DISCOURS
M. MARCHI - DEVANTL'ASSOCIATION DES GENS D'AFFAIRES CANADA-TAÏWAN - OTTAWA (ONTARIO)
98/41 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE SERGIO MARCHI,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
DEVANT
L'ASSOCIATION DES GENS D'AFFAIRES CANADA-TAÏWAN
OTTAWA (Ontario)
Le 1er juin 1998
Ce document se trouve également au site Internet du Ministère :
http://www.dfait-maeci.gc.ca
Bonjour à tous. Je voudrais commencer en souhaitant moi aussi la bienvenue au
ministre Shirley Kuo et à nos autres distingués invités de Taïwan. HUAN-YING GE-WEI.
Nous sommes enchantés que vous ayez rejoint vos collègues ici au Canada pour
examiner les possibilités de commerce et d'investissement, et j'espère que vous
aimerez votre séjour dans notre merveilleuse capitale.
Je voudrais aussi remercier la Municipalité régionale d'Ottawa-Carleton d'avoir
parrainé cette activité, qui nous donne la possibilité de montrer notre région à
une si importante délégation de dirigeants d'entreprises.
Taïwan est un leader mondial dans le domaine des produits de haute technologie; il
est donc particulièrement approprié que nous vous recevions à Ottawa même, que
l'on appelle souvent la « Silicon Valley du Nord ». En fait, nous aimons bien
qualifier la Silicon Valley californienne de « Ottawa Valley du Sud », mais à vrai
dire, c'est là un nom qui n'est pas encore entré dans l'usage!
Je crois savoir que vous avez déjà visité la ville et joué un tournoi de golf. Si
je me fie aux scores que certains ont obtenus, je ne crois pas que Tiger Woods ait
beaucoup à craindre!
Ce matin, j'aimerais tout simplement vous dire quelques mots sur les
extraordinaires perspectives qui s'offrent au Canada et à Taïwan dans les domaines
du commerce et de l'investissement. Le sort a voulu que nous ne soyons pas
physiquement voisins, mais l'histoire a fait de nous des amis, et le commerce est
en voie de nous transformer en partenaires.
Bien sûr, le Canada et Taïwan entretiennent déjà d'importantes relations
commerciales. Taïwan est en effet, à ce chapitre, notre neuvième partenaire en
importance, et le quatrième dans la région Asie-Pacifique. L'an dernier, les
exportations canadiennes à Taïwan ont dépassé les 2 milliards de dollars.
Plusieurs initiatives importantes sont en cours pour rendre encore plus fluides
les échanges entre le Canada et Taïwan. Par exemple, j'espère que des progrès
seront faits sur la voie d'un accord ayant force obligatoire visant à éviter la
double imposition.
Un tel mécanisme empêcherait la perception d'impôts sur le même revenu par deux
systèmes différents. Cela profiterait aux Canadiens travaillant à Taïwan et
vice-versa. C'est donc une mesure qui devrait être prise -- et prise rapidement.
Il y a aussi d'étroits contacts personnels entre Canadiens et Taïwanais. Plus de
140 000 Taïwanais sont venus au Canada en tant que touristes, et nous accueillons
de plus en plus d'étudiants de chez vous dans nos établissements scolaires.
Les noms d'entreprises taïwanaises comme Acer et Winbond sont maintenant familiers
au Canada, tout comme ceux de Bombardier, Nortel et Manuvie le sont à Taïwan.
En fait, les contacts que nous avons avec Taïwan prennent chaque jour de
l'ampleur, que ce soit au niveau économique, social ou personnel. Mais nous savons
aussi que pouvons et devons faire plus -- beaucoup plus.
Aussi j'espère que cette rencontre permettra d'imprimer un nouvel élan à nos
relations dans les domaines du commerce et de l'investissement.
Les Canadiens connaissent depuis longtemps les possibilités qui s'offrent en Asie.
Je vous dirai simplement que, malgré la « grippe asiatique », nous demeurons
attachés à cette région, et sommes convaincus de sa réussite à long terme.
C'est pourquoi nous avons décrété 1997 « Année canadienne de l'Asie-Pacifique »,
et pourquoi également nous avons accueilli avec tant de plaisir le Sommet de
l'APEC [Coopération économique Asie-Pacifique] à Vancouver en novembre dernier.
Durant ce sommet, j'ai eu l'honneur de m'entretenir longuement avec le ministre
taïwanais des Affaires économiques, M. C.K. Wang. Nous avons discuté du potentiel
de resserrement des relations économiques entre nous -- des relations que je suis
déterminé à voir s'épanouir et grandir.
Nous savons que Taïwan est une économie dynamique. La croissance pour le premier
trimestre cette année y a été de près de 6 p. 100, et Taïwan semble avoir échappé
à la « contagion asiatique » des derniers mois. En fait, Taïwan a résisté aux
pressions régionales mieux que la plupart des autres économies, et son endurance
témoigne clairement à la fois de ses forces internes et de sa réputation
internationale.
Au moment où Taïwan se prépare à accéder à l'Organisation mondiale du commerce, il
faut régler le problème de l'accès à son marché par les sociétés étrangères. Il en
résultera un régime plus ouvert et plus transparent, un régime qui profitera aux
entreprises aussi bien taïwanaises qu'étrangères.
La vérité est qu'un système fondé sur des règles est avantageux pour tous, et
j'incite fortement Taïwan à se doter d'une régime commercial non discriminatoire.
Quand on jette un coup d'oeil aux échanges actuels entre le Canada et Taïwan, on
constate que Taïwan exporte ici presque deux fois plus qu'elle n'achète de nous.
Cela étant, j'ai pensé qu'il pourrait être utile de vous rappeler ce que le Canada
a à vous offrir.
Les produits canadiens sont reconnus pour leur qualité partout dans le monde. Et,
pourvu qu'elles aient accès au marché, les entreprises canadiennes trouvent
facilement un débouché pour leurs produits et services.
Sur le plan de l'investissement, le Canada offre des conditions sans pareilles.
Nous savons que nos amis taïwanais n'ont pas fait tout ce voyage à seule fin de
profiter de l'été canadien. Vous êtes plutôt venus ici pour trouver de nouvelles
occasions d'affaires, et vous êtes venus au bon endroit.
Le Canada est un pays ouvert sur le monde. Le commerce est vital pour nous, et
nous sommes devenus une nation commerçante prospère parce que nous connaissons les
avantages mutuels qu'un régime d'échanges juste et ouvert peut apporter. Nous
savons qu'il est profitable d'ouvrir nos frontières à de nouveaux partenaires, et
nos esprits à de nouvelles idées.
Aussi accueillons-nous avec plaisir les investissements étrangers. Et lorsque vous
investissez au Canada, vous investissez dans un pays dont les fondements
économiques sont solides. L'an dernier, notre PIB [produit intérieur brut] a
augmenté de 3,8 p. 100 - la plus importante hausse parmi tous les pays du G-7 et
de l'OCDE [Organisation de coopération et de développement économiques]. Nos taux
d'intérêt sont bas -- plus bas que ceux des États-Unis. Et le taux d'inflation se
situe à peine à 1 p. 100.
Mais il y a mieux encore. Le Canada a équilibré son budget -- le premier des pays
du G-7 à le faire. Nous avons éliminé le déficit, et nous pouvons maintenant
envisager des surplus budgétaires à compter de l'an prochain.
Le Canada est un marché dynamique de 30 millions de personnes, mais il est aussi,
dans une perspective plus vaste, une voie d'accès aux marchés des États-Unis et du
Mexique. Nos normes en matière d'éducation sont parmi les plus élevées au monde.
La productivité et la compétence de notre main-d'oeuvre n'ont pas leur égal non
plus.
En ce qui concerne la qualité de vie, je mentionnerais simplement que les Nations
unies ont décerné au Canada, quatre années de suite, le titre de pays où il fait
le mieux vivre.
C'est aussi un endroit où faire des affaires ne coûte pas cher. En fait, le Canada
est le pays où il faut investir.
La société KPMG a mené une étude sur ce qu'il en coûte pour lancer une entreprise
dans sept pays -- cinq pays européens, les États-Unis et le Canada. Cette étude a
pris en compte les dépenses que presque toute nouvelle entreprise doit prévoir --
par exemple les frais de main-d'oeuvre, y compris les salaires, les avantages
prévus par la loi et ceux fournis par l'employeur; les investissements initiaux,
par exemple pour l'achat du terrain et la construction d'un immeuble, ainsi que
les frais d'électricité, de télécommunications et de transport.
L'étude a montré que le Canada se situe au premier rang, après considération de
tous les facteurs que je viens d'énumérer. En d'autres termes, il est plus
économique d'établir et d'exploiter une entreprise au Canada que dans n'importe
quel autre pays ayant fait l'objet de l'étude. C'est-à-dire plus économique qu'en
Europe, qu'en Grande-Bretagne et qu'aux États-Unis. L'écart avec les États-Unis
est de quelque 5 p. 100.
C'est là un point capital. Les investisseurs asiatiques qui veulent prendre pied
en Amérique du Nord pour avoir accès au marché de 400 millions de consommateurs
que représente l'ALENA [Accord de libre-échange nord-américain] peuvent le faire
de manière plus efficace au Canada qu'aux États-Unis.
Voici un exemple frappant tiré de l'étude KPMG : une entreprise asiatique qui
installe une usine typique de 100 employés économisera, en moyenne, près de
1 million de dollars américains par année si elle le fait au Canada plutôt qu'aux
États-Unis.
Il convient de noter également qu'investir au Canada est une opération sûre. Vos
investissements sont intégralement protégés par un système transparent fondé sur
des règles. Cela est important lorsqu'on considère les troubles qui se produisent
ailleurs dans le monde, et les investissements qui s'y perdent.
Certaines des petites et moyennes entreprises canadiennes comptent en outre parmi
les plus dynamiques au monde. Ces entreprises sont à la recherche de partenaires
pour explorer de nouvelles possibilités, et je suis convaincu que nous pouvons,
aujourd'hui même, commencer à établir les contacts nécessaires à cette fin.
Économie vigoureuse, faibles coûts d'exploitation, accès au marché de l'ALENA,
solides liens avec les pays en bordure du Pacifique grâce à l'APEC, enfin rôle
majeur pour la promotion d'une zone de libre-échange dans les Amériques, voilà des
qualités qui font du Canada un endroit idéal où investir et prospérer.
Aussi, lorsque les gens d'affaires taïwanais songent à investir à l'étranger, nous
voulons qu'une immense feuille d'érable rouge leur vienne spontanément à l'esprit!
J'aimerais conclure en vous remerciant tous de l'intérêt que vous portez au
resserrement des relations entre nous.
En parlant du potentiel de ces relations justement, il me revient à l'esprit une
anecdote concernant le grand maréchal français Louis Hubert Lyautey. Celui-ci
avait demandé à son jardinier de planter un arbre. Le jardinier répliqua que
l'arbre choisi avait une croissance lente, et qu'il faudrait des années avant
qu'il n'atteigne sa maturité. Le maréchal lui dit alors : « Nous n'avons donc pas
de temps à perdre. Plantez-le cet après-midi. »
La pleine maturation des relations entre Taïwan et le Canada pourrait
effectivement prendre des années. Mais nous n'avons pas de temps à perdre.
Continuons donc à les cultiver, à les enrichir jusqu'à leur épanouissement -- pour
nous-mêmes et pour les générations à venir.
Je vous remercie encore d'être venus ici, et je vous souhaite une réunion
fructueuse.
HSIEH HSIE.
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