COMMUNIQUÉS
SIGNATURE D'UN ACCORD SUR DES NORMES INTERNATIONALES DE PIÉGEAGE SANS CRUAUTÉ ENTRELE CANADA ET L'UNION EUROPÉENNE
Le 15 décembre 1997 Nº 210
SIGNATURE D'UN ACCORD SUR DES NORMES
INTERNATIONALES DE PIÉGEAGE SANS CRUAUTÉ ENTRE
LE CANADA ET L'UNION EUROPÉENNE
Le ministre du Commerce international, M. Sergio Marchi, a annoncé que le
Canada et l'Union européenne (UE) ont signé aujourd'hui un Accord sur des
normes internationales de piégeage sans cruauté.
« Cet accord représente une réalisation importante pour le Canada et l'UE, a
déclaré M. Marchi. Il favorise le commerce et rend plus humain le traitement
des animaux piégés. Il fournit un cadre bien défini qui permettra à l'industrie
de la fourrure de créer des emplois et de les conserver, au Canada comme dans
l'UE. Il est aussi le premier document qui établisse expressément des normes
internationales régissant le sort des animaux. Je suis particulièrement heureux
que les peuples autochtones du Canada aient participé aux discussions que notre
pays et l'UE ont menées au cours des dernières années et qu'ils aient pu voir
leurs préoccupations reflétées et traitées dans le processus. »
L'accord définit les critères scientifiques rigoureux sur la base desquels les
normes seront appliquées à toutes les méthodes de piégeage comportant des
dispositifs mécaniques utilisés pour capturer 19 espèces de mammifères
sauvages. Ces normes seront en vigueur quelle que soit la raison de la capture,
qu'il s'agisse de lutte contre les ravageurs, de conservation, de fourrure ou
d'alimentation. Les parties à l'accord sont tenues d'interdire les méthodes de
piégeage qui ne respectent pas ces normes, dans une période de temps convenue
de cinq à huit ans.
L'accord a été signé aujourd'hui à Bruxelles par M. Jean-Pierre Juneau,
ambassadeur du Canada auprès de l'Union européenne, par M. Jean-Jacques Kasel,
ambassadeur du Grand-Duché de Luxembourg, représentant la présidence du Conseil
de l'Union européenne et par M. Hans-Friedrich Beseler, directeur général des
relations extérieures de la Commission européenne.
« Non seulement cet accord avantage ceux qui ont un intérêt dans l'industrie
canadienne de la fourrure ou qui en tirent leur subsistance, mais il constitue
aussi un excellent exemple de la manière dont le Canada et l'UE peuvent
collaborer pour trouver des solutions à des questions difficiles, » a conclu M.
Marchi.
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On trouvera un document d'information sur l'accord en annexe. Des documents
d'information additionnels sont également disponibles sur demande en
communiquant avec les personnes dont les noms suivent.
Pour de plus amples renseignements, les représentants des médias sont priés de
communiquer avec :
Leslie Swartman
Cabinet du ministre du Commerce international
(613) 992-7332
Brian Roberts
Gestionnaire, Programme des fourrures
Affaires indiennes et du Nord Canada
(819) 997-7247
Neal Jotham
Coordonnateur, piégeage humanitaire
Service canadien de la faune
Environnement Canada
(613) 997-0832
Le Service des relations avec les médias
Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international
(613) 995-1874
Ce document se trouve également au site Internet du ministère des Affaires
étrangères et du Commerce international : http://www.dfait-maeci.gc.ca
Document d'information
ACCORD SUR LES NORMES INTERNATIONALES
EN MATIÈRE DE PIÉGEAGE SANS CRUAUTÉ
Le 15 décembre 1997, le Canada et l'Union européenne signaient à Bruxelles
l'Accord sur des normes internationales de piégeage sans cruauté. La signature
de la Fédération de Russie est attendue pour le début de 1998.
En mai, le Canada, l'Union européenne (UE) et la Fédération de Russie avaient
paraphé l'Accord avant son approbation, le 22 juin, par le Conseil des affaires
générales de l'Union européenne (UE).
Retombées économiques
L'Europe est le principal marché des fourrures du Canada depuis le début du
XVIIe siècle, et environ les trois quarts des exportations canadiennes de
fourrures sauvages partent à destination des pays d'Europe; à peu près
1 million d'animaux sont piégés chaque année au Canada. On estime que
l'ensemble de l'industrie de la fourrure contribue annuellement pour environ
600 millions de dollars à l'économie canadienne.
Le Canada compte grosso modo 80 000 trappeurs, dont environ 40 000 sont des
autochtones, et les fourchettes de revenus sont très variées pour cette
activité essentiellement saisonnière, concentrée durant les mois de fin
d'automne et d'hiver. Par ailleurs, on estime que les ventes de fourrures
constituent entre 30 et 60 p. 100 de tous les revenus des communautés
autochtones du Nord. Certaines études portent à croire que la chasse et le
piégeage à des fins de subsistance fournissent 80 p. 100 de la nourriture de
certaines collectivités.
Protection des animaux
La fourrure est une ressources naturelle renouvelable dont la récolte à partir
d'animaux à fourrure peut être gérée avec soin par l'application des principes
d'utilisation durable décrits dans la Stratégie mondiale de la conservation et
la Convention internationale sur la biodiversité. Aucune espèce à fourrure
piégée au Canada n'est menacée ni menacée d'extinction. Le piégeage au Canada,
tout comme ailleurs dans le monde, cherche à atteindre divers objectifs,
notamment le contrôle des animaux nuisibles, la protection de l'infrastructure
économique, dont les digues, l'alimentation et la fourrure destinée aux
vêtements.
L'engagement du Canada à respecter les principes de conservation et de
protection des animaux a entraîné la substitution de mauvaises techniques de
piégeage par des pièges qui s'étaient révélés plus sélectifs, sûrs ou
indolores. Les trappeurs, qui sont des gens d'affaires, reconnaissent la
nécessité d'utiliser les méthodes qui engendrent le moins de souffrances et le
plus d'efficacité, car elles produisent des fourrures qui sont de meilleure
qualité et, partant, qui commandent des prix plus élevés. Toutes les provinces
et tous les territoires exigent que les trappeurs soient munis de permis qu'ils
obtiennent après avoir suivi des cours de formation. Depuis 1987, les trappeurs
eux-mêmes ont, avec le gouvernement, financé la formation dispensée à des
milliers de trappeurs autochtones et nordiques sur le recours à des techniques
efficientes, sélectives et indolores qui respectent les règlements provinciaux
et territoriaux. Le programme canadien de recherche et de développement sur les
systèmes de piégeage sans douleur, qui a été reconnu par l'Union mondiale pour
la nature, est le plus poussé en son genre. Les gouvernements et l'industrie au
Canada ont consacré plus de 10 millions de dollars aux travaux de recherche
dans ce domaine.
Portée de l'accord
L'Accord est un modèle à suivre pour la résolution d'autres enjeux
internationaux où les intérêts économiques sont indissociables des
préoccupations écologiques; or, cette combinaison de facteurs se retrouvera de
plus en plus souvent à l'avant-scène de la politique commerciale durant les
années à venir. Il est primordial de souligner que les signataires de l'Accord
ne peuvent s'imposer réciproquement aucune mesure commerciale.
L'Accord règle cette question difficile en définissant avec précision les
effets acceptables de tous les pièges sur les animaux. À ce chapitre, il va au-delà de la simple interdiction énoncée par l'UE à l'endroit d'un type de piège.
En effet, il examine tous les pièges afin de déterminer le risque que chacun
entraîne des blessures que l'animal s'inflige et d'autres genres de
souffrances, puis il interdira ceux qui occasionnent ces blessures et
souffrances; il accepte aussi le recours d'autres types de pièges et les pièges
à ressort munis de mâchoires qui répondent à cette norme. Outre ses retombées
sur le Canada, l'Accord aura une incidence sur le piégeage dans le territoire
de l'Union européenne, où 5 millions d'animaux sont piégés chaque année et où
plusieurs centaines de types de pièges sont employés.
L'Accord constitue un pas important vers la mise au point de pratiques de
piégeage sans douleur et va plus loin que le règlement 3254/91 de l'UE pour
promouvoir la protection des animaux, puisqu'il touche 19 espèces et non pas
13. Il contient des définitions de base, fixe des normes élaborées et
significatives en matière de pièges, s'assortit d'une certification de pièges
particuliers à certaines espèces, de lignes directrices concernant
l'utilisation des pièges, les procédures de test et la formation des trappeurs,
sans oublier qu'il vise tous les types de pièges pour des espèces énumérées;
voilà des dispositions qu'on ne trouve dans aucun texte législatif de l'Union
européenne.
Le Canada a convenu que, dès la ratification de l'Accord, il interdira tous les
pièges à mâchoires pour sept espèces, mais ces pièges resteront légaux s'ils
sont employés par submersion. Dans un délai de 46 mois suivant la ratification
par l'UE, le Canada interdira aussi le recours aux pièges terrestres
conventionnels à ressort munis de mâchoires d'acier pour cinq espèces
supplémentaires, ce qui permettra aux trappeurs d'utiliser des pièges à
mâchoires modifiés (capitonnés, par exemple). Dans les huit ans qui suivent
l'entrée en vigueur, tous les signataires devront avoir terminé de tester les
pièges et interdit tous ceux qui ne satisfont pas à la norme.
Mise en oeuvre de l'accord
Bien que les détails de la mise en oeuvre de l'Accord restent à parachever, des
consultations intensives ont lieu en permanence entre les parties prenantes de
l'industrie de la fourrure. De plus, il faut souligner que le gouvernement
fédéral a procédé à des consultations avec divers groupes autochtones sur la
mise en oeuvre. Quant à la coordination du travail de mise en oeuvre, on
envisage que l'Institut de la fourrure du Canada, organisation établie à
l'origine par les ministres provinciaux et territoriaux de la Faune, jouera un
rôle central de concert avec les organismes fédéraux appropriés.
Comme l'énonce l'Accord, les expéditions de fourrures qui entrent dans les pays
de l'UE le 1er décembre et par la suite doivent être accompagnées de certificats
d'origine qui attestent que les fourrures et les produits de fourrure
proviennent bien du Canada. Un système de certification est en vigueur au
Canada et fera en sorte de préserver l'accès continu au marché de l'Union
européenne pour les fourrures et les produits de fourrure canadiens.
Décembre 1997
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