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2004/15 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS

NOTES POUR UNE ALLOCUTION

DE

L'HONORABLE JIM PETERSON,

MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,

AU CENTRE DE COMMERCE MONDIAL DE MONTRÉAL

MONTRÉAL (Québec)

Le 10 mars 2004

Je tiens à exprimer ma gratitude au Centre de commerce mondial de Montréal pour avoir bien voulu m'inviter à vous entretenir d'un sujet qui, je crois, est capital pour l'avenir du Canada et celui du monde.

L'ALENA à 10 ans

Cette année marque un jalon important pour le Canada. C'est le 10e anniversaire de la mise en œuvre de l'Accord de libre-échange nord-américain [ALENA], un accord commercial visionnaire au moment de sa signature et qui demeure un modèle pour le monde entier.

Il est sans doute superflu, aujourd'hui, devant cet auditoire, d'expliquer les raisons pour lesquelles l'ALENA a joué un rôle aussi important et a été un facteur aussi décisif dans le redressement et la croissance économiques du Canada au cours des 10 dernières années. Cependant, en dépit de tout ce que nous savons maintenant, il s'élève encore des voix protectionnistes -- aux États-Unis certainement, mais aussi au Canada -- qui voudraient que nous fassions marche arrière, qui voudraient nous voir tourner le dos aux avantages de la libéralisation du commerce et des investissements pour le Canada, l'Amérique du Nord et le monde.

L'ALENA n'a certainement pas résolu tous les problèmes économiques ni aboli les cycles économiques. Mais jetons un coup d'œil sur le bilan global. Depuis 1994, le commerce du Canada avec les États-Unis et le Mexique a presque doublé et dépasse actuellement les 659 milliards de dollars annuellement. Ensemble, les trois partenaires de l'ALENA constituent le plus grand bloc commercial du monde : leur PIB combiné atteint près de 18 billions de dollars -- le tiers du PIB mondial.

Les investissements étrangers directs au Canada ont atteint le chiffre de 350 milliards de dollars en 2002. Les investisseurs étrangers sont fortement attirés par l'avantage concurrentiel du Canada et sa position géographique, qui en fait un tremplin vers le plus vaste marché du monde. Tout récemment, KPMG a classé le Canada comme étant le pays où les coûts d'entreprise sont les plus bas parmi les 11 pays étudiés, dont tous les membres du G7.

Par-dessus tout, l'ALENA a eu des retombées bénéfiques dans les domaines qui comptent le plus pour les Canadiens -- la croissance et l'emploi. Nos entrepreneurs ont su tirer profit des nouveaux débouchés offerts par le vaste marché que représente l'ALENA pour devenir plus forts, plus compétitifs et davantage orientés vers l'exportation. Tous ces facteurs ont contribué à faire du Canada, année après année, un leader du G7 en ce qui a trait à la performance économique.

Sur le front de l'emploi, rappelez-vous la prédiction selon laquelle l'ALENA allait entraîner un « gigantesque effet d'aspiration » des emplois en direction du Mexique! Récemment, dans le discours de certains candidats aux États-Unis, l'ALENA a été présenté comme étant une des causes de la délocalisation des emplois vers la Chine et l'Inde. Pourtant, à ce que je sache, aucun de ces pays ne figure sur la carte de l'Amérique du Nord.

Au niveau du chômage, les années ALENA ont coïncidé avec les chiffres les plus bas que le Canada et les États-Unis aient jamais enregistrés depuis les années 1960. L'ALENA a contribué également à faire du Canada l'un des tout premiers pays commerçants du monde industrialisé, les exportations représentant près de 40 p. 100 de notre PIB [produit intérieur brut]. En outre, il a participé à la création d'environ 3 millions de nouveaux emplois nets.

En d'autres termes, le Canada est devenu plus prospère qu'il ne l'aurait été sans l'accord, grâce auquel nous avons pu préserver et améliorer nos programmes sociaux.

Mais l'ALENA a apporté au Canada un autre avantage, qui n'est pas quantifiable celui-là. Il a donné au Canada la crédibilité nécessaire pour dire aux autres : « La libéralisation du commerce donne des résultats et notre bilan en est la preuve. »

L'ALENA de demain

À mesure que nous avançons, nous continuerons de rechercher les moyens de raffermir nos relations commerciales et économiques avec les États-Unis et le Mexique. Le Canada, les États-Unis et le Mexique œuvrent actuellement de concert au sein de plus de 30 forums afin de se mettre à la hauteur des nouveaux défis et des nouveaux besoins, par exemple encourager l'accélération des procédures de reconnaissance mutuelle des titres professionnels.

En octobre dernier, lors de la réunion de la Commission de l'ALENA, qui s'est tenue ici à Montréal, les trois partenaires ont convenu, entre autres, de faciliter l'admissibilité des exportateurs au traitement hors tarif et de réduire leurs coûts de transaction.

Dialoguer avec les pays en développement

Sur le front de la ZLEA [Zone de libre-échange des Amériques], le Canada assume un rôle de leadership. Témoins des avantages de l'ALENA, nous sommes l'un des plus ardents défenseurs de la création d'une zone de libre-échange panhémisphérique qui, une fois parachevée, s'étendra du Nunavut à la Terre de feu, et dont le PIB combiné atteindra plus de 20 billions de dollars, soit environ 40 p. 100 de l'activité économique mondiale.

Les initiatives bilatérales et multilatérales font partie de notre stratégie commerciale à plusieurs voies. Mais la clef de voûte de la politique commerciale du Canada est et doit demeurer l'Organisation mondiale du commerce [OMC]. Malgré le revers mineur essuyé à Cancun -- que je compare à un « dos d'âne » -- nous sommes déterminés à tout mettre en œuvre pour éviter un éventuel échec de l'actuel cycle de négociations de Doha. L'OMC est vitale pour les intérêts du Canada parce que c'est là que se décideront les grandes questions qui touchent nos relations avec le monde.

Et parce que le monde évolue rapidement, il en va de même de notre rôle sur la scène internationale.

L'économie du Canada ne sera peut-être pas toujours supérieure à celle du Brésil, de la Chine, de l'Inde ou de la Russie. Nous n'avons pas à craindre le changement tant que nous sommes prêts à en tirer parti grâce au commerce, à l'investissement et à des politiques dotées d'une vision.

Nous devons également reconnaître que les emplois d'aujourd'hui ne seront pas toujours ceux de demain. On ne peut arrêter l'évolution du marché du travail en recourant au protectionnisme sans avoir à payer un prix élevé aujourd'hui et dans les années à venir.

Parallèlement, nous ne devons pas oublier que les gouvernements ont un rôle crucial à jouer en aidant les travailleurs à s'adapter aux perturbations inévitables qui accompagnent les périodes de changements économiques. Les gouvernements peuvent offrir des mesures de soutien temporaire afin d'aider les travailleurs à y faire face à court terme. Ils peuvent en outre offrir des possibilités de recyclage professionnel, d'éducation permanente et favoriser une situation du marché du travail qui crée de nouveaux voire de meilleurs emplois, afin de les aider à prospérer à long terme. La politique publique du Canada a aussi un rôle majeur à jouer pour amener des changements progressifs en faveur des pays en développement, où 4 milliards de personnes disposent de moins de 5 dollars par jour tandis que 1,2 milliard de personnes vivent avec moins de 1 dollar par jour.

La libéralisation du commerce est cruciale pour ces pays. L'accès à nos marchés leur est indispensable. Mais comment peuvent-ils affronter la concurrence avec des subventions agricoles massives qui désorganisent le commerce, totalisent plus de 1 milliard de dollars par jour et représentent plus de quatre fois le montant de l'aide au développement octroyée à ces mêmes pays?

Voilà pourquoi le succès du Cycle de développement de Doha, dans le cadre de l'OMC, est tellement crucial. Seul le succès des négociations à l'OMC nous permettra d'éliminer ou de réduire substantiellement de telles subventions et d'atteindre un résultat vraiment historique, à savoir l'inclusion du monde en développement dans le système commercial mondial.

Relever ce défi viendra aussi aider les agriculteurs canadiens. C'est seulement par l'élimination de ces subventions agricoles scandaleusement élevées à l'échelle mondiale -- c'est-à-dire en donnant des chances égales à tous -- que nos agriculteurs pourront affronter la concurrence avec n'importe qui dans le monde entier. Compte tenu de l'importance que revêt la conclusion d'un accord, le gouvernement du Canada continuera de jouer un rôle de solide chef de file en œuvrant au succès du Cycle de Doha.

Entre-temps, nous ne restons pas les bras croisés. Grâce à son Tarif de préférence général et à son Tarif pour les pays les moins avancés, le Canada a élargi l'accès de ses marchés aux exportations des pays les plus démunis.

Les pays en développement -- comme l'a montré Cancun -- ont besoin d'une aide technique liée au commerce pour le renforcement des capacités qui leur permettent de tirer parti pleinement d'un commerce libéralisé. Les programmes de la Banque mondiale et du FMI [Fonds monétaire international] doivent être coordonnés avec les programmes bilatéraux afin de favoriser la cohérence et de maximiser les bénéfices. L'investissement est également essentiel au développement. C'est pourquoi le gouvernement canadien a créé par exemple le Fonds d'investissement du Canada pour l'Afrique, qui stimulera les investissements du secteur privé à l'appui du développement de l'Afrique.

Une autre initiative très utile est le Rapport sur la Commission du secteur privé et du développement présenté aux Nations Unies par notre premier ministre, M. Paul Martin, et l'ancien président du Mexique, M. Ernesto Zedillo, au début de ce mois. Le rapport définit plusieurs moyens concrets -- notamment le mentorat, l'assistance technique et les partenariats -- qui visent à encourager les entrepreneurs des pays en développement à créer et à développer leurs propres entreprises.

En terminant, le Canada continuera de poursuivre la libéralisation du commerce et de l'investissement par la voie bilatérale et multilatérale. L'OMC continuera d'être notre centre d'intérêt principal en raison de sa capacité unique de traiter des subventions agricoles et de promouvoir le développement.

Les enjeux sont élevés. Mais les possibilités sont immenses.

Grâce aux succès enregistrés dans le cadre de l'ALENA, le Canada est une voix particulièrement crédible pour faire la promotion de la libéralisation des échanges sur la scène internationale. Les pays en quête de modèle n'ont qu'à tourner leur regard en direction du Canada.

Et, comme le Canada et le Mexique peuvent en témoigner l'un et l'autre, il est possible de bénéficier des avantages d'un commerce libéralisé sans avoir à sacrifier ce qui fait de nous des pays uniques -- nos valeurs, notre culture, notre système de soins de santé, d'enseignement public et nos services sociaux. Le resserrement des liens commerciaux ne signifie pas perte de souveraineté. Pour le Canada, le message est clair : le protectionnisme ne protège personne, à commencer par ceux qu'il est précisément censé protéger. C'est une doctrine erronée, fondée sur la croyance que l'on peut arrêter le temps.

Nous ne cesserons pas nos efforts tant que la « mondialisation » ne signifiera pas des marchés mondiaux pour toutes les nations, la création de nouvelles possibilités de développement et de prospérité pour les habitants du monde entier. Nous invitons tous les pays à viser plus haut et à se joindre à cette entreprise.

Je vous remercie.


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Dernière mise à jour : 2006-10-30 Haut de la page
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