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Le Canada dans le monde : Politique internationale du Canada
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Robert Fox
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Robert Fox discute de la campagne pour le contrôle des armes, de la menace que posent les armes légères sur la sécurité globale et de l'obligation des pays producteurs d'armes à accepter leurs responsabilités.

Il est Directeur exécutif d'OXFAM Canada,

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 Non-prolifération, contrôle des armements et désarmement
    
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Entrevues vidéo
  (en anglais avec transciptions en français)

Note: Les opinions exprimées ne sont pas nécessairement celles du gouvernement du Canada.

 Introduction 5 min 54 sec  Windows Media | QuickTime  

 Les marchands d'armes 

5 min 34 sec
 

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 Le rôle du Canada 

4 min 47 sec
 

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 Proposition 

6 min 35 sec
 

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 Accepter la responsabilité 

5 min 07 sec
 

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(Les vidéolecteurs sont disponibles ici : QuickTimeWindows Media)


Transcription

Introduction

Je m’appelle Robert Fox. Je suis le directeur exécutif d‘Oxfam Canada, un organisme international qui s'engage à mettre fin à la pauvreté et à l'injustice. Oxfam Canada est une organisation faisant partie de cette famille qui oeuvre à partir du Canada depuis 35 ou 40 ans et qui dispense des programmes en Afrique, aux Amériques et même ici au Canada.

La Campagne pour le contrôle des armes constitue une mesure prise par la communauté internationale visant à rendre la vie des gens plus sécuritaire sur notre planète. Il s'agit d'un effort conjugué entre Oxfam, Amnistie Internationale et le réseau international pour le contrôle de la prolifération des petites armes. Elle ne vise pas le désarmement au sens large -- le désarmement auquel la plupart des gens pensent, c’est-à-dire les missiles nucléaires entre autres -- mais plutôt les armes qui chaque jour, en fait, chaque minute, tuent quelqu'un sur la planète. Les petites armes, telles que les pistolets, les Uzis ou les fusils, qui sont utilisées chaque jour, comme je l’ai déjà dit, pour tuer plus d'hommes, de femmes et d'enfants sur la planète que l'on peut s'imaginer. Nous le voyons sous forme de violence dans les rues des villes où nous vivons, dans le Nord, mais plus particulièrement sous forme d'actions armées et de violence généralisée dans certains pays d’Afrique, d’Asie, du Moyen-Orient et d’Amérique latine.


La Campagne pour le contrôle des armes vise à limiter à l’échelle internationale la prolifération des petites armes. Son but est de gagner l'appui de la communauté internationale en faveur d'un traité qui limiterait la vente des armes dans certaines circonstances. Ainsi leur vente serait interdite aux pays où les violations des droits de la personne sont communes et on s’assurerait que l'utilisation de ces armes contre les populations civiles entraîne des conséquences.


La campagne a comme objectif à la fois de réduire les retombées des armes et de la violence et de s'assurer que les fonds disponibles, lorsque les gouvernements ne les dépensent pas pour les armements, sont investis dans des services humanitaires et publics. D’après nous, ces éléments favorisent l’avancement des droits de la personne et l'amélioration de la qualité de vie des populations sur notre planète.


Il peut être parfois difficile pour les habitants du Nord de comprendre jusqu'à quel point la violence affecte la vie quotidienne de leurs vis-à-vis du Sud. Il y a quelques mois, j'ai eu l'occasion de visiter les camps de réfugiés internes au Darfour. Lorsque nous observons la violence dans cette région, il ne s’agit pas de mouvements importants de troupes militaires ou de la violence que l’on imagine en temps de guerre. Il s’agit, d’une part, des rebelles installés dans des jeeps avec des mitrailleuses et qui essaient d'affirmer le contrôle qu'ils ont sur certaines parties du pays et, d’autre part, de l'armée soudanaise qui réplique en se servant elle aussi d'armes relativement légères. Il y a aussi les milices qui sont armées de fusils et parfois de mitrailleuses. Là encore, il n’est pas question d'armes de haute technicité, mais plutôt d'un grand nombre d'armes qui ont probablement été officiellement utilisées à un moment donné, par l'armée ou d’autres groupes, et qui traversent les frontières illégalement. Il s’agit aussi d’armes vendues légalement, à l'échelle mondiale, et dont le commerce peut et doit être contrôlé par les gouvernements du monde entier.


Dans le cas du Darfour, plusieurs millions de personnes ont été forcées de se déplacer à cause de la violence, et des centaines de milliers d’entre elles ont été tuées par ces petites armes. Il est certain que plus d'un million de femmes ont été victimes de viol et de violence sexuelle, souvent sous la menace d'un fusil. La situation est telle qu’environ deux millions de personnes ont été déplacées, dont environ un million vivent dans des camps de réfugiés internes attendant le rétablissement de la sécurité dans leurs collectivités afin d’y retourner pour retrouver leur gagne-pain, leur culture et leur mode de vie. Ces gens souffrent de la terreur et de traumatismes causés par la violence et du fait de ne pas savoir quand les conditions de sécurité leur permettront de rentrer chez eux.


Voilà le genre de situations qui caractérisent la vie de millions de personnes en Afrique, mais qui existent aussi dans d'autres régions du monde. C'est à ce genre de commerce que veut s’attaquer la Campagne pour le contrôle des armes.



Les marchands d'armes

Les acteurs, c'est nous! En réalité, les pays riches du Nord sont les pays qui produisent plus de 90 p. 100 des armes de ce commerce. En fait, les cinq pays qui détiennent le droit de veto au Conseil de sécurité des Nations Unies sont ironiquement les cinq pays qui produisent 70 p. 100 des armes dont nous parlons. Les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, la Chine et la Russie sont les principaux producteurs d'armes de la planète. Le Canada est aussi un producteur d'armes et il y aurait certainement des restrictions sur l'exportation des armes canadiennes vers les pays où les violations des droits de la personne sont communes ou dont les gouvernements ne sont pas capables de protéger leurs citoyens contre de telles violations.


Le commerce des armes est très rentable, mais il est temps que nous nous débarrassions de cette idée. Bien qu'il soit très rentable, ce commerce ne génère pas un grand nombre d'emplois, et ces derniers peuvent être facilement convertis pour desservir d'autres domaines. D'ailleurs, notre but n'est pas d'éliminer la production d'armes. Ce n'est pas l'objectif de cette campagne. Nous comprenons que tout soldat appelé à protéger son pays doit être armé. En outre, la police doit souvent utiliser des armes. L'objectif de cette campagne n’est pas de supprimer les armes. Nous reconnaissons plutôt que, selon les règles actuelles du jeu, il existe un commerce d'armes officiel et légitime et un commerce d'armes officiel et complètement illégitime. Puisqu'il n'y a pas de système cohérent de contrôle, il est impossible de faire la distinction entre un commerce d'armes officiel et légitime; officiel moins légitime; et clandestin, illégitime, lucratif, c’est-à-dire lié au trafic des stupéfiants, au crime organisé, au terrorisme et au banditisme à une échelle massive.


Alors nous imaginons souvent une poignée d’individus qui font passer en contrebande quelques mitraillettes aux frontières; ou si nous observons la remorque d'un camion passant d'un pays à l'autre en Afrique ou au Moyen Orient, ce sont quelques Uzis ou quelques fusils. C'est le cas presque certainement. Mais nous parlons en réalité de l'expédition de milliards de dollars d'armes illégales à travers les frontières ou de l’élimination irresponsable de la part des gouvernements d'armes obtenues légitimement pour un usage légitime, mais dont l'usage a été compromis par la corruption ou la négligence, sans égard à la vie humaine et aux conséquences de ces actes.


Il y a certaines régions du monde où vous trouverez un AK-47 dans chaque foyer. Ces mêmes familles n'ont souvent pas de quoi se nourrir, dans des pays où le financement gouvernemental des services de base comme l'éducation et la santé n'existe pas. Il est clair que ces choses font partie d'un cercle vicieux où l'une provoque l'autre. Donc, l'insécurité, la pauvreté et les malaises sociaux découlant du manque d'investissement dans les services de distribution des eaux, les services publics, la santé, l'éducation et des emplois stables, créent un milieu où certains sont souvent obligés de recourir aux armes, afin de satisfaire leurs besoins humains les plus essentiels. Enfin d'autres décident de s'armer afin de protéger ce qui leur importe le plus : leur famille, leur bétail et leur propriété. Un vrai cercle vicieux.



Le rôle du Canada 

Nous pensons que le Canada peut jouer un rôle important de leadership. Nous souhaiterions voir notre pays agir de la même manière avec les petites armes qu’avec les mines terrestres. Lorsque le Canada a assumé le leadership au début des débats internationaux sur cette question, nombreux étaient ceux qui disaient que jamais les grandes puissances n’accepteraient d’emboîter le pas. D’aucuns affirmaient que la démarche était naïve ou trop compliquée. Mais, le Canada a fait preuve de détermination et de leadership et a mis au point un libellé accepté par le reste du monde. Le gouvernement s’est servi de son influence diplomatique et de ses bons offices. Il a reçu l'appui de toutes les régions du pays et celui de la communauté internationale. En fait, l'adoption du Protocole d'Ottawa a changé le visage de la planète.


Le fléau des mines terrestres persiste parce qu'il y en a encore dans beaucoup de régions du monde et il faudra plusieurs générations avant que toutes ces mines ne soient enlevées. Le fléau existe aussi parce qu’il y a une génération de personnes mutilées et même tuées par ces mines terrestres.


Ceci dit, ce traité a eu des répercussions majeures partout dans le monde, et nous continuons à en bénéficier chaque jour. Les mêmes possibilités se présentent à nous quant à la question des petites armes. Le Canada possède plus de leadership grâce à l'expérience acquise avec les mines terrestres et parce que notre pays n'est pas perçu comme un important fabricant d'armes, ou comme un pays qui essaie de promouvoir certains intérêts géopolitiques ou géoéconomiques. Nous sommes plutôt vus comme un médiateur honnête ayant un engagement à l'échelle nationale, non seulement envers l'État, mais aussi envers les citoyens, les droits de la personne et la protection des modes de vie des populations ainsi que de leur sécurité. C'est d’ailleurs le rôle que les Canadiens aiment voir jouer leur pays. Nous ne prétendons pas résoudre les problèmes du monde demain. Nous sommes conscients qu’il faudra du temps avant de pouvoir modifier véritablement dans quelle mesure la vie des gens est mise en péril par les petites armes. Mais il est entendu que s’il n'y a pas de solution rapide au problème, cela ne veut pas dire pour autant que nous ne pouvons nous y attaquer dès aujourd'hui. Il n’est pas dit que nous ne réussirons jamais à mettre sur pied une politique internationale avisée qui protégerait nos intérêts. C'est ce que nous, Canadiens, nous attendons de la part de notre gouvernement et c'est pour cela que nous continuons à faire confiance aux Nations Unies, aussi cyniques et aussi frustrés que nous puissions l'être par moments. Notre pays favorise toujours les réponses multilatérales aux problèmes qui accablent notre planète, car il croit fermement que les problèmes qui affectent les Canadiens et l'avenir du Canada sont reliés à la sécurité, la santé et la paix du monde entier.


Il importe de nous rappeler que les Canadiens viennent de tous les coins du monde. Il suffit de jeter un coup d'œil sur les collectivités dans lesquelles nous vivons pour apercevoir des gens qui viennent des pays dont nous parlons. Ils doivent encore faire face à des niveaux de violence plus élevés que ceux que nous connaissons, ils subissent encore les conséquences des petites armes et ont des membres de leur famille et des intérêts menacés partout dans le monde. Une raison de plus, alors, pour nous motiver à devenir des leaders de la question.



Proposition


Nous voulons que les gouvernements mettent sur pied un système cohérent qui permet de contrôler les transferts d'armes entre les pays, et qu'un registre soit maintenu dans un lieu public d'une façon transparente, pour que tout citoyen de la planète soit capable d'y accéder et de voir si des armes ont été transférées d'un gouvernement à l'autre ou d'un pays à l'autre. Pour savoir aussi si le gouvernement expéditeur a observé des contrôles préalables et a bien vérifié que le gouvernement destinataire respecte les normes généralement acceptées en ce qui concerne les droits de la personne et la protection des droits à la sécurité et à la vie de ses citoyens. Pour vérifier si ces gouvernements ont en place des systèmes adéquats leur permettant de s'assurer que les armes qui ont été achetées sont utilisées par la police, par exemple, ou pour le travail légitime de l'armée; que ces armes ne sont pas utilisées pour d'autres raisons ou qu'elles ne sont pas retirées de la circulation incorrectement.


Il revient au gouvernement qui vend les armes de mettre en place les systèmes requis afin d'offrir une certaine assurance. Ce processus serait surveillé par les Nations Unies, et les gouvernements devront se rendre des comptes mutuellement à cet égard.


Les fabricants d'armes produisent des armes pour n'importe qui. Il est vrai toutefois que les gouvernements ont joué un rôle important et déterminant dans le choix des pays auxquels les fabricants d'armes peuvent les vendre. Les gouvernements utilisent souvent la production d'armes comme moyen de développement économique interne. Pour eux, les ventes d'armes sont des incitatifs qui servent d’arguments de négociations avec les autres pays.


Il y a l'aide financière, l'aide au développement, l'aide alimentaire, l'aide humanitaire, les ventes d'armes, les échanges techniques, etc. Les gouvernements utilisent donc les ventes d'armes en bonne partie pour gagner les bonnes grâces des pays avec lesquels ils ont des bonnes relations ou desquels ils souhaitent avoir un appui ou obtenir des faveurs. Ils considèrent les ventes d'armes comme un instrument de politique étrangère. Les fabricants d'armes sont souvent exemptés de certaines règles de commerce. Au Canada, par exemple, les fabricants d'armes et l'industrie de la défense, ne sont pas soumis aux règles de l’ALENA. Chaque pays -- dans le cas de l’ALENA, il s’agit plus particulièrement des États-Unis -- veut s'assurer que l'industrie de la défense et les fabricants d'armes reçoivent un traitement particulier. Défense et fabrication d’armes sont importantes pour la sécurité et représentent un levier économique crucial dans le pays. Un élément central de la stratégie de développement économique américaine est de s'assurer que des armes sont fabriquées dans la circonscription de chaque représentant du Congrès, s'il le faut.


Il serait naïf de prétendre que la fabrication d'armes fait partie du secteur privé et que les gouvernements ne la réglementent qu’à distance. En réalité, ce n'est pas le cas aux États-Unis; et ce n'est certainement pas le cas en Chine, en Russie, au Royaume-Uni ou en France.


Nous devons comprendre que les gouvernements se servent de la permission de vendre des armes, qu'ils réglementent eux-mêmes à l'heure actuelle, pour défendre leurs intérêts en matière de défense et d‘affaires étrangères. Mais en réalité, ces intérêts ont souvent été interprétés à court terme car ils étaient associés à l'intérêt économique à court terme.


La menace des petites armes est tellement sérieuse qu'elle met en danger notre sécurité à l'échelle mondiale. Je pense que les gouvernements s'en rendent compte de plus en plus. Nous croyons qu'il y a un bon nombre de gouvernements qui appuient l'idée d'un traité international sur la vente des armes parce qu'ils se rendent compte qu'elles mettent en danger la sécurité de notre planète, au Nord comme au Sud. Je ne dirais pas qu'ils attendent avec impatience l’adoption d'un traité international sur la vente des armes pour réglementer le commerce des petites armes. Mais je dirais plutôt qu'ils sont de plus en plus ouverts à l'idée parce qu'ils voient bien qu'il est temps et que les avantages économiques ne peuvent plus l'emporter sur la sécurité et les droits de la personne mis en danger par le statu quo.

 


Accepter la responsabilité


J'ai eu l'occasion de travailler dans plusieurs pays, dont le Nicaragua, pendant quelques années. On voit partout en Amérique centrale ce phénomène où des jeunes hommes de 10, 12, 13 ou 14 ans choisissent ou sont forcés de se joindre à l'armée ou aux forces de guérilla. Une trêve a été conclue à un moment donné, une entente de paix a été signée. Par conséquent, les services de ces jeunes n’étaient plus requis. Ils auraient dû passer ces années à l'école, apprendre un métier, travailler dans les champs, gagner leur vie en tant que fermiers, campesinos ou producteurs. Ils ont maintenant entre 20 et 25 ans, n’ont aucune compétence et leurs services sont peu recherchés, mais ils sont armés. La seule chose qu'ils savent bien faire c'est brandir cette arme, et c'est ce qui donne lieu au banditisme, aux kidnappings et aux gangs urbains. La sécurité est compromise, tandis que la violence contre les femmes augmente. Nous constatons aussi que le développement des pays en Amérique centrale et en Amérique latine est entravé. Mais ce phénomène est mondial.


Les systèmes en place dans les réglementations douanières à l'échelle nationale, parfois au niveau de la Communauté européenne, par exemple, et occasionnellement au niveau international, donnent des résultats mitigés. Ils consignent simplement des transferts effectués par les fabricants d'armes -- les transferts officiels en particulier -- aux sources gouvernementales officielles. L'exactitude de ces systèmes est sujette à interprétation. Nous savons tous que, durant cette période de guerre contre le terrorisme et le trafic de drogues, il y a des choses qui se passent officiellement et d'autres qui se passent officieusement par la voie d’organismes officiels.


Lorsque nous examinons un dossier, nous ne sommes pas certains qu’il est complet. Nous ne savons pas si les gouvernements sont au courant d'un dossier dont nous ignorons peut-être l'existence même. Une chose est certaine, c'est que lorsque nous additionnons tout ce qui est consigné officiellement, nous n’obtenons pas le nombre exact d'armes produites dans le monde cette année, soit 60 millions. Elles ne figurent pas toutes dans les systèmes officiels.


En ce qui concerne les 640 millions d'armes actuellement utilisées dans le monde, produites au cours des dernières années, leur revente n'est pas documentée de façon officielle et cohérente et leur mise hors circulation est effectuée de la manière la plus incomplète et la plus superficielle qui soit, par les gouvernements les mieux équipés. En réalité, il est certain que les systèmes d'information ne sont pas la spécialité de la majorité des pays dont on parle ici. Il est question ici de gouvernements en Afrique ayant déjà des systèmes très faibles, de gouvernements entiers en danger en raison de la perte quotidienne de fonctionnaires et de membres des professions libérales tués par le VIH/sida, par exemple. Quand nous jetons un coup d'œil sur les pays pauvres de l'Amérique latine... que nous nous penchons sur Haïti, par exemple, qui pensons-nous tient compte des transferts d'armes en Haïti actuellement? Personne. C’est inacceptable. Il revient aux pays producteurs d'armes qui en tirent d'énormes profits, d'énormes richesses, d'accepter la responsabilité de vérifier à qui ils vendent leurs armes et de s'assurer qu'il y aura des systèmes en place pour mettre ces armes hors circulation une fois leur usage légitime terminé.