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NOTES POUR UNE ALLOCUTION DE L'HONORABLE SERGIO MARCHI, MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL, À L'OCCASION D'UNE RENCONTRE AVEC LES MEMBRES DE LA DÉLÉGATION COMMERCIALE CANADIENNE

99/6 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS

NOTES POUR UNE ALLOCUTION DE L'HONORABLE SERGIO MARCHI, MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL, À L'OCCASION D'UNE RENCONTRE AVEC LES MEMBRES DE LA DÉLÉGATION COMMERCIALE CANADIENNE

KIEV, Ukraine

Le 28 janvier 1999

(8 h HNE)

Ce document se trouve également au site Internet du Ministère :

http://www.dfait-maeci.gc.ca

Je suis très heureux d'être ici avec vous en Ukraine -- un pays plein de promesses, mais ayant aussi de grands défis à relever.

Ce matin, je voudrais parler brièvement avec vous de certains de ces défis, et vous assurer que nous sommes déterminés à mettre tout en oeuvre pour vous aider à y faire face ainsi que pour vous permettre de pénétrer le marché ukrainien plus facilement et d'y exprimer tout votre dynamisme.

D'abord, laissez-moi vous dire que le Canada croit en l'Ukraine. C'est avec admiration que nous avons observé ce pays emprunter la route de la démocratie et de l'économie de marché. L'Ukraine a établi de bonnes relations avec ses voisins, y compris la Russie, et elle peut s'enorgueillir d'avoir une main-d'oeuvre très instruite.

Elle a aussi la bonne fortune de posséder les meilleures terres arables au monde, et elle a tout ce qu'il faut pour devenir une puissance régionale.

Voilà pour le bon côté des choses, et c'est ce qui nous a amenés en Ukraine aujourd'hui. Mais en tant que gens d'affaires, vous connaissez aussi très bien l'envers de la médaille -- les difficultés à faire des affaires ici et les obstacles structurels qu'il reste à surmonter.

Jim Wright et d'autres étaient ici avec certains d'entre vous en octobre pour une rencontre de la Commission économique intergouvernementale Canada-Ukraine. On me dit que cette rencontre a été fructueuse et qu'elle a permis une franche discussion sur les progrès accomplis et sur les embûches qui demeurent.

Hier soir, j'ai eu l'occasion d'informer directement des préoccupations canadiennes le président Koutchma ainsi que le vice-premier ministre chargé de la Réforme économique, M. Serhiy Tihipko. Plus tard aujourd'hui, je reviendrai à la charge lorsque je rencontrerai le premier ministre Pustovoïtenko.

Nos préoccupations sont bien connues : nous sommes consternés par la lenteur de la réforme -- une réforme que nous jugeons essentielle à la prospérité future de l'Ukraine et aux perspectives d'une implication canadienne ici.

Soyons francs : notre détermination à aider l'Ukraine pendant cette difficile période de transition est solide certes, mais notre patience a aussi ses limites. Nous continuerons de faire valoir que si les chefs d'entreprise canadiens, comme vous, ne constatent pas des progrès importants dans les jours à venir, il est probable qu'ils se tourneront vers d'autres pays.

Tant le Fonds monétaire international que le G-7 ont été clairs là-dessus : l'Ukraine ne bénéficiera d'aucun financement supplémentaire. L'heure est donc venue pour ce pays de faire le ménage dans ses propres affaires et d'entreprendre les réformes qui lui permettront de se débrouiller tout seul et de connaître le succès.

Permettez-moi d'examiner brièvement ici certaines plaintes spécifiques dont nous ont fait part des gens d'affaires comme vous. Je ne prétends pas que la liste est exhaustive, de sorte que si vous rencontrez des problèmes dont nous ne sommes pas au courant, n'hésitez pas à m'en parler, car cela nous permettra de demander des changements dans les domaines qui seront les plus profitables pour vous.

Voici cinq des grands problèmes, tels que nous les voyons.

Il y a d'abord le régime fiscal, qui est incohérent et imprévisible. Les règles fiscales en Ukraine sont souvent nébuleuses, de sorte qu'il est difficile de prévoir quels seront les revenus ou le rendement du capital investi. En outre, la nature changeante de ce régime fiscal expose les entreprises à des dépenses qu'elles ne peuvent pas prévoir.

Deuxièmement, il doit y avoir, de façon générale, une plus grande transparence dans l'élaboration des règles. En effet, il arrive trop souvent que de nouvelles règles soient adoptées sans avertissement ou sans consultation. Et les besoins des entreprises sont trop rarement pris en compte dans la formulation de ces règles. En outre, celles-ci, une fois en place, sont parfois appliquées de manière injuste ou encore rétroactivement.

L'Ukraine est impatiente d'adhérer à l'Organisation mondiale du commerce, mais dans de trop nombreux cas, sa politique commerciale est contraire aux principes directeurs de cette organisation. Si vous voulez vous joindre au club, vous devez en respecter les règles. Point final.

De plus, les bureaucrates jouissent d'une grande discrétion dans l'administration ou l'application des règles. Tous ces facteurs combinés créent un contexte commercial imprévisible et incertain. Et rien n'éloigne plus rapidement les commerçants et les investisseurs que l'incertitude et la bureaucratie.

Troisièmement, le refus de l'Ukraine d'accepter les principes de comptabilité généralement acceptés fait qu'il est extrêmement difficile d'évaluer les occasions d'affaires, surtout dans le cas des coentreprises. De façon plus générale, l'Ukraine ne dispose d'aucun système convenu d'essai et d'homologation relativement à n'importe laquelle des normes internationales existantes, ce qui signifie que l'homologation a davantage pour but de générer des revenus que de garantir la compétence.

Quatrièmement, le financement des ventes à l'exportation et des coentreprises laisse grandement à désirer. On donne souvent aux investisseurs l'impression qu'ils ne sont pas les bienvenus, et l'Ukraine a été lente à répondre aux efforts de notre propre Société pour l'expansion des exportations. En cette époque où il suffit d'appuyer sur un bouton pour transférer une somme d'argent, les investisseurs n'hésitent pas à déplacer leurs ressources vers des endroits plus accueillants.

Et cela se produit, malheureusement, car l'Ukraine a déjà vu des dollars canadiens s'envoler vers d'autres destinations en Europe orientale.

Cinquième et dernier point, le manque de clarté dans les droits de propriété fait obstacle au développement -- ou au redéveloppement -- de nombreuses propriétés commerciales ou résidentielles.

Dans chacun de ces domaines -- la fiscalité, la transparence, les normes, le financement et les droits de propriété -- l'Ukraine doit tout simplement améliorer sa performance, si elle veut que les investisseurs étrangers en fassent davantage pour elle.

Je dois dire encore une fois, cependant, que l'énumération de ces difficultés ne signifie pas l'absence de possibilités. L'économie d'énergie, par exemple, est un secteur extrêmement prometteur.

Certains experts du domaine énergétique ont dit, et je cite, « que l'Ukraine est le pays le plus énergivore au monde, et celui où il y a le plus de gaspillage, et que la relance économique n'y sera possible qu'une fois que les décideurs auront réglé ce problème ».

Nous sommes Canadiens, et à ce titre, nous savons ce que c'est que le froid. Nous connaissons l'importance qu'il y a à contrôler les coûts de l'énergie. Et nous sommes aussi des leaders mondiaux dans les techniques d'utilisation rationnelle de l'énergie. Or, il existe ici, dans ce pays, un formidable marché pour les compétences que nous avons justement à offrir.

L'éducation est un autre domaine où l'avenir est fort prometteur. Et nous en sommes venus de plus en plus à considérer les produits didactiques canadiens au même titre que les autres biens d'exportation.

Hier à peine, par exemple, j'ai eu le privilège d'annoncer la création d'un Centre canadien d'apprentissage, qui ouvrira bientôt ses portes à l'ambassade du Canada. Ce centre soutiendra les programmes d'études canadiennes dans les universités ukrainiennes et fera la promotion des programmes d'études au Canada auprès des étudiants ukrainiens.

Et plus tard aujourd'hui, je signerai un protocole d'entente au nom des éducateurs canadiens qui veulent tendre la main à l'Ukraine.

L'énergie et l'éducation ne sont que deux exemples parmi de nombreux autres. À n'en pas douter, des entreprises comme Northland Power et Lateral Vector Resources ont compris les avantages qu'il y a à persévérer sur ce marché. Et je suis sûr que bon nombre d'entre vous sauront trouver leur propre niche sur ce marché, après avoir d'abord accompli leur travail préparatoire.

Un vieux proverbe ukrainien dit qu'il est possible, avec de la patience, de creuser un puits avec une aiguille. Pour plusieurs d'entre vous, cela pourrait ressembler à une description tout à fait adéquate des efforts qu'il faut déployer pour faire des affaires ici!

Mais vous tenez bon, parce que vous connaissez le potentiel caché de ce pays, et que vous êtes prêts à consentir les efforts requis pour le réaliser. Vous avez là une occasion en or, et je vous félicite de votre prévoyance et de votre détermination.

Dans ces efforts que vous déployez, vous pouvez compter sur le soutien de votre gouvernement. Et je puis vous assurer que nous faisons tout ce que nous pouvons pour remplacer les « aiguilles » du proverbe par des rétrocaveuses qui vous permettront de vous attaquer résolument à la tâche à accomplir.

Avec des efforts et de la persévérance, je suis convaincu que le succès sera au rendez-vous.

Merci.


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Dernière mise à jour : 2006-10-30 Haut de la page
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