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2004/32                                           SOUS RÉSERVE DE MODIFICATIONS








NOTES POUR UNE ALLOCUTION DE


L’HONORABLE JIM PETERSON,


MINISTRE DU COMMERCE INTERNATIONAL,


À L’OCCASION DU SOMMET ASIE-PACIFIQUE 2004



« MARCHÉS ÉMERGENTS : LE CANADA SAURA-T-IL RELEVER LE DÉFI? »









VANCOUVER, Colombie-Britannique
Le 13 octobre 2004


Je tiens à remercier la Fondation Asie Pacifique du Canada et la province de la Colombie-Britannique de m'avoir invité à prendre la parole. Je tiens aussi à féliciter la Fondation à l'occasion de son 20e anniversaire.


C'est toujours un plaisir pour moi de revenir dans la province. À part le fait qu'elle offre aux visiteurs des paysages qui comptent parmi les plus spectaculaires du pays, la province - et Vancouver, en particulier - joue un rôle critique comme porte d'accès à la région Asie-Pacifique.


Le gouvernement du Canada entretient des relations de travail étroites avec le gouvernement de la Colombie-Britannique dans plusieurs domaines, le plus récemment dans le cadre des efforts déployés pour régler le problème du bois d'œuvre résineux avec les États-Unis.


Les décisions que vous prenez dans la province - et que nous travaillons ensemble à mettre en œuvre - dans des domaines tels que les infrastructures, les ressources et les travaux de recherche-développement sont importantes pour notre avenir économique.


Situer le contexte


Le discours du Trône de la semaine dernière soulignait que le commerce et l'investissement forment l'un des cinq piliers de notre prospérité et vont constituer un facteur clé de la compétitivité internationale de notre économie.


Les États-Unis, qui sont la destination de 82 % de nos exportations, demeureront le principal marché du Canada. Malgré quelques grands différends tels que l'ESB et le bois d'œuvre résineux, près de 96 % de nos échanges n'occasionnent aucun problème. Les Canadiens connaissent bien le marché américain et y font de bonnes affaires. Ensemble, les deux pays ont établi les relations commerciales les plus importantes que le monde ait jamais connues.


Nous sommes en train de renforcer ces relations, notamment grâce aux sept nouveaux consulats établis dans le cadre de l'Initiative de représentation accrue. Nos 30 groupes de travail de l'ALENA poursuivent leurs travaux destinés à réduire les formalités administratives, les chevauchements et le double emploi et à faciliter le commerce. La vice-première ministre continue à collaborer avec son homologue américain pour simplifier encore plus le commerce transfrontalier tout en satisfaisant aux exigences de sécurité.


Même si mes observations d'aujourd'hui seront concentrées sur les 18 % de nos exportations qui ne vont pas aux États-Unis, je tiens à être parfaitement clair : à mon avis, notre action dans les marchés émergents ne devrait pas avoir pour conséquence de limiter nos relations avec notre voisin du Sud.


Bien au contraire, en même temps que nous renforçons nos liens avec les États-Unis, nous devrions faire preuve du même dynamisme pour nous établir dans de nouveaux marchés. En fait, le Canada occupe une place privilégiée qui lui permet d'utiliser sa position en Amérique du Nord comme partie intégrante de sa stratégie de pénétration des marchés émergents.


Notre présence dans le puissant marché nord-américain nous assure l'accès aux chaînes d'approvisionnement de l'Asie de l'Est et de l'Amérique latine. C'est là un avantage stratégique que nos concurrents ne possèdent pas.


Quelle est actuellement la position du Canada dans les marchés émergents?


L'économie de la Chine a connu une croissance proche de 40 % dans les quatre dernières années. Elle se caractérise en même temps par un taux d'épargne de 40 %. Toutefois, même si la Chine se classe deuxième parmi nos partenaires commerciaux les plus importants, nos échanges avec elle ne représentent qu'un peu plus de 1 % de nos exportations actuelles. Il en est de même pour l'Inde, dont le marché ne représente que 0,2 % de nos exportations.


Comme le signale la Revue Canada-Asie de la Fondation Asie Pacifique, nos investissements en Asie sont très minimes, même si ils augmentent. L'année dernière, la Chine a remplacé les États-Unis comme première destination des investissements étrangers directs mondiaux, ayant réussi à attirer 53,5 milliards de  dollars US. En 2003, nos investissements totaux en Chine ne s'élevaient qu'à 542 millions de dollars, soit environ 0,1 % de nos investissements à l'étranger.


Pour nous, la Chine constitue aussi une source croissante quoique très modeste d'investissements, avec 422 millions de dollars jusqu'en 2003. Nous avons le même tableau en Inde, avec des chiffres qui sont petits mais qui ne cessent d'augmenter : en 2003, les investissements directs canadiens en Inde se sont élevés à 184 millions de dollars, tandis que les investissements indiens au Canada totalisaient 62 millions de dollars.


Ces exemples nous donnent une idée des perspectives qui s'offrent dans les nouveaux marchés du monde. Nos relations commerciales avec la Chine et l'Inde progressent bien, mais elles ne suivent pas le rythme de croissance rapide de ces marchés. Ce sont des occasions perdues pour le Canada.


J'estime que nous n'avons pas un instant à perdre.


Le Canada est l'une des nations commerçantes les plus ouvertes du monde, ses exportations représentant près de 40 % du PIB. En fait, pour le Canada, plus que pour tout autre pays du G7, la prospérité économique est aujourd'hui tributaire du commerce et de l'investissement.


Bien sûr, cette situation n'est pas sans risque. C'est d'ailleurs pour cette raison que nous appuyons aussi énergiquement les règles internationales, le multilatéralisme et des organisations telles que l'Organisation mondiale du commerce. Le Canada compte parmi les principaux partisans d'un système commercial multilatéral moderne et efficace, qui offre la sécurité et la prévisibilité de l'accès dont nos entreprises ont besoin pour planifier leurs opérations et fonctionner dans une économie mondialisée.


Toutefois, le monde dans lequel se situent aujourd'hui nos échanges commerciaux et nos investissements change à un rythme sans précédent. Les pays se regroupent pour former d'importants blocs économiques qui s'orientent vers de nouvelles alliances, comme en témoignent les négociations entre l'Europe des 25 et le Mercosur et entre l'Australie et l'Association des Nations de l’Asie du Sud-Est.


Ce nouvel univers de commerce mondial va bien au-delà d'un simple échange de biens et de services. Il se caractérise par la nature critique des investissements étrangers directs dans les deux directions, par le rôle du savoir ajouté qui fait partie intégrante de ces investissements, et par la capacité d'aiguiller différents éléments de vos entreprises vers différentes parties du monde.


Aujourd'hui, le commerce international a remplacé pour ainsi dire le marché intérieur traditionnel. Autrefois, une entreprise de fabrication de Kelowna, par exemple, pouvait loger sous un même toit toutes ses composantes stratégiques et opérationnelles. À l'heure actuelle, elle peut fort bien trouver son capital dans une région et construire son usine dans une autre. Elle peut embaucher des travailleurs dans un pays tout en établissant des capacités de recherche-développement et de distribution à l'autre bout du monde.


Tout cela résulte de la libéralisation des règles régissant le commerce et l'investissement dans le monde, de la baisse des frais de transport et de communications et d'échanges d'information plus rapides. Cette situation a donné naissance à des chaînes mondiales de valeurs dans le cadre desquelles différentes régions dotées de différents avantages s'efforcent d'attirer les investissements des entreprises internationales, qui font le tour du monde à la recherche de moyens de maximiser leur rendement. Certains parlent même de « GPS d'entreprise» pour décrire les efforts déployés par ces sociétés afin de déterminer quelle région du monde peut leur offrir des biens et des services aux prix les plus avantageux, et ainsi décider de s'y établir.


Le commerce est renforcé, voire même orienté par l'investissement dans les chaînes d’approvisionnement. De manière générale, on estime que près d'un tiers de l'ensemble du commerce et de l'investissement revêt actuellement un caractère " interne ", ce qui modifie d'une manière fondamentale la nature des relations économiques internationales et la recherche de la compétitivité intérieure. En Asie de l'Est, la dimension régionale de cette situation est frappante : le commerce intrarégional a doublé ces dix dernières années, passant à 600 milliards de dollars US, et près de 75 % de cette croissance est attribuable au commerce intrasociétés. La Chine ne consomme qu'un tiers de ce qu'elle importe, le reste étant réexporté sous forme de biens à valeur ajoutée.


Je ne voudrais pas vous laisser l'impression que nous ne devrions cibler que des pays individuels. Nous avons besoin d'un plan de développement des marchés émergents qui tienne compte des réalités de l'intégration des marchés et qui tire parti, dans ce contexte, des avantages des plates-formes régionales dans la formation de partenariats stratégiques. De telles alliances offrent des perspectives s'étendant à de multiples marchés, dans les domaines de l'investissement, du commerce et de l'accès au savoir-faire et aux nouvelles technologies.


Bref, l'intégration mondiale se poursuit à un rythme que très peu d'entre nous auraient pu imaginer. Il existe dans ce marché intégré de grandes perspectives que nous ne connaissons pas assez et, à plus forte raison, que nous n'avons pas suffisamment exploitées.


Cerner les possibilités


Ces perspectives peuvent être considérées dans l'optique étroite des exportations. Par exemple, la Chine et l'Inde ont chacune une classe moyenne de quelque 200 millions de consommateurs qui ont besoin de biens et de services de tous genres. Pour dire les choses simplement, nous avons affaire à beaucoup de gens qui disposent de beaucoup d'argent. Il y a là des occasions à saisir.


Il y a certainement des perspectives pour nos industries primaires, qui exportent depuis longtemps du bois, des minéraux et d'autres matières premières à destination de ces marchés. Et il y a aussi de la place pour une plus grande valeur ajoutée canadienne.


Je crois cependant que nous devrions adopter une approche plus subtile - et plus vaste - des perspectives qu'offrent les marchés émergents. Vendre nos biens et nos services dans ces marchés ne représente qu'un élément des possibilités qui existent.


Il y a en effet un élément beaucoup plus important : ces marchés sont en train d'occuper de plus en plus de place dans la chaîne mondiale de valeurs dont je viens de parler. Ils disposent d'avantages concurrentiels qui ne sont pas tous évidents.


Par exemple, certains affirment que le principal avantage de la Chine réside dans le faible coût de la main-d'œuvre. Bien sûr, les salaires sont bas, mais ils augmentent. En Chine, les perspectives découlent cependant de plus en plus d'un certain nombre d'autres facteurs, comme l'accession à l'OMC, qui a ouvert les marchés chinois, les réformes économiques bien établies et une infrastructure industrielle de plus en plus puissante qui favorise une plus grande intégration avec les économies de l'Asie de l'Est et du Sud-Est. Tout cela fait de la Chine un intervenant important dans l'économie nord-américaine.


Dans le cas de l'Inde, les perspectives sont évidentes quand on se rend compte que la croissance du PIB a atteint entre 7 % et 8 % l'année dernière. Fait encore plus important, l'Inde possède une main-d'œuvre anglophone instruite et hautement compétente et a fait ses preuves dans l'économie du savoir. Les entreprises doivent tenir compte de ces facteurs dans leur planification stratégique.


Je voudrais en outre consacrer quelques instants au Brésil, qui a réalisé des progrès industriels remarquables grâce à des réformes économiques soutenues. Le pays a réussi à stabiliser ses finances malgré les importants changements politiques qu'il a connus ces dernières années. De plus, le rôle clé qu'il joue dans le Mercosur et son rôle de chef de file aussi bien en Amérique latine qu'à l'OMC constituent des atouts importants.


Nous avons besoin d'un plan pour veiller à ce que les sociétés canadiennes soient présentes là où l'action se passe.


Nous devons tout d'abord commencer par dresser la liste de nos atouts - ce que nous savons faire - et de ce dont nous avons besoin pour réussir.


Nous avons de nombreux points forts. Le Canada peut contribuer à la transformation économique de ces pays par l'entremise de ses institutions financières, qui sont des chefs de file mondiaux et possèdent un savoir en matière de services bancaires, d'assurance, de gestion des biens et de réforme du secteur financier. Nos juges et nos avocats peuvent favoriser la réforme juridique. Nous pouvons contribuer à la gouvernance d'entreprise dans le secteur privé. Il ne faut pas perdre de vue les retombées des gestes de bonne volonté.


Notre diversité et nos liens culturels très particuliers avec l'Asie-Pacifique comptent parmi nos grands avantages. Comme le mentionne la Revue Canada-Asie de la Fondation, nous avons près de 3 millions de Canadiens d'origine asiatique qui peuvent établir des relations étroites avec les milieux commerciaux, financiers et industriels de la région.


Nous avons un autre atout : c'est notre capacité de soutenir avec succès la concurrence des meilleurs du monde dans des domaines clés qui correspondent aux besoins des marchés émergents. Ainsi, même si les perspectives qui s'offrent à nous en Chine sont très diverses, nous sommes particulièrement forts dans les secteurs de la technologie agricole, de l'agroalimentaire, des matériaux de construction, de l'énergie et de l'éducation.


En Inde, les secteurs les plus prometteurs pour le Canada sont les services financiers (en particulier, l'assurance), l'infrastructure de l'énergie et des transports, les technologies de l'information et des communications, les industries environnementales, l'agroalimentaire, l'éducation et, depuis peu, les industries culturelles. Notre réputation d'excellence dans ces domaines et d'autres nous ouvrira des portes, ce qui permettra aux sociétés canadiennes de trouver de nouveaux partenaires et de nouveaux talents pour commercialiser les résultats des travaux canadiens de recherche et de développement.


Si nous échouons


Je vous ai parlé des perspectives de commerce et d'investissement qui s'offrent dans les marchés émergents. Que se passerait-il si nous en faisions abstraction?


Votre concurrent à Rochester, à Denver ou à Tacoma se procure peut-être déjà son produit en Chine ou en Inde à une fraction du prix que vous devez payer pour le fabriquer au Canada. La qualité sera égale. Dans peu de temps, il participera peut-être à des coentreprises avec ses partenaires des marchés émergents. Il est probable que vous ne retrouverez plus la même occasion.


Nous ne sommes pas les seuls à nous rendre compte du potentiel qui existe. Nos concurrents ont procédé aux mêmes analyses et ont déjà entrepris une action énergique. Les seuls chiffres des exportations devraient déjà nous faire réfléchir. Au cours des quatre dernières années, l'économie chinoise a enregistré une croissance de 40 %. Nos exportations à destination de la Chine n'ont augmenté que de 17 % dans la même période. Par comparaison, les exportations des États-Unis vers la Chine se sont accrues de 52 %, celles de l'Australie de 58 % et celles du Japon de 73 %. Nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre de rester dans les coulisses.


Les entreprises canadiennes dans la chaîne mondiale de valeurs


Nous savons que les entreprises canadiennes ont ce qu'il faut pour réussir et s'intégrer dans la chaîne mondiale de valeurs. Une entreprise de composants infographiques de Markham, en Ontario, a ouvert un bureau au Japon pour nouer des relations avec les constructeurs japonais qui dominent le marché mondial de l'électronique. Toutefois, au lieu d'exporter directement ses produits au Japon, la société envoie ses composants à des centres de production d'autres pays asiatiques qui appartiennent à des constructeurs japonais. Ceux-ci vendent ensuite les produits finis au Japon et ailleurs.


Une société de Burnaby, en Colombie-Britannique, a signé une entente l'année dernière avec un conglomérat japonais pour commercialiser un système d'épuration à l'hydrogène dans 11 pays asiatiques. De plus, la société profitera des coentreprises de son partenaire japonais en Chine, en Indonésie et dans d'autres pays asiatiques, ce qui renforcera sa crédibilité dans la région.

  

Nous avons tous besoin de mieux comprendre la nature et le fonctionnement de ce nouveau modèle d'affaires. Un exemple très simple : la façon dont nous recueillons les statistiques commerciales ne reflète pas la nouvelle réalité des chaînes mondiales de valeurs. La société ontarienne qui vend des composants infographiques fait affaire avec le Japon, mais d'après les statistiques, il s'agit d'exportations à la Chine, à la Malaisie et même aux États-Unis, si le produit canadien est expédié par un port ou un aéroport de ce pays.


Maintenant que nous connaissons les perspectives et les conséquences de l'inertie, il reste à déterminer ce qu'il convient de faire pour saisir les occasions qui s'offrent.


En qualité de ministre, je dois savoir ce que mon Ministère peut faire pour aider de son mieux les entreprises canadiennes avant que vos concurrents ne vous coiffent au poteau. De votre côté, à titre de gens d'affaires qui s'intéressent à l'Asie-Pacifique, vous avez besoin, quelle que soit l'importance de votre entreprise, d'en savoir plus sur ce que le Ministère peut vous offrir pour faciliter votre intégration dans la nouvelle économie mondiale.


Le coffre à outils


En ce moment, Commerce international Canada appuie les entreprises canadiennes dans quatre domaines essentiels.


Premièrement, nous veillons à la crédibilité de l'image de marque et des relations du Canada, qui constituent le fondement des affaires. Cela fait intervenir des contacts entre gouvernements, aussi bien au niveau politique le plus élevé qu'à l'échelon de la bureaucratie.


Dans les dix dernières années, nous avons enregistré des succès dans un certain nombre de nouveaux marchés. Nous croyons que le dialogue politique et les contacts personnels de haut niveau auxquels ont donné lieu nos missions commerciales et d'investissement ont joué un rôle important dans ces succès. Le maintien du dialogue est d'une importance critique dans ces pays. En Chine, les quatre visites effectuées par le premier ministre en dix ans ainsi que les visites du ministre du Commerce, d'autres ministres et de dirigeants provinciaux, nous ont permis d'établir des relations et d'écarter tout doute qui pouvait exister quant à la profondeur de notre engagement.


Deuxièmement, Commerce international Canada constitue une source de renseignements commerciaux stratégiques sur les occasions et les risques des marchés émergents. Nous assurons un soutien quotidien aux entreprises canadiennes par l'entremise de nos délégués commerciaux aux centres du commerce international, au Canada, ainsi que dans nos missions partout dans le monde. Ces délégués sont une source pratique d'informations, de conseils et de renseignements dans de nombreux domaines. Par exemple, ils peuvent recommander des avocats locaux pouvant fournir des services juridiques et des consultants pouvant donner des conseils sur la localisation des entreprises et les chaînes de distribution.


Troisièmement, nous sommes présents sur place et pouvons négocier des ententes avec d'autres États pour réduire ou éliminer les risques qui pourraient autrement interférer avec votre capacité de fonctionnement. Nous négocions des accords bilatéraux et régionaux dans les domaines du commerce, des services aux entreprises, des services aériens, de la réglementation et de la fiscalité, qui ouvrent beaucoup de portes aux sociétés canadiennes. Nous nous efforçons en outre de conclure des accords sur les investissements avec la Chine et l'Inde. Nous avons cependant besoin d'en savoir plus sur la nature exacte des obstacles que vous rencontrez pour être en mesure de vous aider à les surmonter.


Enfin, nous gérons un ensemble de services aux entreprises aussi bien au Canada qu'à l'étranger pour appuyer toutes sortes d'activités allant de la promotion commerciale au dépannage. Les entreprises canadiennes constituent notre premier client, et l'expansion internationale des affaires est notre premier produit. Nous aidons les entreprises à s'établir dans les marchés émergents par l'entremise de 140 missions à l'étranger et de centres situés dans une douzaine de villes du Canada.


Nous collaborons avec Exportation et Développement Canada (EDC) ainsi qu'avec la Corporation commerciale canadienne (CCC), deux sociétés d'État dont je suis responsable et qui partagent avec vous les risques du commerce et vous offrent des outils innovateurs comme l'assurance-livraison.


L'année dernière, EDC et la CCC ont fourni près de 53 milliards de dollars pour aider les sociétés canadiennes, dont 11 milliards sont allés à de petites et moyennes entreprises. Les montants consacrés par EDC au Brésil l'année dernière ont atteint près de 1,2 milliard de dollars. Les montants correspondants, dans le cas de la Chine et de l'Inde, se sont élevés respectivement à 1,1 milliard et 266 millions de dollars. Nous collaborons également avec l'ensemble des ministères et organismes fédéraux ainsi qu'avec les provinces.


Dans les marchés émergents clés que représentent la Chine, l'Inde et le Brésil, nous avons plus de 120 spécialistes du commerce, dont 78 en Chine, 26 au Brésil et 22 en Inde. Nos délégués commerciaux aident les entreprises à évaluer le potentiel du marché, à trouver les bons contacts, à déterminer les secteurs les plus prometteurs et à réaliser toute une gamme d'activités de promotion, comme la participation aux salons professionnels locaux.


Nous travaillons donc très fort pour vous donner les meilleurs services possibles. En fin de compte, cependant, nous ne pouvons réussir que dans la mesure où vous nous renseignez sur vos besoins.


Consulter les Canadiens


Je suis donc heureux d'annoncer aujourd'hui la tenue d'une série de tables rondes de consultation sur les marchés émergents avec le monde des affaires, les universités, la société civile, les provinces et d'autres parties intéressées. Mark Eyking, secrétaire parlementaire pour les marchés émergents, jouera un rôle important dans ces discussions.


Bien sûr, les ressources sont limitées, et nous devons faire des choix. Nous avons besoin de savoir si les services que nous offrons actuellement à l'appui des entreprises sont bien ceux dont vous avez le plus besoin pour mettre en œuvre vos stratégies d'affaires dans l'environnement complexe d'aujourd'hui.


Nous vous demanderons également, dans le cadre de ces tables rondes, de formuler des observations sur les investissements étrangers au Canada et les investissements canadiens à l'étranger. Nous examinerons en outre de quelle façon la coopération en matière de recherche peut être utile comme élément de la stratégie commerciale dans ces marchés hautement compétitifs et intégrés.


Nous avons besoin d'être mieux renseignés sur les obstacles et les risques que vous affrontez et sur le genre d'ententes que nous devons rechercher avec nos partenaires des marchés émergents pour gérer ces risques. Avons-nous besoin d'accords sur la protection des investissements ou sur la fiscalité? Ou bien vos plus grandes difficultés résident-elles dans les normes de produits, les formalités douanières ou d'autres tracasseries administratives? Y a-t-il des questions de gouvernance ou des aspects techniques comme la protection des brevets ou du droit d'auteur que nous pouvons vous aider à régler?


Nous avons besoin de savoir quelles autres politiques - en matière de visas, de reconnaissance des titres ou de réglementation - sont nécessaires. Que faut-il mettre en place? Quelles mesures fédérales, provinciales ou locales vous aideraient à réussir?


Nous devons savoir pourquoi le Canada n'obtient pas sa juste part des investissements. Avons-nous donné aux entreprises canadiennes suffisamment d'explications sur les perspectives et les défis qui existent? Devons-nous en faire plus pour aider les entreprises à tirer parti des abondantes ressources humaines qui sont venues au Canada de tous les coins du monde, nous apportant d'inappréciables compétences linguistiques, sociales, professionnelles et commerciales dont le monde a besoin?


Les entreprises canadiennes profitent-elles pleinement des services d'organisations telles que le Conseil de commerce Canada-Inde, la Chambre de commerce indo-canadienne, la Chambre de commerce Canada-Brésil, le Conseil commercial Canada-Chine et l'Association commerciale Hong Kong-Canada?


Nous devons discuter des priorités et déterminer les approches qui conviennent par secteur et par entreprise. Nous devons mieux définir les besoins et créer les outils pouvant vous permettre de saisir les occasions et de surmonter les obstacles.


Mission commerciale au Brésil


Ces discussions nous aideront à élaborer notre plan de développement des marchés émergents. Elles serviront également de base à d'autres activités du gouvernement, cet automne, et notamment une mission commerciale au Brésil du 21 au 25 novembre, après la rencontre des dirigeants de l'APEC (Coopération économique de la zone Asie-Pacifique) à Santiago, au Chili.


Nous planifions actuellement des visites en Chine et en Inde qui pourraient avoir lieu d’ici le début de l’année prochaine.


De nouveaux outils


Je voudrais connaître vos réactions aux services que nous vous offrons actuellement. Je crois déjà pouvoir vous dire cependant que nous devons en faire davantage. C'est pour cette raison que j'ai invité le personnel de mon Ministère à entreprendre diverses initiatives pour améliorer nos services aux sociétés canadiennes.


Nous examinons les moyens de renforcer notre représentation commerciale sur le terrain. Nous concentrerons nos efforts sur les domaines et les secteurs les plus prometteurs et adapterons nos services aux besoins des activités réussies dans le cadre de ces chaînes d'approvisionnement régionales complexes. De plus, nous offrirons notre aide et nos conseils non seulement aux exportateurs, mais aussi aux investisseurs et aux partenaires possibles en matière de recherche-développement.


Comme la compétitivité dépend beaucoup de services financiers souples et innovateurs, nous travaillerons de concert avec des institutions financières privées pour examiner les services offerts par EDC et la CCC, afin de déterminer s'ils sont bien adaptés à l'environnement concurrentiel.


Compte tenu de l'importance considérable de l'économie du savoir, nous sommes en train de renforcer les services de sciences et de technologie de nos missions pour aider les sociétés canadiennes à trouver les bons contacts et les bonnes occasions au bon moment.


Nous ne devons pas perdre de vue l'importance à long terme de la diplomatie scientifique. Souvent, c'est un simple contrat de recherche-développement qui permet d'établir un lien économique. Une seule découverte, une seule invention découlant de la recherche peut créer d'énormes perspectives de travaux sous licence et nous donner une base solide dans le secteur ou la région en cause.


En même temps que nous travaillerons à l'amélioration de ces services aux entreprises, nous continuerons à nous occuper des négociations commerciales et des activités d'engagement politique dans ces marchés.


Conclusion


Pour conclure, je tiens à souligner que le travail que vous faites chaque jour constitue la base de notre économie et la source de notre prospérité.


Faute d'agir tout de suite ou de ne pas nous montrer suffisamment énergiques dans les marchés émergents, nous prendrons du retard, ce qui aura des répercussions sur notre prospérité et des retombées qui se feront sentir dans nos hôpitaux, nos écoles, nos lieux de travail et nos collectivités.


Nous devons rattraper le temps perdu dans les grands marchés émergents tels que la Chine et l'Inde. Nous devons d'urgence ouvrir aux Canadiens l'accès aux occasions qui s'offrent partout dans le monde. L'avantage international que semblent nous conférer l'abondance de nos ressources naturelles et la haute performance de certains secteurs ne suffiront pas en soi pour créer les emplois et la croissance que nous recherchons, pas plus que nos marchés et nos liens traditionnels.


Nos entreprises comptent parmi les meilleures du monde. Elles doivent avoir accès à ce que le monde a de mieux à offrir. Si nous n'arrivons pas à nous maintenir à la fine pointe de la compétitivité mondiale, tous les Canadiens y perdront.


Je serai heureux de travailler avec vous et avec le reste du monde canadien des affaires dans les semaines et les mois à venir pour élaborer une stratégie de développement des marchés émergents.


Mon ministère du Commerce international y travaillera avec vous. D'incroyables possibilités nous attendent tandis que de nouveaux marchés et de nouveaux moyens de les pénétrer se développent.


Je ne doute pas un instant que nous saurons relever le défi. Il suffit pour s'en convaincre d'examiner tous les atouts dont nous disposons pour aller de l'avant.


Pour terminer, je tiens à souligner que nos efforts dans les marchés émergents appuieront nos objectifs de renforcement de la démocratie et d'amélioration du niveau de vie partout dans le monde.


Je vous remercie.




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Dernière mise à jour : 2006-10-30 Haut de la page
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