DISCOURS
MADAME MARLEAU --- ALLOCUTION À L'OCCASION DE LA CÉRÉMONIE D'OUVERTURE DU FORUM FRANCOPHONE DES AFFAIRES, BATHURST (NOUVEAU-BRUNSWICK)
NOTES
POUR
UNE
ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE
DIANE
MARLEAU,
MINISTRE DE
LA
COOPÉRATION
INTERNATIONALE ET
MINISTRE
RESPONSABLE DE
LA
FRANCOPHONIE,
À
L'OCCASION
DE LA
CÉRÉMONIE
D’OUVERTURE DU
FORUM
FRANCOPHONE DES
AFFAIRES
BATHURST
(Nouveau-Brunswick)
Le 14
juin
1999
Laissez-moi
souhaiter
la
bienvenue
à tous et à
toutes, en
particulier
à ceux et
celles qui
sont
venus de
très loin
pour
participer
au Forum
francophone des
affaires
(FFA)
dans cette
charmante ville de
Bathurst.
Cette
septième
rencontre
du FFA
sera sans
doute la
plus
importante de son
histoire,
puisqu’elle
marquera
l’entrée
de la
Francophonie
moderne
dans le
troisième
millénaire.
La survie
et le
dynamisme de la
communauté
francophone devront
se
soumettre
à
l'épreuve
de la
mondialisation de la
culture et
des
échanges.
Ces deux
éléments
interdépendants
feront de
la
Francophonie une
communauté
vibrante et
un pôle
d’attraction majeur
dans le
système
international.
Or, le FFA
peut
justement
jouer à cet
égard un
rôle
essentiel,
car il
contribue
à la
constitution de
l’espace
de
coopération
économique
francophone
convenu
au
Sommet
de Hanoï.
Pour faire
face à
cette
tâche, la
Francophonie n’est
pas
démunie.
On a trop
souvent
tendance
à
minimiser
son
potentiel
commercial. La
Francophonie, en
effet :
- c’est un
marché
de 400
million de
personnes;
- c’est un
ensemble
économique dont le
produit
intérieur
brut global
atteignait
environ 5
billions de
dollars
canadiens
en 1997;
- c’est,
pour le
Canada,
un volume
d’échanges
commerciaux qui se
chiffrait à
près de
18
milliards
de dollars
canadiens
en 1998,
soit une
hausse
d'environ
7 % par
rapport à
1997.
Si on
exclut les
États-Unis
(qui
absorbent
plus de 80
% de nos
exportations), la
Francophonie était
en 1998
le
cinquième
partenaire
commercial du
Canada,
avec 13
% du
volume
des
échanges,
juste un
peu au-dessous
du chiffre
des
échanges
avec le
Commonwealth.
Certes, la
Francophonie est
un
ensemble
assez
disparate,
mais c'est
un
ensemble
dont le
Canada
et ses
partenaires
bénéficient. C’est
aussi un
ensemble
dont on
pourrait
tirer
davantage, surtout
en faveur
des pays
les plus
démunis
au sein de
la
Francophonie.
Au
moment
où, en
volume,
l’aide
publique
au
développement
(APD)
cède le
pas aux
capitaux
du secteur
privé, le
milieu
francophone des
affaires
doit
assumer
une plus
grande
part de
responsabilité.
L’APD ne
peut plus
se
substituer
au
dynamisme du
secteur
privé pour
animer le
progrès
économique.
Mais le
plein
développement de
ce
potentiel
ne peut se
réaliser
en marge
des
grands
courants
de
libéralisation des
échanges
au niveau
régional
et
international.
L’enjeu,
pour la
Francophonie
institutionnelle,
consiste à
assurer
aux pays
francophones une
place
dans le
système
commercial
mondial. Il
est donc
important
que
l’action de
la
Francophonie
s’inscrive
dans le
cadre des
grandes
orientations
prescrites
par les
institutions
multilatérales, telles
l’Organisation
mondiale
du
commerce (OMC)
ou la
Conférence des
Nations
Unies sur
le
commerce et le
développement
(CNUCED).
À cet
égard, la
prochaine
année
sera
déterminante.
L’OMC a
en effet
amorcé
les
travaux
préparatoires au
lancement
de
nouvelles
négociations
commerciales
multilatérales. Nous
devons
nous
assurer
de la
pleine
participation de tous
les pays à
ce
processus, y
compris
les moins
développés. Il sera
d'une
importance vitale
que le
milieu
francophone des
affaires
nous
fournisse
un appui
actif dans
cette
démarche.
Dans le
cadre du
système
commercial de
demain, il
importe
au plus
haut point
d'adapter
les
pratiques
commerciales et les
lois
nationales
aux
exigences
du
marché
mondial.
C’est là
que la
Francophonie peut
jouer un
rôle
important,
notamment en
faisant la
promotion
d’une plus
grande
transparence dans
la gestion
des
affaires
publiques.
Aucun
état,
aucune
entreprise
ne
devraient
attirer des
capitaux
de risque
sans
fournir un
environnement
prévisible
et des
garanties
minimales.
Ceci
exige une
responsabilisation
accrue à
la fois des
individus
et des
organisations qui
exercent
un mandat
public.
Une
gestion
rigoureuse des
fonds
publics,
sans
gaspillage
et sans
corruption, est une
condition
essentielle du
progrès
économique. Il faut
également appuyer
le
développement du
secteur
privé et du
secteur
informel,
ainsi que
l’amélioration de la
perception des
recettes
fiscales.
Cela
signifie
qu'une
participation accrue
de la
société
civile à la
gestion
des
affaires
publiques
est
souhaitable. Vous
avez un
rôle à
jouer dans
ce sens.
Vous
devez
réagir. Si
vous êtes
témoin de
pratiques
qui
n'encouragent pas
un
développement
économique sain,
dites-le,
faites-le
savoir.
Après
tout, en
tant que
membre
de la
société
civile,
vous
pouvez
faire une
différence, une
différence
qui aura
des
retombées
politiques
et
économiques
substantielles.
La
Francophonie, qui
compte
de
nombreux
membres
très
vulnérables, doit se
montrer
solidaire
des
efforts
déjà
entrepris
en vue de
permettre
à ces
pays de
bénéficier
de la
croissance
économique
mondiale.
La
poursuite
de la
libéralisation des
échanges
et des
investissements ne
peut
qu’améliorer les
perspectives
économiques et
favoriser
une
meilleure
intégration des
pays les
moins
avancés
au
système
économique
mondial.
Ce
progrès
pourrait
élargir les
débouchés au sein
de la
communauté
francophone
internationale. À
vous d’en
tirer parti.
Lors de la
Conférence de
Monaco
en avril
dernier,
les
ministres
de
l’économie et des
finances
de la
Francophonie ont
convenu
d’une
approche
réaliste et
pragmatique du
développement
économique qui met
l’accent
sur la
complémentarité
des rôles
de la
Francophonie dans
ce
domaine.
Il s’agit
d’utiliser
le plus
efficacement
possible
les
ressources
disponibles et de
coordonner nos
efforts
avec ceux
des
autres
bailleurs
de fonds
sur le plan
multilatéral aussi
bien que
bilatéral.
À Monaco
toujours,
le Canada
a aussi
annoncé
qu’il
contribuerait
700,000
dollars à
la création
d’un fonds
destiné à
appuyer
l’intégration et la
pleine
participation des
pays
francophones les
moins
avancés
au
système
économique
mondial.
Il faut
mentionner d'autres
initiatives
du
Canada
qui
contribuent aussi à
rapprocher les
membres
de la
Francophonie au
niveau
économique. Je
pense par
exemple,
aux
préférences
tarifaires
que nous
accordons aux
pays de la
Francophonie. Ces
mesures
favorisent
l'accès de
leurs
produits
au
marché
canadien
(grâce au
tarif
préférentiel général
canadien).
Je pense
aussi à
l’initiative
de
réduction
de la
dette
annoncée
par le
Premier
ministre
Chrétien.
Cette
initiative
avantagera de
nombreux
pays
francophones qui
sont
incapables de
soutenir le
fardeau
de leur
dette.
Ainsi, je
crois que
nous
sommes
en train
de réunir
tous les
ingrédients
nécessaires à
l’émergence d’une
solide
communauté de
gens
d’affaires
francophones. C’est
là
qu’intervient le FFA.
Grâce à
vous, les
gens
d'affaires
peuvent
partager
leurs
expériences, créer
des
partenariats et
élargir par
là les
possibilités qu'offre
la
Francophonie
internationale.
Après
tout, c’est
tellement
plus
simple et
productif
de parler
affaires
sans
devoir
faire
appel aux
services
d'un
interprète.
Dans ce
contexte,
je vous
lance un
défi pour
le
Sommet
de
Moncton,
soit
d'augmenter de 10%
les
échanges
commerciaux entre
le Canada
et la
Francophonie.
C’est un
défi que je
suis
certaine
que vous
pourrez
relever.
Je vous
encourage à
profiter de
cette
occasion
pour
rencontrer
les gens
d'affaires
d'ici et
des
quatre
coins du
Canada.
Merci, et
bonne
rencontre
à tous et
toutes.
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