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NOTES POUR UNE ALLOCUTIONDEL'HONORABLE LLOYD AXWORTHY,MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,À LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE DES ENFANTS TOUCHÉS PAR LA GUERRE

2000/32 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS

NOTES POUR UNE ALLOCUTION

DE

L'HONORABLE LLOYD AXWORTHY,

MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES,

À LA CONFÉRENCE INTERNATIONALE DES ENFANTS

TOUCHÉS PAR LA GUERRE

WINNIPEG (Manitoba)

Le 15 septembre 2000

(18 h 35 HAE)

Tard hier soir, à mon arrivée de New York, où j'ai participé aux délibérations des Nations Unies, j'ai eu l'occasion de passer en revue les articles et reportages consacrés aux cinq premiers jours de cette conférence.

À coup sûr, le message qui s'est fait le plus clairement entendre est l'appel à l'action, soit ce vif sentiment généralisé que nous devons nous mobiliser dès maintenant.

Je vous apprendrai que ce même désir de déployer un effort dynamique était ressenti dans les couloirs et le Hall des conférences des Nations Unies -- une organisation mieux connue pour la longueur de ses discours que pour la rapidité de ses réactions.

Pourtant, le Sommet du millénaire tenu la semaine dernière a provoqué une soif de réforme et de renaissance; l'exigence de résultats; un appel clair à l'action.

Permettez-moi de répéter ici la question que j'ai posée hier dans mon discours :

Lorsque les lumières se sont éteintes vendredi dernier à la fin du Sommet du millénaire à New York, d'autres lumières se sont-elles allumées dans le monde? Nos chancelleries, nos assemblées parlementaires et nos salles de réunion vont-elles éclairer la route à suivre? Nous demandons-nous, chacun à notre façon, comment nous pouvons agir pour aider les Nations Unies à gérer le nouvel ordre du jour mondial qui est le nôtre?

Au coeur de cette ambiance dynamisée se trouve la conscience accrue des nouveaux risques auxquels sont exposés les peuples du monde. Il est reconnu également que le dossier de la sécurité humaine concerne le risque que représentent une multitude d'armes, de violations des droits de la personne, d'actes de terrorisme et de conflits sauvages qui prennent pour cible les citoyens les plus vulnérables.

Aussi, vous êtes-vous efforcés, ici à Winnipeg, de trouver des solutions à la situation difficile des enfants touchés par la guerre, mais permettez-moi de vous dire que vous n'êtes pas seuls dans vos efforts en ce sens.

Lorsque l'airbus arrivera tard ce soir, avec à son bord des ministres et des hauts représentants de plus de 130 pays, soyez prêts à adopter une cause commune, et cherchez les moyens qui vous permettront de travailler ensemble afin de mettre fin à la situation tragique des enfants touchés par la guerre.

Il convient, dans un premier temps, d'examiner tout ce qui a été accompli depuis la publication du stupéfiant rapport de Graca Machel, tout ce qui est en voie d'être réalisé, et tout ce qui reste encore à accomplir.

Tout d'abord, la grande famille de l'ONU peut compter sur le leadership dynamique d'Olara Otunnu et de Carol Bellamy pour placer et maintenir la situation pénible des enfants à l'ordre du jour mondial.

En janvier, une avancée a été réalisée lorsqu'un consensus a été dégagé sur le texte du Protocole facultatif concernant la participation d'enfants aux conflits armés. Depuis l'adoption de ce protocole en mai par l'Assemblée générale des Nations Unies, 69 États l'ont signé et trois l'ont ratifié.

Il y a eu également l'initiative décisive du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, qui fait de la violation des droits des enfants un crime de guerre.

En outre, pour la première fois, le Conseil de sécurité a adopté une résolution sur la défense des droits et la protection des enfants.

Cette liste de réalisations montre qu'il y a un réel mouvement vers un cadre juridique et une infrastructure internationale pour les droits et la protection des enfants -- ce mouvement revêt une importance capitale pour ce qui est de donner forme et corps aux efforts visant à mener une action en faveur des enfants touchés par la guerre.

J'estime que le Canada a joué un rôle important en contribuant à définir et à façonner cet ordre du jour international, en sa qualité d'hôte conjoint -- avec le Ghana -- de la Conférence de l'Afrique de l'Ouest sur les enfants touchés par la guerre, et en tant que premier pays à avoir signé et ratifié le Protocole facultatif sur les enfants soldats et à avoir adopté une législation nationale pour en assurer la mise en œuvre.

Nous avons fourni une aide financière directe au bureau du représentant spécial du Secrétaire général pour la protection des enfants en période de conflit armé. Nous avons en outre pris l'initiative d'efforts de collaboration tels que le Traité d'Ottawa, dans le domaine des armes légères, et la création de la Cour pénale internationale.

Comme beaucoup d'entre vous le savent, nous avons également tiré parti de notre mandat au Conseil de sécurité des Nations Unies pour que l'on prenne des mesures visant à protéger les civils et que l'on améliore l'efficacité des sanctions. Nous avons également proposé au Conseil une réponse spécifique à la crise au Rwanda.

Cette semaine, j'ai annoncé, au nom du Canada, une campagne visant à promouvoir la signature et la ratification du Statut de la Cour pénale internationale. Nous avons également amorcé la mise sur pied d'une commission internationale chargée d'étudier la question de l'intervention et de la souveraineté de l'État. La Commission, investie d'un mandat d'un an, formulera des recommandations pour répondre à la nécessité urgente de protéger les gens, y compris les enfants, contre les menaces pour la sécurité humaine.

Mais il ne suffit pas d'emprunter le corridor multilatéral. Il faut être présent. Nous devons aussi agir sur le terrain et nous impliquer directement en faveur des enfants touchés par la guerre, et être présents dans les régions où les problèmes existent.

À l'issue de la Conférence ouest-africaine, nous avions contribué à lancer un appel énergique pour que les 16 pays d'Afrique de l'Ouest passent à l'action. Nous avons offert notre concours à la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) afin qu'elle mette sur pied un bureau chargé de la protection des enfants. De plus, en compagnie de M. Olara Otunnu, nous sommes allés en Sierra Leone pour voir comment nous pouvions obtenir la libération des milliers d'enfants détenus, nous entretenant directement avec Foday Sankoh et ses semblables.

Le Canada aide le gouvernement de la Sierra Leone à créer une agence nationale de protection de l'enfance. Cette agence s'occupera de toutes les questions qui concernent les enfants touchés par la guerre, pour que l'on tienne compte de leurs besoins et qu'ils aient voix au chapitre dans l'avenir de leur pays.

Je fais ce tour d'horizon pour vous rappeler que, lorsque nous travaillons ensemble, nous pouvons faire bouger les choses -- pour m'inscrire en faux contre la notion selon laquelle le monde et le Canada sont inactifs. Votre présence ici et l'arrivée ce soir d'autres représentants de gouvernement en fournissent la preuve.

Or, que faisons-nous à partir de maintenant? Comment tirons-nous parti de ces réalisations? Quelles sont les priorités, quels sont les projets?

Premièrement, nous devons mobiliser nos efforts pour que l'on signe et mette en œuvre les traités qui protègent les enfants : il faut que 100 pays signent le Protocole facultatif sur les enfants soldats et que 50 d'entre eux le ratifient d'ici la Session extraordinaire sur les enfants qui se tiendra l'automne prochain.

Nous devons également recueillir un appui en faveur de la Cour pénale internationale, de façon à ce que 60 pays ratifient son Statut d'ici 2001, et que nous disposions d'un nouvel outil efficace pour protéger les enfants.

Nous devons également mettre à profit les nouveaux outils pour apporter une contribution directe à la protection des enfants. À cet égard, j'annonce aujourd'hui une stratégie pour la défense et la protection des enfants.

Par l'intermédiaire du Fonds pour la sécurité humaine, le Canada mettra en œuvre :

  • une initiative pour la défense et la protection des enfants -- ou la médiation en faveur des enfants. En mettant à profit la richesse de l'expérience et du savoir-faire canadiens, nous recruterons, formerons et déploierons des spécialistes des droits et de la protection de l'enfant, de la médiation et de la prestation de programmes, ainsi que des experts juridiques. Nous renforcerons le programme CANADEM [Canadian Resource Bank for Democracy and Human Rights] -- qui fournit une liste d'experts canadiens - afin d'y inclure les personnes possédant ces compétences.

• Le Canada fournira les ressources nécessaires afin de garantir la présence, parmi le personnel du Tribunal spécial indépendant pour la Sierra Leone, d'experts de la protection et de la défense des enfants. Ce tribunal doit être sensibilisé aux problèmes des enfants et pouvoir répondre aux besoins particuliers des enfants témoins. Cette contribution vient s'ajouter à l'engagement déjà pris par le Canada de mettre à la disposition de ce tribunal des experts juridiques et autres, par exemple des procureurs.

• Je félicite le groupe des ONG, qui a décidé cette semaine de créer un réseau international au bénéfice des enfants touchés par la guerre. Le Canada est disposé à s'engager financièrement (et demande aux autres gouvernements de contribuer aussi) pour faciliter la mise en place d'un système efficace, dirigé par les ONG, qui aura pour mandat de faire rapport sur les violations des droits des enfants pendant un conflit.

• Dans cette même veine, le Canada est prêt à dégager des ressources pour l'établissement d'un rapport annuel sur les enfants touchés par la guerre -- un rapport qui s'inspirerait de l'« Observatoire des mines ».

Ce rapport pourrait réunir les informations disponibles concernant les pays où un conflit touche ou a touché des enfants.

On pourrait y retrouver les engagements pris par les gouvernements, ainsi qu'un bilan des progrès -- ou de l'absence de progrès -- dans la réalisation de ces promesses. Nous devons être prêts à nommer les gouvernements et les individus qui choisissent de violer les droits des enfants, et à les tenir responsables des engagements pris.

Le Canada accepterait de fournir des ressources pour que ceux et celles rassemblés ici puissent justement faire cela, et nous comptons sur vos suggestions sur la manière la plus efficace de procéder à cet égard.

• Le Canada soutiendra la préparation d'une étude exhaustive concernant l'incidence des armes légères sur les enfants, laquelle serait présentée à la Conférence des Nations Unies sur les armes légères en 2001. Je pense qu'il est essentiel de prendre en compte la dimension des enfants dans toute discussion sur l'impact des armes légères.

Nous répondons aussi directement à l'appel lancé par les jeunes gens réunis ici, qui veulent en tout temps avoir voix au chapitre.

Nous allons créer un Fonds de bourses d'études pour les jeunes, qui aidera les jeunes spécialistes étrangers participant à cette conférence à poursuivre leurs études et leur formation.

Nous affecterons en outre des sommes à l'organisation d'un Sommet spécial des jeunes sur les enfants touchés par la guerre, immédiatement avant la Session extraordinaire de 2001 consacrée aux enfants, ainsi que d'une Commission préparatoire des jeunes au début de l'an prochain. Cela garantira que les jeunes spécialistes présents ici à Winnipeg seront entendus -- et clairement -- à New York l'automne prochain. J'incite fortement les autres gouvernements à contribuer aussi au financement de cette importante initiative.

Le Canada affectera aussi des ressources pour soutenir la participation des jeunes, par l'entremise du Conseil consultatif des jeunes, qui relève du Représentant spécial du Secrétaire général pour la protection des enfants en période de conflit, M. Olara Otunnu. Ce conseil, qui se compose de jeunes gens de différentes régions, discute de questions concernant les enfants et les conflits.

Reconnaissant l'importance d'initiatives comme « Voix des enfants », mise en place par Olara Otunnu, et « Voix des jeunes » lancée par l'UNICEF, le Canada est prêt à soutenir la réalisation d'une étude sur la façon d'amener les jeunes à contribuer, par le truchement des médias, à la cause des enfants touchés par la guerre et aux droits des enfants. Cela pourrait comprendre des réseaux radiophoniques dirigés par des jeunes pour les jeunes, des reportages sur Internet et dans la presse écrite, ainsi que l'accès à des journalistes et à une formation en ce domaine.

Grâce à son Programme de stages internationaux pour les jeunes, le Canada continuera de placer de jeunes Canadiens dans des postes où ils pourront oeuvrer à la défense et à la protection des enfants à travers le monde. L'an prochain, nous offrirons ainsi 50 stages à l'étranger qui porteront sur les questions relatives aux enfants.

Par-dessus tout, je suis personnellement déterminé à explorer toutes les avenues, à consacrer toute l'énergie nécessaire et à faire appel à toutes les ressources dont nous disposons pour appuyer les efforts déployés en vue d'obtenir la libération des enfants (y compris des enfants soldats) enlevés.

J'ai pris note des appels qui nous ont été lancés pour que nous condamnions la violation des droits des enfants au Soudan. C'est exactement ce que nous avons fait -- à la Commission des droits de l'homme des Nations Unies, au Conseil de sécurité, dans le cadre du dialogue direct avec le gouvernement soudanais et avec toutes les parties au conflit du Soudan.

Mais une telle condamnation -- en soi -- ne libère pas pour autant les quelque 6 000 jeunes qui ont été enlevés et sont toujours détenus par l'Armée de résistance du Seigneur.

C'est pourquoi nous ne ménageons aucun effort pour appuyer directement, par la parole et par l'action, les efforts visant à obtenir la libération de ces enfants -- notamment les contacts personnels, la concertation avec le gouvernement égyptien, le soutien des efforts déployés par le Centre Carter.

Cela aussi fait partie du travail du gouvernement -- utiliser nos ressources, notre réputation et notre capacité d'intervention pour obtenir la liberté de ces enfants -- peu importent les critiques.

Je vous invite donc à poursuivre vos efforts, à poursuivre la collaboration avec les groupes communautaires et les particuliers, jeunes et vieux, du monde entier.

Rappelez-vous aussi que l'union fait la force. En faisant cause commune, nous pouvons décupler nos forces et obtenir ainsi le soutien total dont nous aurons besoin dans le cadre des discussions que nous aurons dans les deux prochains jours. Nous avons besoin de votre aide pour faire de cette Conférence de Winnipeg sur les enfants touchés par la guerre un autre jalon dans la lutte pour les droits des enfants.

Je vous remercie.


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Dernière mise à jour : 2006-10-30 Haut de la page
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