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M. MARCHI - ALLOCUTION LORS DE LA CONFÉRENCE D'INDUSTRIE CANADASUR LES INFRASTRUCTURES PUBLIQUES-PRIVÉES - OTTAWA (ONTARIO)

98/55 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS

NOTES POUR UNE ALLOCUTION

DE

L'HONORABLE SERGIO MARCHI,

MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,

LORS DE LA CONFÉRENCE D'INDUSTRIE CANADA

SUR LES INFRASTRUCTURES PUBLIQUES-PRIVÉES

OTTAWA (Ontario)

Le 14 septembre 1998

Ce document se trouve également au site Internet du Ministère :

http://www.dfait-maeci.gc.ca

Je veux d'abord remercier la SEE [Société pour l'expansion des exportations] d'avoir parrainé ce déjeuner. En plus d'aider les sociétés à financer leurs exportations, la SEE peut certainement offrir un bon déjeuner. Et je veux remercier Ian Gillespie et les autres qui, je le sais, ont travaillé dur toute la matinée dans la cuisine!

Nous vivons dans une période de grands changements. Cet été, on nous a rappelé encore une fois que même nos certitudes les plus chéries peuvent être secouées : Wendel Clark n'est plus avec le Maple Leaf de Toronto; Jim Hart n'est plus avec le Parti réformiste; et, ce qui est le plus préoccupant, Ginger n'est plus avec les Spice Girls!

Cela montre simplement que vous ne pouvez plus rien prendre pour acquis.

Mais aujourd'hui, je voudrais vous parler d'un autre domaine de changement -- d'un changement qui n'est pas une source de bouleversements et qui présente des possibilités à accepter plutôt qu'à éviter. Je veux parler du changement qui modifie la façon dont les grands projets d'infrastructure sont planifiés, financés, exécutés et dirigés.

Le monde connaît actuellement un essor de la construction. Les nations en développement investissent environ 250 milliards de dollars américains chaque année pour des projets de développement, dont plusieurs dans le domaine de l'infrastructure. Et les nations développées investissent dans des infrastructures qui garantiront et amélioreront leur productivité dans un monde de plus en plus concurrentiel.

En Asie -- et plus particulièrement en Chine --, des efforts énormes sont faits pour fournir les infrastructures qui permettront à cette région d'assumer sa place en tant que superpuissance économique. Seulement un quart de la population de la Chine a accès à l'assainissement, contre 100 p. 100 au Canada. Le résident chinois moyen consomme 780 kilowatt-heures d'électricité par an, contre 18 000 au Canada.

Pour combler cette lacune, on estime que près de 1,5 billion de dollars américains seront requis pour répondre aux besoins d'infrastructure croissants de l'Asie d'ici 2005. Un virgule cinq billion!

Et comme les gouvernements de la région tentent eux aussi de réaliser ces grands investissements alors même qu'ils sont à court d'argent et alourdis par leurs dettes, les infrastructures publiques-privées (IPP) sont devenues l'option préférée.

La croissance du marché des IPP est vraiment étonnante. Le financement d'IPP dans les pays en développement s'est multiplié par 13, et au cours des huit dernières années seulement.

Et l'avenir s'annonce encore plus prometteur : dans les 10 prochaines années, le marché mondial des projets d'infrastructure devrait atteindre quelque 3 billions de dollars américains. Plus du tiers de ces projets seront réalisés avec la participation du secteur privé.

Le Canada ne peut pas ignorer ce marché en expansion explosive.

C'est pourquoi cette conférence ne pouvait se tenir à un meilleur moment.

Ces dernières années, le Canada s'est établi comme l'une des plus grandes nations commerçantes du monde. Nous avons fort bien réussi en tant que vendeurs à l'étranger, mais nous avons connu moins de succès en tant que promoteurs de projets et que propriétaires-exploitants à l'étranger.

Nous n'avons pas su utiliser notre expertise de réputation mondiale dans des domaines comme les télécommunications, les technologies environnementales, l'énergie et le transport pour nous tailler une place significative dans le vaste marché international des IPP.

À plusieurs égards, cela a de quoi surprendre. Après tout, les infrastructures -- du moins publiques -- sont un domaine bien connu des Canadiens.

Combien d'autres nations ont creusé des tunnels dans les montagnes Rocheuses, fait des Grands Lacs une voie maritime navigable, installé un système de communication qui recouvre tout un continent, ou encore construit des barrages hydro-électriques gigantesques dans des régions éloignées et dans des conditions difficiles?

Le Rapport sur la compétitivité à l'échelle mondiale classe continuellement les infrastructures du Canada parmi les plus concurrentielles au monde.

Mais malgré toute notre expertise et notre expérience en matière de grands projets d'infrastructure, le fait est que nous n'obtenons pas une part significative du marché des IPP. La question est de savoir pourquoi.

Vous connaissez mieux que moi les réponses à cette question :

  • Premièrement, en tant que nation, nous n'avons pas une grande expérience des infrastructures privées. Tous les paliers de gouvernement ont tardé à adopter le modèle IPP. En conséquence, nos firmes n'ont pas acquis d'expérience nationale de la soumission, de la structuration et du financement de projets d'infrastructure.

  • Deuxièmement, la taille relativement petite de nos sociétés et leur capitalisation limitée font qu'il leur est difficile d'absorber les coûts élevés associés à ces projets. Le financement est généralement un obstacle majeur -- et je sais que vous avez étudié plusieurs aspects de cette question pendant la plénière de ce matin.

    Il y a bien sûr une foule d'autres raisons -- ou d'excuses -- pour expliquer pourquoi nous n'avons pas fait mieux. Mais, franchement, je suis moins intéressé à énumérer les problèmes rencontrés qu'à trouver les solutions requises.

    Le marché des IPP est simplement trop vaste et offre trop de possibilités pour que nous le perdions par notre indécision. Nous devons concerter nos efforts ou risquer d'être devancés par d'autres sociétés -- et d'autres nations -- plus désireuses d'exploiter ces nouveaux débouchés.

    Nous devons, à cette fin, donner aux sociétés plus de possibilités d'acquérir une expérience des projets d'infrastructure au pays pour leur permettre de mieux se positionner en vue de décrocher des contrats d'IPP à l'étranger.

    Nous avons déjà plusieurs merveilleux exemples de ce type de coopération publique-privée : l'autoroute à péage entre Fredericton et Moncton; l'usine de traitement des eaux usées de Dartmouth; et la centrale électrique de Kingston, pour n'en nommer que quelques-uns.

    Nous devons aussi trouver une façon de nous démarquer de nos concurrents. J'aime d'ailleurs la suggestion faite par la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie, à savoir que nous pourrions nous différencier en faisant du Canada un leader dans la fourniture d'infrastructures écologiquement rationnelles.

    Nous devons aussi avoir le leadership d'organisations comme le Conseil canadien des sociétés publiques-privées, qui réussit si bien à encourager les entreprises coopératives.

    Il est important d'acquérir plus d'expérience au pays, mais ce n'est qu'un début. Nous devons aussi surmonter les obstacles de la taille et de la capitalisation en faisant des partenariats un élément central de notre approche, plutôt qu'une décision après coup.

    En s'associant à d'autres firmes, les sociétés peuvent avoir accès à un plus grand bassin de compétences, puiser dans un plus vaste réservoir de ressources financières et acquérir une plus grande capacité d'attirer le financement par emprunts et par actions si essentiel à leur succès.

    Selon un vieux dicton, les flocons de neige sont l'une des créations les plus délicates de la nature -- mais regardez seulement ce qu'ils peuvent faire lorsqu'ils s'agglutinent! Nous devons garder cela à l'esprit et combiner nos forces à celles des autres. Il ne faut pas limiter cette collaboration aux autres sociétés canadiennes, mais l'élargir aux firmes locales ainsi qu'à celles de pays tiers.

    Dans le domaine du financement, nous devons défier nos banques et nos autres institutions financières de se préparer à fournir le soutien dont nos sociétés ont besoin pour réussir.

    Certaines institutions, comme Newcourt Credit, laissent déjà leur marque sur la scène internationale. Il y a aussi la Caisse de Dépôt du Québec, qui a lancé une initiative palpitante avec la Banque asiatique de développement en vue d'établir un Fonds d'investissement en infrastructure pour l'Asie. Pourquoi nos grandes banques à charte ne peuvent-elles pas participer davantage au dynamique marché des IPP?

    Pourquoi les grands arrangements de financement international devraient-ils être négociés à New York ou à Londres? Pourquoi ne pouvons-nous pas développer cette capacité de financement de projets et d'ingénierie financière ici même au Canada? Je pense qu'il est temps d'envoyer ce message clair à nos banques : engagez-vous, faites preuve d'imagination et mettez-vous au travail.

    Permettez-moi de partager avec vous quelques-unes des façons dont le gouvernement et mon Ministère travaillent pour faciliter une meilleure participation canadienne aux projets d'IPP réalisés à l'étranger. Mais il est bien clair que je ne suis pas ici aujourd'hui simplement pour vanter ce que nous faisons; je suis ici pour solliciter votre avis sur ce que nous devrions faire ou sur ce que nous devrions faire différemment.

    Par le biais de nos délégués commerciaux, nous fournissons des renseignements opportuns sur les nouveaux débouchés qui s'offrent à l'étranger. Ces délégués sont une ressource inestimable; si vous ne les utilisez pas déjà, je vous conseille de le faire. Ils connaissent les intervenants, ils connaissent les rouages politiques et ils connaissent la culture. Ces 800 experts du commerce représentent localement vos intérêts dans quelque 130 ambassades et consulats à l'étranger.

    Nous avons aussi tenté de mieux coordonner les efforts des divers ministères en cause. Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, Industrie Canada, l'ACDI [Agence canadienne de développement international], la SEE et la Corporation commerciale canadienne ont tous collaboré à l'adoption d'une approche plus cohérente et mieux intégrée.

    Par le biais de nos bureaux de liaison avec les institutions financières internationales, nous avons mis les entreprises canadiennes en contact avec des institutions comme la Banque interaméricaine de développement, la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement. Ces institutions, à l'instar d'autres institutions internationales, peuvent être une source inestimable de soutien et de ressources.

    L'ACDI a récemment achevé l'examen de son Programme de coopération industrielle afin de mieux appuyer les firmes canadiennes pendant l'étape cruciale du développement. Madame Labelle, la présidente de l'ACDI, vous renseignera demain sur un nouvel instrument financier qui vous aidera à partager le coût de la technogénie, de l'ingénierie financière ainsi que des services juridiques.

    La SEE a formé une Équipe du financement de projets très active pour faciliter le cofinancement avec les banques commerciales, les marchés de capitaux, les institutions financières internationales ainsi que les organismes de crédit à l'exportation d'autres pays. La SEE recherche aussi des façons dont elle pourrait s'associer à d'autres preneurs de participation pour donner encore plus de muscle financier à ses efforts de financement structuré et de financement de projets.

    Et l'ACDI s'est associée à la SEE pour négocier une entente qui permettra au Canada de se joindre à la Société interaméricaine d'investissement -- un développement qui avantagera énormément les firmes qui souhaitent participer au dynamique marché latino-américain.

    Avec tous ces efforts, nous tentons d'encourager les sociétés canadiennes à explorer les débouchés palpitants qui s'offrent au niveau des IPP lorsqu'il s'agit d'associer l'entreprise privée à une réalisation publique. Mais comme je l'ai déjà dit, nous savons que nous avons encore bien du chemin à faire.

    Quels ajustements doivent être apportés aux programmes courants? Quelles autres activités les gouvernements pourraient-ils entreprendre pour montrer les capacités canadiennes à l'étranger? Quelle est la meilleure façon pour nous de préparer la voie ou de nous enlever du chemin?

    Si vous êtes intéressés par le marché des IPP, je vous incite à agir, et dès maintenant.

    De nouveaux concurrents -- de nations émergentes comme l'Inde, la Turquie et le Brésil -- développent maintenant les capacités de génie et de conseil qui ont traditionnellement été notre point fort. Et ils en font profiter le marché à des coûts moindres.

    Dans les prochaines années, ils se lanceront plus nombreux sur les marchés du monde, et avec plus d'effet. La concurrence va donc nécessairement devenir plus féroce.

    Bien sûr, aucun de ces défis n'est insurmontable.

    Il y a près de 500 ans, le grand explorateur Ferdinand Magellan nous rappelait que « la mer est dangereuse, et ses tempêtes terribles. Mais ces obstacles n'ont jamais été une raison suffisante pour rester à terre ».

    Comme Magellan, nous sommes aussi appelés à naviguer sur des mers incertaines, à affronter l'avenir sans crainte et à conquérir l'inconnu. Notre objectif n'est pas la conquête, mais le commerce. Et notre plus grand défi n'est pas de découvrir de nouvelles terres, mais de nous donner une nouvelle détermination -- une détermination à faire concurrence aux meilleurs, à affronter les meilleurs.

    Il nous faut naviguer sur le nouvel océan des IPP. Les obstacles, les défis et les difficultés ne sont pas des raisons pour rester à terre; ils nous rappellent au contraire les dangers qui nous attendent si nous ne faisons rien.

    Je suis persuadé que le Canada restera l'une des plus grandes nations exportatrices du monde -- exportant non seulement des marchandises, mais aussi des connaissances --, et qu'il sera reconnu dans le monde non seulement pour ses richesses naturelles, mais aussi pour son ingéniosité.

    Je compte m'inspirer de vos conseils et travailler avec vous pour faire de cela une réalité.

    Je vous remercie.


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Dernière mise à jour : 2006-10-30 Haut de la page
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