Le Canada et les opérations de soutien de la paix

Le maintien de la paix est un important aspect du patrimoine national du Canada, et reflète nos convictions. C'est un concept dynamique qui réagit aux changements de l'environnement international pour continuer d'améliorer la sécurité des personnes touchées par la guerre. Le Canada tire parti de ses antécédents reconnus dans ce domaine pour apporter des contributions fortes et originales à la paix et à la sécurité internationales.

Le maintien de la paix est aussi, pour le Canada, un élément important de sa politique étrangère et de sa contribution au système de sécurité multilatéral. Ses cinquante ans d'expérience du maintien de la paix et sa participation à la grande majorité des missions de maintien de la paix commandées par le Conseil de sécurité des Nations Unies ont établi sa réputation internationale.

Même si, à ses débuts, l'ONU a déployé quelques missions d'observation, le terme " maintien de la paix " n'est entré dans l'usage courant qu'en 1956. L'éclatement d'un conflit au Moyen-Orient, entre l'Égypte et Israël, incita Lester B. Pearson, alors secrétaire d'État aux Affaires extérieures et par la suite premier ministre du Canada, à proposer le déploiement d'une force internationale sous le drapeau de l'ONU. Depuis, plus de 50 missions de maintien de la paix ont été accomplies. Chaque fois, le défi à relever était différent et, en fonction de ces expériences différentes, le concept de maintien de la paix a évolué.

Le maintien de la paix a toujours été principalement une activité militaire, mais la participation du Canada aux opérations internationales de soutien de la paix s'est diversifiée au gré des situations d'urgence complexes auxquelles nous avons eu à faire face. Cette participation met à contribution des organismes fort différents, comme la Gendarmerie royale du Canada (GRC), Élections Canada et le Service correctionnel du Canada, et s'accomplit non seulement sous l'égide des Nations Unies, mais aussi d'instances régionales comme l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), l'Organisation de la sécurité et de la coopération en Europe (OSCE) et l'Organisation de l'unité africaine (OUA).

La nature changeante des opérations de soutien de la paix

La complexité des opérations de soutien de la paix a augmenté fortement depuis la fin de la guerre froide. C'est ainsi que l'on observe...

Un plus grand nombre de missions. La fin de la guerre froide a marqué un nouveau chapitre de la coopération aux Nations Unies. Entre 1991 et la fin de 1996, 24 nouvelles missions de maintien de la paix ont été organisées, soit six de plus que le total de toutes les missions menées au cours des 43 années précédentes. Au point culminant de l'activité de l'ONU, au milieu des années 1990, plus de 80 000 soldats de la paix de l'ONU étaient déployés dans diverses régions du monde.

Un plus grand nombre de conflits intra-étatiques. Le maintien de la paix traditionnel consistait à s'interposer entre des États, à observer l'application d'un traité de paix auquel toutes les parties adhéraient. Souvent, les soldats de la paix patrouillaient à proximité des frontières contestées. Depuis la fin de la guerre froide, de plus en plus, les conflits sont intérieurs. Cela signifie que les parties sont souvent des acteurs non gouvernementaux, et un élément important de tout processus de paix consiste donc à déterminer qui sera admis à négocier. En outre, la zone de conflit est mal définie, et correspond souvent à l'ensemble du territoire d'un pays. De plus en plus, face à de tels conflits, la communauté internationale est censée créer les structures élémentaires de la paix et de la sécurité, et assumer des responsabilités qui relevaient autrefois des affaires intérieures des États en cause.

Un plus grand nombre d'acteurs : La résolution des conflits n'est plus l'apanage des Nations Unies. Des organismes régionaux comme l'OTAN, l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et l'Organisation de l'unité africaine s'en occupent également.

Un plus grand nombre de spécialités : Pour faire face aux crises plus complexes auxquelles nous sommes actuellement confrontés, nous déployons un personnel doté de spécialités plus diverses. Les militaires coopèrent maintenant avec des policiers et d'autres experts pour renforcer la sécurité dans les sociétés éprouvées par des conflits. Ces experts peuvent être des administrateurs régionaux ou municipaux, des juges et procureurs chargés de développer l'appareil judiciaire et de faire fonctionner les tribunaux, des conseillers en matière de médias, de santé, d'impôts et de politique sociale, et même des gens qui gèrent les infrastructures de base, comme les stations d'épuration des eaux ou les chemins de fer.

La politique de maintien de la paix s'est adaptée à ces nouvelles conditions en évoluant dans plusieurs nouvelles directions. Ce site explique comment les opérations de soutien de la paix sont exécutées et comment le Canada réagit à ces exigences.