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Le Canada dans le monde : Politique internationale du Canada
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Entrevue vidéo
Radhika Coomaraswamy
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Radhika Coomaraswamy discute de la résolution 1612, de la nécessité de  prévenir, surveiller et punir, ainsi que de l’importance de la coopération internationale.
 
Radhika Coomaraswamy fut nommée Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés aux Nations Unies par le Secrétaire général Kofi Annan en avril 2006. Auparavant, elle était avocate spécialisée en droits de la personne et a occupé la fonction de rapporteur spécial des Nations Unies sur la violence à l'égard des femmes et présidé la Commission des droits de la personne du Sri Lanka

 Surveillance et communication des renseignements relatifs aux violations des droits des enfants dans les conflits armés

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Entrevues vidéo
  (en anglais avec transcription en français )

Note: Les opinions exprimées ne sont pas nécessairement celles du gouvernement du Canada.


 La résolution 1612 et le Conseil de sécurité

1 min 49 sec

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 La coopération internationale1 min 43 secWindows Media | QuickTime
 Prévenir, surveiller et punir2 min 37 secWindows Media | QuickTime

(Les vidéolecteurs sont disponibles ici : QuickTimeWindows Media)



Transcription


La résolution 1612 et le Conseil de sécurité

 

Je m’appelle Radhika Coomaraswamy et je suis secrétaire générale adjointe et représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés aux Nations Unies. J’ai travaillé comme avocate spécialisée dans les droits de la personne et auparavant, j’ai occupé la fonction de rapporteur spécial des Nations Unies sur la violence à l'égard des femmes et présidé la Commission des droits de la personne du Sri Lanka.

Sur un plan direct, en ce sens que le mécanisme de surveillance renseigne directement le groupe de travail du Conseil de sécurité, et en particulier le Secrétaire général, nous espérons que le Conseil de sécurité prendra les mesures qui s’imposent en cas de récidive et d’autres formes d’infractions. Dans sa résolution, le Conseil de sécurité s’engage à prendre des mesures, notamment des sanctions visant les personnes reconnues comme récidivistes. Ce sont les conséquences immédiates des activités de surveillance et de la transmission de rapports. Ce système est en place pour le Conseil de sécurité et celui-ci s’est engagé à poursuivre les parties impliquées.

Quels sont les résultats positifs? Eh bien, je pense à certaines mesures, comme les sanctions ciblées ou autres, ou les dénonciations publiques au moyen des listes du Conseil de sécurité... Ceci étant dit, il reste la question de la lutte contre les cas d’impunité, qui sont largement répandus... Je pense que l’on s’accorde pour dire qu’en de nombreux endroits de la planète, des gens commettent des actes horribles. Or, rien n’est fait pour qu’ils répondent de ces actes. Il s’agit donc de lutter contre ce type d’impunité, et peut-être par la dissuasion. Je pense aussi que, jusqu’à un certain point, plusieurs décisions fortes prises par la Cour pénale internationale ou d’autres institutions ont eu une sorte d’effet dissuasif dans ce domaine.

 

La coopération internationale

 

Je crois que la société civile internationale doit agir de deux façons : premièrement à l’échelle locale, où il est nécessaire de collecter des renseignements sûrs et vérifiables, et deuxièmement à l’échelle internationale, donc au siège de l’ONU, en collaborant avec le Conseil de sécurité et en faisant pression sur les gouvernements afin qu’ils agissent. Ces deux types d’action sont nécessaires.

La résolution 1612 est un mécanisme de surveillance. C’est l’essence même de la dissuasion et de la lutte contre l’impunité. On a l’impression que quand des mesures sont prises, cela se voit et certains y réfléchissent alors à deux fois avant de se livrer à ce genre d’actes. En revanche, si aucune mesure n’est prise, un climat d’impunité s’instaure et les règles ne sont pas respectées. Nous devons réaliser que dans toute l’histoire du Conseil de sécurité, la résolution 1612 constitue un progrès unique et motivant. Par conséquent, nous avons le devoir de réussir, car la pire chose qui pourrait arriver serait que le Conseil de sécurité s’engage dans la résolution de ces questions sociales et morales et qu’il finisse par échouer. Cela serait désastreux. Il est donc primordial que nous travaillions tous ensemble pour aboutir à un succès.

Prévenir, surveiller et punir

De toute évidence, le principal défi réside dans la collecte de renseignements, ou comment obtenir sur ces sujets de l’information objective, vérifiable et qui soit absolument exacte, afin qu’elle ne puisse être remise en question par quiconque. Dans une zone de conflit, il est bien entendu très difficile d’utiliser les techniques classiques de collecte d’information en raison de l’extrême danger que cela représente. Les gens ont peur de donner des renseignements, ou simplement de s’exprimer. Il me semble que les ONG qui travaillent sur le terrain, en particulier les partenaires opérationnels qui collaborent étroitement avec les populations, ont accès à une grande quantité de renseignements. Dès lors, comment pouvons-nous obtenir ces renseignements tout en préservant leurs activités, tout en nous assurant que nous ne nuisons pas à leur capacité d’agir sur le plan humanitaire? C’est donc là que réside le principal défi : obtenir l’information.

Nous devons agir sur trois plans. Nous devons prévenir ce genre d’actes, puis nous devons surveiller et punir les personnes qui les commettent et enfin, nous devons aider à la réinsertion des enfants. Aujourd’hui, le deuxième aspect se concrétise déjà grâce au mécanisme de surveillance et à la Cour pénale internationale. La communauté internationale doit maintenant s’atteler au premier et au troisième aspects, ce qui signifie mobiliser beaucoup de ressources dans les zones déchirées par la guerre. En premier lieu, il faut trouver des solutions pacifiques par la médiation mais ce n’est pas tout. Je vais d’abord vous donner un exemple : j’étais récemment au nord de l’Ouganda. Là-bas, des enfants resurgissent après avoir été enlevés. Ils sont récupérés puis envoyés dans des camps épouvantables. Ils n’ont aucun autre moyen pour survivre et ils ne vont pas à l’école, aucune n’étant fonctionnelle. Alors, soit ils se regroupent en bandes criminelles, soit ils s’enrôlent dans l’armée gouvernementale, puisque la seule chose qu’ils savent faire est de se battre, ayant été enfants-soldats dans le passé. En outre donc, la nécessité de traiter la question dans sa globalité, c’est-à-dire la réintégration, l’amélioration des conditions de vie de ces zones et la mise en place de modes de vie alternatifs pour les enfants touchés par la situation, doit être le but de notre engagement. Cela représente une tâche difficile, car très peu sont ceux qui sont prêts à investir dans les zones de conflit, ou à les approvisionner en ressources. Au final, c’est un cercle vicieux : moins il y a de ressources, plus les enfants risquent d’être victimes d’abus et se retrouvent sans défense.