DISCOURS
2004/19 SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS
NOTES POUR UNE ALLOCUTION
DE
L'HONORABLE JIM PETERSON,
MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,
DEVANT LA CHAMBRE DE COMMERCE DE CAMBRIDGE
CAMBRIDGE (Ontario)
Le 25 mars 2004
Je remercie la Chambre de commerce de Cambridge de m'avoir invité à prendre la
parole aujourd'hui.
Avant de commencer, j'aimerais féliciter les candidats au prix Bell, ici présents. Leur
volonté d'exceller en affaires est la pierre angulaire de la prospérité et de l'emploi non
seulement à Cambridge, mais aussi dans l'ensemble du Canada. Et la réputation
d'excellence en affaires du Canada est la base de notre réussite internationale.
Le Budget 2004
Le 23 mars, le ministre des Finances, Ralph Goodale, a déposé le premier budget du
nouveau gouvernement de Paul Martin. J'ai peut-être des préjugés, mais je pense qu'il
s'agit du premier d'une très longue série.
Une observatrice plus objective est cependant d'accord avec moi. Je cite : « Le
gouvernement a écouté nos demandes et a présenté un budget fondé sur des principes
fondamentaux qui redonnent confiance en la gestion des finances publiques. » C'est ce
qu'a affirmé la présidente et chef de la direction de la Chambre de commerce du
Canada, Nancy Hughes Anthony.
Le Budget 2004 est équitable, responsable et discipliné. Il allie avec prudence un
engagement indéfectible à l'égard des budgets équilibrés à des investissements
stratégiques qui renforcent nos assises sociales et la compétitivité de notre économie.
Il reconnaît que, pour être un pays qui réussit au XXIe siècle, le Canada doit être une
économie du XXIe siècle, axée sur la technologie. Il reconnaît que, pour atteindre cet
objectif, nous avons besoin d'une économie fondamentalement solide, ainsi que d'une
population en santé, instruite et très qualifiée. Il reconnaît que les collectivités
dynamiques, comme Cambridge, sont les piliers de notre prospérité et de notre qualité
de vie. Et il prend des mesures énergiques pour que les Canadiens soient assurés que
les sommes durement gagnées qu'ils versent au fisc sont dépensées sagement.
Le Budget 2004 appuie une économie canadienne fondamentalement solide par un
engagement puissant envers la discipline budgétaire et le contrôle des dépenses. C'est
le septième budget équilibré consécutif, une première depuis la Confédération. Il
présage également des budgets équilibrés au mieux pour l'an prochain et l'année
suivante. Le Budget 2004 fixe aussi l'objectif de ramener le déficit de la dette par
rapport au PIB [produit intérieur brut] du Canada à 25 p. 100 d'ici 10 ans.
Comme beaucoup d'entre vous le savent pertinemment, 2003 a été une année difficile
pour l'économie canadienne. Des chocs comme la maladie de la vache folle, la
pneumonie atypique et la panne de courant en Ontario se sont combinés pour ralentir
la croissance économique à 1,7 p. 100 l'an dernier. Une gestion budgétaire prudente
nous a permis de surmonter ces difficultés sans nous retrouver en déficit.
Afin de nous protéger contre des chocs futurs, le gouvernement maintiendra sa réserve
pour éventualités à 3 milliards de dollars et mettra de côté 1 milliard de dollars de plus
à titre de mesure de prudence économique en 2004-2005 et en 2005-2006.
Afin d'assurer les Canadiens que leur argent est dépensé sagement et correctement, le
Budget 2004 améliore le contrôle et la surveillance des dépenses en mettant en place
un plan exhaustif, qui comprend le rétablissement du Bureau du contrôleur général du
Canada.
Le Budget 2004 prévoit des investissements massifs dans la santé des Canadiens. Il
confirme le paiement de 2 milliards de dollars additionnels pour le financement des
soins de santé dans les provinces et les territoires au cours du présent exercice. Il
établit également une agence de santé publique du Canada afin que des systèmes
efficaces de surveillance et d'intervention d'urgence soient en place pour mieux faire
face aux grands problèmes de santé publique.
L'économie du XXIe siècle est mue par les idées, les compétences et l'innovation. Dans
ce contexte, une population instruite et très qualifiée ainsi qu'une capacité de recherche
de pointe sont essentielles pour créer une nouvelle prospérité et de nouveaux
débouchés. Le Budget 2004 appuie cet objectif en créant un nouveau Bon d'études
canadien offrant jusqu'à 2 000 dollars pour chaque enfant né après 2003 dans une
famille qui a droit au supplément de la Prestation nationale pour enfants. Il accroît
également le financement des trois conseils subventionnaires fédéraux du Canada afin
de les aider à stimuler le savoir et l'innovation et il prévoit 270 millions de dollars pour
fournir du capital de risque à des entreprises en démarrage dans des secteurs
émergents prioritaires.
Le Budget 2004 reconnaît également que les petites entreprises sont une grande
source d'idées novatrices. C'est pourquoi, nous avons notamment décidé de devancer
d'une année le relèvement prévu du plafond de la déduction accordée aux petites
entreprises -- le montant des bénéfices auquel s'applique le taux d'imposition de
12 p. 100 -- pour le porter à 300 000 dollars d'ici 2005. Nous éliminons un obstacle qui
empêchait parfois les petites entreprises de bénéficier pleinement du crédit d'impôt
remboursable pour la recherche scientifique et le développement expérimental. Nous
prolongeons à 10 ans la période de report prospectif des pertes autres qu'en capital.
Cette mesure profitera tout particulièrement aux petites entreprises novatrices en
démarrage, qui peuvent subir des pertes financières pendant qu'elles mettent au point
des technologies et produits nouveaux.
Le Budget 2004 annonce également les premières grandes étapes de la réalisation de
l'engagement du gouvernement de conclure un nouveau pacte avec les collectivités
canadiennes. Parmi d'autres mesures, il prévoit le remboursement intégral de la taxe
sur les produits et services [TPS] pour les municipalités de toutes tailles. Les
municipalités recevront ainsi 7 milliards de dollars en remboursement de TPS au cours
des 10 prochaines années. Il prévoit également une accélération des dépenses en
infrastructures ainsi que du financement de l'établissement et de l'intégration des
immigrants.
Je suis donc très fier des initiatives décrites dans le Budget 2004. La discipline
budgétaire, l'importance qu'elle accorde au renforcement de nos assises sociales et de
nos collectivités et ses mesures visant à bâtir une économie du XXIe siècle m'aideront
grandement dans mon rôle de ministre du Commerce international, et donc d'un des
principaux agents commerciaux du Canada.
Il envoie au monde le message clair que le Canada demeurera l'un des meilleurs
endroits au monde où investir et faire des affaires. Le Budget 2004 appuie donc la
stratégie dynamique de commerce et d'investissement que nous poursuivons dans le
nouveau ministère du Commerce international.
Le programme de commerce et d'investissement
Comme vous le savez tous fort bien, l'avenir des entreprises canadiennes dépend de
leur capacité d'innover, d'attirer l'investissement et de soutenir avec brio la concurrence
sur les marchés mondiaux. Nous travaillons à une stratégie tous azimuts de
libéralisation du commerce et de l'investissement visant à ouvrir la porte du monde à
vos produits, à vos services et à votre savoir-faire.
Nous célébrons cette année le 10e anniversaire de l'entrée en vigueur de l'ALENA
[Accord de libre échange nord-américain]. Avec le recul, il est évident que l'ALENA a
été un succès retentissant pour le Canada, les entreprises canadiennes et les
travailleurs canadiens. Au cours de ces 10 années, le commerce du Canada avec les
États-Unis et le Mexique a presque doublé. Il dépasse actuellement 659 milliards de
dollars par année. Les investissements étrangers directs au Canada ont atteint
350 milliards de dollars en 2002. Les investisseurs reconnaissent de plus en plus
l'avantage concurrentiel du Canada et son attrait comme tremplin privilégié vers le plus
gros marché du monde.
À ce sujet, KPMG a classé tout récemment le Canada comme étant le pays où les
coûts d'entreprise sont les plus bas parmi les 11 grands pays étudiés, dont les pays du
G7. KPMG a donné au Canada un avantage de coût de 9 p. 100 par rapport aux États-Unis. Autre résultat particulièrement intéressant pour vous, l'étude a révélé que la
région de Waterloo est la région la plus concurrentielle parmi les agglomérations
ontariennes comprises dans l'enquête.
Sur le front de l'emploi, les années de l'ALENA ont coïncidé avec nos taux de chômage
les plus bas depuis les années 1960. Les sceptiques qui voulaient nous faire croire que
la libéralisation du commerce en Amérique du Nord entraînerait un « gigantesque effet
d'aspiration » ont été confondus.
De plus, contrairement à ce que pensaient de nombreux sceptiques, nous avons profité
des avantages de la libéralisation sans avoir à sacrifier nos valeurs particulières : notre
culture, nos soins de santé, notre système d'enseignement public et nos services
sociaux. Le resserrement des liens commerciaux ne signifie pas perte de souveraineté.
Le Canada et le monde
Pour le Canada, le message est clair : il faut accélérer la libéralisation du commerce,
pas la ralentir. Le protectionnisme ne protège personne et surtout pas ceux qu'il
prétend protéger.
En tant que gouvernement, nous avançons sur tous les fronts pour éliminer les
obstacles au commerce et à l'investissement. En collaboration avec les États-Unis, qui
constituent notre plus important partenaire commercial avec des échanges bilatéraux
de près de 1,8 milliard de dollars par jour, nous avons mis en place un plan d'action en
30 points pour créer une frontière intelligente et améliorer la sécurité et l'efficacité de la
frontière. Nous cherchons également d'autres moyens de nous assurer que l'ALENA
fonctionne encore mieux.
À l'échelle régionale, le Canada appuie la création d'une zone de libre-échange des
Amériques, qui s'étendrait du Nunavut jusqu'à la Terre de feu et qui aurait un PIB total
de plus de 20 billions de dollars, soit environ 40 p. 100 de l'activité économique
mondiale. Des économies émergentes comme la Chine, l'Inde et le Brésil deviennent
nos clients éventuels à mesure que leurs populations augmentent leur niveau de vie et
accroissent leur pouvoir d'achat. Nous élaborons actuellement une stratégie pour nous
assurer que les exportateurs et les investisseurs canadiens obtiennent l'appui dont ils
ont besoin pour exploiter pleinement ces marchés.
Nous nous tournons très énergiquement vers l'Union européenne [UE], le deuxième
bloc commercial en importance au monde. Au Sommet Canada-Union européenne, qui
a eu lieu à Ottawa la semaine dernière, le délégué commercial de l'UE, Pascal Lamy, et
moi-même avons convenu d'un cadre pour un Accord visant à renforcer le commerce
et l'investissement avec l'Union européenne, ce qui constitue une initiative très
importante pour les entreprises canadiennes, en particulier dans le secteur des
services.
Mais surtout, nous jouons un rôle de leadership à l'OMC. Nous sommes convaincus
que, malgré le petit cahot qui a ralenti son allure à Cancun, le cycle actuel de Doha
réussira. Parce que c'est à cette tribune que se prennent les principales décisions qui
influent sur nos relations avec le reste du monde.
La nouvelle économie
Comme je l'ai dit au début, pour être un pays qui réussit au XXIe siècle, le Canada doit
être une économie du XXIe siècle, axée sur la technologie. Il n'y a peut-être pas de
meilleur exemple concret de la nouvelle économie du savoir du XXIe siècle qu'ici même
dans le Triangle technologique du Canada.
Ce que vous avez accompli est vraiment remarquable. En peu de temps, vous avez
transformé la région de Waterloo. Une région qui dépendait principalement de la
fabrication traditionnelle est devenue un incubateur d'idées et un aimant pour
l'investissement.
À Ottawa, nous sommes bien au courant de ce que les entrepreneurs de la région ont
accompli. Dans une ville où l'information est synonyme de pouvoir, le Blackberry est roi.
Mais même dans une région aussi dynamique et aussi prospère que la vôtre, il ne faut
pas se reposer sur ses lauriers. Le XXIe siècle sera marqué par une concurrence
farouche pour l'obtention de marchés, d'investissements et de talents.
Le reste du monde accélère le pas, et les Canadiens doivent innover constamment
pour conserver leur avance.
Je ne donnerai qu'un exemple des mesures novatrices que prend le gouvernement
pour aider les entreprises canadiennes à obtenir l'information dont elles ont besoin pour
soutenir la concurrence sur le marché planétaire. Il s'agit du Délégué commercial
virtuel.
Comme son nom l'indique, le Délégué commercial virtuel est une porte d'accès Internet
personnalisée à notre très populaire Service des délégués commerciaux. Il offre un
accès sécuritaire et direct aux délégués commerciaux dans le monde entier, ainsi que
des études de marchés, des renseignements sur les activités commerciales et sur les
débouchés à l'étranger, et d'autres types de renseignements indispensables pour faire
des affaires à l'étranger. Et c'est gratuit. Si vous ne profitez pas déjà de ce formidable
service, je vous encourage à vous inscrire à http://infoexport.gc.ca.
En terminant, je tiens à affirmer qu'en tant que pays, nous sommes prêts à relever les
défis de demain. En tant que gouvernement, nous nous efforçons de créer les
conditions qui permettront aux entreprises canadiennes d'innover et de prospérer sur la
scène internationale et de créer des emplois chez nous.
Comme l'a déclaré le ministre des Finances le 23 mars, notre économie est solide et
vigoureuse malgré les chocs de 2003. Elle est bien placée pour profiter pleinement de
l'accélération de la croissance mondiale.
La vigueur de l'économie est pour les Canadiens la récompense ultime de la prudence
budgétaire du gouvernement de Paul Martin. Elle est d'ailleurs la marque de commerce
du Canada au XXIe siècle, dans un monde parsemé d'embûches. Étant l'un des
principaux agents commerciaux du Canada, cette situation facilite grandement mon
travail.
Vous avez prouvé que vous êtes des chefs de file mondiaux dans ce que vous faites. Si
nous continuons de travailler ensemble, toutes les entreprises canadiennes seront
gagnantes.
Je vous remercie.
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