DISCOURS
M. PETTIGREW - ALLOCUTION DEVANT LA CHAMBRE NATIONALE DE COMMERCE ET DES SERVICES DE L'URUGUAY - LE CANADA : PLEIN FEUX SUR LES AMÉRIQUES - MONTEVIDEO, URUGUAY
SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE PIERRE PETTIGREW,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
DEVANT
LA CHAMBRE NATIONALE DE COMMERCE
ET DES SERVICES DE L'URUGUAY
LE CANADA : PLEIN FEUX SUR LES AMÉRIQUES
MONTEVIDEO, Uruguay
Le 14 juillet 2000
C'est pour moi un grand plaisir que d'être ici, à Montevideo, pour la deuxième fois depuis l'investiture de votre
nouveau gouvernement au mois de mars dernier. Le court laps de temps qui s'est écoulé entre mes visites
souligne le ferme engagement du Canada à l'égard de l'hémisphère des Amériques et l'importance qu'attache
le gouvernement du Canada au développement de ses relations politiques et économiques.
Permettez-moi de remercier le président de la Chambre nationale de commerce et de services de l'Uruguay, M.
Jorge Peirano Bosso, et le président intérimaire de la Chambre de commerce uruguayo-canadienne, M. Felipe
Brussoni, pour leur contribution à l'organisation de cet événement. La présence d'un nombre aussi important
de représentants d'entreprises uruguayennes me semble témoigner du haut niveau d'optimisme et de
confiance avec lequel vous envisagez les perspectives d'élargissement des liens commerciaux entre les
secteurs privés du Canada et de l'Uruguay.
Bien que les cycles des saisons du Canada et de l'Uruguay soient radicalement opposés, et que notre hiver
corresponde à votre été, les citoyens de nos deux pays ont de nombreuses expériences et valeurs communes.
D'après la publication de l'Agence de promotion des investissements et des exportations de l'Uruguay intitulée
Pourquoi l'Uruguay? : « La société uruguayenne a été fondée et construite par des immigrants de toutes
origines, ce qui a favorisé le développement d'une culture cosmopolite fondée sur la liberté et le respect, au
sein de laquelle personne ne se sent étranger. » Cette même publication souligne aussi que les Urugayens
accordent une priorité élevée à la distribution équitable des richesses, aux services de santé, à l'éducation, à la
sécurité personnelle et à la culture, et que l'Uruguay a été l'une des premières économies latino-américaines à
s'orienter vers la libéralisation du commerce international.
Ces déclarations reflètent aussi les expériences et les valeurs que partagent le Canada et les Canadiens.
Un nouveau venu fermement engagé à l'égard des institutions politiques de l'hémisphère
Bien que les Canadiens entretiennent depuis de nombreuses décennies des relations très chaleureuses avec
les pays d'Amérique latine, les liens qui nous unissent n'ont pas toujours été aussi étroits qu'ils auraient pu
l'être. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. Les perspectives du Canada quant à ses relations avec les pays des
Amériques ont changé de manière spectaculaire et permanente au mois de janvier 1990, quand le Canada est
devenu membre à part entière de l'Organisation des États américains [OEA]. Cette décision signifiait au monde
que le Canada avait atteint un point de non retour dans son engagement à l'égard de cet hémisphère.
Par conséquent, contrairement à la situation qui existait il y a seulement 10 ans, le Canada ne se trouve plus à
la croisée des chemins dans ses relations avec les Amériques. De nos jours, les liens qui nous unissent aux
pays des Amériques sont au premier rang des priorités internationales du Canada. Actuellement, les
Canadiens réalisent plus que jamais que l'avenir économique de leur pays est directement lié à la santé des
économies de leurs partenaires de l'hémisphère. Ils sont déterminés à travailler pour parvenir à des ententes
permettant à un nombre plus important de citoyens des Amériques de partager les avantages de la création de
la prospérité mondiale et régionale.
Une économie tributaire du commerce et des investissements internationaux
Je pense que l'objectif fondamental de l'activité économique est d'améliorer les conditions de vie de nos
citoyens. Au cours du dernier demi-siècle, ces pays, alliant la libéralisation du commerce à la bonne gestion
des affaires publiques, à des politiques sociales et environnementales saines et à une économie de marché,
ont constamment réalisé de plus grands progrès en matière de réduction de la pauvreté et de développement
humain que ceux qui sont restés isolés et fermés à leurs voisins.
Le Canada défend depuis longtemps les avantages de la libéralisation du commerce entre les pays du monde
et a toujours insisté sur l'importance d'un système de commerce international transparent et réglementé. Les
Canadiens attachent une grande importance à un tel système. Proportionnellement, le Canada est l'un des
pays les plus commerçants au monde. Plus de 43 p. 100 de notre produit intérieur brut [PIB] et près d'un tiers
de tous les emplois au Canada dépendent du commerce. Comparativement, les États-Unis exportent
seulement 11 p. 100 de leur PIB et le Japon 15 p. 100.
Les économies de moyenne et petite taille, comme l'Uruguay et le Canada, bénéficient d'un système fondé sur
des règles offrant à leurs entreprises un environnement commercial prévisible et leur donnant la capacité de
rivaliser équitablement avec leurs concurrents dans des économies plus grandes et plus puissantes. Un
système réglementé solide permet la recherche de solutions aux controverses qui peuvent surgir, en se
fondant sur des « droits convenus » plutôt que sur le « pouvoir économique ».
Une société qui valorise la diversité de son patrimoine culturel
L'un des importants défis auxquels tous les pays se trouvent confrontés est celui de construire des économies
plus fortes et de créer des emplois grâce au commerce, tout en laissant leurs aspirations et leurs cultures
individuelles poursuivre leur évolution dans leurs voies respectives.
Faire l'expérience de cultures différentes est enrichissant pour tous. Voisins de l'une des plus vastes et des
plus puissantes cultures de la planète, les Canadiens jouissent d'une grande expérience dans ce domaine.
Nous ne pouvons ni ne voulons isoler notre société et notre culture du reste du monde. Nous pensons,
cependant, que les gouvernements ont un rôle à jouer pour favoriser la liberté de choix des personnes quant à
ce qu'elles souhaitent lire, écouter et voir. Nous considérons que la culture est suffisamment importante pour
ne pas être traitée simplement comme n'importe quel autre service ou marchandise. Le rôle des biens et
services culturels dans nos sociétés est loin de se limiter à leur simple valeur économique.
C'est la raison pour laquelle nous défendons depuis longtemps un nouvel instrument international visant à
établir des règles de base claires permettant aux pays de maintenir des politiques qui favorisent leur culture,
tout en respectant les règles du système de commerce international et en assurant des marchés à leurs
exportations culturelles. Un tel instrument reconnaîtrait aussi la contribution de la diversité culturelle au
développement économique et social.
Un fervent tenant de la Zone de libre-échange des Amériques
Le Canada est membre de l'Accord de libre-échange nord-américain [ALENA]. Nous avons conclu des accords
de libre-échange bilatéraux avec le Chili et Israël et avons engagé des négociations avec l'Association
européenne de libre-échange. De plus, des négociations sont sur le point de s'ouvrir avec le Costa Rica et
nous sollicitons actuellement l'opinion des Canadiens sur le lancement éventuel de négociations avec
Singapour.
Bien que nous poursuivions ces mécanismes bilatéraux, les négociations multilatérales dans le cadre de
l'Organisation mondiale du Commerce [OMC] et de la Zone de libre-échange des Amériques [ZLEA] continuent
d'être notre priorité principale. Les discussions sur la ZLEA offrent une occasion historique d'unir les 34 pays
démocratiques des Amériques dans un accord global visant à accroître leur intégration, leur développement et
leur croissance économiques.
Le PIB combiné des Amériques est supérieur à celui de l'Union européenne. Une plus grande liberté
commerciale dans les Amériques serait bénéfique pour le développement économique et social de notre
hémisphère et servirait de tremplin pour l'atteinte d'objectifs communs sur la scène mondiale.
À la recherche de relations plus étroites avec le Mercosur
Dans la ligne de son adhésion à l'ALENA et de l'appui qu'il accorde aux négociations de la ZLEA, le Canada se
réjouit de l'évolution progressive du Marché commun du cône Sud [Mercosur], qui marque une importante
étape vers l'intégration hémisphérique. Bien que nous continuerons de valoriser nos relations bilatérales
permanentes avec chacun des quatre pays du Mercosur, nous comptons aussi élargir nos relations avec le
Mercosur en tant que groupe.
Un partenariat dynamique et florissant
Le Canada et l'Uruguay sont en train d'établir des relations dynamiques en matière de commerce et
d'investissement. D'après les statistiques canadiennes, les échanges bilatéraux entre les deux pays ont
augmenté de près de 50 p. 100 l'an dernier, pour atteindre 127 millions de dollars. Étant donné le succès
soutenu des exportations uruguayennes sur le marché canadien, il est probable qu'un nouveau record sera
atteint cette année.
Au cours de l'année 1999, nos échanges bilatéraux se composaient de 38 millions de dollars d'exportations
canadiennes vers l'Uruguay et de 89 millions de dollars d'exportations uruguayennes vers le Canada. À la suite
de ce discours, je rencontrerai le président Battle et le ministre des Affaires étrangères Opertti pour étudier les
possibilités d'améliorer les résultats du Canada!
Il ne fait aucun doute que les possibilités d'augmenter les alliances commerciales entre le Canada et l'Uruguay
sont nombreuses.
Je constate avec plaisir qu'un certain nombre de sociétés canadiennes ont trouvé des débouchés commerciaux
en Uruguay. Par exemple : Crystallex, de Colombie-Britannique, a investi dans la seule mine d'or en
exploitation en Uruguay; West Fraser Timber, de Colombie-Britannique, a investi dans une plantation de pins et
d'eucalyptus de 29 000 hectares; Lanir, de l'Alberta, a investi dans une exploitation bovine de 18 000 hectares;
CGI, du Québec, a établi son bureau régional à Montevideo et collabore avec ANTEL à la modernisation de
l'infrastructure des communications de l'Uruguay; par ailleurs, SNC/Lavalin, du Québec, envisage de collaborer
avec l'OSE [Obras Sanitarias del Estado].
J'ai également bon espoir qu'un consortium international incluant les autorités aéroportuaires de Vancouver se
voie bientôt octroyer un contrat pour la modernisation et la gestion de l'aéroport de Carasco. Les autorités
aéroportuaires de Vancouver sont un organisme très compétent et expérimenté, comme en témoigne leur
gestion et leur exploitation remarquables de divers aéroports dans tout le Canada, ainsi que d'aéroports
internationaux au Chili, en République dominicaine, dans les îles Turks et Caicos et aux Bermudes.
Réciproquement, des sociétés canadiennes seraient des partenaires naturelles pour les Uruguayens cherchant
un accès à la région de l'ALENA. Les États-Unis, voisins du Canada, offrent le marché le plus grand, le plus
riche et le plus compétitif au monde. Les Canadiens détiennent 20 p. 100 du marché d'importation aux États-Unis -- part que leur envient les pays du monde entier.
Conclusion
Permettez-moi, pour conclure, de souligner que, pour les Canadiens, l'ouverture de leur pays est l'une des
principales raisons qui leur permettent de jouir, malgré leur population modeste, de l'une des économies les
plus fortes du monde. Notre vigoureux engagement en vue d'établir des relations plus étroites avec les pays
des Amériques témoigne de notre désir prononcé de prendre une part active à la communauté mondiale des
pays.
L'Uruguay et le Canada partagent de nombreux objectifs politiques, économiques et sociaux et collaborent
étroitement dans un large éventail de forums internationaux.
J'aimerais, au nom du Canada, encourager les membres du milieu des affaires uruguayen en général, et la
Chambre de commerce uruguayo-canadienne en particulier, à poursuivre leurs efforts pour faire en sorte que
les liens commerciaux qui unissent nos deux pays continuent d'être l'un des piliers essentiels des relations du
Canada dans l'hémisphère.
Je vous remercie.
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