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M. MARCHI - ALLOCUTION DEVANT LA CHAMBRE DE COMMERCE CANADO-SUISSE - MONTRÉAL (QUÉBEC)

98/56 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS

NOTES POUR UNE ALLOCUTION

DE

L'HONORABLE SERGIO MARCHI,

MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,

DEVANT

LA CHAMBRE DE COMMERCE CANADO-SUISSE

MONTRÉAL (Québec)

Le 17 septembre 1998

Ce document se trouve également au site Internet du Ministère :

http://www.dfait-maeci.gc.ca

C'est pour moi un véritable honneur que de prendre part aux fêtes commémorant l'événement historique qu'est le 150e anniversaire de la Constitution suisse.

Peu de pays peuvent s'enorgueillir d'une démocratie constitutionnelle qui remonte à si loin. Et peu de pays sont aussi proches, par affinité si ce n'est par proximité, que la Suisse et le Canada.

Dernièrement, cette amitié a trouvé son expression tangible dans la vive douleur que nos deux pays ont partagée à la suite de la mort tragique de Daniel Dayer, ambassadeur de Suisse au Canada et, bien entendu, du terrible écrasement du vol 111 de Swiss Air.

Fidèles à eux-mêmes, les résidents de la Nouvelle-Écosse ont ouvert leur coeur aux familles des victimes, animés d'un sentiment ressenti par tous les Canadiens. Nous espérons de tout coeur que la chaleur de leur accueil a pu apporter un certain réconfort à la population suisse en ces jours difficiles.

Je me joins à eux pour présenter mes plus sincères condoléances aux familles des victimes du vol 111 de Swiss Air. Je présente aussi, à titre personnel, mes condoléances à la famille et aux amis de Daniel.

Comme je l'ai déjà dit, la Suisse a toujours occupé une place particulière dans le coeur des Canadiens. Nous avons observé avec beaucoup d'admiration les remarquables réalisations de votre pays. Après tout, la Suisse est un pays dont les chercheurs ont remporté un nombre remarquable de prix Nobel et qui compte parmi ses ressortissants des personnalités internationales telles que le théoricien de la politique Jean-Jacques Rousseau, l'écrivain Johann Wyss et le psychanalyste Carl Jung. Sans compter que c'est la Suisse qui a éduqué Albert Einstein!

Je suis heureux de constater que la Suisse continue d'exporter sa culture par l'entremise d'artistes et de groupes musicaux tels que Zaneth, Charles Papasoff, le Bel Hubert et Polar, qui tous se produisent ici dans le cadre de La Suisse éternelle.

Bien sur, la Suisse est également connue dans le monde entier pour ses vins, ses fromages et ses chocolats, produits qui se retrouvent tous ici et auxquels j'ai beaucoup de mal à résister!

Les liens qui nous unissent sont solides. L'intérêt que le Canada porte à la Suisse trouve peut-être son origine dans le fait que les deux pays cherchent à assurer l'unité et la prospérité de groupes linguistiques différents aux traditions religieuses variées.

Quoi qu'il en soit, le Canada reconnaît ses affinités avec la Suisse et nous nous réjouissons avec vous au moment où vous franchissez cette étape importante de votre histoire.

Mais je ne suis pas venu ici aujourd'hui uniquement pour célébrer le passé de la Suisse, aussi remarquable soit-il. Je suis venu parler de notre avenir et du vôtre, qui sont unis par une vision commune et reposent sur les mêmes aspirations.

Car nous sommes aujourd'hui au seuil de ce qui sera, je l'espère, une nouvelle ère remarquable dans les relations entre nos deux pays, une ère où des liens commerciaux solides viendront s'ajouter à des liens d'amitié déjà forts.

Il y a moins d'un an, le premier ministre Chrétien proposait que le Canada et les pays membres de l'Association européenne de libre-échange (AELE) envisagent la possibilité de conclure un accord de libre-échange.

Beaucoup a été accompli depuis lors, et des progrès sont enregistrés presque tous les mois. À vrai dire, le rythme auquel évolue ce projet témoigne non seulement des avantages manifestes que présente un tel accord, mais aussi de la ferme volonté qu'ont toutes les parties de voir ces avantages se concrétiser à bref délai.

Les ministres des pays membres de l'AELE ont rapidement souscrit à la proposition du premier ministre Chrétien et, en mars dernier, des représentants canadiens ont eu des entretiens préliminaires avec leurs homologues de l'Islande, de la Suisse et du Liechtenstein. En avril, des entretiens du même ordre ont eu lieu avec des responsables norvégiens.

La première réunion informelle de hauts fonctionnaires du Canada et des pays membres de l'AELE s'est tenue à Reykjavik.

Au Canada, nous avons entamé une série de consultations pancanadiennes dans le but de donner aux Canadiens la possibilité de faire part de leurs intérêts et de leurs objectifs eu égard à un tel accord.

J'ai également affiché, sur le site Web de mon ministère, une lettre ouverte à tous les Canadiens pour les inviter à me faire par de leur avis sur la question.

En janvier, à l'occasion de la visite que j'ai effectuée en Suisse, j'ai eu le plaisir de signer un accord de coopération commerciale et économique. Nous avons conclu avec la Norvège et l'Islande des accords du même ordre pouvant servir de cadre pour les négociations sur le libre-échange entre le Canada et les pays membres de l'AELE.

Comme c'est la Suisse qui assurera la présidence de l'AELE jusqu'à la fin de l'année, nous sommes convaincus que le processus que nous avons amorcé continuera sur sa lancée.

Pourquoi le Canada cherche-t-il à conclure un accord de libre-échange avec la Suisse et les autres pays membres de l'AELE? Parce que ces pays représentent des marchés importants et que le Canada est une nation commerçante. Sans compter qu'il s'agit de pays du plus haut calibre, qui ont des liens étroits avec le marché européen.

J'ai mentionné que le Canada est une nation commerçante. En réalité, il serait difficile d'exagérer l'importance que revêt le commerce pour le Canada, ou le besoin que nous avons d'élargir sans cesse nos marchés et notre éventail de possibilités.

Aujourd'hui, au Canada, environ un emploi sur trois est tributaire du commerce. Un sur trois! Et pour chaque milliard de dollars de produits ou de services exportés, 11 000 emplois sont créés ou maintenus ici, au pays.

Il n'y a donc pas de quoi s'étonner que le gouvernement canadien attache une telle importance au commerce, moteur de la croissance et créateur d'emplois. Nous avons institué la libéralisation des échanges sur le continent nord-américain avec l'ALENA [Accord de libre-échange nord-américain]. Nous avons conduit l'effort visant à créer une zone de libre-échange des Amériques. Nous sommes un ardent défenseur de l'APEC [Coopération économique Asie-Pacifique], et nous avons signé des accords de libre-échange avec le Chili et Israël.

Toutes ces initiatives donnent de bons résultats. Par exemple, depuis 1993, nous avons doublé notre efficacité commerciale, les échanges ayant atteint l'an dernier le niveau record de 343 milliards de dollars.

Ces dernières années, nous nous sommes de plus en plus intéressés à l'Europe dans l'optique de renforcer nos relations commerciales avec ce continent.

Par exemple, nous avons élaboré un plan d'action visant à supprimer les obstacles au commerce entre le Canada et l'Union européenne. Nous avons aussi participé pleinement au Dialogue transatlantique qui, comme vous le savez, est une initiative du secteur privé placée sous la direction de Tom D'Aquino et du Conseil canadien des chefs d'entreprises.

Nous avons par ailleurs proposé que l'Europe unifie sa stratégie actuelle, qui comporte trois volets de négociations distinctes avec le Canada, le Mexique et les États-Unis, en une seule série de négociations sur le libre-échange entre l'Europe d'une part et l'ensemble des pays signataires de l'ALENA d'autre part.

Déjà, en 1994, dans un discours prononcé devant le Sénat français, le premier ministre Chrétien a proposé un accord de libre-échange entre les pays de l'ALENA et l'Union européenne.

Nous estimons qu'une politique d'intégration transatlantique contribuera en outre à atténuer les craintes d'une « forteresse européenne », ou d'une « forteresse nord-américaine », et démontrera, à long terme, combien il importe de tendre la main de l'autre côté de l'océan.

Un accord de libre-échange avec les pays de l'AELE constituerait un premier pont jeté au-dessus de l'Atlantique. Ce serait là un formidable point de départ. Et tout cadre parfaitement. Ensemble, les économies des pays membres de l'AELE ont une taille comparable à celle du Canada. Elles ont à peu près le même niveau de développement et reposent sur des valeurs qui sont sensiblement les mêmes.

Or, vous savez mieux que moi que le Canada a déjà d'importantes relations commerciales avec les pays membres de l'AELE. Les échanges bilatéraux dans le cadre de ces relations ont représenté 5,5 milliards de dollars l'an dernier, soit à peu près l'équivalent de notre commerce avec l'Italie.

Les courants d'investissement sont eux aussi appréciables. Ainsi, 21 des 25 premières entreprises de l'AELE, comme Nestlé, Ciba-Geigy et Ciment St-Laurent, ont des investissements directs ici au Canada.

De même, des entreprises canadiennes telles que Nortel, la Banque Royale et Dominion Textile sont déjà implantées dans les pays de l'AELE.

Mais aussi importantes que soient ces données sur le commerce et les investissements, nous savons aussi que nous sommes loin d'avoir réalisé le potentiel réel de notre relation.

Un accord de libre-échange avec l'AELE élargirait les perspectives d'exportation des entreprises canadiennes et atténuerait, voire supprimerait les obstacles au commerce entre nous. Un tel accord nous mettrait aussi sur un pied d'égalité avec nos concurrents bénéficiant déjà d'un accès privilégié au marché que représente l'AELE.

Un accord de libre-échange est important également du fait des possibilités d'action concertée qu'il offre. Il existe effectivement d'énormes possibilités de mener, dans le domaine du développement énergétique et dans celui des pêches par exemple, des actions en coopération qui pourraient servir à la fois les intérêts des marchés européens et américains.

Enfin, un accord entre le Canada et les pays membres de l'AELE rehausserait l'image du Canada en tant que destination de choix pour les investissements, contribuerait à faire renaître l'intérêt que suscite le Canada à l'étranger et créerait des emplois additionnels au pays.

Compte tenu de tous les éléments que je viens d'évoquer, et d'autres, nous avons la ferme conviction que la conclusion d'un accord de libre-échange entre les pays de l'AELE et le Canada est la voie à suivre, que le marché s'y prête et que le moment est propice.

Je parlais il y a un moment de l'importance et de la priorité que nous attachons aux consultations menées avec les Canadiens au sujet de cette initiative du plus haut intérêt. J'estime que la Chambre de commerce canado-suisse a un rôle essentiel à jouer à cet égard.

Ces marchés vous sont familiers, et les possibilités qu'ils offrent ne vous échappent pas. Vous connaissez bon nombre des intervenants sur place, vous parlez leurs langues et vous êtes conscients des avantages -- en termes d'emploi et d'investissement -- que cet accord peut procurer.

C'est pourquoi je vous engage à faire entendre votre voix et à faire usage de votre influence dans le cadre de ce débat.

Votre rôle, en tant que chefs d'entreprise canadiens, est de faire valoir à vos homologues des pays de l'AELE les avantages que présente le Canada. Rappelez-leur l'accès qu'ils auraient, par l'entremise de l'ALENA, au vaste marché nord-américain. Rappelez-leur la qualité de notre main-d'oeuvre, l'abondance de nos ressources naturelles, le faible coût de notre énergie et la robustesse de notre économie.

Si vous le faites, j'ai la certitude que les dirigeants d'entreprise de la Norvège, de l'Islande et du Liechtenstein, à l'instar des gens d'affaires suisses, accueilleront avec enthousiasme la possibilité de voir s'accroître le commerce avec le Canada et les investissements faits ici.

Il y a cent cinquante ans, les Suisses ont eu le courage de former une union fédérale. Aujourd'hui, une autre occasion se présente à eux. Pas celle de former une fédération, mais bien celle de créer un partenariat. Pas celle de revendiquer une autonomie politique, mais bien celle de rechercher de plus grandes possibilités économiques.

Ayons le courage et la sagesse dont les Suisses ont fait preuve il y a cent cinquante ans. Et continuons à coopérer en tant qu'alliés, à commercer en tant que partenaires et à nous épanouir en tant qu'amis.

Merci.


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Dernière mise à jour : 2006-10-30 Haut de la page
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