produits, des récompenses pour le travail et de l'espoir pour l'avenir.

Perdre de vue ces avantages, qui sont masqués par les nuages causés par des événements passagers, c'est nous priver des meilleurs moyens de dissiper ces nuages.

Les négociations de l'Uruguay Round ont joué un grand rôle pour révéler le potentiel des peuples et de leurs économies. Elles ont renforcé le système commercial international en ouvrant les marchés, en élargissant les règles du jeu et en fournissant des mécanismes efficaces pour régler les différends.

Mais nous avons encore du travail devant nous et un programme à terminer. Un programme de fond et de forme. Un programme avec un aspect pratique et un aspect théorique.

Sur le plan pratique, l'accès aux marchés, par exemple, demeure une question importante. Dans le village planétaire où nous vivons, il reste des quartiers où nous ne pouvons pénétrer, des rues que nous ne pouvons emprunter, des clients que nous ne pouvons rejoindre. Ce sont autant de portes qu'il nous faut ouvrir pour que notre village devienne pleinement accessible à tous.

Il nous faut aussi encourager les autres à agir comme nous l'avons fait -- à devenir des économies ouvertes, tournées vers l'avenir -- et expliquer les avantages à le faire.

Nous devons trouver en outre des moyens d'amener les pays en développement à participer davantage à l'économie mondiale. Si nous marginalisons ces pays aujourd'hui, non seulement nous leur enlèverons de l'espoir d'atteindre un jour la prospérité eux aussi, mais encore nous nous priverons tous de la contribution importante qu'ils peuvent apporter à l'économie mondiale.

Une façon de faire jouer aux pays en développement un plus grand rôle dans l'économie mondiale serait de mieux coordonner les politiques entre l'OMC, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et les autres organisations multilatérales chargées d'élaborer la politique économique mondiale.

Si nous voulons rendre le système commercial vraiment universel, nous devons admettre dans l'OMC -- et mieux vaut plus tôt que plus tard -- des puissances économiques comme la Chine, la Russie, le Taïpei chinois et l'Arabie saoudite.

Un autre défi que nous avons à l'OMC est de veiller à ce que les règles du commerce évoluent au rythme des changements qui se produisent dans le domaine des pratiques commerciales, de la technologie et des systèmes sociaux. Nous ne pouvons entrer dans le nouveau millénaire avec de vieilles règles sans rapport avec les nouvelles réalités.

Je pense par ailleurs qu'il faut rendre l'ensemble du processus de l'OMC plus transparent. Le secret n'est utile à personne et risque d'aliéner les bonnes volontés.

En fait, pour obtenir et conserver l'appui et la compréhension du public à l'égard du commerce international, je crois que les décideurs doivent faire trois choses dans le monde et dans leur propre pays :

  • Premièrement, rendre les institutions internationales plus ouvertes et les responsabiliser davantage. Dans le cas de l'OMC, on ferait déjà beaucoup pour obtenir l'appui du public en simplifiant davantage l'accès aux documents et en consacrant plus d'efforts à la sensibilisation.

  • Deuxièmement, faire participer davantage le public. Le commerce, c'est une affaire de gens, pas de chiffres. Il importe donc de donner aux gens la possibilité de s'exprimer. Au Canada, nous avons entrepris une série de consultations par le biais du Parlement et de l'administration publique elle-même, afin que les Canadiens de toutes conditions sociales aient leur mot à dire dans nos politiques.

  • Troisièmement, être plus réceptifs. Quand on nous expose des préoccupations en matière de normes de travail ou d'environnement, par exemple, notre réponse doit être précise. Nous devons fournir des faits et non invoquer des excuses.

    La libéralisation du commerce est peut-être une idée mûre pour notre époque, mais son succès n'est pas assuré pour autant. Nous devons cesser de supposer que tout le monde est convaincu du bien-fondé de nos actions. Nous devons ouvrir la porte aux gens et non la refermer sur eux.

    Pour en venir à la théorie, c'est-à-dire au contenu des négociations prochaines, nous estimons qu'il devrait être très large, tant pour susciter de l'appui que pour répondre à des intérêts extrêmement variés. À mesure que des résultats seront obtenus dans des secteurs distincts, ceux-ci pourraient être regroupés pour que ces résultats soient appliqués rapidement. Nous nous retrouverons ainsi avec une formule plus pratique, plus facile à assimiler et plus pertinente, qui fera l'affaire de chacun -- et non avec un autre marathon de sept ans.

    Idéalement, cela signifie que les négociations dépasseront les domaines de l'agriculture et des services autorisés pour cette année. Permettez-moi de suggérer certains autres points sur lesquels les gouvernements pourraient se pencher :

  • apporter de nouvelles réductions des tarifs douaniers sur les produits industriels, notamment supprimer peut-être ce que l'on appelle les « tarifs vexateurs » -- ceux inférieurs à 2. p. 100;

  • supprimer les barrières non tarifaires, notamment régler les questions relatives aux normes, aux évaluations en douane et aux règles d'origine;

  • freiner le recours abusif aux mesures antidumping et compensatoires;

  • soumettre de façon plus complète le commerce agricole aux règles, notamment éliminer toutes les subventions aux exportations;

  • étendre les règles concernant le commerce des services, en insistant particulièrement sur les services professionnels;

  • examiner les nouvelles questions comme la propriété intellectuelle, le commerce électronique, la transparence des marchés publics, la politique d'investissement et de concurrence, la culture, l'environnement et la main-d'oeuvre;

  • s'assurer que les gouvernements gardent le pouvoir de réglementer pour ce qui touche la santé publique, la protection des consommateurs, les politiques sociales ou tout autre domaine d'intérêt public légitime.

    Nous estimons qu'autant de points pourraient susciter un vaste appui et créer une dynamique importante au moment du lancement des négociations.

    Pour terminer, j'aimerais préciser que le Canada ne nourrit aucune illusion au sujet des difficultés qui l'attendent. Dans bien des cas, les questions sont délicates, les divergences, profondes et les conséquences, considérables.

    Toutefois, comme nous le rappelle ce proverbe japonais : « Rien ne résiste à une ferme détermination. » J'ai bon espoir qu'il soit possible d'atteindre un consensus, que les nations fassent les compromis nécessaires et que le système commercial mondial sorte de l'épreuve plus solide, plus libre et plus équitable que jamais.

    Voilà l'espoir du Canada. Voilà ce que nous sommes bien déterminés à accomplir.

    Je vous remercie.


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Dernière mise à jour : 2006-10-30 Haut de la page
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