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M. MARCHI - ALLOCUTION À LACHAMBRE DE COMMERCE ITALIENNE AU CANADA - MONTRÉAL (QUÉBEC)

98/35 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS

NOTES POUR UNE ALLOCUTION

DE

L'HONORABLE SERGIO MARCHI,

MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,

À LA

CHAMBRE DE COMMERCE ITALIENNE AU CANADA

MONTRÉAL (Québec)

Le 6 mai 1998

Ce document se trouve également au site Internet du Ministère : http://www.dfait-maeci.gc.ca

Merci à vous tous de m'avoir invité ici aujourd'hui. Montréal est l'un des rares endroits en dehors de l'Italie où on peut encore manger un bon risotto, aussi je suis toujours content d'y venir!

Je suis particulièrement heureux de me trouver parmi vous à la veille de notre visite en Italie. Comme vous le savez, plus tard ce mois-ci, le premier ministre et moi-même, accompagnés de M. Alfonso Gagliano et d'autres parlementaires d'origine italienne ainsi que d'une importante délégation de gens d'affaires, nous nous rendrons à Rome et à Milan et nous nous arrêterons à Turin et dans la région du Frioul.

Quand nous avons décidé d'inviter des parlementaires d'origine italienne à cette mission commerciale, je ne savais pas que nous étions si nombreux au Parlement canadien! Si nous devions emmener tous ceux qui déclarent avoir des liens avec l'Italie, il faudrait fermer le Parlement! À vrai dire, on a suggéré que ce ne serait pas une si mauvaise idée!

On enregistre vraiment beaucoup d'enthousiasme pour ce voyage, qui constitue l'une des plus importantes missions politico-commerciales jamais organisées dans un pays européen. Je ne sais pas si nous attendions d'avoir un ministre du Commerce d'origine italienne pour l'organiser, mais nous en avons un maintenant et j'apprécie qu'on ait attendu.

Les liens que le Canada a noués avec l'Italie sont à la fois anciens et profonds. L'année dernière, nous avons célébré le 500e anniversaire de la découverte de Terre-Neuve par Giovanni Caboto. Dans toute notre histoire, les immigrants italiens, qui sont devenus par la suite des résidents et des citoyens canadiens, ont aidé à faire du Canada l'un des pays les plus prospères du monde.

Quant à ceux d'entre nous qui font remonter leurs origines à l'Italie, notre loyauté n'est pas tant divisée que partagée : à l'égard du Canada, à qui nous donnons notre gratitude et notre amour, et à l'égard de l'Italie, à laquelle nous sommes liés par les liens anciens du sang et du patrimoine. Nous profitons de ce qu'il y a de meilleur dans ces deux mondes, l'ancien et le nouveau, et nous apprécions le riche héritage que nous avons reçu.

Tout comme nos ancêtres ont traversé l'Atlantique pour trouver de nouvelles perspectives d'avenir, de même aujourd'hui, nous devons nous efforcer de saisir les occasions qui s'offrent à nous. Il s'agit maintenant non pas de nous déraciner, comme ils l'ont fait, mais d'investir, non pas de commencer des vies nouvelles, mais d'explorer de nouveaux débouchés, non pas de partir comme émigrants, mais d'établir des partenariats commerciaux.

Naturellement, l'Italie et le Canada sont unis autant par les réalités actuelles que par les expériences passées. Nous partageons de nombreuses responsabilités internationales, nous collaborons étroitement pour revitaliser les Nations unies et nous sommes membres de grands blocs commerciaux, le Canada, de l'Accord de libre-échange nord-américain [ALENA], et l'Italie, de l'Union européenne.

Tout comme notre passé repose sur les mêmes bases et notre présent est déterminé par des intérêts communs, de même notre avenir devra être façonné par les efforts que nous déploierons ensemble. Que l'avenir soit prospère ou non dépendra, dans une grande mesure, de notre capacité de nouer des liens en matière de commerce et d'investissement, entre nous et avec le monde.

Dans les années à venir, en effet, la richesse d'un pays ne dépendra pas de la taille de ses armées ni des ressources que renferment ses frontières, mais de sa capacité de profiter des débouchés qui existent au-delà, grâce à l'esprit d'entreprise de son peuple.

L'Italie et le Canada le comprennent. Nous sommes conscients que dans un monde où les barrières s'écroulent et où s'ouvrent de nouvelles possibilités, nous devons faire preuve d'initiative ou bien risquer de perdre des marchés au profit d'autres pays, mieux préparés à relever les défis de la nouvelle économie.

Ici au Canada, l'importance que nous accordons au commerce n'est ni récente, ni accidentelle. Dotés d'un marché national relativement petit, nous devons nous tourner vers l'étranger pour vendre nos produits et nos services. Actuellement, nous tirons du commerce plus de 40 p. 100 de notre PIB. Un emploi sur trois au Canada dépend des échanges commerciaux. Un emploi sur trois!

Parmi les pays commerçants du monde, nous avons montré que nous pouvions nous placer parmi les meilleurs, nos exportations ayant atteint un chiffre record de 301 milliards de dollars, l'année dernière. Nous offrons des conditions moins onéreuses que les États-Unis et sommes donc un point d'entrée naturel pour les pays européens qui veulent accéder aux vastes marchés de l'Amérique du Nord, notamment celui du Mexique.

L'Italie comprend aussi combien il est impératif de s'adapter à la mondialisation des marchés. S'il y a un pays qui s'apprête à devenir la nation commerçante transatlantique prépondérante, c'est bien l'Italie. Dotée d'une position stratégique et de produits de classe internationale dans les secteurs des machines-outils, de la robotique pour la machinerie industrielle, des aliments transformés et des vêtements, l'Italie est en mesure de satisfaire un grand nombre des besoins de l'Amérique du Nord.

Le Canada et l'Italie ont aussi beaucoup à s'offrir mutuellement. Nous nous rendons donc dans ce pays pour réaffirmer l'importance que nous attachons à nos relations et pour chercher des moyens de les élargir. Aux liens déjà forts de l'amitié, nous voulons ajouter une nouvelle dimension, celle du commerce.

Or, malgré nos relations étroites et de longue date, nous n'avons pas encore vraiment forgé ces liens. La raison en est peut-être que nous avons conservé une conception dépassée les uns des autres. La plupart des Canadiens savent-ils, par exemple, que l'économie italienne est la cinquième du monde pour l'importance?

La plupart des Italiens considèrent-ils toujours le Canada comme une économie axée sur les ressources naturelles? Savent-ils que nous sommes des chefs de file mondiaux en matière de technologie de pointe? Sont-ils conscients, par exemple, que Bombardier de Montréal est le troisième plus grand fabricant d'aéronefs du monde ou que Nortel est le plus grand fabricant de matériel de télécommunications du monde?

Les Italiens se représentent-ils le Canada comme une vaste étendue glacée du Grand Nord, ou comme la porte d'accès au vaste marché nord-américain?

Les deux pays doivent déployer tous leurs efforts pour corriger les impressions formées autrefois et qui ne reflètent plus les réalités d'aujourd'hui.

Assurément, le commerce entre nos deux pays est déjà important : en 1995, il a représenté plus de 5 milliards de dollars. Mais nous pourrions faire plus, beaucoup plus, et c'est pourquoi ce voyage est si important.

Combien plus? À mon avis, nous devrions avoir pour objectif d'augmenter nos échanges jusqu'à ce que l'Italie commerce proportionnellement autant avec le Canada qu'avec les États-Unis. Cela signifie que nous devrons doubler les échanges entre nous, un but ambitieux, mais réalisable.

Comment pouvons-nous y parvenir? Je ne pense pas qu'il existe de meilleur moyen que l'établissement de relations interpersonnelles, grâce auxquelles les chefs d'entreprise canadiens et italiens apprendront à mieux se connaître, se parleront et exploreront les possibilités de coopération et de profit mutuel.

Quant à nous, le Canada fait de grands efforts pour promouvoir de telles relations. La mission, le mois prochain, comptera environ 70 entreprises canadiennes et constituera le deuxième événement de ce genre auquel participera un ministre canadien du Commerce international, en l'espace d'un an. Elle portera principalement sur quatre secteurs clés : l'aérospatiale, les télécommunications et la technologie de l'information, l'agroalimentaire et les services touristiques, culturels, financiers et médicaux.

Ces missions commerciales sont importantes, mais elles ne suffisent pas. Nous devons élargir notre approche et obtenir la participation de l'élément le plus dynamique de nos économies respectives : nos petites et moyennes entreprises.

Les petites et moyennes entreprises italiennes sont célèbres dans le monde entier pour la place essentielle qu'elles occupent dans l'économie de l'Italie. Elles sont souples, elle prennent des décisions rapidement pour saisir de nouveaux débouchés et un grand nombre d'entre elles sont regroupées géographiquement par industrie de sorte qu'elles s'aident mutuellement en se communiquant les innovations et l'information. Elles constituent un modèle dont les autres pays pourraient tirer un grand profit. Ces PME effectuent 40 p. 100 des exportations italiennes.

Les PME canadiennes représentent aussi un élément vital de l'économie canadienne. Elles créent la plupart des nouveaux emplois et elles sont les plus rapides pour occuper les nouveaux créneaux commerciaux dans les secteurs des produits et des services.

Toutefois, seulement 10 p. 100 d'entre elles exportent.

Le défi que nous devons relever consiste à augmenter ce nombre et à changer la culture commerciale pour que les entreprises canadiennes, grandes et petites, saisissent les débouchés qui s'offrent à elles à l'étranger.

Je suis fermement convaincu que ces petites entreprises dynamiques et innovatrices sont aussi dans une position idéale pour devenir les meilleures exportatrices du Canada. Si elles bénéficient de l'appui nécessaire, rien ne saura les arrêter.

C'est la raison pour laquelle nous avons créé au ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, une direction

dont la tâche est d'aider les PME. C'est aussi la raison pour laquelle cette mission compte tant de représentants de PME canadiennes. En rapprochant les PME canadiennes et italiennes, nous pouvons atteindre nos objectifs, à savoir augmenter le commerce bilatéral, tout en créant des emplois et en favorisant la croissance dans les deux pays.

Nous permettrons aussi à ces entreprises d'explorer les possibilités d'alliances stratégiques sur les marchés de pays tiers. En mettant en commun nos capacités, nous pourrons accomplir bien davantage que nous n'aurions jamais espéré en agissant seuls.

Dans cette entreprise, le Canada bénéficie d'un avantage concurrentiel majeur et il se trouve dans cette salle. Les Canadiens d'origine italienne, et nous sommes un million et demi au Canada, constituent des intermédiaires naturels entre nos deux pays.

Nous offrons une mine de renseignements et une connaissance pratique du marché canadien que nous pouvons partager avec des partenaires italiens éventuels. Les portes qui autrement pourraient être fermées, peuvent être ouvertes par des personnes parlant la même langue et empreintes d'une culture commune.

Nous nous entendons parfaitement et nous devons nous efforcer de tirer profit de cet aspect remarquable des relations italo-canadiennes, à savoir cette impression de vraiment former une famille.

Une meilleure appréciation de ce que nous pouvons nous offrir mutuellement, une plus grande participation de nos PME, les liens naturels de la famille et du patrimoine sont tous des éléments cruciaux qui permettront d'accroître les échanges commerciaux entre l'Italie et le Canada.

Vous savez, nous entendons beaucoup parler de la contribution qu'ont apportée les immigrants au Canada. Pour certains, il s'agit de quelque chose que l'on lit dans les manuels scolaires ou que l'on voit dans les films, mais pour un grand nombre d'entre nous, cette histoire est enregistrée dans nos albums de famille, dans nos albums de photos et dans les expériences de notre vie.

Nos parents ou nos grands-parents sont arrivés ici avec guère plus que ce qu'ils portaient avec eux. Vous et moi sommes de fiers héritiers de cette tradition. Nous nous trouvons dans une prospérité relative parce qu'un grand nombre d'entre eux se sont battus pour sortir d'une misère noire. Pouvons-nous faire moins pour nos enfants et nos petits-enfants? Pouvons-nous, nous qui avons débuté dans la vie si bien pourvus, faire moins que ceux qui étaient si démunis à leurs débuts?

Sûrement pas. C'est pourquoi nous devons nous implanter sur de nouveaux marchés dans le monde entier, nous devons intensifier le commerce avec nos vieux amis, comme l'Italie, et nous devons profiter des possibilités qu'offre la libéralisation des échanges commerciaux.

La contribution italienne à Montréal, comme au reste du Canada, a été marquée par un souci d'excellence et la volonté de fournir les efforts nécessaire pour l'atteindre. Elle a consisté à faire de notre mieux avec les possibilités qui nous étaient données et à travailler dur pour en créer de nouvelles, meilleures, pour nos enfants.

Aujourd'hui, nous sommes de nouveau appelés à préparer l'avenir, à regarder de l'autre côté de l'océan pour saisir les occasions qui se présentent et à écrire un nouveau chapitre de l'histoire des relations italo-canadiennes.

Aussi, aujourd'hui, laissons-nous animer par ce grand esprit d'aventure incarné par Giovanni Caboto. Regardons au-delà de nos frontières et assurons l'avenir de nos enfants, comme nos parents l'ont fait pour nous.

Merci.


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Dernière mise à jour : 2006-10-30 Haut de la page
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